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■ N™ que m
Ma,,
i. ■
|s hoDorables députés de b Fn»^^
Ce qui preatc priu
VILLEGGIA
SUlHfH
_,
II était libre ot jeune!
pour e Code aucune passion. Elle eut été Lesbio, autrefois,
j„ Tfhrfîi __Lui, méprisant Boilcau —possédait une libre qv
rente, mais rempli d'avenir, qui — '< corjneut une fois! » — ainsi
que dit Branstosme, — « prés d'une hoimes(e d'iiue, » — une tS-'Pre
de plaisir.
■ Elle était jeune et libre; ils n'avaient
, près
du Tibre! __Lui, méprisant Boilcau —possédait une libre qui ne
tressaillait pas au nom de Munthyon.
Sur l'autel de l'amour ils brûlaient plus d'un cierge! D'ailleurs
ces grands enfants n'avaient pas^de. Tiber^e, l'ami de Dcsgrieux,
vous savez, ce grognon?..... Or, mes héros vivaient dans une ai-'
mable auberge, comme vivaient PhiUne cl Wilhelm, et Mignon,
dans le roman do Gœthe, un demi-dieu tntosque I
Ils demeuraient tous Hèux, à coté de Paris, chc% des amis com-
muns, — Bref, leurs deux cœurs, surpris, eoncut'ent un dusi-if
qu'ils s'avouèrent, .presque, un Soir,, .en davisâûl sur les gazon^
fleuris.
Oh! la villégiature! ! — tin jour à la vespree, lorsque pour Iflj
Champagne on n'eût plus de g.Ueau, on leur dit qu'une harqua
était la préparée. Le duo prit le large, ayant dans le bateau l'oiM
d'un couple charmant dessiné par \Va(tcau.
"''
Mais, que faire sur l'onde?.... à moins que l'un ne raiiic, à tour
de bras,-pondant deux heures de cadnm?... L'ennui, pout-èlre,
allait se. niottre au premier cran, quand le poète dit : — « 1! fait
bien ckmtd, madame? » — La dame répondit : — « Hélas! » en
soupirant.
Lie propos se tenait à la pointe d'une île qui n'avait rien de
celle où gémit Calypso ; le poète y poussa brusquement son vais-
J§au. — « Maisnous allons sombrer, ô Nocher inhabile! — N'ayez
mainte, madame... et tenez-vous tranquille! »
Les voilà débarqués. — « Je prends possession de cette lie déserte,
a au nom d'Èros, madame; nous sommes naufrages, et je vais, faible
a femme! ériger un carbet — ou deux — d'occasion, pendant que le
if- soleil nous verse encore sa flamme! »
''— «Merei, cher îiobinson, » —et, sous un peuplier, ou bien
un orme, ou bien un Irène, ou bien un saule, elle s'assied, sou-
rit... puis se met à crier : « Au secours ! au secours ! » d'un petit
ton si drôle, que le jeune rimeur ne se lit pas prier.
Pour lui tirer du col une petite bète pas plus grosse que ça...
lji bute du bon Dieu! — Mais ne voilà-t-il pas (On relevait la
tète) qu'on embrassa ce col très gentiment... — « Monsieur! »
fit-elle, tressaillant, plus rouge que du l'eu.
« __ Monsieur ! » — C'était le cri du lys dans là vallée; Mme de
Mort sauf en soafflëtta Félix. Hélas! notre héroïne en fut moins
désolée... et les deux jeunes gens suivirent une allée;/. Le pro-
blème posé, lecteurs, trouvez-en l'X.
III
— Hé! jolis matelots! il faut qu'on appareille! La nuit tombe ;
il est tard. — Hé ! jolis matelots? — Si votre joue a pris une
teinte groseille) n'en ayez cure! — En barque! — À la crête des
lits déjà s'accroche et danse une llamme vormeille.
Le poète a repris les légers avirons; Madame tient la barre. Et
sur l'onde polie, la lune vient mirer sa figure pâle; l'eau qu'en-
lève la rame en collier se délie, et tombe, perle à perle, en dessi-
nant des ronds.
Ils ne disent rien. — Le canot filé', file; son sillage le Fuit avec
un bruit charmant. Parfois, au-dessus d'eux, une hirondelle agile
coupe Pair de son aile... et les arbres de l'île dans la brume du
soir s'effacent lentement.
Ils ne se disent rien. — Dans les roseaux obliques murmure
doucement le vent devenu frais ; on entend, très au loin, les
chants mélancoliques des trouvères visqueux qui charment les
marais, et des grillons tapis aux classiques guérêts.
Us ne se disent rien. — Et voici le rivage. — On amarre la
barque. Et les deux amoureux, avant de s'annoncer par le signal
Èfùsage. échangent un baiser qui dure autant que deux. — Leur
roman n'eu! jamais que cette unique page !
Ainsi se termina ce muet entretien! — lis n'avaient, l'un et
l'autre, aucun remords dans l'âme : Ne s'étant rien promis, ils
ne se devaient rien.— Le poète était libre, et libre était la dame.
-0 chère fantaisie, es-tu pas le seul bien?
Ernest d'Hervilly.
En vente, bhez tous le? libraires
POUR PARAITRE PROCHAINEMENT :
(2e N° de Gill-Œte-vue)
Qu'il ne faut pas prendre pour la Lanterne d'Henry Ro-
che%t.
32 psrgei de Lexle et de dessins, par Gill.
En envoyant un franc en fàmbres-posle au bureau du
journal, on reç^ franco par retour du courrier le 1er numéro
de Gilt-Recue : î3akoi>i,s nu Salon de 1868, seize pages de
dessins richement causes, sur papier vélin.
Nous rappelons à nos lecteurs, désireux de col-
lectionner les charges de Y Eclipse, que nous tenons à
leur disposition une édition de luxe, sur beau papier
satiné, avec dessins tirés avec le plus grand soin et
rehaussés d'un riche coloris.
Prix d'abonnement pour ces épreuves a'artiste :
UN AN
Parte. ......... 14 fr.
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Prix d'un exemplaire : 30 centimes.
L'abonnement à l'édition de luxe donne droit à
l'une des primes de VÈcîïpsë,n.ôx conditions annoncées
plus haut.
CQEPS LEGISLATIF
COMPTE-RENDU ANALYTIQUE ET FANTAISISTE
tlh Journal, probablement sérieux parce qu'il ne peut pas faire
autrement, s'emporte contre M. T'hièrs. J'ai cru tout d'abord que
la. i't!(aille susdite attaquait l'illustre /orateur au sujet du dernier
djscour's qu'il vient de prononcer à la Chambre.
^eMe-KiipposUion a\ait du resté quelque vraisemblance. Je me
trompa^ et il faudrait connaître bien peu le journalisme sérieux
]iourH|}rc qu'il s'arrête à des détails aussi mesquins. ■ ■
Le jp^ual en question (et ce n'est pourtant pas l'organe d'un
l.;.u ileiii*}' reproche à. M. Th.iovs d'avoir prononcé son discours en
habit;d!dv)éans et en pantalon blanc.
Il i;st sïlieèrerncnt indigné -/tant de'-'négligence Félonne, si peu
de Lnriue'lp renverse; peu s'en l'aul qu'il rie tance vertement la
bonne du petit Thiers; pour avoir habillé son maître-de la
Kurlei
- .11 tant convenir que-rbilà une façon tout à fait inédite de juger
'les discours et les orateurs. "., . - ■——-
.-^iiijint à ^pï, bienloin de pwfBster contre cette heureuse àro-
vation, je remercie, au contrft^ ce journal si ■-' icusement co-
mique.
En effet, jusqu'ici il était interdit a VEclipse d'apprécier les
discours de nos orateurs; nous pourrons désormais, et cela sans
être le moins du monde timbrés, rendre compte des débats par-
lementaires.
Voici un avant-goût de ce que nous pourrons dorénavant offrir
a. nos lecteurs :
« On a beaucoup remarqué le discours de l'honorable M. Picard;
« mais, malgré le bon sens et l'esprit dont a fait preuve l'orateur,
« nous avons vu avec le plus profond désespoir que ce député por-
« tait une cravate bleue et un pantalon de nankin. Le discours de
«l'honorable M. Jules Simon a également remué l'auditoire';
« nôanmsins, au sortir de la Chambre, on reprochait unanime-
« ment un défaut au discours de cet orateur. M. Jules Simon était
« monté à la tribune en veston court. »
OsmiGEs Pj;tit.
GAZETÏE A LA MAIN
I-K régtsseui* parlant au public
« Mesdames et messieurs, notre rédacteur habituel, M. Emile
Bloridet; se trouvant indisposé, un autre de nos collaborateurs a
bien voulu se charger de son rôle ; mais comprenant que la tâche
est difficile et que Foc ne remplace pas sans péril, au pied levé,
un tel devancier, il vous prie de considérer qu'il n'est point ici
dans son emploi, et qu'il va paraître devant vous sans répétition
préalable; aussi se croit-il en droit de compter sur toute votre
indulgence. »
Saints d'usaye, applaudissements. — Le public comprend qu'on
va lui servir quelque chose d'informe, et s'apprête à prodiguer
des trésors de patience.
Et maintenant au rideau.'
Le Gaulois tant annoncé a fait son apparition. M. Edmond
Ahout, l'ancien bon jeune homme du Figaro, a servi de parrain au
nouveau-né et s'est même chargé d'expliquer sa naissance avec
une fatuité toute paternelle.
* « Notre enfant, a-t-il dit, sera plus beau que tous les autres,
car tous les autres sont laids, mal bâtis, goitreux, et le nôtre sera
tout bonnement admirable.
Cette façon d'entrer en matière manque de générosité et man-
que de goût ; il eût été si facile de dire : Nous fondons un jour-
nal parce que c'est notre droit et que ça nous fait plaisir. Nous
nous efforcerons de faire un bon journal et l'd oublie sera notre
juge.
Il eut été bien plus facile encore de ne rien dire du tout et de
commencer par faire le bon journal en question. En matière de
presse, le meilleur boniment ne vaut rien. Les actes ou plutôt les
articles seuls prouvennt quelque chose.
C'est surtout envers nous autres, pauvres feuilles illustrées,
que le petit-fils de Voltaire s'est montré le plus cruel; « Le rebut
des ateliers vient en aide au rebut des lettres. »■
M. Edmond About a-t-il bien réfléchi avant d'écrire cette
phrase malencontreuse? Sa vanité, qui est immense, à ce qu'on
assure, a sans doute été parfois blessée par certaines plaisante-
ries, 4'un 8°ût douteux peut-être, mais que tout homme vrai-
ment fort, ayant conscience de sa valeur, eut laissé passer en
POUR
recevoir
de suite
souriant. Et;
' ili.c cluSSi
"■ '''ornalle
me raison pour condamner ainsi brutalement
s travailleurs obscurs, voués, pour la plupart,
îeijnté, ce qui signifie à une éternelle misère,
m quelques-uns, j'en réponds, le valent bien"?
Dans un siècle ou deux, avant môme, lorsque viendra l'heure
du triage définitif. M. Edmond About est-il bien sûr que ses œu-
vres ne seront point jetées au panier des rébuts'? Quant à moi, je
n'en sais non, mais j'avoue que j'ai deg doutes.-. -
Quoi qu'il en soit,, la petite presse, à qui l'auteur des Lettres à
ma comme a-dû fe plus clair de sa réputation déjà vieillie, n'ac-
cepte point un arrêt dicté par la passion, un arrêt : qui ressemble
fort à une mauvaise action.
En somme, le Gaulois n'^Ê'pas responsable des incartades d'une
plume autrefois plus maîtresse d'elle-même, et nous lui souhai-
tons de grand cœurlonaôé'vie et prospérité. Nous lui conseillons
de hè point trop s'appuyer sur des réputations assurément res-
pectables mais usées -pour la plupart; qu'il soit sérieux, qu'il
remue des idées, qu'il soit-littéraire, mais pour? Dieu, qu'il se
gaudç de l'ennui et des ennuyeux comme de la peste, qu'il évite
surtout les phraseurs filandreux et les gens dont tout l'esprit est
d'avoir'su se faire passer pour en avoir beaucoufl. s'il découvre
■e Jmsscr pour en a
ici ou là, même pa^rmi tous les pauv
M. Ahout, quelque1 talent jeune, alerte,
yant
ninuniês par
on pied bon œil,
qu'il lui ouvre sfô portes ; il s'en trouvera bien.
La foule des pâles imitateurs continue à se presser autour de
M. Rochefort et de sa Lanterne. Les boutiques des libraires sont
encombrées d'un tas de petites brochures bleues, blanches,vertes,
jaanes, rouges; il y en a de toutes les couleurs, mais au fond
elles se ressemblent toutes: aussi peu de style que d'idées.
Comme elles ne sont pas signées ou qu'elles sont signées de
pseudonymes, je suppose qu'elles sont toute du même auteur.
On en annonce une dernière appelée, paraît-il, à un succès plus
pyramidal encore que toutes les autres : la Gazette secrète (rien du
docteur Ricord) qui paraîtra sous envelo^e et n'aura qu'un seul
numéro. On s'inscrit d'avance tmez les Horaires.
Il y aurait de quoi rira en vérité, n'était le public qui se ''aisse
prendre h toutes ces petites machines. -JI était dàjà cependant as-
sez déshabitué des bon livres. Après cela, H dira qu'on n'en fait
plus; à qui la faute? , .
, Pendant que Paris assiste à cette petite comédie de tout petits
livres, certaines gens se payent eneore le plaisir de voyager.
Un--de mes amis, de retour de iîoïgique, me conseille, si je vais
jamais à Ostende, de descendre au Pavillon de,s princes. C'est un
hôtel comme on en rencontre peu, un hôtol oliaste un hôtel pudi-
bond. En voulez vous une preuve entre mille ?
Dernièrement on y lisait sur la carte du dîner cette inscription
hyôroglifiquc :
GOT. D. COMP. D. 3T.-ANT.1
La table d'hôte possédait ce jour-là une sunerbe collection d'An-
glaise. Quelques jeunes miss ayant demaridéj et obtenu Ifexplica-
plication de ce rébus devinrent rouges comme dés pivoines.
Cette explication donné mystérieusement, à voix basse , vaut
tout un poème. L'avez-vons devinée? Non. La voici :
CÔTELETTES DE COMPAGNONS DE SAINT-ANTOINE
Jusqu'où la tartufferie va-t-clle se nicher !
En fait de tartufferie, nous venons d'en- voir un assez joli
exemple.
Un monsieur, la bave aux lèvres et la bouche pleine d'injures
puisées aux plus noirs égoûts, se rue sur la voie publique, armé
d'une ignoble brochure en criant : Place! je suis catholique!
M. Vcuillot s'attendait-il à celle-ià ! Voilà pourtant où conduit
son école.
Le catholicisme avait besoin de ce coup de pied de Fane.
Finissons par un sujet moins Lrisle.
Ma nièce, une enfant de cinq ans. blonde comme un épi d'or.,
avait assisté avec le plus grand intérêt àu^ couches de la chatte
de la maison.
Quelques jours après, sa mère, lui trouvant les yeux rouges,lui
demanda pourquoi elle avait pleuré :
— Pourquoi, petite mère , parce que je suis bien inquiète
va.
— Qu'as-tu donc ?
— Je ne sais pas, mais ça me remue dans le ventre, et j'eu-
tends comme des petits cris. Ecoute, ne le dis pas, je crois que
je vais faire des petit chats!
Un individu paraissait devant le tribunal correctionnel ; il avait
battu sa femme, maltraité sa mère et injurié la police.
Il est vrai que ce n'était pas la première fois.
A l'audience, le président lui fait les questions d'usage.
Le préyepu ,.'j..".'!.
— Antoine Tr.ipin. ouvrier tourneur.
— Eh bien, prévenu,dit le président, vous avez fort mal tourné.
Paul PmuNET.
FRANCO
et à
domicile
L'OBJET 1.E PLUS IrVrUSÏ^KrVSABLK
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breveté, garanti et le mieux fabriqué;
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fie porter en voyage, et qu'on n'aurait pas à moins de 20 fr. dans le commerce.
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timbres-poste, au gérant du journal, rue Saint-Dominiquc-Saint-Germain, Taris.
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î/ECLlfeSË
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■ N™ que m
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|s hoDorables députés de b Fn»^^
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VILLEGGIA
SUlHfH
_,
II était libre ot jeune!
pour e Code aucune passion. Elle eut été Lesbio, autrefois,
j„ Tfhrfîi __Lui, méprisant Boilcau —possédait une libre qv
rente, mais rempli d'avenir, qui — '< corjneut une fois! » — ainsi
que dit Branstosme, — « prés d'une hoimes(e d'iiue, » — une tS-'Pre
de plaisir.
■ Elle était jeune et libre; ils n'avaient
, près
du Tibre! __Lui, méprisant Boilcau —possédait une libre qui ne
tressaillait pas au nom de Munthyon.
Sur l'autel de l'amour ils brûlaient plus d'un cierge! D'ailleurs
ces grands enfants n'avaient pas^de. Tiber^e, l'ami de Dcsgrieux,
vous savez, ce grognon?..... Or, mes héros vivaient dans une ai-'
mable auberge, comme vivaient PhiUne cl Wilhelm, et Mignon,
dans le roman do Gœthe, un demi-dieu tntosque I
Ils demeuraient tous Hèux, à coté de Paris, chc% des amis com-
muns, — Bref, leurs deux cœurs, surpris, eoncut'ent un dusi-if
qu'ils s'avouèrent, .presque, un Soir,, .en davisâûl sur les gazon^
fleuris.
Oh! la villégiature! ! — tin jour à la vespree, lorsque pour Iflj
Champagne on n'eût plus de g.Ueau, on leur dit qu'une harqua
était la préparée. Le duo prit le large, ayant dans le bateau l'oiM
d'un couple charmant dessiné par \Va(tcau.
"''
Mais, que faire sur l'onde?.... à moins que l'un ne raiiic, à tour
de bras,-pondant deux heures de cadnm?... L'ennui, pout-èlre,
allait se. niottre au premier cran, quand le poète dit : — « 1! fait
bien ckmtd, madame? » — La dame répondit : — « Hélas! » en
soupirant.
Lie propos se tenait à la pointe d'une île qui n'avait rien de
celle où gémit Calypso ; le poète y poussa brusquement son vais-
J§au. — « Maisnous allons sombrer, ô Nocher inhabile! — N'ayez
mainte, madame... et tenez-vous tranquille! »
Les voilà débarqués. — « Je prends possession de cette lie déserte,
a au nom d'Èros, madame; nous sommes naufrages, et je vais, faible
a femme! ériger un carbet — ou deux — d'occasion, pendant que le
if- soleil nous verse encore sa flamme! »
''— «Merei, cher îiobinson, » —et, sous un peuplier, ou bien
un orme, ou bien un Irène, ou bien un saule, elle s'assied, sou-
rit... puis se met à crier : « Au secours ! au secours ! » d'un petit
ton si drôle, que le jeune rimeur ne se lit pas prier.
Pour lui tirer du col une petite bète pas plus grosse que ça...
lji bute du bon Dieu! — Mais ne voilà-t-il pas (On relevait la
tète) qu'on embrassa ce col très gentiment... — « Monsieur! »
fit-elle, tressaillant, plus rouge que du l'eu.
« __ Monsieur ! » — C'était le cri du lys dans là vallée; Mme de
Mort sauf en soafflëtta Félix. Hélas! notre héroïne en fut moins
désolée... et les deux jeunes gens suivirent une allée;/. Le pro-
blème posé, lecteurs, trouvez-en l'X.
III
— Hé! jolis matelots! il faut qu'on appareille! La nuit tombe ;
il est tard. — Hé ! jolis matelots? — Si votre joue a pris une
teinte groseille) n'en ayez cure! — En barque! — À la crête des
lits déjà s'accroche et danse une llamme vormeille.
Le poète a repris les légers avirons; Madame tient la barre. Et
sur l'onde polie, la lune vient mirer sa figure pâle; l'eau qu'en-
lève la rame en collier se délie, et tombe, perle à perle, en dessi-
nant des ronds.
Ils ne disent rien. — Le canot filé', file; son sillage le Fuit avec
un bruit charmant. Parfois, au-dessus d'eux, une hirondelle agile
coupe Pair de son aile... et les arbres de l'île dans la brume du
soir s'effacent lentement.
Ils ne se disent rien. — Dans les roseaux obliques murmure
doucement le vent devenu frais ; on entend, très au loin, les
chants mélancoliques des trouvères visqueux qui charment les
marais, et des grillons tapis aux classiques guérêts.
Us ne se disent rien. — Et voici le rivage. — On amarre la
barque. Et les deux amoureux, avant de s'annoncer par le signal
Èfùsage. échangent un baiser qui dure autant que deux. — Leur
roman n'eu! jamais que cette unique page !
Ainsi se termina ce muet entretien! — lis n'avaient, l'un et
l'autre, aucun remords dans l'âme : Ne s'étant rien promis, ils
ne se devaient rien.— Le poète était libre, et libre était la dame.
-0 chère fantaisie, es-tu pas le seul bien?
Ernest d'Hervilly.
En vente, bhez tous le? libraires
POUR PARAITRE PROCHAINEMENT :
(2e N° de Gill-Œte-vue)
Qu'il ne faut pas prendre pour la Lanterne d'Henry Ro-
che%t.
32 psrgei de Lexle et de dessins, par Gill.
En envoyant un franc en fàmbres-posle au bureau du
journal, on reç^ franco par retour du courrier le 1er numéro
de Gilt-Recue : î3akoi>i,s nu Salon de 1868, seize pages de
dessins richement causes, sur papier vélin.
Nous rappelons à nos lecteurs, désireux de col-
lectionner les charges de Y Eclipse, que nous tenons à
leur disposition une édition de luxe, sur beau papier
satiné, avec dessins tirés avec le plus grand soin et
rehaussés d'un riche coloris.
Prix d'abonnement pour ces épreuves a'artiste :
UN AN
Parte. ......... 14 fr.
ïï&pHirtemeiit®. . . . l<5
Prix d'un exemplaire : 30 centimes.
L'abonnement à l'édition de luxe donne droit à
l'une des primes de VÈcîïpsë,n.ôx conditions annoncées
plus haut.
CQEPS LEGISLATIF
COMPTE-RENDU ANALYTIQUE ET FANTAISISTE
tlh Journal, probablement sérieux parce qu'il ne peut pas faire
autrement, s'emporte contre M. T'hièrs. J'ai cru tout d'abord que
la. i't!(aille susdite attaquait l'illustre /orateur au sujet du dernier
djscour's qu'il vient de prononcer à la Chambre.
^eMe-KiipposUion a\ait du resté quelque vraisemblance. Je me
trompa^ et il faudrait connaître bien peu le journalisme sérieux
]iourH|}rc qu'il s'arrête à des détails aussi mesquins. ■ ■
Le jp^ual en question (et ce n'est pourtant pas l'organe d'un
l.;.u ileiii*}' reproche à. M. Th.iovs d'avoir prononcé son discours en
habit;d!dv)éans et en pantalon blanc.
Il i;st sïlieèrerncnt indigné -/tant de'-'négligence Félonne, si peu
de Lnriue'lp renverse; peu s'en l'aul qu'il rie tance vertement la
bonne du petit Thiers; pour avoir habillé son maître-de la
Kurlei
- .11 tant convenir que-rbilà une façon tout à fait inédite de juger
'les discours et les orateurs. "., . - ■——-
.-^iiijint à ^pï, bienloin de pwfBster contre cette heureuse àro-
vation, je remercie, au contrft^ ce journal si ■-' icusement co-
mique.
En effet, jusqu'ici il était interdit a VEclipse d'apprécier les
discours de nos orateurs; nous pourrons désormais, et cela sans
être le moins du monde timbrés, rendre compte des débats par-
lementaires.
Voici un avant-goût de ce que nous pourrons dorénavant offrir
a. nos lecteurs :
« On a beaucoup remarqué le discours de l'honorable M. Picard;
« mais, malgré le bon sens et l'esprit dont a fait preuve l'orateur,
« nous avons vu avec le plus profond désespoir que ce député por-
« tait une cravate bleue et un pantalon de nankin. Le discours de
«l'honorable M. Jules Simon a également remué l'auditoire';
« nôanmsins, au sortir de la Chambre, on reprochait unanime-
« ment un défaut au discours de cet orateur. M. Jules Simon était
« monté à la tribune en veston court. »
OsmiGEs Pj;tit.
GAZETÏE A LA MAIN
I-K régtsseui* parlant au public
« Mesdames et messieurs, notre rédacteur habituel, M. Emile
Bloridet; se trouvant indisposé, un autre de nos collaborateurs a
bien voulu se charger de son rôle ; mais comprenant que la tâche
est difficile et que Foc ne remplace pas sans péril, au pied levé,
un tel devancier, il vous prie de considérer qu'il n'est point ici
dans son emploi, et qu'il va paraître devant vous sans répétition
préalable; aussi se croit-il en droit de compter sur toute votre
indulgence. »
Saints d'usaye, applaudissements. — Le public comprend qu'on
va lui servir quelque chose d'informe, et s'apprête à prodiguer
des trésors de patience.
Et maintenant au rideau.'
Le Gaulois tant annoncé a fait son apparition. M. Edmond
Ahout, l'ancien bon jeune homme du Figaro, a servi de parrain au
nouveau-né et s'est même chargé d'expliquer sa naissance avec
une fatuité toute paternelle.
* « Notre enfant, a-t-il dit, sera plus beau que tous les autres,
car tous les autres sont laids, mal bâtis, goitreux, et le nôtre sera
tout bonnement admirable.
Cette façon d'entrer en matière manque de générosité et man-
que de goût ; il eût été si facile de dire : Nous fondons un jour-
nal parce que c'est notre droit et que ça nous fait plaisir. Nous
nous efforcerons de faire un bon journal et l'd oublie sera notre
juge.
Il eut été bien plus facile encore de ne rien dire du tout et de
commencer par faire le bon journal en question. En matière de
presse, le meilleur boniment ne vaut rien. Les actes ou plutôt les
articles seuls prouvennt quelque chose.
C'est surtout envers nous autres, pauvres feuilles illustrées,
que le petit-fils de Voltaire s'est montré le plus cruel; « Le rebut
des ateliers vient en aide au rebut des lettres. »■
M. Edmond About a-t-il bien réfléchi avant d'écrire cette
phrase malencontreuse? Sa vanité, qui est immense, à ce qu'on
assure, a sans doute été parfois blessée par certaines plaisante-
ries, 4'un 8°ût douteux peut-être, mais que tout homme vrai-
ment fort, ayant conscience de sa valeur, eut laissé passer en
POUR
recevoir
de suite
souriant. Et;
' ili.c cluSSi
"■ '''ornalle
me raison pour condamner ainsi brutalement
s travailleurs obscurs, voués, pour la plupart,
îeijnté, ce qui signifie à une éternelle misère,
m quelques-uns, j'en réponds, le valent bien"?
Dans un siècle ou deux, avant môme, lorsque viendra l'heure
du triage définitif. M. Edmond About est-il bien sûr que ses œu-
vres ne seront point jetées au panier des rébuts'? Quant à moi, je
n'en sais non, mais j'avoue que j'ai deg doutes.-. -
Quoi qu'il en soit,, la petite presse, à qui l'auteur des Lettres à
ma comme a-dû fe plus clair de sa réputation déjà vieillie, n'ac-
cepte point un arrêt dicté par la passion, un arrêt : qui ressemble
fort à une mauvaise action.
En somme, le Gaulois n'^Ê'pas responsable des incartades d'une
plume autrefois plus maîtresse d'elle-même, et nous lui souhai-
tons de grand cœurlonaôé'vie et prospérité. Nous lui conseillons
de hè point trop s'appuyer sur des réputations assurément res-
pectables mais usées -pour la plupart; qu'il soit sérieux, qu'il
remue des idées, qu'il soit-littéraire, mais pour? Dieu, qu'il se
gaudç de l'ennui et des ennuyeux comme de la peste, qu'il évite
surtout les phraseurs filandreux et les gens dont tout l'esprit est
d'avoir'su se faire passer pour en avoir beaucoufl. s'il découvre
■e Jmsscr pour en a
ici ou là, même pa^rmi tous les pauv
M. Ahout, quelque1 talent jeune, alerte,
yant
ninuniês par
on pied bon œil,
qu'il lui ouvre sfô portes ; il s'en trouvera bien.
La foule des pâles imitateurs continue à se presser autour de
M. Rochefort et de sa Lanterne. Les boutiques des libraires sont
encombrées d'un tas de petites brochures bleues, blanches,vertes,
jaanes, rouges; il y en a de toutes les couleurs, mais au fond
elles se ressemblent toutes: aussi peu de style que d'idées.
Comme elles ne sont pas signées ou qu'elles sont signées de
pseudonymes, je suppose qu'elles sont toute du même auteur.
On en annonce une dernière appelée, paraît-il, à un succès plus
pyramidal encore que toutes les autres : la Gazette secrète (rien du
docteur Ricord) qui paraîtra sous envelo^e et n'aura qu'un seul
numéro. On s'inscrit d'avance tmez les Horaires.
Il y aurait de quoi rira en vérité, n'était le public qui se ''aisse
prendre h toutes ces petites machines. -JI était dàjà cependant as-
sez déshabitué des bon livres. Après cela, H dira qu'on n'en fait
plus; à qui la faute? , .
, Pendant que Paris assiste à cette petite comédie de tout petits
livres, certaines gens se payent eneore le plaisir de voyager.
Un--de mes amis, de retour de iîoïgique, me conseille, si je vais
jamais à Ostende, de descendre au Pavillon de,s princes. C'est un
hôtel comme on en rencontre peu, un hôtol oliaste un hôtel pudi-
bond. En voulez vous une preuve entre mille ?
Dernièrement on y lisait sur la carte du dîner cette inscription
hyôroglifiquc :
GOT. D. COMP. D. 3T.-ANT.1
La table d'hôte possédait ce jour-là une sunerbe collection d'An-
glaise. Quelques jeunes miss ayant demaridéj et obtenu Ifexplica-
plication de ce rébus devinrent rouges comme dés pivoines.
Cette explication donné mystérieusement, à voix basse , vaut
tout un poème. L'avez-vons devinée? Non. La voici :
CÔTELETTES DE COMPAGNONS DE SAINT-ANTOINE
Jusqu'où la tartufferie va-t-clle se nicher !
En fait de tartufferie, nous venons d'en- voir un assez joli
exemple.
Un monsieur, la bave aux lèvres et la bouche pleine d'injures
puisées aux plus noirs égoûts, se rue sur la voie publique, armé
d'une ignoble brochure en criant : Place! je suis catholique!
M. Vcuillot s'attendait-il à celle-ià ! Voilà pourtant où conduit
son école.
Le catholicisme avait besoin de ce coup de pied de Fane.
Finissons par un sujet moins Lrisle.
Ma nièce, une enfant de cinq ans. blonde comme un épi d'or.,
avait assisté avec le plus grand intérêt àu^ couches de la chatte
de la maison.
Quelques jours après, sa mère, lui trouvant les yeux rouges,lui
demanda pourquoi elle avait pleuré :
— Pourquoi, petite mère , parce que je suis bien inquiète
va.
— Qu'as-tu donc ?
— Je ne sais pas, mais ça me remue dans le ventre, et j'eu-
tends comme des petits cris. Ecoute, ne le dis pas, je crois que
je vais faire des petit chats!
Un individu paraissait devant le tribunal correctionnel ; il avait
battu sa femme, maltraité sa mère et injurié la police.
Il est vrai que ce n'était pas la première fois.
A l'audience, le président lui fait les questions d'usage.
Le préyepu ,.'j..".'!.
— Antoine Tr.ipin. ouvrier tourneur.
— Eh bien, prévenu,dit le président, vous avez fort mal tourné.
Paul PmuNET.
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