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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 1.1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.3702#0120
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Î/BOUPSK

PmME DU L'ÉCLIPSÉ

Toute personne qui anverra çlïr'eeteiaaeiaiîr "».i
mandat ou timbres-poste au directeur du joumaï, 16,
rue du Croissant, à Paris, — le mentant d un abonne-
ment d'un sais à l'ÏSeïïpsse, jouira des primes
ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes :
1" PRIME
Quarante-cinq charges d'And, Gill;
L'Abonnement pour Paris avec cette primo. 7 k. »

Pour les Départements.......8 50

2" PRIME
On charmant portefeuille or et couleur, fabriqué spa
iement pour l'Eclipse.par la maison Sùase., place çl
Bourse, et contenant dis ravissantes aquarelles pa? Ë
Beaumont.

L'Abonnement pour Paris, avec cette prime 6 fr. »
Pour les Départements 7 »

ATVim ■ ;

1° Àvot? sein rtg bien indiquer cglîe ifes deux prime» qn'oa
choisît ;

2? L'aboDnement, avec les deux pp|fflfg, coàfce, ponr Paris,
T* fr., £SO c. et pour les départements, © fr. .

(a- i

le la :

de S

M. GARNÎER-PAGÈS

Né à Marseille, — le 18 juin 1803, — Louis-Antoine Gavnier-
Pagès, —■ ce double nom lui vient des deux maris successifs de
sa mère, — fit sa première apparition dans l'histoire contempo-
raine, le 29 juillet 1830, derrière une barricade du quartier
Saint-Avoye,

Son frère aîné était alors l'un des membres les plus actifs et
les plus convaiDCus du parti républicain. Il mourut en 1841. Son
cadet le remplaça à la Chambre, où il alla siéger sur les bancs
de l'extrême gauche...

La révolution de février le fit — un peu plus brusquement
qu'il ne l'espérait peut être— make't du XIIe arrondissement,
membre de gouvernement provisoire et ministre des finances
en remplacement do Goudchaux.

Il siège aujourd'hui au Corps législatif dans le petit groupe des
députés libéraux.

C'est un citoyen honnête, intelligent et désintéressé,
' '■ , -

Star,

AU GRRRAND CONCOURS

Hier, de grand matin, aux environs de la Sorbonne vermoulue,
j'ai aperçu, piaffant et bavardant, des collégiens pâles et mai-
gres, par ribambelles, Un col droit — grand chic! — étreignait
leur cou de cygne du Capitol : indice de grande toilette! Masa-
niellos pacifiques, ils portaient a l'épaule un filet long et ventru.
On entrevoyait sous la maille le goulot d'une demie, — très ordi-
naire,—la croûte luisante, d'un pâté, la carapace d'un pain de
gruau. Les poches des tuniques, en outre, avaient l'air d'être
enceintes.

Quelques professeurs, rasés de frais, mis sur leur trente-neuf,
parlaient entre eux de bains de mer, de. tournée en Suisse, et
leurs roses abajoues de vieux singes débordaient du vase blanc
de leur cravate.

A oe déchaînement de jeunes, espoirs de la France, à leur. $ktj
à leur présence matinale devant le vieux "tehip.Ie de rUniye,çs,Ué,
j'ai reconnu que leg compositions du grrrana cooeours, éj|\e,nï
commencées.

Tout un passé, oublié avec soin, est revenu, a^gré mes çf-
forts, frapper tout à coup à la porte <i ; ma mémoire, .le me suis
rappelé les années de servitude, les affreuses années, de collège.
Pouah !

Moi aussi je suis venu au Concours 1 Député de Versailles pour
la rhétorique, {nou-eaux) on m'envoya.deux fois lutter de science;
une érudition de perroquet, avec les Arpins e,t les Marseille des
lycées de Paris. Je faisais partie d'une bande de « jeunes élèves. »

Il faut que je vous raconte ces expéditions.

La première fois, fort en histoire naturelle, très, fort, je m'assis
entre « un Stanislas » et « un Gharlemagne, » aux tables noircie,
de la Sorbon«e, dans la salie triste à l'atmosphère étouifunte,. On
nous donna pour s^jet de composition : Les ogèr&tiom de la Diges-
tion. Ma foi, je commençai par la main qui porte les aliuients à
la bouche ; c'était remonter'au Déluge. La description de cette J
portion intéressante de notre individu me fournit trente pages
au moins. A ce .compte-là, pour arriver à, la défécation (pardon,
madame), il m'aurait fallu douze mille feuilles de papier, c'est
évident.

Le Charlemagne, à qui je contai ma peine, m'appela idiot, Ce
mot sévère me découragea, et, lâchant tout, je terminai brusque-
ment ma composition par un renseignement scientifique qui dut
faire pâlir d'horreur mon brave professeur, un des juges du con-
cours.

J'insinuai lâchement que « une fois les aliments liquides ou
« solides portés à la bouche, ils tombent, par le trou du gosier,
k dans une espèce de grand sac, au fond du ventre, toujours
« creux, et y font tout ce qu'ils veulent lï... »

Je ris encore quand je pense à la tête que les examinateurs
firent en lisant cette description, ^attendue de l'intérieur du
corps humain...

La deuxième fois que j'allai au grand concours, toujours dé-
puté par Versailles, c'était, je m'en souviens, pour arracher les
palmes du prix de Discours français]
Dès le berceau, j'ai toujours eu nn mépris insondable pour ce

genre d'exercice, et le discours de Jules Favre, à l'Académie,
l'autre jour, n'est pas fait, certes, pour me ramener, pénitent, à
de pluâ saines idées.

Le discours français ! la harangue académique I quelles bonnes
plaisanteries toujours vieilles I

Attristé d'avance, je pris place dans ia satie, avec résignation, ■
me promettant de passer mes hu^t heures de faction, assis à !
manger, et à faire quelques vers légèrement amoureux.

Cette foîs-là, je formais unblend trait d'union entra un Rollin ;
roux et un saint Louis brun.

Le Rollin eut la bonté de s'inquiéter de mes opinions. Je lui [
répondis que je trouvais Robespierre un peu fade- Il daigna me, j
dire qu'il était clérical, et disposé à me déférer.au tribunal de j
l'Inquisition. \

Quant au saint Louis, magnifique bète à Concours, pur sang, il ;
m'envoya « coucher » tout de suite. Je lui fis comprendre que s'il j
pouvait me rendre le service, de ne plus me montrer sa figure j'
ignoble, je lui en garderais, une reconnaissance éternelle. Us ourit \
et se replongea dans son discours.

A propos, on nous avait donné à traiter — le pouvoir de la fa- s
blet sujet palpitant d'actualité I

Je commençai par demander de nombreuses feuilles de papier j
ministre au bureau. On me les accorda gracieusement. Puis, {
au bout d'une heure employée à verser de l'encre sur ces pa-
piers, et de la poudre sur l'encre, le tout pour arriver à confec-
tionner des pâtés que je passais au Rollin clérical, je fis — un
petit tour — du côté des... (pardon, madame) et j'y. fumai une
bien excellente cigarette 1

Ce soin pris, je revins à ma place, et j'étalai mes nourritures
devant moi : Ici le pâté, plus loin la bouteille, les œufs durs, le
chocolat, etc. ,

Soudain une idée lumineuse me travorsa le cerveau I
Au moyen du tuyau d'un porte plume en'cuivre, employé jj
comme emporte-pièce, je fis( dans le bla^c d'un œuf dépouillé de
sa coquille, de nombreux tepu^ cïr,cula,ires; pur lesquels, iotact,
apparaissait la boule du jaune. J'cTbtins de ia sorte un chef-d'œu-
vre de patience tout japonais. Je le fis circuler. On l'admira. On j
l'imita.

Le Saint-Louis m'envoya une seconde fois « cowher, » Décidé- i
ment, il n'était pas fort, le, Sflïat-Louis ! Je me bornai, clément, à,
l'appeler « sale être.» 11 sourit, et se replongea dans son discours. |
Du pouvoir de la Fable ! Un bon sujet, allez !
Comme, après tout, il fallait protester, je me mis également au J
travail, le ventre plein, mes .œufs à ia japonaise avalés.

Et comme entre autres souvenirs, le3 fables, ce jour-îà, avaient
celui de m'endormir, (Ah! s} le,s professeurs surveillants avaient
voulu, comme la Saint-Louis, m'envoyer « coucher!) » je m'em-
pressai de déclarer, en manière d'esorde, en tête de mpn dis-
cours, que la morale des fables m'avait convaincu.
Et Je donnai ppur exemple : Le lièvre et la tortue.
et— La tortue allant toujours d'un train de sénateur, {30,000 fr.
pas désagréable, ce train là ; de quoi se plaint-elle?) arrive au
h,ut ayant le lièvre qui broute, qui dort, qui écoute d'où vient le
vent, qui s'amuse à toute autre chose qu'à la gageure.

« Elle gagne le prix ! (Encore ne dit-on pas en quoi consiste ce
prix J, Eh bien,, après?...

«Cela lui fait uns belle jambe! m'éoriai-je. Comment! Mais,
zut î P9ur les prix ! J'aime, bien rniçus, comme ce cher petit liè-
vre, un d.wx poète, écouter d'où, vient le vent, me rouler dans
l'herbe, sentir le parfum des fleurs, aile.? en zig-zag*, cornme
pela me plaît, faire la cour aux demoiselles, ek finalement rater
le train, que, sans relâche, avec entêtement, sans prendre aucun
plaisir, suivre le droit chemin, le chemin banal de la vie, tout
du long, et pourquoi, pour arriver le premier au but, comme la
tortue! ; *■

«.Elle est bien avancée, cette tortue honnêf
pas, d'être arrivée la première? Parlons-en I

« le. lièvre aura vécu,, lui, et gentiment, à sa fantaisie, sans faire
d,e, tort s. personne. Dieu, que de souvenirs charmants, que rj'a-
n,ecdortes de voyages il aura à raconter plu^ tard,. Goffim'çi on l'af-
le bohème, aux longues oreilles^, toujours en rçiard, et

,\ U&Jipse éprouve l'impérieux besoin de venir en
grands confrères pour le cas où, pendant la canieG]e
timent de « singuliers effets de la foudre » viendrait à s

leur a

eU

*3 Voici quelques coups de tonnerre auxaueV „
assisté (S. G. D. G ). nous avons

Nous le jurons - pour ne pas trop nous compromette
ce qui reste de la maigre D..., des Variétés, quand ail» • r
son maillot. en&plus

+

p, le tonnerre est tombé sur le dort, j
ficelé, ; le coq en zinc qui ^ ^

'——iparlaloï

1 Le mois demie
l'église de Bétigny-les

rouette au faîte de ce monument, a éié chan;
un plat à barbe en cuivre.

*

A A Tarbes, lundi passé, deux'jeunes négociants et 1
épouses revenaient de faire ensemble une partie de camna
lorsqu'un orage les surprit aux portes de la ville.

La foudre tombant près d'eux enleva la femme de l'un rf
deux amis, la plaça au bras de l'autre; et vice versa.

Les quatre jeunes gens rentrèrent chez eux,

Mais la secousse avait été tellement rapide, qu'ils ne s'anp
rent de ses effets que le lendemain matin... en ne reconnaisa ,
pas ceux de leurs épouses.

.** Le 8juïn dernier, dans un hameau de la Limagne k
dre, pénétrant dans une chaumière, arracha tous les ci0 7"
souliers de la famille, qui était à table, et les planta aymér
ment dans le morceau de lard que les paysans étaient J?"
de manger, de manière à former sur la couenne le porte, 7
profil de Timothée-Trimm. P l eD

Après être sortie un instant pour aller dansl'étable extirner]
cornes d'un bœuf pour les planter sur la tête d'une ane4 d
voisinage, la foudre rentra, et, en moins d'une seconde hachai»
commode en tout petits brins de bois dont elle soufra un boute
se retirant pour en faire des allumettes.

Eile s'en alla ensuite mettre le feu à un
réduisît en cendres.

voisin, qu'ei

■X Nous avons gardé pour la fin le plus « singulier effet de k
foudre.. »

Ces jours passés, le tonnerre est tombé près de M. Colin de
l'Opéra, au moment où, à une répétition générale, 11 allait chan-
ter un grand air.

L'effet fut foudroyant !... M. Colin ne chanta pas i
Pendant au moi,ns un quart d'heure.

Certifié véritable :

Lkon Bienvenu.

a gorge

3 et stupide, n'est-ce

LÇS VAUDEVILLISTES CHEZ EUX

RÉVÉLATIONS D.^DN FROTTEUR (1)
DEUXIÈME PARTIE

UUbach (Louis)
56, rue àe. Londres. — L'auteur de Jlf. et Mme Fernela. quitté\s
torrain de la comédie pour braconner sur celui du vaudeville;)!
a, commis certain proverbe panaché de couplets : L'habit fait U
moine. ~ Le critique qui ne montre les dents que pour mordre,
a dû, ce jour-là, les montrer pour rire.

Vai-in

21, rua NQcr.e-Dame-rfes-Lar,ettes. — L'alter égal de Dumeraan
(au plurie,l alter eg,o).. — Le Varin des Saltimbanques!
A Vépoque de la fugue de Mlh Ples,sy, abandonnant le Thé&tre-

r$era, i? wm^ç aUA iou^ues ut-emea, (uujours un ççiara, et qui j

n/a, p.as le sjou I r^^^_^^^^_^^^^^^^_

« kaisr, dites-moi, franchement, qui ^s,t-c.| oM s^njôresse à la \ Fra^? F^ ÇSltfi, çte S'aiQt-Péters.b^urg (juillet 1845), M. Varin
^ulïg^'i^-ç^ 8Utè<^| nous fait qu'4le\rriY.ô au but?» j im(^'^ $$$ i? ■ ^ S^ quelle p,iàçe, le, quatrain suivant, qui

Ce plaidoyer e,n faveur 4u lièvre, qui n'en avait pas besoin du
reste, me fit du bien, &\ l'heure du départ arriva rapidement.
Le Saint-Louis,, violet, apoplectique, m'envoya une dernière fois
coucher- U avait raté sp.p discours! Quant au Rollin^ je dus le
réveiller. Il dormait benoîtement sur les feuilles catholiquement
blanches et vierges de son papier...........

Ernest d'Hervilly,

FANTAISIE

„*„ Quaod il fait bien chaud et qu'il n'y pas de débats du Corps
législatif à publier, le, fait-divers est le sauveur des grands jour-
naux.

Quand les grands journaux aux abois se jettent dans les bras
du f:dt-diuers pendant cinq colonnes, le fait-divers finit par man-
quer,

Et alors — alternant avec le serpent de mer et la. femme de
138 ans qui jouit de toutes ses facultés — le cliché a Singuliers
effets de la foudre » devient h son tour le sauveur du fajj,-
divers.

„*, Ah ! dam.e 1.... c'est que les « singuliers effets de la foudre »
£'se prêtent à tant de combinaisons !

I M. Tapioca Peyeux— comme l'appelle Touchatout au Tinta-
marre— oroit avoir fait merveille en inventant 300 potages diffé-
[ rents,

; Les confectionneurs de faits-divers en chambre ont créé bien
j plus de 300 a singuliers effets de la foudre. »

j -*+ Et le dernier mot de cette spécialité n'est pas dit.
11 s'en faut de beaucoup.

'On pleure aux Français, d'pu,is trois jours,

Uhe bel'e sociétaire ;
Nous Vappell'rons t?le$sy Zçs tours,
A cau3' de celui qu'eu" vient d'faire.

V'e.rger^.t! (FVéd!éric)
54, rue fUmbu,teau.— Le joyeux flonÛonnier d'une Bonaeqaiit

démange, du Petit vin d'Argenteuil, du. Carnaval des petits craies, etc.,

est en o.utrs un b,abile négociant,
C'est ainsi que l'on expliqua $3. facilité, à faire le couplet de

■ éroii (ï»4Gri-e)

4, rue de? Pyrançiides. — Le plus, répandu des journalistes du
pet\t format, le plus fécond des roma^.çiors humoristiques. Le
Rédac-chef du Charivari trouve eocore le, temps de vaudevilliser
la Foire aux Grotesques, Sjxuvè, mon Dieu ! etc.

Lecteur, abonné,, spectateur, le public de Pierre Véron est tou-
jours éveillé; mais" lui, quand donc truuve-t-il le tamps de
dormir?

ViUejoue«ta»nt (elle)
14, rue de la Grange-Batelière. — Cela voue étonne, mais cela
est : M. H. de Villemessant, en personne, a commis son petit
vaudeville.

La chose était ainsi qualifiée, parce qu'elle était grêlée de cou-
plets, mais, en réalité, elle passait pour une bonne et curieuse co-
médie de mœurs.

Le. chef-d'œuvre, à l'heure qu'il est, a dix ans de bouteille ; il
n'çn aura que plus, de bouquet,
j Vous doutez encore ?

[ Demandez à Siraudin, qui devait lire aux artistes du Pat<&
i[ Royal l'étude en question.

î (1) Voir l'Eclipsé des 16 et 23 février.
24 mai, 7 et 28 juin 1868.

8, 12 et 22 mar-H, 26 avril, 10 *l

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