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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 1.1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.3702#0168
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Î/EGLIPSE

PRÎMES BE Z/ÉCLIPSE

Toute personne qui enverra çlSs*cc4eB«<pni en mandat ou
timbres-poste au directeur du journal, 16, rue du Croissant, à
Paris, — le montant d'un abonnement d'«m ï|ïî à l'huitims.Cj
jouira des primes ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes."

IF'

PRIME

Quarante-cinq charges d'And. Gill :
L'abonnement pour Paris, avec cette pnme
Pour les départements........

7 fr. »
S ■ 50

2a PRIME
Une boîte remplie de bâtons de vanille, bonbons fondants, par-
fumas, savoureux, fabriqués spécialement polir tes abonnés de
l'Eclipse par M. Berbey-Couturier, de Sain t-Seine-V Abbaye
(Côte-d'Or).
L'abonnement pour Paris, avec celte prime . . . . 6.f. »
Pour les départements.......... 7 »

1° Avoir soin de bien indiquer celle des deux primes qu'on
choisit ;

2° L'abonnement, avec les deux primes, coûte, pour Paris,
7 fr. SA c, et pour les départements, S» fr.

3° Tout abonné peut recevoir la seconde prime en envoyant
1 fr. 5©.

EL PBOKCNCIAMENTO DELL' ECLIPSA

La Guitare « danse sur un volcan », voilà pour le cliché.

Sois satisfait, Cliché !

Mais que cette Guitare danse une caclmcha désespérée sut- un
volcan, en Raccompagnant de castagnettes, voilà pour la fan-
taisie.

Sois satisfaite, Fantaisie I

Hélas ! il est peurtant passé, et depuis longtemps, le moment
des sérénades.

La transition est brusque, je l'avoue, et doit surprendre les
alguazils.

Que va dire Brid'oison, ce vénérable magistrat qui est pour la
fooorme, en tout !

La fooorme I c'est la rêfoébrrrie qu'il doit s'écrier aujourd'hui,
avec un certain ahurissement.

Les principes de Figaro ont fait du chemin.

Et il y a des gens qui prétendent qu'on n'est jamais prophète
dans son pays.

Gomme on se trompe!

Los danseurs, qui selon Beaumarchais (il n'osait d'ire sauteurs)
obtiennent les places qui demandent un mathématicien, sont en
train de suer dans leur habit brodé.

Ils sont même en train. . express (selon les nouvelles données
par les journaux sérieux) car, au pays des guitares et des minis-
tères qui durent cinq minutes et demie, on remplace, à l'heure
qu'il est,

L'Etiquette

par

Jes Ttckels*.. de chemin de fer.

On en a délivré 2,600 pour Paris.

On comprendra facilement que sur le terrain brûlant qui sert de
salle de bal à la Guitare, nous n'osions nous aventurer plus long
temps.

Fichtre nonl nous savons le prix qu'en vaut l'aune de ce galon
défendu qu'on prend si largement, une fois qu'on se met à en
prendre.

Halte là!

Bornons-nou3 à déclarer avec un journaliste espagnol, que la
situation actuelle de son pays est ce qu'on peut appeler une bril-
lante reprise d'Ifernani, ou bien la revanche du Don César de
Bazan, comte de Garofa.

Le Cousin Jacques.

A PARTE

Septembre, le mois des longues mélancolies sans cause, tire à
sa fin.

Dans le petit salon d'une maison de campagne à S.,., (Dis-
tance de Paris 29 Idl.), une dame et un monsieur, celui-ci très-jeune
encore, celle-là déjà fort expérimentée, sont installés commodé-
ment, sans grande gène, sur des sièges à leur convenance.-

Le jeune homme, dûment autorisé, s'est étendu à demi, avec
art, sans dessiner de trop affreu: z-ig-zags avec ses jamb.'s et ses
bras, sur un long divan. >

La dame, comme une de ces pales châtelaines d'autrefois qui
mouraient-dans leur chaire aux coussins de velours*en attendant
le retour de leurs maris, partis pour la Croisade, s'est allongée,
droite, mais non sans grâce, dans le grand fauteuil à haut dossier.

Au dehors,"dans le jardin, sur la cime des arbres qu'on aperçoit
par les fenêtres; la Nuit arrive rapidement, les ailes mouillées
d'une pluie fine, singulièrement froide.

Une obscurité charmante, suggestive, emplit déjà le salon,, et
les dernières lueurs blanches qui s'accrochent encore auxmeubles
luisants luttent désespérément avec les premiers éclairs rouges
que le feu de la cheminée lance sans bruit, presque sournoise-
ment.

Du feu ?

Bêlas, nui, du feu! — Cette dame et co monsieur, que nous
allons avoir l'honrteàc de vous présenter tout à l'heure, viennent
de rentrer, après une longue promenade a travers bois sous la
bru m p.

Ëij en attendant, le moment, peut-être tres-désiré, du dîner, ils
se sèchent tranquillement,' ,

Ils ne se dissnt r'\ex\\

On croirait qu'ils ont pour de troubler par un bruit de banalité
plus on moins spirituelle le silence berceur qui règne dans le buen
rttlro coquet où nous les trouvons. Ils suivent le vol capricieux
de leurs pensées éelo-e.-, immobiles et muets, comme ces vieil-
lard?, sur les, jetées, dans les ports de mer, qui regardent au'Ioln
's'éloigner les voiles blanches, et passer les goélands infatigables.

Ih rêvent, tout éveillés, pleins de quiétude, heureux de céder
sans effort à la do'.-ce lassitude qui sent'une course joyeuse, dans
les bois aux parfums fortifiants.

De temps en temps, ils se regardent/Chacun d'eux se dif, pres-
que avec honte : «*\h ça, niais ce n'est guère poli de rester com-
me cela, sans parler. » Mais cette réflexion dure à peine le temps
d'un éclair. 0;i ne prend aucune résolution. Et la dame et le mon-
sieur s'enfoncent de nouveau dans leur silence et dans leur chère
rêverie.

Pourtant ils ne son1, pas matiés! Pourtant ce ne sont pas des
amants vieillis ensemble.

Non : La dame que voici, d'un àge^avouable encore, aux yeux
t:ès-noirs, épanouie complètement, de son fort petit pied à son
.col honnêtement blanc et.gras.ist Mme B..., la maîtresse du lo-
,gi.~, femme d'un M. B... qui a le tort, le grand tort aux yeux (j'ai
dit très-noirs) de sa moitié, de, s'occuper trop des élections, et pas
a=sez de la compagne de sa vie.

Ainsi, tenez, aujourd'hui, cet affreux M. B... est encore allé
caresser une urne quelconque dans les environs. Une doit même
pas rentrer pour dîner. .C'est infâme, n'est-ce pas?

Àhl Mme B... n'est pas du tout contente, et cela se comprend.

Toujours seule! Par ce mois si poétique, si- énervant, si......Et

cependant une épousj soumise, attrayan'.e, qui connaît la vie,
n'est-elle pas pour un mari ce qu% la Bib'e appelle un vase d'élec-
tion !

Ah ! la conduite, de M. B... est inqualifiabUi!

Quint à l'adulte presque inberbe, mollement affaissé sur le di-
van, de l'autre côté du salcn, à une distance, trop respectueuse de
Mme B..., c'est tout simplement M. Gustave, (pas mauvais sujet
du tout), un visiteur presque inconnu.

M. Gustave a pris le train ce matin, et, bombe élégante, est
tombé chez, l'abandonnée, chez l'assoulée Mme B. On l'a retenu à
dîner. Il a accepté* "Voilà toute l'histoire.

Donc, Mme B. et M.,Gustave, l'estomac creux, suivent pares-
seusement la valse de leurs pensées, sans daigner se communiquer
ce qui fait battre leur cceur pies vite parfois, et leur arrache des
soupirs élOuUés.

Mais nous, pour qui le mur de la vie privée n'aura jamais de
créneaux armés d'amendes, nous pouvons connaître leurs ré-
flexions à parte, et, c'est affreux 1 les r dire à haute et intelligible
vois.
Ne nous gênons donc plus, traduirons!

A pvUi de M, Gustave :

a Elle est charmante! Comme il reste de la jeune fille en elle.
(Il [tariede Mme B.). Ce B. doit être, dans se3 protestations d'a-
mour, d'un laconique qui'dépasse toutes les prévisions. Quel œil
calme! La paupière n'est pas fébrile; elle s'abaisse et se relève
également, avec douceur. Rien de (rouble. Rien de passionné.
Non, devant la porte de cette âme, on n'a pas encore prononce le
Sésame m'agique. Les trésors n'ont uns été profanés, qui dans ce
ccour dorment froidement!..... C'est un ange l Quel parfum d'in-
nocence s'exhale de toute sa personne! Qu'Userait doux d'étendre
sous ses pieds délicats un amour doux et profond, semblable à ce
riche manteau de velours que Raleigh jeta âpus les pieds d'une
reine! "Voilà la femme de mes rôvesl l'héroïne de mes poèmes!
Quel autre langage employé;* auprès d'elle, sinon !a poésie la plus
exquise. Oh! tremblant, le cœur Oppressé, si j'osais aller m'age-
nuuiller silencieusement à côté du trône de. ma souveraine, comme
un page des temps passés, 'et lui demander de mourir pour
elle..... »

A parte de Mme B. ■ ,

« Ce Gustave est fort bien. Un peu gauche pourtant; mais jeu-
nesse se passera., hélas! De l'œil, lvaucoup d'œil... un peu trop
tendre, peut-être; pas assez de chien... de... mais enfin de l'œil.
Et quels cils, voyez donc! Un beau garçon. Pas Antinous, par
exemple! C'est égal, un charmant cavalier. Du cheveu, beaucoup
de cheveu! Des épaules solides de jeune dieu destiné à rencontrer
un grand nombre de. faibles mortelles... oh !... De la dent I La lè-
vre rouge, un peu épaisse... Si mon mari'?.,. Quel torse! Les
jambes un peu longues. Bah ! mais très-bien faites. Le pied petit,..
Que je suis folle "... Dans les bois il m'a semblé que &a main trem-
blait un peu, tandis que je m'appuyais sur son bras... car j'ap-
puyais. Ah! Gustave! .. Quel œil!... C'est un gaillard I »

— Madame est servie! cria-t-on soudain.

La domestique qui poussait ce cri solennel apportait une lamoe
qu'elle pGsa ^ur la table. La lumière aveuglante, la voix de la
bonne, tranchèrent à jamais le fil embrouillé des rêvasseries do
Mme B. et du sieur Gustave. Ils tressaillirent et s'éveillèrent.

Avec les airs bizarres de hihons tirés soudain de l'obscurité
d'un «clocher, en chance'ant, ils se rendirent à la salle à
manger.

Trois quarts d'heure après, le salon, éclairé avec fureur par la
lampe cruelle revit encore ses hôtes -étrangement troublés.

Ils reprirent leurs positions respectives, pour faire la sieste et
savourer le café.

lit "le silence, interrompu de temps en temps par les bribes d'une
conversation sans entrain, s'établit de nouveau. La digestien se
faisait.

« Oh ! pensait a parte Mme B., que ce Gustave est petit man-
geur. Je le soupçonne fort d'être adonné à la poésie. L'affreux
vice ! Oui, il doitètre enclin à faire des sonnets. 11 a dîné comme

une mauviette! Un grain de mil ferait son affaire. Triste 1 Comme
on se trompe! Je lut croyais un corps d'acier, un estomac à l'é-
preuve du gibier. Ehjbien, nonl c'est une femmelette. De l'eau
rougie, du blanc de volaille, pas de poivre ! (G'esk. un pauvrl
garçon. Je plains sa maîtresse, S'il vit de régime, ce Gustave doit
être insupportable. Un poète! Et moi qui... Mais M._ B. est un
ogre à côté de lui; ce pauvre Charles... je vais lui faire mettre
quelque chose au chaud, à propos !... »

Et M. Gustave, regardant la pendule en tapinois, monologuait
ainsi en lui-même, pendand que Mme B... l'arrangeait de. la belle
manière, a parte.

— Quelle femme! — Quel fier coup de quenottes! — Etre
matériel, va ! — Je m'étais inséré le doigt dans- la cavité orbica-
laire et joliment. Tudieu, mon héroïne poétique, sèche assez bien
son hanape. C'est la reine de Thulé avant le jet de la coupe dans
les flots. Et moi qui, pour lui plaire, mangeais à peine. Je lui ai
dit des vers, encore! —Horreur! Comme on se trompe! Et quel
œil allumé elle avait en jetant sa serviette. Sapristi, l'ange de mes
rêves a pris son vol au moment du roquefort! Les écailles étaient
déjà tombées de mes yeux, quand j'ai vu sa bouche de corail en-
gloutir les membres épars de trois bécasses en salmis!—Oh! mon
beau poème qui n'aura pas de fin... adieu !— C'est une gaillarde,
cette petite bourgebise~ià. Je regrette mon dîner. Il vous avait
un fumet,.. Stùpide que j'ai été.

i Pendant que le couple ruminait de la sorte, farouche ot sans
oser se lancer un seul regard, le temps, à pas égaux avait marché.

D'heure du dernier train approchait.

Bientôt ce cher Gustave, d'un air riant (il était tout consolé par
l'idée d'un souper à Paris, n'importe où, pourvu qu'il fût copieux),
prit congé de Mme B..-, également souriante, et désolée, ajou-
tait-elle, de lui avoir fait passer une aussi mauvaise journée.

— Ahl madame! s'écria Gustave... comment donc!... mais...
excellente,..

Et il s'enfuit parle jardin, en gambadant comme un collégien.

Ernest cVUervilly, .

MENUS PLOMBS

On signale l'arrivée :

Des marrons au coin des maisons, des ramoneurs au ras dos
murs et des almanachs au long des librairies.
Voici l'automne, ce chant du cygne de l'été...
A demain l'hiver, ce chant du coke... — du printemps!

D'aucuns prêtent à l'Administration — qui tient les Rues de
Paris sur les fonts... municipaux — l'intention d?en nommer une
« Eunestine. »

Et le Ganlois de se perdre en conjectures sur ce personnage fé-
minin.

Comment diable notre grand confrère n'a-t-il pas tout de suite
compris que cette. . Ernestine est tout bonnement Mme Commu-
niqué?

L'inauguration de la <■ Foire perpétuelle » deSaint-Ouen est —
paraît-il — remise au 4 octobre.

Cela s'entend*

On veut un succès : il fallait donc, pour ne rien laisser au ha-
sard, attendre la fin des vendanges.

Tout le monde est stupéfait des conditions auxquelles un im-
primeur de Paris vient de se faire adjuger les deux Moniteurs
réunis, — ces grands magasins d'officialité.

A quelqu'un qui lui en témoignait sa surprise, un haut person-
nage auvergnat aurait naguère répondu :

— Ch'est qu'il espère beaucoup récolter, que "Witter... chème

Une le'tre, dans laquelle Georges Sand donne, sur Lelia, son
propre avis, court actuellement les journaux.

J'avertis nos confrères qu'ils trouveront tout au long cette cri-
tique personnelle — soi-disant inédite — de l'illustre écrivain,
dans les Lettres d'un voyageur.

Mais quoi! elles sont bien loin de nous, ces pauvres Lettre*I
Bouche-trous de bibliothèque, on les relie encore... '

On ne les relit déjà plus!

J'ai lu ceci quelque part, à propos du retour de Biarritz :

« Sa Majesté aurait, dit-on, refusé de s'arrêtera Rochefor ,
qn'Elle en eut été vivement sollicitée. »

Plût à Guttemberg que Rochefort eût aussi bien refusé de s'ar
rêter à Sa...

. . . . ne me regarde pas, au fait.

Fragment trouvé par un huissier de m?s amis sous le pupitre de
M. de Tillancourt, lors de la fermeture des-Chambres :

« AYIttÉ qu'on VOUS CONSEIL, HÉNÛN jïflS... »

Il faut f spérer que l'honorable député aura le loisir d'achever le
vers quand l'Assemblée reprendra ses travaux.

M. de-Chilly fait annoncer les Dévotes, de M. Victorien Sardoii.

Les Dévotes!

K'est-ce pas le cas de rééditer la vieille déclinaison :

0 Deus, 6 dea, Odéont
. Heureusement que la sangsure est là pour un coup — de
seaux.

Jules Dëmen

^







"Si»






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