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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 1.1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.3702#0176
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L'ECLIPSE

7 fr.

BO

PBiMES ©E 5.'ÉC£JPS3

Toute personne qui enverra .dli-eetcincnt en mandat on
timbres-poste au directeur du journal, 1G, rue du Croissant, a
Paris, — le montant d'un abonnement d'wa nui a VIScTlpse,
jouira des primes ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes:

1" PRIME

Quarante-cinq charges d'And. Gill :

L'abonnement pour Paris, avec cette prime .

Pour les départements.........

2» PPJME

Une boîte remplie de bâtons de vanille, bonbons fondants, par-
fumés, savoureux, fabriqués spécialement pour les abonnes de
l'Eclipsé par M. Berhey-Couturier, de Saint-Seine-1'Abbaye
(C6le-d Or).

J/abonnement pour Paris, avec cette prime ■'.

Toui les départements..........- ' *

AVIS

1" Avoir soin de bien indiquer celle des deux primes qu'on
choisit.

V L'abonnement, avec les deux primes, coûte, pour Péris,
7 ir. SO c, et pour les départements, ® fr.

3» Tout abonné peut recevoir la seconde prime en envoyant
i ir, S®

NOUVELLE PRIK1E EXCEPTIONNELLE

Ung excellents Moïstiie un àiqest. (Voir ma annonces.)

if.

m

Une lutte suprême, — dont le prix considérable : l'impression du
tournai officiel, avait alléché un gi'and nombre de forts imprimeurs
et de hauts goussets, — s'est engagée dernièrement au ministère
d'Etat..

MM. Pion, Pointel, Schiller, Alphonse MïllàUtt, etc., etc.,
étaient en présence, armés do soumissions chargées d'offres et de
concessions vastes et nombreuses.

C'est un concurrent, compris jusqu'alors dans les etc., et\,
M. Wittersheim, qui a été le vainqueur inattendu de cette bril-
lante passe d'armes.

Un diable millionnaire qui serait tout à coup sorti de sa boite
devant les assistants, ne les aurait pas étonnés davantage.

Tel est le sujet qu'a traité avec sa verve habituelle l'incorrigible
André Gill.

Le Coustn Jacques.

LA DERNIÈRE INVENTION

Nous avonî tous, quand nous nous rencontrons, l'habitude de
nous poser, vis-à-vis les uns, des autres, en point d'interrogation
et de nous écrier :

— EU bien ! quoi de nouveau? »

A quoi chacun répond invariablement et sommairement :

— Rien. »

Hier, cependant, une exception s'est produits en nia faveur,
j'abordais par la phrase sacramentelle un de mes amis qui s'oc-
cupe deBCHfpcfs exactes... (Les savants ont divisé les diverses
branches de sciences en deux catégories principales. A l'une do
ces deux catégories ils ont donné le nom du sciences exactes ; à
l'autre, ils n'ont pas donné de nom, parce qu'ils n'ont pas osé
avouer que la seule dénomination qui lui convienne est celle de
sciences inexactes.)

.....Et mon ami me répondit :

— Une nouvelle fameuse, incroyable, inouïe, invraisemblable..
Égrenez le chapelet d'épithètes de Mme de Sévigno, et vous n'au-
rez qu'une faible idée de son importance.

— Ne me tenez pas plus longtemps le bec dans l'eau.

— Eli. bien! la paix est forcée.

— Fichtre 1 un nouvel engin de destruction, je parie!

— On n'est pas plus clairvoyant.

— Alors*dites ce que vous savez; au besoin, môme ce que vous
ne savez pas.

— Voilà ; un inventeur émérite, sérieux, vient de trouver un
procédé au moyen duquel une simple chaloupe, sans courir elle-
même aucun danger, peut anéantir en quelques minutes une flotte
tout entière, fut-elle composée des plus gros Monitors du monde,
pourvu qu elle se trouve à portée de canon.

— Alors, les épaisses cuirasses d'acier?

— Inutiles désormais pour nos ennemis.

—\ Ces immenses canons de vingt mille à trente mille kilos ?

— Joujoux.

— Ce superbe Rochambeau, qui a coûté plus de dix millions ?

— Vanité.

— Cet Ononiaga que deux vaisseaux sont obligés de remorquer
pour le faire changer do place ?

— Ferraille.

— Ces navires en flèche que l'on construit mystérieusement, et
qui ne couleront pas moins de six cent mille francs chacun ?

— Dépense superflue, qu'on aurait mieux Fait d'appliquer à l'ins-
truction publique.

— Fort bien ; mais expliquez moi...

— C'est encore un secret ; mais les expériences sont faites, les
résultats sont effrayants, effroyables, et la pratique est. d'accord
avec-la théorie.

— Alors, écartez le vmV, et âiiès tout.

— 11 s'agit dun projectile d'un système particulier qui, lancé à
une distance considérable va ît)/àïHiblwnent frapper la coque d'un
navire, mémo le plus cuirasse, toujours à vn mètre au-dessous de la
cuirasse.

— Vous oubliez que tout projectile, en entrant dans l'eau,
éprouve un choc et subit une déviation.

— L'inventeur n'a rien oublié de cela; aussi son canon, sa
poudre et son projectile sont-ils de natures et de formes toutes
nouvelles. La régularité du tir est d'une précision mathématique :
le boulet, après avoir décrit sa trajectoire dans l'air, entre sans
choc ni déviation dans l'eau où il décrit une contre-trajectoire, pour,
en fin de compte, venir se loger dans la quille en bob «u navire.
Là, il éclate avec une furie telle, qu'il creuse dans la mer un gouf-
fre de plus da cent mètres de profondeur dans lequel le navire
cpie! qu'il soit s'englo;lît à jamais^

~- Vous êtes bien sur de ce que vous me dites-la?

— Comme si j'en étais l'inventeur.

— Ce ne serait peut-être pas une raison irréfutable,

— J'ai vu les expériences, et constaté les effets foudroyants et
précis de cette nouvelle artillerie, dans laquelle des. poudres élas-
tiques et des pou 1res brisantes particulières, con.'ec-tionnées par
Designolles, sont employées.

— A'oi'S, si notre flotte cuirassée emploie cette artillerie nou-
velle, elle reste, d'une part, invulnérable pour l'ennemi, tandis
que d'autre part, elle n'aura en sa présence que clos navires fa-
ciles à couler?

— Oui; les nouveaux projectiles ne s'attaquant jamais qu'à la
coque au-dessous du blindage.

— Desorie qu'avec des engins de combat de ce système, la
France n'aurait plus rien à redouter d'aucune puissance sur mer,
et qu'elle y serait maîtresse absolue 1

— Assurément, ti elle adopte l'invention.

— El l'inventeur... son nom ?

— Bazin, d'Angers.

— Que no le disiez-vous tout de suite! je crois parfaitement
alors; ses précédentes invcntjpns répondent de la léussito de
cette dernière.

J. Denizet,

Le s^orpîoa»

Les anciens ont été sagement inspirés .quand iU ont choisi le
Scorpion, animal hideux et malfaisant, pour représenter le mois
d'octobre dans le cercle du zodiaque. En effet, ce mois venimeux
fait tout son possible pour s'entourer d'une réprcb'tion univer-
selle : — par les pluies torrentielles qu'il nous prodigue avec un
déplorable sans-gène, il facilite l'éclosion des rhumes de cerveau;
— il apporte avec lui la rentrée des écoles, le plus tannant des
accessoires de la vie universitaire; — enfin, et c'est le comble, il
est un des quatre mois néfastes consacrés au terme, cette infir-
mité chronique de la société actuelle qui revient tous les trois mois
avec une périodicité révoltante. Chez les Romains, parait-il, il n'y
avait pas do locataires, puisqu'ils dressaient des autels au dieu
Terme. — Les heureuses gens, mon Dieu !

E'ymolvgic. — Le mot 0 iobre vient du mot latin Oct<>} huit,
pour rappeler aux prolétaires que c'est le huit de ce mois qu'ils
doivent payer leur terme.

Les hommes qui voient le jour en octobre sont généralement
destinés à une fortune brillante, mais ils ne font rien pour la mé-
riter. Quoique propres au service de la garde nationale et digérant
facilement toutes sortes de nourriture, ils sont négligés clans leur
toilette, lisent le Constilutioriùel^ et prennent beaucoup de plaisir
à battre leurs femmes. Vers la fin de leur carrière, ils portent des
bretelles, des ventres en rondes bosses et pas le moindre intérêt
aux dioses du gouvernement. Quelques-uns cependant parviennent
à être huissiers de campagne; mais ils épousent des femmes
acariâtres et meurent tous de mort violente.—Leurs femmes sont
guillotinées.

C'est sous la constellation du scorpion que naissent les ■chiens
enragés et les concierges.

Presque toutes les femmes nées pendant ce mois ont des cors aux
pieds et pas la moindre disposition pour embellir la vie de
l'homme. — Elles aiment à ne rien faire, mais en revanche elles
boivent beaucoup et se montrent très-sensibles aux caresses. Elles
éprouvent pour le cognac, les bas sales et les bottines èculées une
passion qui va parfois jusqu'au délire. — Toutefois, la femme qui
viendra au monde le jour de la Saint-Hilarion (23 octobre), échap-
pera à la fatale influence de cette constellation. Elle sera douce,
économe, très-habile dans la préparation des gelées de groseille,
et, parvenue à sa vingtième année, elle épousera un pharmacien
départemental. Malheureusement, trop portée sur sa bouche, elle
mourra d'indigestion sur-le gilet de son mari inconsolable.

T«î!e£te (J'oeloîiro

Conseils aux agriculteurs

Après les fatigues et les sueurs de l'été, le moment est venu de
se laver les pieds et de couper ses ongles; toutefois l'opportunité
de cette mesure est laissée à l'appréciation des intéressés. Mais ce
qu'on ne saurait trop recommander aux populations agricoles, c'est
la plus stricte réserve dans les rapports de ménage; les loisirs de
l'hiver sont fatals et amènent, trop souvent, hélas ! des augmenta-
tions de famille qu'il est bon d'éviter.

Vers le milieu du mois, il faut planter les tulipes et autres oi-
gnons qui ne sont pas en terre. Il est facile de s'en procurer; les
pieds de la gendarmerie sont généralement affectés de cette végé-
tation.

Temps prûstimable

La fin du mois sera marquée par de violentes tempêtes; — il

pleuvra des gifles sur la figure de plusieurs petits"crevésTeTIcluîz
d'un homme illustre de VUniwrs sera ravagé par la grêle.

Abondance de sinistres maritimes. — Mes connaissances pro-
fondes en météorologie me permettent de préciser les deux sui-
vants : — Un canotier de Bougival perdra une de ses bpUes dans
la Seine; mais le lendemain les employés de la Morgue la retrou-
veront dans le ventre d'un noyé.

Un pêcheur à la ligne sera précipité clans l'eau par la violence
du vent; on ne lo repêchera qu'à l'état de cadavrè.v'Ge qui sera le
plus affligeant, c'est que VElendard perdra en cet homme son uni-
que abonné.

Balles et marchés. — Forts arrivages de pois... à cautère, en rai-
son des nombreux catarrhes occasionnés par le mois d'octobre.

La saison promettant d'être rigoureuse, les crevettes se.vendront
à vil prix sur le boulevard Montmartre et derrière Notre-Dame do
Lorette.

Prédictions

Un-gentilhomme breton, affligé de cette protubérance dorsale
que ]es hommes vulgaires appellent une bosse, s'abonnera k h
Liberté, parce qu'il aura entendu dire que M. de Girardin sciait le
dos à ses lecteurs.

Un infirmier militaire, désespéré de l'humilité de sa condition
qui le condamne à rester constamment sur les derrières de l'armée
française, cherchera le repos dans lo suicide. On retrouvera sen
cadavre percé de soixante-deux coups de seringue.

Un puceron qui aura voulu s'aventurer sur l'estomac de Cora
Pearl, sans guide et sans vivres, périra victime de son imprudence
au milieu de cette gorge aride et dévastée. Son squelette ne sera
retrouvé que longtemps après par un voyageur audacieux.

Et si n'est pas vray, appelez-moy resveur, et que ie sois faict
tout vif bruslé comme boulgre et hérétique.

A. HuMDERT.

MURMURES & BAGATELLES

La Gazette de la Croix annonce que l'on étudie au bureau héral-
dique de Berlin les modifications à apporter aux armes du roi
Guillaume.

— Point n'est besoin de tant d'études pour une aussi simple
question. Que l'on fasse pour les armes du roi, ce qu'on fait pour
les armes des soldats, qu'on y ajoute..... une aiguille.

— A tricoter?

— Non, à tripotées !

Deux glorieux débris de la grande armée causent devant la grille
do leur hôiel, sur l'Esplanade des Invalides.

Piiemier DÉrmis, bon enfant.— C'est joliment beau tout de même,
hein, cet or qu'on vient de mettre sur le toit?

Deuxième débris, grincheux. — Hum! sacrebleu! on aurait bien
mieux fait de nous en mettre un peu moins sur la tête et un peu
plus dans la poche !

La Chronique suisse rapporte un affreux accident arrivé à Co-
lombier, canton de Neufchàtel.

Dans une manœuvre de petite guerre, trois hommes ont été frap-
pés par une seule et même balle.

0 Progrès! Voilà, de tes coups..... de fusil!

11 me semble que j'entends d'ici l'inventeur de l'arme adoptée par
la Suisse, s'écrier :

— Remarquez, Général, l'excellence de mon fusil ; trois hommes
d'un seul coup-dans une petite guerre pour rire; jugez un peu si
c'était pour de bon I

Les aîmanachs pour 1869 publient tous cette fausse nouvelle :

« L'année 18G9 aura quatre éclipses, deux de lune et deux de
soleil dont aucune ne sera Visible à Paris. »

Rétablissons les faits ;

Voici la vérité :

«< L'année 18G9 aura quatre éclipses, deux de l'une et deux de
l'autre. Parmi ces dernières, il y en a une qui sera visible à Paris
toute l'année. — 10 centimes chez tous les libraires. »

Il faut bien le reconnaître, les Romains sont décidément plus ai-
mables que les Français.

A Paris on refuse avec unanimité toutes les pièces d'argent qui
proviennent des États Pontificaux.

A Rome on accepte avec enthousiasme toutes les pièces d'argent
qui viennent de Paris.

Bourgeois et bourgeoises, grisettes, étudiants, bonnes gens
de tous les états, réjouissez-vous! Paul de Kock du boulevard du
Temple, du café Turc, des lilas de Romainville et des rosières de
Montfermeil, le vrai Paul de Kock, — c'est le Moniteur qui l'an-
nonce! — va faire paraître un nouveau roman:
- Titre: Usa eoaacicrge «Se la a'iac «lai ESac

Un de mes amis qui arrive de Dieppe où il a passé une nuit, me
communique la note suivante qui lui a été réclamée dans ce port
de mer célèbre par son hospitalité peu écossaise :
lîôlel <3e X...

Couloir il. 4

Une chambre.....«... 6

à deux lits. . *.....* *

Bougies.........» "

de l'Étoile.........*

Service......■ . • t

Total. . , . ". 19
L'heure presse, on se hâte, on jette un coupd'œil sur le total
on paye sans vérifier et le tour est fait.

Jules Pelpëi..

.

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