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-. ^B^—■—■ . ' —-
L'KCLÏPSB
r!
8 . oQ
Toute personne qui enverra \'?-r " *fi ïf ,J :
en timbrer-poste au directeur du journal. 16, nie qa Cri
ParisJ-— le montant d'un abonnement, d mn wi» à f!
} ouïra des primes ci-dessous énoncées,, ans conditions :
i« PRIME
Quarante-cinq charges (VAn&yGiU :
L'abonnement pour Paris, ayiac cette prune . .
Pour les départements ...,..., '. ,
2« PRIME
Une boîte remplie de bâtons, de vaniUé, bonbons.fondants, par-
fumés, savoureux, fabrique* spécialement pour les abonrés de
Y Éclipse par M. Berbey- Couturier, de SaSflt-Sëîn^-t Abôajê
(GÔté-d'Or).
D'abonnement pour Paris, avec cette prime . . . • - 6: v■ »
Pour les départements ..,.....«;. 7
1° Avoir soin de bien indiquer celle des deux ~ primes1 qu'on
choisit,
. ....-2°.L'abonnement, avec les deux primes, coûte, pour Paris,
T ir. &0 c, et pour les départements, SS fr.
3° Tout abonné peut recevoir la seconde prime en envoyant
1 ir. 50
NOUVELLE POTE EXCEPTIONNELLE
Une excellente Montre en argent. (Voir aux annonces.)
UNE SURPRISE
Dans quelques jours, nous cesserons de donner en prime
LÀ MONTRE dont nous avons démontré dernièrement les
avantages à nos lecteurs.....
Nous engageons donc vivement les personnes qui désire-
raient faire l'acquisition de ce .bijou, à nous adresser au plus
tôt leur demande.....
Nous sommes heureux^ enV même temps, d'annoncer à
notre public une amusante-et originale "surprise.....
Il ne nous convient -pas d'en dire davantage aujour-
d'hui..:-^ :.-.. - --
Que l'on sache seulement qu'un objet du meilleur goût, de
la plus charmante fantaisie, _de la plus spirituelle gaieté,
est destiné par nous à devenir notre prime exceptionnelle de
fin d'année.....
Nos amis retrouveront dans cet objet tous les éléments
qui ont décidé de notre succès et placé VÈclipse au premier
rang parmi les feuilles de Belle humeur et les publications
illustrées.
"CI-GISEHT.....
Tous les ans, à l'automne, le fossoyeur aux longues mains semble
se hâter en sa besogne sinistre.
Il n'a pas lu Millevoye, pourtant! .
Mais on dirait que le prévoyant ouvrier s'empresse de creuser le
plus de fossés qu'il peut dans la terre amollie par les pluies d oc-
tobre, avant que la gelée d'hiver ne Tait durcie.
Ces jours derniers il a étendu sur les couches froides, avec des
milliers d'inconnus, pêlè-mé-le, dos êtres dont les noms furent so-
nores, et que la foule avait retenus.
Déjà le vent plaintif de l'équinoxe sèche la terre mouillée de lar-
mes qui recouvre leurs corps.
Et, comme-des fleurs exquises, las chroniqueurs viennent semer
des anecdotes scandaleuses sur leur tombe à peine scellée.
Tout continue donc d'être pour'lé mieux dans le plus charmant
des mondes possibles.
Mais ce n'est pas le moment de rire aux éclats, néanmoins.
Nous devons nous associer à l'affliction extérieure.
Aussi VEclipse a-t-elle jugé convenable de prendre le deuil pour
huit jours. r ,
Pas de crêpes, pas de discours! Pas de baronTaylor, notre véné-
rable nécrophile!
Les « terres fraîchement remuées » peuvent être tranquilles.
Et d'ailleurs, comment parler, en même temps, d'hommes aux
qualités si diverses?
Nous avons perdu Mazzini, Rossini, Iîavin, le docteur Siebel,
Rothschild, et quelques vieux généraux ou sénateurs.
Toute une bande d'illustres enfin.
Or, à moins de voir descendre sur notre crâne ingénu les langues
de feu qui planèrent jadis sur la tète des apôtres, nous ne nous
sentons pas la force de biographier, même sommairement, la vie
des célèbres absents cités plus haut.
L'espace nous est mesuré. Il nous faudrait les vastes colonnes
que les grands journaux consacrent si libéralement à leurs annon-
ces, pour nous étendre un peu sur le caractère et les talents'4es
défunts de cette semaine.
Donc, point de panégyrique, point de critique aussi.
On doit la vérité aux morts, dit-on. Ma fol, tant pis. Nous res-
tons leur débiteur.
Bornons-nous à regretter de les voir partir avant que leurs rem-
plaçants soient nés.
■ Car, en ce siècle de lumières, nous comptons iacilement les
gloires qui s'en vont, mais, du diable, si nous apercevons encore
celles qui viennent.
Peut-être attendent-elles que" Alêi-y-swr-Olse soit inauguré, et
— complet — pour faire leur entrée?.
Mystère.
En attendant, saluons ceux qui gisent en ce moment dans l'in-
connu, morte ou à naître.
le cousin Jacques..
butions directes, ni Us- vélocipèdes, ni Mgr Dupanloup, ni rien de
ce nui est à bu..
-i Dans leur ignorance heuteuse, ils ne savaient pas l'art de
payer le latin m-, < ayeï 1^-cordonnier, payer le chapelier; car la
U-inlle de figuier éuh leur vêtement et la simplicité le marchepied
de Irûrs piedS.
5. Ils ne connaissaient point les portiers, ni la garde nationale
nubile, pi le Beih Journal, ni les propriétaires, ni les statues, ni
le.- courses de chevaux, ni le3 Étrennes.
G. En vérité, je vous le dis, o hommes mes frères, enfants de la
race d'An ara, ils ne connaissaient point ces choses;
7. Car tou es ces choses, et bien d'au'.res encore, ont été
îriventtes' plus tard par la malice et la méchanceté des hom-
mes .
. .fe;Et cependant la désolation était grande sur toute la face de:
la tei.ro. La trib-ulaûon et -l'angoisse étaient à toute aine
d'tJO;iiiiie ;
9. Les fils d'A lam se penchaient "dans" la douleur et ils vivaient
comme s'ils-ne vivaient pas.
10. Leur bouche était pleine de plaintes et d'amertume.
Il Leurs pieds étaient lourds. La tristesse et la mélancolie
étaient dans leur chemin,
12. Le soleil n'était plus que ténèbres. Et ils invoquaient la
m- rt, ^ wm •■* mm
13.'Vo*arH-'ees choses, le Seigneur Dieu.en eut le cœur affligé
et il se dit, se parlant à lui-mènie : Que ferons-nous ?
14. Et le S.igi.eur Dieu se répondant, dit : Il manque quelque
chose à mou œuvr^: Mais je ferai une nouvelle créature; et les
hommi's se iont avec joie ei marcheront dans l'allégresse.
45. Et Dieu qui fut vivre les Shorts et ai pelle les choses qui ne
S' nt point Cuinh'ic si elles étaient, dit encore: Ce sera une Demoi-
selle.
16 Car en. ces temps-là, parmi les fils d'Adam il n'y avait pas
encore de dérrïïïipeîles.
17. Al rs îe Seigneur prit le corps d'un de ses anges et en fit
le co'.'ùs d> si nouvelle créature. Sur ses joues il mit le veluurs et
les c-ulcurs u> la iiêëhë,
■1S. K il pé rit son cœur avec le miel coulé par les abeilles du
Paradis ti rrei Lie
19. o'est- | ourqupi; autant te'é cieux çont élevés au-dessus de la
terre, autant les d3blSfiseU.es sont élevées au-dessus des meilleures
ch re> de U ci. a:iuu.
20. Puis le Seigneur Dieu alluma son regard avec un rayon de
soleil, i t f-vUant un signe de ââ droite puissante, il dit .- Que ceci
vive.
24. Et lu première demoiselle fut.
22. Ci il ajouta, disant : Devant cette nouvelle créature mienne,
les m<'fltag'tes et les coteaux éclateront de joie avec chant de
triomphe, et les arbres des champs battront des mains;
' 22. Au lieu du buisson crUtra l'églantier, et au lieu de l'épine
croîtra la rose. Or cela fera connaître le nom de l'amour et ce sera
un si\rne perpétuel queles demoiselles seront le bonheur et l'orne-
ment de la création.
23. Et quand elle parut au milieu des hommes, fils d'Adam, ils
étaient tous hors d'eux-mêmes et ne savaient que penser, disant
les uns aux autres : Que veut dire- C'.jci'f
24. Au-si leur cbSor s-V'tt té_oui; et leur langue a tiessauté de
joie. La,chai'" elle même a tressailli en esperàhcp.
25 (l'est pour nous que D\ru a su cité les de'.Vohelles et les â
envuyi' s p iur nous àt'-ichei" à là vie, en détournant chacun de
nous d 1 se If r ce l'isolera rat 11 de l'ennui.
2C. Or tu me diras : Pourquoi Dieu a t-il permis que parmi les
ôViik i-eil.-s il y en eût qui ne valent ; as quatre snusî
27. Car il en est qui r±e valez.t | as quatre sous, pas même un
sou, C"as même ri. n.
28. Mais plutôt, 0 homme! qui es-tu, toi qui contestes contre
D.eu? Le potier n'a-t-il pas le pouvoir de faire d'une même masse
d'ar.ilu un vase pour des usages honorables, et un autre pour des
usages' 'vils?
29 Et afin de faire connaître les jn^ne-ees de sa gloire, îe Sei-
gneur Dieu parl.nt des vases de prédilection, s'est prononcé di-
sa it , Çeîies-cî connaîtront les' joièè dû mariage.
30. Tandis qu'aux vases qui ne valent pas quatre sous il a crié :
Ra<;a ! Vous périrez dans les horreurs du célibat.
31..C'est ce que les hommes, fils d'Alain, appellent Coiffer
Suinte Catherine.
32 C-.r Y- mariage est semblable à un filet qui, élaiï't jeté dans
la mer, 'amasse toutes sortes de choses.^
33. Q larïd il est, rempli, les pêcheurs le tirent sur îe rivage; et
s'éiii.it assis, ils mettent ce qu'il y a de bon à part, et ils jettent
'ce quf <ie vaut rien.
34. Il en est de même du mariage : Lès fils des hommes vien-
nent, qui séparent les mauvaises du luiîieu des normes, et ils choi-
sissant celles-ci pour être leurs épouses.
35. Et ils jetient les autres dans la fournaise ardente du célibat;
c'est là qu'il y a des pleurs et d"s wrincemeuts de dents.
36. Ce que voyant, les demoiselles doivent toutes devenir des
vases de urédi ectiun, afin d être choisies un jour pour le pot-au-
feu du niatfage.
37. Grâces donc soient rendues à Dieu de ce que, ayant été pla-
cés sur la terre qui est une vallée de larmes, les enfants des hom-
mes trouvent dans les d.moiseUes une source inépuisable de
bonheur et de tres^ailiernents!
38 Car d elles, et par elles et pour elles sont toutes choses. A
elles soit gloire dans tous les siècles. Amen.
A. HUHBERT.
ÉVANGILE POUR Lft SAIN TE-CATHER1ÎIE.
1. En ce temps-là, Adani, pur e des nantîmes, était encore sur
la-terre, et sa postérité croissait .et multipliait, nombreuse comme
la grêle sur îe visage de Louis V euilloi.
2. Or, en ces jours-là, les hux, m.-s. DU d'A&â, avaient une
grande tristesse et:uncontinuel tooroiei.H ditns le.cœur
;rande tristesse et un continuel «juraient cuui» le.cuiur. | .---- _ _",C- „„„rnntilme
S. Et cpendèùVils ' no conn.jiM.ieh.t.pa.s enoote le. corife- \ vous ne wrrta T»ua V^Mm.
CHOSES & AUTRES
La nomination de Théophile Gautier au poste important de con-
ervàtteur de la bibliothèque de là princesse Mathilde peut être
011sddjpr.ee comme ses adieux à l'Académie française.
Un gran.d personnage, auquel il avait été demander s'il devait se
rrésëmer uux prochaines él.eçtions, lui aurait, répondu ;
- lieatez avp'e^jous, cher poëte, ici vous êtes quelqu'un, là-bas
En faisant paraître le Public, M. Dréolle reviept à ses pre-
mières amours.
. Il y a de.eela cinq nns, le même M. Dréolle que les lauriers de
M. Millaud empêchaient de dormir, fonda un journal quotidien,
à un sou, qui s'appelait le; Public.
Ce-fut un drôle de journal. Il avait pour rédacteurs aussi exclu-
sifs que non payés : Gadpl, qui est aujourd'hui célèbre, une bonne
paire de ciseaux et vôtre-humble serviteur, ■
Quant à l'administrateur, il usait d'un procédé très-original.
Chaque jour, on tirait le journal à dix mille exemplaires ; cent
numéros étaient déposés au kiosque placé en face des bureaux,
puis le reste était enfoui .à la cav.B. — Le tout, pour né pas payer
de porteurs.
Au bout de vingt-sept jours, le Public avait rendu l'âme.
Ah! si M. Dréolle voulait raconter dans son nouveau journal
■l'histoire de son premier né, il 'erait un numéro bien amusant.
Ce pauvre Rossini, quoique bien malade, plaisantait encore lors-
que la douleur n'était pas trop aiguë.
Deux jours avant sa mort, sa femme lui versait dans un gobelet
d'argent un peu d'eau et de vin.
— Jamais de vin dans un vase de métal, s'écrîa-t-il. Quoil ma-
dame Rossini, voilà cinquante-deux ans que vous êtes la femme
d'un des plus grands génies de l'Europe, et vous ignorez encore
une chose aussi simple.
Un mulâtre qui tenait une auberge sur la route d'Halifax à
Greentorrn vient d'être condamné pour vols et assassinats à cent
sept ans de prison et à la pei îe de mort.
On demande s'il ne sera exécuté qu'après avoir subi son em-
prisonnement?
M. de Lamartine, en descendant de voiture, s'était donné une
entorse.
■—J'en suis presque fier, disait-il à Mra° D. qui le consolait.
Un faux pas, à mon âge, c'est si rare que cela devient un mérite.
Un grand fonctionnaire, presqu'une Excellence, se trouvant in-
disposé depuis quelques jours alla consulter son médecin.
— Vous n'avez rien de grave lui dit l'Esculape; mais monsieur
le...... il faudrait changer complètement d'allures. Jusqu'à pré-
sent vous avez beaucoup couru et pas du tout marché. Maintenant
marchez beaucoup et ne courez pas du tout.
Albert Dermont.
L'ÉTÉ DE U SSINT-IÏIARTIN
G'étai' jeudi dernier, parbleu, ver-= trois heures.
Ii faisait très-doux. Le soleil mélancolique de l'été de la Saint-
Martin traversait par instants les brumes délicates de l'automne,
accrochant ses plus vifs rayons à la flèche doré^ des églises.
On rencontrait des gens a face souriante, en traversant les
ponts. Et les marchands de bois s'interrogeaient étonnés 1
Or, à cette heure clémente, profitant du sursis accordé par l'hi-
ver, une dame s'en allait, résolument, du faubourg Samt-Ger-
main au pare Monceau, à pied, seule.
Une dame comme une autre, mon Dieu, en waterproof, en
demi bottes, les mains enfouies dans le tunnel ouaté d'un man-
chon en peau de si ige à longs poils.
Cette passante était voi'ée mystérieusement. Une voilette dou-
ble, épaisse, couvrait son fin visage.
Elle passait, silencieuse, rapide, laissant derrière elle dans la
foule grossière un sillage l'odeurs exquises et discrètes.
Où allât-elle? je l'ai dit. Au parc de Monceaux.
Elle allait à un rendez-vous, à un rendez-vous d'amour; le pre-
mier!
Elle n'était plus jeune. Non. Mais elle était belle encore, et son
cœur n'avait pas vécu.
Troublée comme une jeune fille, cette femme vieillie marchait,
presque follement à son but .coupable, sans regarder derrière elle,
avec désespoir.
Et je sais ce que disait son cœur fier, bien que ses lèvres pâles,
serrées, ne laissassent passer aucune parole.
Il disait avec un sombre emportement : « Je veux aimer, je
veux être aimée, comme d'autres femmes que je sais sont aimées!
— La créature perverse qui vit en moi, ignorée, la eréaiure infâme
-que j'ai bravement dompiée pendant tvint et de si longues années,
crie grâce, et se révolte 1 Elle supplie, et el[e veut 1 — La femme
inconnue que je sens là, sons mes vêlements d'épouse honnête,
demande enfin, violemment, à Sortir du linceul, glace où ma vo-
lonté l'a couchée autrefois
Eh bien, soit! — tu vivras de cette vie terrible; vierge inas-
souvie ! Tu te gorgeras de c*-s fruits impurs qu'on défend! J'ai hâ'e
de me plonger dans cette fan-^e divine et immonde qu'il m'ont
nommée tant de fois, tout bas, à l'oreille ces.hommes qui m'adu
lent I
Je l'ai résolu. Je le veux ! Quelle infamie fah-l je suis vieille 1
"Vieille 1 quelle folie !
Non ! je me sens jeune ! j'ai l'été dans le cœur ; et il me brûle,
il rri'éi eive l Et les mots troublants que ce j^tine homme a mur-
murés, hier, au bal, me donnent aujourd'hui ces battements de
cœur que d'autres connaissent à vingt ans.
Aimer ! être aimée ! quel ciel nouveau s'ouvre devant mes yeux
troublés! Aimer 1 être aimée ! Que ce monde soit broyé s'il plaît
à Dieu, je n'en sentirai pas la moindre'tristesse. J'aime ! après cela,
vienne la mort, je lui cracherai mon àme perdue à la face ! >
Ainsi, exaltée, violente, épardument, la dame à la (!ouble
voilette s'en allait fendant avec mépris tes flots du peuple pla-
cîd e.
Que de saintes barrières franchies déjà, pourtant I
Elle avait tout brisé, touÙétr-mt.T^3^ et avenir, dans Fon es-
de ces désirs voraces et affamés,
licatëMÎans son manchon, et pressait le
fillet.te^ans souçt%-\
prit, et, rouge, non de honte, mai
elle serrait ses poings
pas, légère comme un
| '""EUe°fuyait l'honneur coniinis, Comme Napoléon revenant de
1 Moscou, La course de cette femme Toilee, c'était ea retraite de
■
-. ^B^—■—■ . ' —-
L'KCLÏPSB
r!
8 . oQ
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Y Éclipse par M. Berbey- Couturier, de SaSflt-Sëîn^-t Abôajê
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Pour les départements ..,.....«;. 7
1° Avoir soin de bien indiquer celle des deux ~ primes1 qu'on
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rang parmi les feuilles de Belle humeur et les publications
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Tous les ans, à l'automne, le fossoyeur aux longues mains semble
se hâter en sa besogne sinistre.
Il n'a pas lu Millevoye, pourtant! .
Mais on dirait que le prévoyant ouvrier s'empresse de creuser le
plus de fossés qu'il peut dans la terre amollie par les pluies d oc-
tobre, avant que la gelée d'hiver ne Tait durcie.
Ces jours derniers il a étendu sur les couches froides, avec des
milliers d'inconnus, pêlè-mé-le, dos êtres dont les noms furent so-
nores, et que la foule avait retenus.
Déjà le vent plaintif de l'équinoxe sèche la terre mouillée de lar-
mes qui recouvre leurs corps.
Et, comme-des fleurs exquises, las chroniqueurs viennent semer
des anecdotes scandaleuses sur leur tombe à peine scellée.
Tout continue donc d'être pour'lé mieux dans le plus charmant
des mondes possibles.
Mais ce n'est pas le moment de rire aux éclats, néanmoins.
Nous devons nous associer à l'affliction extérieure.
Aussi VEclipse a-t-elle jugé convenable de prendre le deuil pour
huit jours. r ,
Pas de crêpes, pas de discours! Pas de baronTaylor, notre véné-
rable nécrophile!
Les « terres fraîchement remuées » peuvent être tranquilles.
Et d'ailleurs, comment parler, en même temps, d'hommes aux
qualités si diverses?
Nous avons perdu Mazzini, Rossini, Iîavin, le docteur Siebel,
Rothschild, et quelques vieux généraux ou sénateurs.
Toute une bande d'illustres enfin.
Or, à moins de voir descendre sur notre crâne ingénu les langues
de feu qui planèrent jadis sur la tète des apôtres, nous ne nous
sentons pas la force de biographier, même sommairement, la vie
des célèbres absents cités plus haut.
L'espace nous est mesuré. Il nous faudrait les vastes colonnes
que les grands journaux consacrent si libéralement à leurs annon-
ces, pour nous étendre un peu sur le caractère et les talents'4es
défunts de cette semaine.
Donc, point de panégyrique, point de critique aussi.
On doit la vérité aux morts, dit-on. Ma fol, tant pis. Nous res-
tons leur débiteur.
Bornons-nous à regretter de les voir partir avant que leurs rem-
plaçants soient nés.
■ Car, en ce siècle de lumières, nous comptons iacilement les
gloires qui s'en vont, mais, du diable, si nous apercevons encore
celles qui viennent.
Peut-être attendent-elles que" Alêi-y-swr-Olse soit inauguré, et
— complet — pour faire leur entrée?.
Mystère.
En attendant, saluons ceux qui gisent en ce moment dans l'in-
connu, morte ou à naître.
le cousin Jacques..
butions directes, ni Us- vélocipèdes, ni Mgr Dupanloup, ni rien de
ce nui est à bu..
-i Dans leur ignorance heuteuse, ils ne savaient pas l'art de
payer le latin m-, < ayeï 1^-cordonnier, payer le chapelier; car la
U-inlle de figuier éuh leur vêtement et la simplicité le marchepied
de Irûrs piedS.
5. Ils ne connaissaient point les portiers, ni la garde nationale
nubile, pi le Beih Journal, ni les propriétaires, ni les statues, ni
le.- courses de chevaux, ni le3 Étrennes.
G. En vérité, je vous le dis, o hommes mes frères, enfants de la
race d'An ara, ils ne connaissaient point ces choses;
7. Car tou es ces choses, et bien d'au'.res encore, ont été
îriventtes' plus tard par la malice et la méchanceté des hom-
mes .
. .fe;Et cependant la désolation était grande sur toute la face de:
la tei.ro. La trib-ulaûon et -l'angoisse étaient à toute aine
d'tJO;iiiiie ;
9. Les fils d'A lam se penchaient "dans" la douleur et ils vivaient
comme s'ils-ne vivaient pas.
10. Leur bouche était pleine de plaintes et d'amertume.
Il Leurs pieds étaient lourds. La tristesse et la mélancolie
étaient dans leur chemin,
12. Le soleil n'était plus que ténèbres. Et ils invoquaient la
m- rt, ^ wm •■* mm
13.'Vo*arH-'ees choses, le Seigneur Dieu.en eut le cœur affligé
et il se dit, se parlant à lui-mènie : Que ferons-nous ?
14. Et le S.igi.eur Dieu se répondant, dit : Il manque quelque
chose à mou œuvr^: Mais je ferai une nouvelle créature; et les
hommi's se iont avec joie ei marcheront dans l'allégresse.
45. Et Dieu qui fut vivre les Shorts et ai pelle les choses qui ne
S' nt point Cuinh'ic si elles étaient, dit encore: Ce sera une Demoi-
selle.
16 Car en. ces temps-là, parmi les fils d'Adam il n'y avait pas
encore de dérrïïïipeîles.
17. Al rs îe Seigneur prit le corps d'un de ses anges et en fit
le co'.'ùs d> si nouvelle créature. Sur ses joues il mit le veluurs et
les c-ulcurs u> la iiêëhë,
■1S. K il pé rit son cœur avec le miel coulé par les abeilles du
Paradis ti rrei Lie
19. o'est- | ourqupi; autant te'é cieux çont élevés au-dessus de la
terre, autant les d3blSfiseU.es sont élevées au-dessus des meilleures
ch re> de U ci. a:iuu.
20. Puis le Seigneur Dieu alluma son regard avec un rayon de
soleil, i t f-vUant un signe de ââ droite puissante, il dit .- Que ceci
vive.
24. Et lu première demoiselle fut.
22. Ci il ajouta, disant : Devant cette nouvelle créature mienne,
les m<'fltag'tes et les coteaux éclateront de joie avec chant de
triomphe, et les arbres des champs battront des mains;
' 22. Au lieu du buisson crUtra l'églantier, et au lieu de l'épine
croîtra la rose. Or cela fera connaître le nom de l'amour et ce sera
un si\rne perpétuel queles demoiselles seront le bonheur et l'orne-
ment de la création.
23. Et quand elle parut au milieu des hommes, fils d'Adam, ils
étaient tous hors d'eux-mêmes et ne savaient que penser, disant
les uns aux autres : Que veut dire- C'.jci'f
24. Au-si leur cbSor s-V'tt té_oui; et leur langue a tiessauté de
joie. La,chai'" elle même a tressailli en esperàhcp.
25 (l'est pour nous que D\ru a su cité les de'.Vohelles et les â
envuyi' s p iur nous àt'-ichei" à là vie, en détournant chacun de
nous d 1 se If r ce l'isolera rat 11 de l'ennui.
2C. Or tu me diras : Pourquoi Dieu a t-il permis que parmi les
ôViik i-eil.-s il y en eût qui ne valent ; as quatre snusî
27. Car il en est qui r±e valez.t | as quatre sous, pas même un
sou, C"as même ri. n.
28. Mais plutôt, 0 homme! qui es-tu, toi qui contestes contre
D.eu? Le potier n'a-t-il pas le pouvoir de faire d'une même masse
d'ar.ilu un vase pour des usages honorables, et un autre pour des
usages' 'vils?
29 Et afin de faire connaître les jn^ne-ees de sa gloire, îe Sei-
gneur Dieu parl.nt des vases de prédilection, s'est prononcé di-
sa it , Çeîies-cî connaîtront les' joièè dû mariage.
30. Tandis qu'aux vases qui ne valent pas quatre sous il a crié :
Ra<;a ! Vous périrez dans les horreurs du célibat.
31..C'est ce que les hommes, fils d'Alain, appellent Coiffer
Suinte Catherine.
32 C-.r Y- mariage est semblable à un filet qui, élaiï't jeté dans
la mer, 'amasse toutes sortes de choses.^
33. Q larïd il est, rempli, les pêcheurs le tirent sur îe rivage; et
s'éiii.it assis, ils mettent ce qu'il y a de bon à part, et ils jettent
'ce quf <ie vaut rien.
34. Il en est de même du mariage : Lès fils des hommes vien-
nent, qui séparent les mauvaises du luiîieu des normes, et ils choi-
sissant celles-ci pour être leurs épouses.
35. Et ils jetient les autres dans la fournaise ardente du célibat;
c'est là qu'il y a des pleurs et d"s wrincemeuts de dents.
36. Ce que voyant, les demoiselles doivent toutes devenir des
vases de urédi ectiun, afin d être choisies un jour pour le pot-au-
feu du niatfage.
37. Grâces donc soient rendues à Dieu de ce que, ayant été pla-
cés sur la terre qui est une vallée de larmes, les enfants des hom-
mes trouvent dans les d.moiseUes une source inépuisable de
bonheur et de tres^ailiernents!
38 Car d elles, et par elles et pour elles sont toutes choses. A
elles soit gloire dans tous les siècles. Amen.
A. HUHBERT.
ÉVANGILE POUR Lft SAIN TE-CATHER1ÎIE.
1. En ce temps-là, Adani, pur e des nantîmes, était encore sur
la-terre, et sa postérité croissait .et multipliait, nombreuse comme
la grêle sur îe visage de Louis V euilloi.
2. Or, en ces jours-là, les hux, m.-s. DU d'A&â, avaient une
grande tristesse et:uncontinuel tooroiei.H ditns le.cœur
;rande tristesse et un continuel «juraient cuui» le.cuiur. | .---- _ _",C- „„„rnntilme
S. Et cpendèùVils ' no conn.jiM.ieh.t.pa.s enoote le. corife- \ vous ne wrrta T»ua V^Mm.
CHOSES & AUTRES
La nomination de Théophile Gautier au poste important de con-
ervàtteur de la bibliothèque de là princesse Mathilde peut être
011sddjpr.ee comme ses adieux à l'Académie française.
Un gran.d personnage, auquel il avait été demander s'il devait se
rrésëmer uux prochaines él.eçtions, lui aurait, répondu ;
- lieatez avp'e^jous, cher poëte, ici vous êtes quelqu'un, là-bas
En faisant paraître le Public, M. Dréolle reviept à ses pre-
mières amours.
. Il y a de.eela cinq nns, le même M. Dréolle que les lauriers de
M. Millaud empêchaient de dormir, fonda un journal quotidien,
à un sou, qui s'appelait le; Public.
Ce-fut un drôle de journal. Il avait pour rédacteurs aussi exclu-
sifs que non payés : Gadpl, qui est aujourd'hui célèbre, une bonne
paire de ciseaux et vôtre-humble serviteur, ■
Quant à l'administrateur, il usait d'un procédé très-original.
Chaque jour, on tirait le journal à dix mille exemplaires ; cent
numéros étaient déposés au kiosque placé en face des bureaux,
puis le reste était enfoui .à la cav.B. — Le tout, pour né pas payer
de porteurs.
Au bout de vingt-sept jours, le Public avait rendu l'âme.
Ah! si M. Dréolle voulait raconter dans son nouveau journal
■l'histoire de son premier né, il 'erait un numéro bien amusant.
Ce pauvre Rossini, quoique bien malade, plaisantait encore lors-
que la douleur n'était pas trop aiguë.
Deux jours avant sa mort, sa femme lui versait dans un gobelet
d'argent un peu d'eau et de vin.
— Jamais de vin dans un vase de métal, s'écrîa-t-il. Quoil ma-
dame Rossini, voilà cinquante-deux ans que vous êtes la femme
d'un des plus grands génies de l'Europe, et vous ignorez encore
une chose aussi simple.
Un mulâtre qui tenait une auberge sur la route d'Halifax à
Greentorrn vient d'être condamné pour vols et assassinats à cent
sept ans de prison et à la pei îe de mort.
On demande s'il ne sera exécuté qu'après avoir subi son em-
prisonnement?
M. de Lamartine, en descendant de voiture, s'était donné une
entorse.
■—J'en suis presque fier, disait-il à Mra° D. qui le consolait.
Un faux pas, à mon âge, c'est si rare que cela devient un mérite.
Un grand fonctionnaire, presqu'une Excellence, se trouvant in-
disposé depuis quelques jours alla consulter son médecin.
— Vous n'avez rien de grave lui dit l'Esculape; mais monsieur
le...... il faudrait changer complètement d'allures. Jusqu'à pré-
sent vous avez beaucoup couru et pas du tout marché. Maintenant
marchez beaucoup et ne courez pas du tout.
Albert Dermont.
L'ÉTÉ DE U SSINT-IÏIARTIN
G'étai' jeudi dernier, parbleu, ver-= trois heures.
Ii faisait très-doux. Le soleil mélancolique de l'été de la Saint-
Martin traversait par instants les brumes délicates de l'automne,
accrochant ses plus vifs rayons à la flèche doré^ des églises.
On rencontrait des gens a face souriante, en traversant les
ponts. Et les marchands de bois s'interrogeaient étonnés 1
Or, à cette heure clémente, profitant du sursis accordé par l'hi-
ver, une dame s'en allait, résolument, du faubourg Samt-Ger-
main au pare Monceau, à pied, seule.
Une dame comme une autre, mon Dieu, en waterproof, en
demi bottes, les mains enfouies dans le tunnel ouaté d'un man-
chon en peau de si ige à longs poils.
Cette passante était voi'ée mystérieusement. Une voilette dou-
ble, épaisse, couvrait son fin visage.
Elle passait, silencieuse, rapide, laissant derrière elle dans la
foule grossière un sillage l'odeurs exquises et discrètes.
Où allât-elle? je l'ai dit. Au parc de Monceaux.
Elle allait à un rendez-vous, à un rendez-vous d'amour; le pre-
mier!
Elle n'était plus jeune. Non. Mais elle était belle encore, et son
cœur n'avait pas vécu.
Troublée comme une jeune fille, cette femme vieillie marchait,
presque follement à son but .coupable, sans regarder derrière elle,
avec désespoir.
Et je sais ce que disait son cœur fier, bien que ses lèvres pâles,
serrées, ne laissassent passer aucune parole.
Il disait avec un sombre emportement : « Je veux aimer, je
veux être aimée, comme d'autres femmes que je sais sont aimées!
— La créature perverse qui vit en moi, ignorée, la eréaiure infâme
-que j'ai bravement dompiée pendant tvint et de si longues années,
crie grâce, et se révolte 1 Elle supplie, et el[e veut 1 — La femme
inconnue que je sens là, sons mes vêlements d'épouse honnête,
demande enfin, violemment, à Sortir du linceul, glace où ma vo-
lonté l'a couchée autrefois
Eh bien, soit! — tu vivras de cette vie terrible; vierge inas-
souvie ! Tu te gorgeras de c*-s fruits impurs qu'on défend! J'ai hâ'e
de me plonger dans cette fan-^e divine et immonde qu'il m'ont
nommée tant de fois, tout bas, à l'oreille ces.hommes qui m'adu
lent I
Je l'ai résolu. Je le veux ! Quelle infamie fah-l je suis vieille 1
"Vieille 1 quelle folie !
Non ! je me sens jeune ! j'ai l'été dans le cœur ; et il me brûle,
il rri'éi eive l Et les mots troublants que ce j^tine homme a mur-
murés, hier, au bal, me donnent aujourd'hui ces battements de
cœur que d'autres connaissent à vingt ans.
Aimer ! être aimée ! quel ciel nouveau s'ouvre devant mes yeux
troublés! Aimer 1 être aimée ! Que ce monde soit broyé s'il plaît
à Dieu, je n'en sentirai pas la moindre'tristesse. J'aime ! après cela,
vienne la mort, je lui cracherai mon àme perdue à la face ! >
Ainsi, exaltée, violente, épardument, la dame à la (!ouble
voilette s'en allait fendant avec mépris tes flots du peuple pla-
cîd e.
Que de saintes barrières franchies déjà, pourtant I
Elle avait tout brisé, touÙétr-mt.T^3^ et avenir, dans Fon es-
de ces désirs voraces et affamés,
licatëMÎans son manchon, et pressait le
fillet.te^ans souçt%-\
prit, et, rouge, non de honte, mai
elle serrait ses poings
pas, légère comme un
| '""EUe°fuyait l'honneur coniinis, Comme Napoléon revenant de
1 Moscou, La course de cette femme Toilee, c'était ea retraite de
■