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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 2.1869

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https://doi.org/10.11588/diglit.3703#0053

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ipau»"H......

L'ECLIPSE'

(lisait ma mère, comment va ce pauvre

Sld«'al)le ,°al'0Ua,,Ss;u»«I.o,

8°6' "«à ]w dli «« et dîN.™'ï - Toujours de la même façon, répondait simplement madame

'0Ut Petjt cran ?"'«ait 1 **0?fle T .. H repose en ce moment, et je suis descendue...

0n lonim , *' vouai, '"'Cl; La conversation commençait toujours de la même manière. Elle
5a douleur U H !^'i>:;e continuait péniblement, lentement, sur les banalités ordinaires.

>I.C Dn me donnait un livre à gravures à feuilleter. Je l'examinais

r-:___» Jn. w\„qc infinie me tOrtillf.nt SUT mOll

, — Non |

'«tlbft

Et

il l'a

""de.

"PPela J0

Pelai, JogÇ;o«th

u,a P>«rel

faille.

«M,

'distraitement,
siège, et, parfois, quand le no

faisant des rêves inouïs, me

de M. Léon revenait à fleur d'en-

demandant quelle maladie étrange pouvait bien rete-
. dans sa chambre, invisible à tous

LE PETIT

s°il,e,»ii) ii'iSi iir le mari de madiime <le T-

%es yeux, depuis trois ans ?

A présent je me rappelle, une à une, les stations peu gaies
J'ians le salon sombre et frais; et la figure blanche de celle dont
lia mère parlait à mon père en disant : - « AwSw Hait tien
pilote aujourd'hui* se place obstinément devant les regards rétros-
pectifs de ma mémoire.

' En combinant mes souvenirs comme les pièces éparses d un

»,. -asse-tête chinois, je devine que j'ai vu, vivant en apparence do

"'fil a vie commune, un de ces couples dont les analogues atroces

s'appelèrent à Nantes, au temps de Carrier, des unions répuUi-

BAWARD (v.

<i™«..... ivictor) _ t

Archit» "**»'

Comité

Pauline, mariée dans toute la floraison d'une impétueuse nature
t. i un être charmant, devenu subitement un malade, et pour ja-
ICIC de « liWmais menait cette existence navrante, déchirée de souvenirs brû-
membre de l'Institut" p'1Ucclcs. *«,-,' 'ïanis', que jadis Héloïse connut dans son cloître glacé.
ce Président du comiS 1 ™0is"■» li!' ? Pauvre et noble Paulinel Jamais, je le sais aujourd'hui, jamais
ministre pour dé H e*s «m.,i, , „n mot ne sortit de ces lèvres rouges et humides, pour appeler
s'il n'était du contir ^^ n's»* *w son martyre les condoléances touchantes d'une amie; jamais

£°e°» «wt«„„ |

cetl'ral des arfïr"6 * k *l?mais, menait cette existence navrant,

I do ]>T„..„ "'"UtClCS, «fi,;.. :•*,.

demierfurni"™'^œ"'rs!;nni,,B4,^elle n'eut de ces pressions de mains où l'àme semble se mettre
aujourd'hui """"'"ifc,',':'toute entière.

noire Pari- Srandes cages à avoir. ' Sa douce figure aux yeux étincelants ne dit jamais non plus les
"•«Snraras farouches de sa jeunesse, naufragée sur un radeau de
mjugal.
r™ "raillMtjit. Seulement, de jour en jour, i
voLT , , ,S0C'été!î»if9tBeatl,ï: :teinte de la cire, son nez délicat se vulgarisait. Des fibrilles rou
«uonte de la ProviH,»,,,, ., „, '"' *•_.,..:„

^m n'a pas do ebanc.

-orages farouches de sa jeunes!
Méduse conjugal.
Seulement, de jour en jour, à mesure que son visage prenait I



le sillonnaient. Ses fines oreilles étaient transparentes comme
'de l'albâtre.

■ Elle ne lisait pas. Elle ne se livrait pas aux travaux féminins

™r l'architecteàek*la 1ai occupent les doigts et laissent l'ime s-en aller tout droit aux

'''Sortes d'un paradis fermé pour toujours. Mais bravement, héroi-

para qu'il imagina.

Munsi
Fort de h llalk,,

centrales, cette Wtedeoii3Wl',*'f*qnement, elfe travaillait comme une paysanne. A la campagne, je
en verre et en briques. "!** Vai vue souvent, au grand soleil, bêcher comme une malheureuse.

C'est aussi Monsieurrwiw , , Elle se Drisai'-
ché du Temnle où l'n ' "'*''"- Et le Eoir> tombant de fatigue, exténuée, elle était sûre que. ses

Tp m,'„n L , I °"W'*feens fourbus ne murmuraient pas à son àme :

U quon Be peut pardonner i M.wj, _Sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?
, esta avoir rajeuni la FonMu h (mai; Autour de cet Ugolin de l'amour avaient fleuri, dans l'ombre,
que le premier empire eut fcaaéJes «eu;des dévouements exquis. Elle aspirait sans honte les parfums
Jean Goujon, sans qu'on leur prodijoà!estr.ïénivrants qui montaient silencieusement vers elle. Mais jamais
caliers ou cuvettes, peU importait ion«^tressaillements ou soupirs étouffés ne trahirent l'isolement affreux
res, si Monsieur BaltarJ ne les eût SBF où Pauline vivait, résignée clans son honneur, comme Robinson
entre-colormemenls de sou imagination! dans son île.

Ah ! Monsieur l'architecte da ht», Mj Elle ne demanda pas à la dévotion les extases consolantes qu'elle
plaît, des cages à serins pour iM't^Miprocure, mais qui, semblables à des soupapes de sûreté trop lar-
chinois pour les marchands du Temple )j|,Be8, laissent le cœur sans force, et le corps sans énergie,
forme de calorifère pour les port» ta Ce qu'elle eut à souffrir, on ne le peut décrire. A travers le voile
pour Jean Goujon! Neaùcezpas, nerapeli^|ei

sous prétexte qu'elles gênent la vue devûik--

Elle s'éteignit, un soir de mai, comme-une fleur depuis long-

temps

sans eau, et fanée, et qui tombe tout à coup d'un vase

C'est ml tout petit artiste qui rois tte q sain[e Pauline ! priez pour beaucoup de dames de ma con-
vous le grand architevic, le grand maiuc. ainaissance_ ' ■

Paris.

BAEBIER (Auguste!. L'aafeir te ).
devenu petit bourgeois, unemagniffit'--
la nuit du couchant, un soleil *f :-
l'état de vieilli lune.

BAST(An>édéed»)Onjour]*>«;-

Vien II existait d* temps qu« b »<•[*;

«Il était autrefois un prinea (h™»;:;

,, beau comme le jour; tefa»f'|e-'
, lui avaient prodigué tous le. »•-
.devosencarosses,™**-!»
tétaient toutes de gen.^

Xe payait «a t-M*> '*

temps que te «te!»*»*

Il va sans dire que le pauvre Léon, son mari, farouche impo-
tent, qui vécut encore dix bonnes années après elle, n'en parla
jamais depuis qu'avec un sourire d'une méprisante mélancolie.

Il trouvait si naturel qu'elle l'eût trompée !

Ernest Hekvilly.

GAZETTE A LA MAIN

demie perce atnnei-

On prétend que chaque jour ramène . son pain, —-bis pour les
I uns, blanc pour les autres, — dur à gagner pour tous, que l'outil
L ou la pluma besognent et qu'on fatigue do la poigne ou du

cerveau.
:> J'ignore si le proverbe est vrai : mon boulanger, — ce mitron

qui est LE PEUPLE, — celui de Jules Vallès, — s'obstine à ne

me point édifier là-dessus, en déposant gratis, tous les matins,

un joefro à ma porte.

Ce que je sais bien, par exemple, c'est qu'à Paris, chaque jour
„;ramène ton héros — ou son héroïne.

" En avons-nous vu défiler, depuis un bout de temps, de ces
■'personnages à sensation! La cantatrice de Murska et le diplomate
SIRanghabé, Hervé et la Pépine, le citoyen Ducasse ec la citoyenne

d'Antigny, "Victor Koning et la Faillite! ..
Sans compter Afraja Orgényi, l'escamoleur Epstein, le quatuor

suédois et lo cadavre de la rue Princesse!

— et la nouvelle feuille à un sou, de M. Clément Duvernois, tout
cela est devenu d'un intérêt mesquin et secondaire!...

On commence môme à ne plus s'occuper du malheur de MM.
Bussn.ich et Pinard!...

Parlez-moi de Mademoiselle de Narbonnel

Plusieurs départements lui ont voté — spontanément — une
adresse..,

A Paris, la foule ne cesse de se faire inscrire à sa porte... f

Il est question dti lui décerner uno récompense natidfelej —
lo domaine de Kurn-er-IIouet. elit-on, acheté au moyen d'une
souscription dans laquelle l'Univers et le Siècle s'elnprpaBera^nt
déverseriez fonds précédemment recueillis pour l'entretiL-n de
l'armée de Saint-Pierre et la statue du patriarche de Fcrney...

h'Eclipse, enfin, l'a envoyé complimenter par l'un de ses cham-
bellans — avec sa ciel dans le dos.

Je vous entends me demander :

— Ah I ça, qu'est-ce qu'elle a donc fait, cette demoiselle de
Narbonne?

Des conférences, comme madame Olympe Audouard? Des
romans à portraits, comme madame Ratazzi*? Du genre et de la
toilette, comme madame de Metternich?

— Point : elle a — tout simplement — sauvé.....
Quoi?

La caisse, comme Bilboquet ?

L'empereur de Russie, comme le cheval de M. Rambeaux?
Les apparences, comme mademoiselle de Z ..?
Ou la France, comme Jeanne d'Arc?

Pas davantage. Je crois môme qu'il lui manquerait quelque
chose poiir cette dernière opération...

[A suivre}-

CARÊME

La lionne de la semaine est mademoiselle Anna de Narbonne...

Un président — en sixième chambre — dirait tout cru : la fille
Belval.

■ Celle-ci a repris, paraît-il, la suite des affaires de la maison
Marguerite Gautier et Cie, — au camélia, — gros et détail, —
prix en chiffres connus, —■ commission et exportation...

^11 n'y a que la patrie du miel qui soit en droit de réclamer...

Concurrence — sous la même marque de fabrique — à son
commerce de douceurs.

tous ses
d'un jour M"*16
recevait ses

ne»1

3# _Mademoiselle de Narbonne a causé un tort immense à ia popu-

détails ins'5m'a°mSj de i- Ç"/ iaritHes^Bœufs-Gras^

*

Non, mademoiselle da Narbonne a sauvé M. le duc de Bauffre-
mont d'une paire de bonbons polonais, — des bonbons que Siramlin
mettra joliment, à la mode cet hiver, — dans la iameusc affaire de
la rue rie Penthièvre.

Avez-vouH iu VAffaire de la rue de Penthièvre, par Emile G-abo-
riau? Cinquante livraisons illustrées à dix centipies !.,.

Deux théâtres, — l'Ambigu et les Variétés, — ont déjà com-
mandé, l'un à MM. Dennery et Anicet Bourgeois, l'autre à
MM. Hector Crémieux et Ludovic Halévy, une pièce sur ce sujet
— musique d'Artus et d'Offenbach.

Eu voici la distribution :

*

Personnages.

Ambigu.

Le due........Lacressonnière.

Le chevalier de Ste-Croixiski' Castellano.

Un maçon.......MachaneLte.

Anna de Narbonne . . . Adèle Page.
La duchesse. . . . , . Maria Laurent.

Clément Just.
Trois commissaires . . . Faille.

Iloster.
Domestiques, gardes, peuple.

Variétés.

Du puis.
Grenier.
Hitfemans.
Zulmar Bouffer,
Aline Du val,
Guvon,
Baron.
Horton.

Privât d'Anglemont, dont l'e'sprit fut si fertile en resources,
avait trouvé un moyen ingénieux de sacrifier à la tyrannie du cos-
tume, sans orner son domicile d'aucune... couturière.

Rentrait dans la loge du premier concierge venu, à l'épouse du-
quel il tenait à peu près ce langage :

— Madame, j'ai une visite à faire chez un de vos principanx lo-
cataires-, mais je m'aperçois à 1 Instant même qu'il me manque un
bouton. Seriez-vous assez bonne pour me le remplacer?

Comment refuser un service si mince à un homme si poli? Le
bouton était bien vite remis, puis un autre, et parfois un troi-
sième.

—Me voilà présentable, disait alors Privât; mais, toute réflexion
faite, je ne rendrai ma visite que demain. Je ne vous remercie pas
moins de votre complaisance.

Mademoiselle la Marquise à t'Odéou.

— Mesdames et messieurs, la pièce que l'Odécn a eu l'honneur
de représenter — vendredi — devant vous, est de MM. de Saint-
Georges et Lockroy,

M. Lockroy est un vétéran de la grande guerre romantique.
Acteur, auteur, il possède des états de services où l'on peut rele-
ver plus d'une action d'éclat. Mais j'estime que son meilleur ou-
vrage est encore ce brave et spirituel garçon qui expie son franc-
parler — là-bas — sous les verroux de Sainte-Pélagie.

Quant à M. de Saint-Georges, tout le monde connaît sa phy-
sionomie juvénile et sou talent ingénieux. Son âge seul reste un
mystère. On en causait, un soir, au foyer de l'Opéra-Comique.
Perpignan, qui était là, ne soufflait mot. Sommé de dire ce qu'il
savait -

— L'âge de M. de Saint-Georges? répondit-il, vous me deman-
dez l'âge de Saint-Georges î Ma loi, je l'ignore comme vous; tout
ce que je sais, c'est que, quand j'étais petit, ma bonne me menait
promener au jardin du Luxembourg, où je rencontrais un. vieux
monsieur qui m'achetait toujours du pain d'épices; ce vieux mon-
sieur, je l'ai su depuis, c'était Saint-Georges.

où ï"aL

réialE '•;*'•' -Elle a fait oublier Tita, — cette chienne à musique dont la

„v„. * , n $$u perte affligea jadis et la cour et la ville.

rarÊS- Hansce w'1 ■■ ^a îeune phénomène, née sans jambes ni bras, qui coud avec

«mis efltri0115 . fiefo'"1^ ,-^' ses lèvres, — les frères fouetteurs, à Bordeaux, — le procès Jcan-

Q«and Xhr la chalear Lu ***»*' son> à Nancy, - le duel de MM. B... et X..., à Samt-Maur, -

- le Père Félii, à Notre-Dame,

in la coa'e • )f>ilp ■ ",;; son) amincv, — te auei ue m
nés vpsser 0es ]0 ; -a # % le crime de Ta rue Monthabor,

sur le? "

VoMteiu de Mademoiselle la Marquise porte ses hivers comme des
printemps...

11 s'agit, dans sa pièce, d'une jeune fille, de famille noble, maïs
de mince fortune, qu'on marie à un prince russe, en lui faisant
signer, sans lecture préalable, l'acte de reconnaissance d'un en-
fant adultérin que ce boyard a eu d'une grande dame...

Quelques scènes habilement filées n'ont pu sauver l'ouvrage de
l'un de ces succès tempérés qui sont pires cent fois qu'une chute
tumultueuse.

Les artistes paraissaient ennuyés de se sentir ennuyeux.

J'ai retrouvé là mademoiselle Manvoy...

Elle n'a pas embelli depuis le jour où, au foyer du "Vaudeville,
Blanche Pierson lui vantait la chaussure en caoutchonc, et faisait
valoir les avantages qu'elle procure par les temps de pluie.

— Merci, fit Ja brune Athalie, avec ces machines-là, on ne
s'entend pas marcher dans la rue, et on se fait écraser par les voi-
tures.

Ohl les bébés, les bébés!

L'un d'eux se déshabille pour se coucher.

— Tiens, tu êtes donc ta chemise par les pieds comme les fem-
mes? lui dit son papa.g

— Tu en as donc vu se doehabillrr pour savoir comment elles
font î

Petit Bulletin

Nous sommes, — à l'Eclipse, — pleins d'une douce pitié pour
les hydrocéphales et les épileptiques...

Aussi est-ce avec une profonde et véritable commisération que
nous enregistrons la nouvelle attaque de haut mal dont vient
d'être frappé le sieur JdiHtin Caillet...

La déplorable situation de ce malheureux étranger nous impose
une patience, une mesure, une ré-erve que chacun comprendra...

Les grandes infortunes mentales imposent le silence et com-
mnndent le respect.

Désormais, quoiqu'il dise, fasse ou écrive, le sieur Justin
Caillet n'est plus justiciable pour nous que de la camisole de
force, rie la douche et, du cabanon.

Pour ma part personnelle, qu'il me soit permis seulement de
lui offrir un conseil, — je no dis pa-* Judiciaire, — sa famille ayant
déjà jugé à proposde lui en fournir un, en attendant une place à
Gheel, une muselière et un médecin :

Si ces accès deviennent moins fréquents, — qu'il fasse en
France un petit voyage...

Outre qu'il pourra y consulter des spécialistes distingués, je lui
promets de faire en sa compagnie — sans gardiens —une petite
promenade dans les environs de Paris.

Qu'il se rassure.

Nous n'irons pas du côté de Charenton.

E pouvait table à peu près»

Deux ivrognes vont titubant à travers les rues qui avoisinent
Notre-Dame-de-Lorette, et qui sont, comme chacun s'ait, placées
sous l'invocation de certains prédicateurs célèbres...

— L'un dit à l'autre — en lui montrant lo nom d'une pre-
mière rue :

— Hein ! comme nous Massillon sur nos jambes !...

— Tais-toi 1 riposte l'autre, en lui désignant un autre nom
d'une seconde rue, tais-toi ! tu me Fléchier.

Vite ! un peu de musc !...

Au dernier mardi d'Arsène Houssaye, Léonide Leblanc disait :

—■On m'accuse de mêler la question d'argent à la question de

sentiment; mais que voulez-vous'! à mes yeux, l'amour est un

capital qui doit porter intérêt.

— Soit! répliqua Aubryetjmais ptonez garde: vous passez pour
faire l'usure.

EMILE BLONDET.

LA MODE

Pourquoi donc, ici même, de temps en temps, ne pas s'occuper
de Ja mode? N'a-t-elle pas, depuis une quinzaine d'années sur-
tout, une importance capiiale? Montesquieu — est-ce bien lui? —
prétend qu'elle dépend des mœurs. Ne pourrait-on pas dire aussi
qu'elle contribue à les transformer. C'est actuellement la divinité
par excellence. Ainsi qu'il serait aisé de le démontrer, elle tient
dans sa main mignonne, dans les plis de ses coquets ajustements,
le sort de la piété, de la famille, de la population, de la fidélité
conjugale, de la littérature, du théâtre, des beaux-arts. Elle im-
prime partout son cachet. Elle nous conduit à je ne sais quel
gouffre, mais par un chemin fleuri. On croirait sentir le souffle
qui a animé l'époque de Marie-Antoinette. Du moins ne se
plaindra-t-on pas que nous soyons menés à l'abîme par une mode
vulgaire. On ne pourrait l'imaginer plus idéale.

S'il manque à la femme le parfum bourgeois de la modestie et de
la pudeur, en revanche, elle est vaporeuse comme une fée du nord,
elle fascine par la magie de la grâce, elle éclate de brio et de belle
humeur, sa désinvolture est pleine de pétulance. Honnêtes fem-
mes et vierges folles ne se distinguent plus. Partout le type pro-
vocant et triomphal de ia courtisane. Jamais à plus juste titre on
n'a proclamé la femme reine des fleurs. Mais comme elle se mas
quille un tantinet, c'est avec les fleurs artificielles qu'elle a de
l'analogie.

Nous avons une liberté qui manque aux: "Wababites, celle du
foulard. Chez cette tribu arabe, quiconque est trouvé en posses-
sion d'un simple carré de ce tissu est immédiatement condamné
a mort.

Le foulard, chez les Wahabiles, est le fruit défendu; aussi en
consomment-ils le plus qu'ils peuvent en cachette, à la grande
satisfaction de la Malle des Indes (passage Verdeau, 24 et 26). Cette
spécialité, la plus importante du genre, est l'entrepôt général des
tissus de l'Inde. Elle approvisionne le monde entier. C'est à elle
que s'adressent les magasins de nouveautés et les autres spécia-
lités.

Les arrivages do la fin de ce mois sont importants. L'impéra-
trice en a naturellement demandé la primeur. Qui que ce soit, de
la province et de l'étranger, peut facilement s'en faire une idée :
des échantillons sont envoyés franco à qui en fait Ja demande.

Les poètes font sortir Vénus du sein de l'onde; c'est un sym-
bole. Les médecins ne pourraient mieux représenter la santé, toute
resplendissante de vie et de fraîcheur. La fleur aussi, chaque ma-
tin, en ouvrant sa corolle à la rosée en pleurs, est plus embaumée
et brille d'un nouvel éclat.

Dans nos climats, impossible aux plus intrépides de se plonger
chaque jour dans des flots d'eau courante. Il faut se contenter, une
partie de l'année, des ablutions du cabinet de toilette.

Quelles délices, alors, de se servir d'une eau mélangée de Quin-
tessence balsamique du harem (à la Société d'importation, 169, rue
Montmartre).

Cette eaUj en usage en Orient depuis des siècles, vivifie les
muscles, le sang circule plus généreux sous l'épiderme et lui rend
un brillant incarnat, les roses renaissent plus fraîches sur un vi-
sage fatigué; les boutons, les taches de rousseur disparaissent et
font place au velouté de la peau.

Vous ne seriez pas plus élonné en voyant le printemps renaî-
tre plus riant après l'automne, au moment où vous attendez
l'hiver.

Le parfum pénétrant de la Quintessence balsamique est très-favo-
rable aux travaux de l'esprit en ce qu'elle surexcite agréablement
le cerveau.

Carlotta de Coligny.

.I*'

Une indisposition survenue-à notre dessinateur retarde l'appa-
rition du titre et du frontispice que nous avions promis à nos lec-
teurs pour le 15 février. Aussitôt que ces deux feuilles seront
prêtes, nous nous empresserons d'en donner avis dans
V Eclipse

Le Gérant: L. MAUGÎJR.

PARIS, — IMPRIMERIE YALLÉfi, 16, HUE DU CROISSANT.
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