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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 2.1869

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AVENTURES DE M. NUELLAS

,(•"

CHAPITRE V (Suite)

OU M. NUELLAS REPREND SES FORGES

Tous les locataires dormaient de ce sommeil, vulgairement at-
__ tribué au juste, ce qui porta

^r ' lr_ ;' ■ M. Nuellas à croire qu'il se

^S trouvait ' dans une maison

tout à fait honnête.

. Arrivé au dernier étage,
sans qu'il s'en doutât, cet
homme vénérable aperçut
entrebâillée "la porte d'une
chambre où brûlait une chan-
delle de suif. M. Nuellas
poussa , doucement cette
porte, espérant que le pro-
priétaire de cette chambre
lui donnerait des renseigne-
ments sur la position géo-
graphique de la maison. Mais

le propriétaire était absent, et M, Nuellas resta dans la cruelle

incertitude qui le tourmentait depuis son réveil.

La chambre était petite, malpropre, très-basse, placée sous les
combles et à peine éclairée, pendant le jour, par une fenêtre à taba-
tière. Son mobilier se composait d'une malle, d'une table de nuit
(garnie), d'une chaise et d'un lit, ou plutôt d'un matelas et d'une
paillasse posés sur deux tréteaux. Au mur, un porte-manteau où
des jupons et des robes indiquaient que le locataire de céans ap-
partenait au sexe auquel nous devons malheureusement nos mères,
et dans lequel nous choisissons d'ordinaire les sœurs de nos âmes.

M. Nuellas, après avoir examiné les lieux d'un coup d'œil ra-
pide, se dit qu'il fallait prendre un parti. Il ferma sans bruit la
porte et s'aperçut que la clef se trouvait placée en dedans. Mais
sans daigner s'arrêter à ce fait sans importance, et se sentant en-
core très-fatigué, malgré son long repos dans la cave du Poulet-
Flambé, il se déshabilla, ne gardant que sa chemise, son caleçon
de toile et des bas de laine bleue, souffla la chandelle, s'étendit
sur le lit et s'endormit profondément.

CHAPITRE VI

utilité Des fenêtres a Tabatière
A peine M. Nuellas se disposait-il à jeter dans la nuit le gazouil-
la

lement sonore qui est le héraut du sommeil, qu'on heurta violem-
ment à la porte.

M. Nuellas se réveilla en sursaut et s'écria d'une voix retentis-
sante : « Qui est là ?... » Ce à quoi l'importun:— ou, pour mieux
dire, l'importune, —répondit immé-
diatement par un cri accentué de :
« Au secours ! Un voleur s'est intro-
duit dans 'ma chambre, d

L'honnête homme qui nous oc-
cupe se sentit aussitôt envahi. par
une terreur immense — terreur qui
s'augmenta encore quand il entendit
la rumeur qui partait des chambre3
voisines, dont les locataires accou-
raient avec un empressement tout à
fait désagréable.

M. Nuellas, au désespoir, -leva
tristement les yeux au ciel, ou plutôt
au plafond, afin de rester dans la
stricte vérité. Dans ce mouvement,
il aperçut la petite fenêtre à taba-
tière, et comme nécessité est mère d'invention, il planta l'unique
chaise de la chambre sur le lit, poussa le châssis, se hissa énergi-
quement sur le toit, et, se collant à plat ventre sur la carapace
d'ardoises dont l'architecte intelligent l'avait couvert, il se mit à
marcher comme un chat, avec mille précautions, dans la gouttière
heureusement large et bien attachée.

^frfp^^fw \^Wi&fkrf

De. gouttière en gouttière, M. Nuellas parvint à une lucarne de
grenier qui était restée ouverte, et par laquelle il se glissa non
sans peine.

Le grenier ne contenait que des banquettes rangées contre les
murs, un vieux drapeau tricolore, un grand nombre de malles de
toutes dimensions, et présentait cette particularité qu'il était par-
couru par une foule de
cordes diagonales sur les-
quelles chevauchaient des
chemises et des pantalons
de femmes, des mouchoirs
de poche, des bonnets de
nuit et d'autres menus ob-
jets dont la pudeur anglaise
trouverait que nous avons
■lilQiS]SL, "^BËMfâ^yfé/^/ %\ déjà troP discouru.
™!?^S\wRyW4W& M. Nuellas, guidé par la

lumière pâle du clair de
lune, trouva l'escalier du
grenier, qu'il descendit en
retenant son haleine, ni
plus ni moins que s'il eût nagé sous l'eau.

Au premier palier qu'il rencontra, il s'arrêta, et, s'appuyant au
mur, il prêta quelques minutes l'oreille au, bruit vague de la

nuit. Tout était calme : de temps à autre
tain d'un fiacre dans la rue, le
miaulement d'un chat dans une
gouttière prochaine, — puis plus
rien que - la. sereine lassitude de
la nuit et le lourd apaisement des
ténèbres.

Bien, se dit M. Nuellas, parfait 1...
délicieux 1... Au moins tout le monde
dort ici!,.. Si j'ai le' bonheur de
ne rencontrer personne dansl'esca-
calier, je de-

branleme,

int loin.

mande fière-
ment le cor-
don et jem'es-

. quive....., ô

mon Dieul »

Ce disant M Nuellas deseenditunéta»
encore. Ma,s a se terminait brusque^
1 escalier, sur lequel venaient donner 2
sieurs portes.

Le trou de la serrure de l'une d'elles
aissait passer un rayon de lumière i„c
lore et blafard.

M. Nuellas s'arrêta de
écouta.

nouveau et

CHAPITRE VII

00 M. HUELLAS RETROUVE Si LIBERTÉ

Un bruit pareil à celui d'un essaim d'abeilles le remplit d'abord
d indécision ; mais, se reprochant bientôt sa couardise il se rao
procha de la porte, colla son œil au trou de la serrure et observa'
Il n'aperçut qu'une grande toilo blanche immobile qui l'intrraa'
beaucoup, bien qu'il fut peu curieux de son naturel.
Il tourna lo bouton do la porte, qui glissa silencieusement m,
ses gonds, et pénétra dans la
salle, vaguement éclairée par une
petite veilleuse qui grésillait avec
une bizarrerie rhythmiqm, tris,
rhythmique, extrêmement rhytk-
mique,qm les poètes du Parnasse
contemporain n'eussent pas man-
qué d'admirer comme il convient.
C'était une grande pièce, pins
longue que large, qui contenait
trois rangées de lits entourés de
rideaux blancs.

Sous les rideaux blancs se des-
sinaient une chaise et une table
de nuit; dans chacun des lits —
j'ose le dire — une jeune fille de
treize à dix-sept ans.

Et en effet, M. Nuellas se trou-
vait en co moment dans le dor-
toir du pensionnat des demoiselles
Lombago, qui jouissait, depuis
de longues années, d'une bonne
réputation et du brevet de capacité, chose excellente, je n'hé-
siterat pas à l'affirmer.

Notre héros sourit doucement et s'avança, d'un pas timide, entre
deux rangées de lits dont les rideaux étaient exactement fermés.



La suite au prochain numéro.

Eugène Vermersch.

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Aventures de M. Nuellas
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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
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Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Petit, Léonce Justin Alexandre
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Mann <Motiv>
Bett <Motiv>
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Karikatur
Illustration
Dach <Motiv>
Satirische Zeitschrift
Frankreich
Vermersch, Eugène

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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 2.1869, Nr. 60, S. 60_4
 
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