L'BGLIPSB
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PRIMES DE L'ÉCLIPSÉ
Toute personne qui enverra dlreenememt en mandat on en
timbres-poste au Directeur du journal, 16, rue du Croissant, a
Paris, — le montant d'un abonnement d'an an a 1 Eclipse,
iouira des primes ci-dessous énoncées, mx conditions suivantes:
lr« PRIMB
. One excellente montre de Genève. (Voir no» précédent! numéros.)
L'abonnement pour Paris, avec cette prime, ..... 30
' Pour les départements. .....,>«■••• s>
!• PRIME
50 charges d'AmmS Gin.
L'Abonnement pour Paris, avec cette prime. . , . 7 50
Pour les départements............ y »
Avoir soin de bien indiquer celle des trois primes qu'on
Tous'nos abonnes peuvent jouir des prime» ci-dessus, déduction
faite du prix de l'abonnement déjà payé.
FRANÇOIS-VINCENT RASPftIL
C'est à Carpentras, la ville la plus blaguée de France jadis,
qu'est né, il y a malheureusement trop d'années — 1794 — le bon,
l'honnête, le savant Raspail, l'homme le plus blagué de France
autrefois.
Autrefois est le mot.
Cir, aujourd'hui, tout le monde sait que le Carpentras des vau-
devillistes, est une fort jolie ville, tiès-pittoresque, et dont 'es ha-
bitants ont autant d'esprit, au moins, que ceux de Purgerot (at-
trape Humbert), et tout le monde convient sans peine aussi que
Raspail, avec son système et son camphre, a doté les classes néces-
siteuses d'un excellent vaâe-mecum, clair et complet, dont les or-
donnances sont fort simples et peu coûteuses à suivre.
Ce n'est plus en souriant avec ironie qu'on dit maintenant en
parlant de Raspail — Camphrons-nous ? — C'est avec reconnais-
sance.
Tout Paris reconnaît encore que Raspail a justement mérité le
beau surnom de médecin des pauvres que le peuple se plaît à lui
donner depuis de longues années.
Dans le temps on prétendait qu'il n'y avait que les collection-
neurs, les naturalistes, qui lui trouvassent une valeur enlr'insectes,
et, par suite, on l'appelait plaisamment un conservateur !
Mainleoant la réputation du vieux chimiste est actuellement
plus solide que la colonne Vendôme et son nom fait loi en la ma-
tière.
Longtemps éloigné de Paris et de la politique (on sait peut-être
pourquoi), Raspail, vénérable, mais toujours jeune, revient brus-
quement à fleur de foule.
Les indiflérents prononcent de nouveau son nom, et se sou-
viennent de celui qui le porte.
Quant aux malheureux, ils ne l'avaient pas oublié, et ils l'ac-
clament.
le cousin Jacques.
- ^^S^îSSrt3is>-
LA SEMAINE GROTESQUE
Une ljgubre nouvelle circule depuis quelques jours parmi les
36 millions de Français qui contribuent à l'alimentation du budget.
Tbérésa, la grande Thérésa, va nous quitter pour un monde
meilleur.
Elle va partir pour l'Amérique sur le navire : C'est dans V nez que
came chatouille, avec un lest d'appointements fabuleux et un
solde considérable d'effets de larynx à désespérer le chat le plus
enroué. Déjà même, pour annoncer cette tournée artistique, on
aurait placardé sUr tous les arbres des forêts vierges du Nouveau-
Monde d'immenses affiches auprès desquelles les réclames exhi-
larantes du Petit Journal célébrant Thomas G-iumm, THOMAS
GRIMM, 'JUOikI&S GRIill3f, ne sont que d'affreuses polisson-
neries.
Si ce n'est pas un canard, c'en est bien le plumage.
En bon français, cela veut dire ceci (c'est rémanente cantatrice
qui parle) : ■
— Vous savez, messieurs les directeurs de concerts, qu'un en-
gagement superbe m'appelle en Amérique; mais je vous donne
la préférence. M'engagez-vous?
—/Ojn... à vous en aller en Amérique, répondent ceux-ci, et
surtout .à ne plus revenir.
* *
Mlle Blanche d'Antigny vient de céléibreF ses noces d'or et
son 25e (!) printemps avec une pompe et un festoyementsuperna-
■ turels. Nombreuse et ehoisie était l'assemblée.
Entre autres choses, on y a entendu ceci :
Quelqu'un ex al teit la douceur de caractère de Mlle Croquetout.
— Un vrai mouton 1 disait-on.
— C'est vrai, ajouta une petite camarade; elle a Vhaleine si
fortel '
A cette même soirée, un oseur adresse cette inconvenance à
Blanche. d'Antigny :
— Vrai! vous n'auriez que vingt-cinq ans 11,,- Parole d'hon-
neur! vous en paraissez davantage.
— AhI mon ami, fit la robuste fille; on vieillit; vite sur le
champ de bataille.
Ce sont les journalistes qui font aux coiffeurs et aux repasseu-
ses la plus terrible concurrence pour la spécialité des wup$ de
fer.
En effet, cette épidémie du duel .qui sévissait naguère sur les
hommes en généïal et les journalistes en particulier semble vou-
loir recommencer ses ravages. "
Toutr-fW soyons juste, cette manie qu'ont les hommes de s'en-
tre frrr ailler n'est pas absolument dénuée d'utilité. Les étrangers,
en lisant nos 'journaux, se dUent assurément :
— Akj'en, voilà encure 5 cette semaine; ça fait 188 duels depuis
3 mois. Dieu! qu'elle terrible^nation que ces Français ! et comme
il ne ferait pas bon se frotter à eux!
Et voilà notre pays qui monte tout de suite à 99° clans le ther-
momètre de l'opinion des peuples.
C'est flatteur pour notre orgueil national; mais c'est diable-
ment fatiguant pour les journalistes, puisque c'est sur eux que
l'épidémie s'abat de préférence. Si bien qu'il arrivera un moment
où, quand on verra dans la rue un individu éborgné ou écloppé,
on dira : — Tiens I voilà un journaliste, — et que nous en vien-
drons à lire contre les murs des affiches de ce genre :
l'union fraternelle
Journal politico -littéraire.
On d&mande des carabiniers pour la rédaction.
* *
Les journaux répètent depuis longtemps que don Carlos tra-
vaille à l'équipement de son armée de volontaires.— Comme cette
opération ne paraît pas encore terminée, on pourrait croire que
l'armée est formidable. — Voici la vérité à ce sujet.
Le prince, qui n'a pas encore le plus petit budget à dévorer, est
forcément obligé de recourir aux économies. 11 attend donc la
veste énorme que les électeurs parisiens sont en train de confec-
tionner à É. Ollivier, veste que ce dernier doitlui céder au rabais,
et dans laquelle le prétendant trouvera toute l'étoffe suffisante
pour habiller ses soldats.
Si cette explication n'est pas la bonne, je consens à croire que
le meilleur député est le chocolat Devinck.
Souvenir rétrospectif de la campagne d'Italie.
A Solferino, un des plus gros capitaines de la cavalerie fran-
çaise chargeait en tête de son escadron, à dix pas en avant du
premier rang. Ses scldats lui firent remarquer que c'était de l'im-
prudence.
— Comment, mâtins! s'écria le brave officier en montrant la
vaste surface de son individu. Vous ne savez donc pas que pour
me couvrir de gloire, il m'en faut trois fois plus qu'à un homme
ordinaire!
— C'est pas pour ça, grommela un vieux brigadier; mais, sauf
vot'respeet, capitaine, si un boulet vous arrivait dans le ventre,
vous saliriez tout l'escadron.
A. Ièumbert.
LA TRINITÉ SE PASSE
DRAME DE SALON
Aiv très-connu :
PERSONNAGES
MADAME- — MADEMOISELLE. — DEUX DE CES MESSIEURS.
SCÈNE F"
La chambre d coucher de madame. — Rue Troxchet. — Au deuxième
étage. — Madame, assise devant un mignon secrétaire en bois de rose,
examine divers papiers et factures.
— C'est effrayant. — Près de trois mille francs, cet hiver I,,.
trois mille francs qu'il faut payer absolument... et pas de mari à
l'horizon... Ah! ce total est d'une exactitude!... L'exactitude est
peut-être la politesse des rois, mais c'est bien le plus mauvais ton
d'un fournisseur... trois mille francs!... il n'y a pas à dire, c'est
ju9te... 1,750 fr. 3Q, d'une part, c'est Je mémoire de la couturière...
533 fr. 25, voilà pour la lingère et la modiste; 204 fr. 90... le
chausseur... et Le reste.
Ah [ voilà un hiver qui a été ruineux pour les pauvres mères de
famille!... la moitié de ma pension y passera certainement... —
Si le général, du haut du ciel, sa demeure-dernière, me voyait?...
Quel hiver rude ! Et pas de mari !... Amarilla est d'un triste I.....
Comment fait-elle donc son compte, la chère enfant?... Nous n'a-
vons pas manqué une réunion, une sauterie, un bal, un tralala.....
et pas de mari... et nous voilà à la Trinité... la saison est close...
la chasse fermée, ainsi que la pêche... Cela devient inquiétant.....
Que les mères sont malheureuses! toujours le sacrifice!—Car
enfin, je suis une veuve encore présentable... et... quelle folie !...
Non, ce que je veux, moi, 9e bonheur de mon enfant! ma pauvre
enfant!... trois mille francs!... La Trinité se passe... et pas de
soupirant, rien... Ahl ces élections nous auront fait bien du
mal!...
Reste la mer?... La plage est féconde en mariages ?... On se lie
assez facilement sur le galet. Oui. Mais prenons garde. Hors
PariH, tout le monde est bien mis, c'est un proverbe. On est si
vite trompé, à préseat!...
Quel dommage que ce monsieur de Saint-Officiel n'ait pas eu le
cœur de renoncer à sa candidature... Nous le tenions... Il plai-
sait à Amarilla... H est riche, encore jeune, à peine soixante-sept
ans... Mai» oublions ce beau rêve !.«, Il brûle sa poudre aux élec-
teurs ; il jette son argent par les trente-six fenêtres de l'urne...
A Paqu66, j'espérais encore... mais la Trinité se passe... Nous
disions trois mille francs... (Madamese remet à calculer).
SCÈNE II
Mademoiselle Amarilla seule, dans le salon maternel. Négligent
nient affaissée dans un fauteuil crapaud, elle regarde des poissons
rouges se poursuivre, en bâillant, dans les ondes verddtres d'un aqua-
rium distingué. Une bande de canevas qui gît sur les genoux de la
jaune fille glisse, peu à peu, comme un serpent écrasé dans la cor-
beille aux laines multicolores (un tableau à la Toulmouche). Elle rêve.
— Je me sens lasse,., tràa-lasse. Tout ceci me fatigue... je Buis
humiliée... Oh! cea hommes! 8e voir examinée chaque soir
comme... une faïence... pour savoir ai « on fera bien » dans une
maison... Recevoir des compliments... et l'instant d'après voir le
complimenteur (instruitpar Bes amis d'un irréparable manque de
dot) se retirer, un vilain sourire aux lèvres, et feindre d'oublier
qu'il vient de m'inviter pour un stupide quadrille... Oh! les qua-
drilles, je les hais!
Entre ces soirées et les ventes à l'encan, où est la différence ?
On y vient tâchar de faire une bonne affaire. C'est hideu* ,
nous, nous les femmes, nous y venons comme à des concoure f
raies. Oui, ce sont des bals régionnaus, ces bals du monde On
prime des femmes, au lien de bêtes, voilà tout. Le maria.» • Y
notre médaille iTor, à nous aulres. C'est abject.
Encore un hiver passé. Hiver infructueux! pense ma mère
sans doute? Je n'ai rien trouvé. On ne m'a décerné aS
récompense! Quelques mentions honorables, venues du tZ
du cœur timide de quelques jeunes gens, voilà toute m!
gloire 1 -C'est infâme, cette vicl~Ohl que j'en suis W
lasse... Voilà l'hiver passé, soit. Mais la saison d'été recomrae„
ce... C'est en vain que la Trinité se passe pour moi... je ne nui
me reposer-------Ma mèrel je la gêne, je le sens. Il faut donc la
débarrasser de moi. - Quelle honte ! C'est moi qui dois chercher
un mari, moi!... froidement... sans amour... sans dot,..
Allons, fille de proie, la Trinité se passe... ta beauté' peut s'ef
facer... dèpêcne-toil — Ne sois pas la dernière à la curée. nê
perds pas de temps... les autres ont peut-être dépecé déjà ti
proie... il ne te restera rien... dépêche-toi...
Mou Dieu!... {Ellepleure).'
SCÈNE III.
Deux de ces messieurs. Sur le trottoir de lame Tronchet. [llss'a
relent devant le n° 17.)
monsieur ko 1. — Le 17?Tiens 1 dites donc, est-ce que ce n'est
pas au 17 que demeurent les dames Saviniant? Vous savez?
monsieur no 2.— Au 17? - Eh oui I — Nous avons dansé en
Février, chez elles, parole ! — Pas bégueule, Amarilla 1
monsieur n° 1. — C'est vrai. Je me rappelle. —Pas un son la
Elle, n'est-ce pas? Mais quelle petite rouée? En voilà une'qui
jette le filet avec aisance. Massacre I faut prendre garde. Mon on-
cle m'a bien prévenu.
monsieur h° 2. — Et la mère 1 jolie vampire, hein î - Des pa.
niers percés, ces deux femmes-là. Tout sur le dos. Riea df
ventre. Parole I — Des toilettes à tout casser... et des dettes par.
dessus la tête... C'est ma mère qui me l'a dit.
monsieur s» 1. — Ahl massacre! — Un découvert qui se porte
bien. Pas de chance, le naïf qui tombera dans le panneau I Quel
coup du fournisseur à recevoir le lendemain des noces.
monsieur n° 2. — Parale, ce sera raide. Mais ça n'arrivera pas.
monsieur n° 1. — Bah! — 11 y a des vieux... Il faut bien faire
une fin... Amarilla est une jolie aiguillette de femme, massacre!
monsieur n° 2. — Pas tant que ça 1 Parole ! Ça ce man.e les
sangs, une créature comme elle. Tous les jours un filet panaché
vinaigre et citron, coule dans ses veines. Elle se dessèche cette'
pauvre Amarilla. Ce n'est pas un régime, cela !
monsieur n° 1, riant. — Coincoincoin I Vrus n'allez pas dire qu'elle
est blette?
monsesur n° 2. — Non ; mais voilà son printemps fini. Pâques
est arrivé. La Trinité se passe... et Malbrouch no vient pas. Pa-
role, ça m'arrache une larme.
monsieur n° 1. — Ah! massacre! massacre !.,. Pas de chance!,..
Et, voilà la vie, pourtant... Pauvre Amarilla!
[Ils s'éloignent.)
Ernest d'Hervilly.
BOUTADES
Depuis le 1er janvier dernier, nous avons en France '.
d'anciennes pièces de monnaie qui n'ont plus cours.
Il en résulte qu'en donner une en paiement, c'est s'exposer à ne
pas recevoir la monnaie de sa pièce.
Il y a au Vaudeville une actrice des plus jeunes et des plus
charmantes, qui a la manie de collectionner les photographies des
fonctionnaires. Sa loge en est tapissée du haut en bas.
L'autre soir, elle arrive avec la carte du préfet de la Seine.
— Comment! encore un! s'écrie Delannoy.
— Eh bien, quoi? répond la naïve enfant, c'est pour parade.
Il paraît que M. Pinard, qui se porte candidat dans le départe-
ment du Nord, fait toute sa tournée électorale à cheval.
Laissons le cr jire que sa candidature marche pour lui.
On a dit que Noriac, le directeur des Bouffes Perisiens, avait
renvoyé une partie de son personnel. C'e^t une erreur. Seulement
quelques-unes de ees dames ont, paraît-il, signé un engagement
avec Cunstantinople.
C'est cr qui a fait dire qu'elles étaient à la porte.
A la caserne :
Le fusillier Boquillon lisant le journal ! L'assassin a été immé-
diatement écroué. — Caporal, qu'est-ce que ça veut dire, écroué?
Le caporal. — Ça veut dire qu'il avait des écrouelies, parbleu!
'ê
Tous les métiers n'ont pas les mêmes privilèges.
Il y a des ingénieurs des ponts et chaussés ; mais il y a seule-
ment des carmes déchaussés.
Une triste nouvelle :
Le succès est en train d'abandonner Capoul. J'ai rencontre,
hier, Gouzien, qui ne l'aime pas, du reste, et qui m'a dit en se
frottant les mains :
— Capoul est fini; il n'a plus de vote. Les dames, elles-
mêmes, avouent qn'il baisse beaucoup.
Vabontkain-
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PRIMES DE L'ÉCLIPSÉ
Toute personne qui enverra dlreenememt en mandat on en
timbres-poste au Directeur du journal, 16, rue du Croissant, a
Paris, — le montant d'un abonnement d'an an a 1 Eclipse,
iouira des primes ci-dessous énoncées, mx conditions suivantes:
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. One excellente montre de Genève. (Voir no» précédent! numéros.)
L'abonnement pour Paris, avec cette prime, ..... 30
' Pour les départements. .....,>«■••• s>
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50 charges d'AmmS Gin.
L'Abonnement pour Paris, avec cette prime. . , . 7 50
Pour les départements............ y »
Avoir soin de bien indiquer celle des trois primes qu'on
Tous'nos abonnes peuvent jouir des prime» ci-dessus, déduction
faite du prix de l'abonnement déjà payé.
FRANÇOIS-VINCENT RASPftIL
C'est à Carpentras, la ville la plus blaguée de France jadis,
qu'est né, il y a malheureusement trop d'années — 1794 — le bon,
l'honnête, le savant Raspail, l'homme le plus blagué de France
autrefois.
Autrefois est le mot.
Cir, aujourd'hui, tout le monde sait que le Carpentras des vau-
devillistes, est une fort jolie ville, tiès-pittoresque, et dont 'es ha-
bitants ont autant d'esprit, au moins, que ceux de Purgerot (at-
trape Humbert), et tout le monde convient sans peine aussi que
Raspail, avec son système et son camphre, a doté les classes néces-
siteuses d'un excellent vaâe-mecum, clair et complet, dont les or-
donnances sont fort simples et peu coûteuses à suivre.
Ce n'est plus en souriant avec ironie qu'on dit maintenant en
parlant de Raspail — Camphrons-nous ? — C'est avec reconnais-
sance.
Tout Paris reconnaît encore que Raspail a justement mérité le
beau surnom de médecin des pauvres que le peuple se plaît à lui
donner depuis de longues années.
Dans le temps on prétendait qu'il n'y avait que les collection-
neurs, les naturalistes, qui lui trouvassent une valeur enlr'insectes,
et, par suite, on l'appelait plaisamment un conservateur !
Mainleoant la réputation du vieux chimiste est actuellement
plus solide que la colonne Vendôme et son nom fait loi en la ma-
tière.
Longtemps éloigné de Paris et de la politique (on sait peut-être
pourquoi), Raspail, vénérable, mais toujours jeune, revient brus-
quement à fleur de foule.
Les indiflérents prononcent de nouveau son nom, et se sou-
viennent de celui qui le porte.
Quant aux malheureux, ils ne l'avaient pas oublié, et ils l'ac-
clament.
le cousin Jacques.
- ^^S^îSSrt3is>-
LA SEMAINE GROTESQUE
Une ljgubre nouvelle circule depuis quelques jours parmi les
36 millions de Français qui contribuent à l'alimentation du budget.
Tbérésa, la grande Thérésa, va nous quitter pour un monde
meilleur.
Elle va partir pour l'Amérique sur le navire : C'est dans V nez que
came chatouille, avec un lest d'appointements fabuleux et un
solde considérable d'effets de larynx à désespérer le chat le plus
enroué. Déjà même, pour annoncer cette tournée artistique, on
aurait placardé sUr tous les arbres des forêts vierges du Nouveau-
Monde d'immenses affiches auprès desquelles les réclames exhi-
larantes du Petit Journal célébrant Thomas G-iumm, THOMAS
GRIMM, 'JUOikI&S GRIill3f, ne sont que d'affreuses polisson-
neries.
Si ce n'est pas un canard, c'en est bien le plumage.
En bon français, cela veut dire ceci (c'est rémanente cantatrice
qui parle) : ■
— Vous savez, messieurs les directeurs de concerts, qu'un en-
gagement superbe m'appelle en Amérique; mais je vous donne
la préférence. M'engagez-vous?
—/Ojn... à vous en aller en Amérique, répondent ceux-ci, et
surtout .à ne plus revenir.
* *
Mlle Blanche d'Antigny vient de céléibreF ses noces d'or et
son 25e (!) printemps avec une pompe et un festoyementsuperna-
■ turels. Nombreuse et ehoisie était l'assemblée.
Entre autres choses, on y a entendu ceci :
Quelqu'un ex al teit la douceur de caractère de Mlle Croquetout.
— Un vrai mouton 1 disait-on.
— C'est vrai, ajouta une petite camarade; elle a Vhaleine si
fortel '
A cette même soirée, un oseur adresse cette inconvenance à
Blanche. d'Antigny :
— Vrai! vous n'auriez que vingt-cinq ans 11,,- Parole d'hon-
neur! vous en paraissez davantage.
— AhI mon ami, fit la robuste fille; on vieillit; vite sur le
champ de bataille.
Ce sont les journalistes qui font aux coiffeurs et aux repasseu-
ses la plus terrible concurrence pour la spécialité des wup$ de
fer.
En effet, cette épidémie du duel .qui sévissait naguère sur les
hommes en généïal et les journalistes en particulier semble vou-
loir recommencer ses ravages. "
Toutr-fW soyons juste, cette manie qu'ont les hommes de s'en-
tre frrr ailler n'est pas absolument dénuée d'utilité. Les étrangers,
en lisant nos 'journaux, se dUent assurément :
— Akj'en, voilà encure 5 cette semaine; ça fait 188 duels depuis
3 mois. Dieu! qu'elle terrible^nation que ces Français ! et comme
il ne ferait pas bon se frotter à eux!
Et voilà notre pays qui monte tout de suite à 99° clans le ther-
momètre de l'opinion des peuples.
C'est flatteur pour notre orgueil national; mais c'est diable-
ment fatiguant pour les journalistes, puisque c'est sur eux que
l'épidémie s'abat de préférence. Si bien qu'il arrivera un moment
où, quand on verra dans la rue un individu éborgné ou écloppé,
on dira : — Tiens I voilà un journaliste, — et que nous en vien-
drons à lire contre les murs des affiches de ce genre :
l'union fraternelle
Journal politico -littéraire.
On d&mande des carabiniers pour la rédaction.
* *
Les journaux répètent depuis longtemps que don Carlos tra-
vaille à l'équipement de son armée de volontaires.— Comme cette
opération ne paraît pas encore terminée, on pourrait croire que
l'armée est formidable. — Voici la vérité à ce sujet.
Le prince, qui n'a pas encore le plus petit budget à dévorer, est
forcément obligé de recourir aux économies. 11 attend donc la
veste énorme que les électeurs parisiens sont en train de confec-
tionner à É. Ollivier, veste que ce dernier doitlui céder au rabais,
et dans laquelle le prétendant trouvera toute l'étoffe suffisante
pour habiller ses soldats.
Si cette explication n'est pas la bonne, je consens à croire que
le meilleur député est le chocolat Devinck.
Souvenir rétrospectif de la campagne d'Italie.
A Solferino, un des plus gros capitaines de la cavalerie fran-
çaise chargeait en tête de son escadron, à dix pas en avant du
premier rang. Ses scldats lui firent remarquer que c'était de l'im-
prudence.
— Comment, mâtins! s'écria le brave officier en montrant la
vaste surface de son individu. Vous ne savez donc pas que pour
me couvrir de gloire, il m'en faut trois fois plus qu'à un homme
ordinaire!
— C'est pas pour ça, grommela un vieux brigadier; mais, sauf
vot'respeet, capitaine, si un boulet vous arrivait dans le ventre,
vous saliriez tout l'escadron.
A. Ièumbert.
LA TRINITÉ SE PASSE
DRAME DE SALON
Aiv très-connu :
PERSONNAGES
MADAME- — MADEMOISELLE. — DEUX DE CES MESSIEURS.
SCÈNE F"
La chambre d coucher de madame. — Rue Troxchet. — Au deuxième
étage. — Madame, assise devant un mignon secrétaire en bois de rose,
examine divers papiers et factures.
— C'est effrayant. — Près de trois mille francs, cet hiver I,,.
trois mille francs qu'il faut payer absolument... et pas de mari à
l'horizon... Ah! ce total est d'une exactitude!... L'exactitude est
peut-être la politesse des rois, mais c'est bien le plus mauvais ton
d'un fournisseur... trois mille francs!... il n'y a pas à dire, c'est
ju9te... 1,750 fr. 3Q, d'une part, c'est Je mémoire de la couturière...
533 fr. 25, voilà pour la lingère et la modiste; 204 fr. 90... le
chausseur... et Le reste.
Ah [ voilà un hiver qui a été ruineux pour les pauvres mères de
famille!... la moitié de ma pension y passera certainement... —
Si le général, du haut du ciel, sa demeure-dernière, me voyait?...
Quel hiver rude ! Et pas de mari !... Amarilla est d'un triste I.....
Comment fait-elle donc son compte, la chère enfant?... Nous n'a-
vons pas manqué une réunion, une sauterie, un bal, un tralala.....
et pas de mari... et nous voilà à la Trinité... la saison est close...
la chasse fermée, ainsi que la pêche... Cela devient inquiétant.....
Que les mères sont malheureuses! toujours le sacrifice!—Car
enfin, je suis une veuve encore présentable... et... quelle folie !...
Non, ce que je veux, moi, 9e bonheur de mon enfant! ma pauvre
enfant!... trois mille francs!... La Trinité se passe... et pas de
soupirant, rien... Ahl ces élections nous auront fait bien du
mal!...
Reste la mer?... La plage est féconde en mariages ?... On se lie
assez facilement sur le galet. Oui. Mais prenons garde. Hors
PariH, tout le monde est bien mis, c'est un proverbe. On est si
vite trompé, à préseat!...
Quel dommage que ce monsieur de Saint-Officiel n'ait pas eu le
cœur de renoncer à sa candidature... Nous le tenions... Il plai-
sait à Amarilla... H est riche, encore jeune, à peine soixante-sept
ans... Mai» oublions ce beau rêve !.«, Il brûle sa poudre aux élec-
teurs ; il jette son argent par les trente-six fenêtres de l'urne...
A Paqu66, j'espérais encore... mais la Trinité se passe... Nous
disions trois mille francs... (Madamese remet à calculer).
SCÈNE II
Mademoiselle Amarilla seule, dans le salon maternel. Négligent
nient affaissée dans un fauteuil crapaud, elle regarde des poissons
rouges se poursuivre, en bâillant, dans les ondes verddtres d'un aqua-
rium distingué. Une bande de canevas qui gît sur les genoux de la
jaune fille glisse, peu à peu, comme un serpent écrasé dans la cor-
beille aux laines multicolores (un tableau à la Toulmouche). Elle rêve.
— Je me sens lasse,., tràa-lasse. Tout ceci me fatigue... je Buis
humiliée... Oh! cea hommes! 8e voir examinée chaque soir
comme... une faïence... pour savoir ai « on fera bien » dans une
maison... Recevoir des compliments... et l'instant d'après voir le
complimenteur (instruitpar Bes amis d'un irréparable manque de
dot) se retirer, un vilain sourire aux lèvres, et feindre d'oublier
qu'il vient de m'inviter pour un stupide quadrille... Oh! les qua-
drilles, je les hais!
Entre ces soirées et les ventes à l'encan, où est la différence ?
On y vient tâchar de faire une bonne affaire. C'est hideu* ,
nous, nous les femmes, nous y venons comme à des concoure f
raies. Oui, ce sont des bals régionnaus, ces bals du monde On
prime des femmes, au lien de bêtes, voilà tout. Le maria.» • Y
notre médaille iTor, à nous aulres. C'est abject.
Encore un hiver passé. Hiver infructueux! pense ma mère
sans doute? Je n'ai rien trouvé. On ne m'a décerné aS
récompense! Quelques mentions honorables, venues du tZ
du cœur timide de quelques jeunes gens, voilà toute m!
gloire 1 -C'est infâme, cette vicl~Ohl que j'en suis W
lasse... Voilà l'hiver passé, soit. Mais la saison d'été recomrae„
ce... C'est en vain que la Trinité se passe pour moi... je ne nui
me reposer-------Ma mèrel je la gêne, je le sens. Il faut donc la
débarrasser de moi. - Quelle honte ! C'est moi qui dois chercher
un mari, moi!... froidement... sans amour... sans dot,..
Allons, fille de proie, la Trinité se passe... ta beauté' peut s'ef
facer... dèpêcne-toil — Ne sois pas la dernière à la curée. nê
perds pas de temps... les autres ont peut-être dépecé déjà ti
proie... il ne te restera rien... dépêche-toi...
Mou Dieu!... {Ellepleure).'
SCÈNE III.
Deux de ces messieurs. Sur le trottoir de lame Tronchet. [llss'a
relent devant le n° 17.)
monsieur ko 1. — Le 17?Tiens 1 dites donc, est-ce que ce n'est
pas au 17 que demeurent les dames Saviniant? Vous savez?
monsieur no 2.— Au 17? - Eh oui I — Nous avons dansé en
Février, chez elles, parole ! — Pas bégueule, Amarilla 1
monsieur n° 1. — C'est vrai. Je me rappelle. —Pas un son la
Elle, n'est-ce pas? Mais quelle petite rouée? En voilà une'qui
jette le filet avec aisance. Massacre I faut prendre garde. Mon on-
cle m'a bien prévenu.
monsieur h° 2. — Et la mère 1 jolie vampire, hein î - Des pa.
niers percés, ces deux femmes-là. Tout sur le dos. Riea df
ventre. Parole I — Des toilettes à tout casser... et des dettes par.
dessus la tête... C'est ma mère qui me l'a dit.
monsieur s» 1. — Ahl massacre! — Un découvert qui se porte
bien. Pas de chance, le naïf qui tombera dans le panneau I Quel
coup du fournisseur à recevoir le lendemain des noces.
monsieur n° 2. — Parale, ce sera raide. Mais ça n'arrivera pas.
monsieur n° 1. — Bah! — 11 y a des vieux... Il faut bien faire
une fin... Amarilla est une jolie aiguillette de femme, massacre!
monsieur n° 2. — Pas tant que ça 1 Parole ! Ça ce man.e les
sangs, une créature comme elle. Tous les jours un filet panaché
vinaigre et citron, coule dans ses veines. Elle se dessèche cette'
pauvre Amarilla. Ce n'est pas un régime, cela !
monsieur n° 1, riant. — Coincoincoin I Vrus n'allez pas dire qu'elle
est blette?
monsesur n° 2. — Non ; mais voilà son printemps fini. Pâques
est arrivé. La Trinité se passe... et Malbrouch no vient pas. Pa-
role, ça m'arrache une larme.
monsieur n° 1. — Ah! massacre! massacre !.,. Pas de chance!,..
Et, voilà la vie, pourtant... Pauvre Amarilla!
[Ils s'éloignent.)
Ernest d'Hervilly.
BOUTADES
Depuis le 1er janvier dernier, nous avons en France '.
d'anciennes pièces de monnaie qui n'ont plus cours.
Il en résulte qu'en donner une en paiement, c'est s'exposer à ne
pas recevoir la monnaie de sa pièce.
Il y a au Vaudeville une actrice des plus jeunes et des plus
charmantes, qui a la manie de collectionner les photographies des
fonctionnaires. Sa loge en est tapissée du haut en bas.
L'autre soir, elle arrive avec la carte du préfet de la Seine.
— Comment! encore un! s'écrie Delannoy.
— Eh bien, quoi? répond la naïve enfant, c'est pour parade.
Il paraît que M. Pinard, qui se porte candidat dans le départe-
ment du Nord, fait toute sa tournée électorale à cheval.
Laissons le cr jire que sa candidature marche pour lui.
On a dit que Noriac, le directeur des Bouffes Perisiens, avait
renvoyé une partie de son personnel. C'e^t une erreur. Seulement
quelques-unes de ees dames ont, paraît-il, signé un engagement
avec Cunstantinople.
C'est cr qui a fait dire qu'elles étaient à la porte.
A la caserne :
Le fusillier Boquillon lisant le journal ! L'assassin a été immé-
diatement écroué. — Caporal, qu'est-ce que ça veut dire, écroué?
Le caporal. — Ça veut dire qu'il avait des écrouelies, parbleu!
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Tous les métiers n'ont pas les mêmes privilèges.
Il y a des ingénieurs des ponts et chaussés ; mais il y a seule-
ment des carmes déchaussés.
Une triste nouvelle :
Le succès est en train d'abandonner Capoul. J'ai rencontre,
hier, Gouzien, qui ne l'aime pas, du reste, et qui m'a dit en se
frottant les mains :
— Capoul est fini; il n'a plus de vote. Les dames, elles-
mêmes, avouent qn'il baisse beaucoup.
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