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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 2.1869

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L'ÉCLIPSÉ

PRÎMES DE L'ÉCLIPSÉ

Toute personne oui enverra directement en mandat ou en
timbres-poste au Directeur du journal, 16, rue du ^,™IssaD• a
Paris, —.le montant d'un abonnement d'un a>î a lliclips»,
jouira des primes ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes .

1.. L'BIME

Une excellente montre en a.«eut, boite et cuvette intérieure
en argent contrôlé, échappement à cylindre, huit trous en punis,
fournie par le compioir général des fahriques.de Besançon, be-
cève, la Chaux-de-Fonds, 23, boulevard Sobaslopol, a 1 ans.

On reçois la montre dans la quinzaine qui suit 1 abonnement.

L'abonnement pour Paris, avec cette prime......su

Pour les départements.............

S" PRIME

60 charges d'André Gill.

L'Abonnement pour Paris, avec'cette prime. ■ • . 8 60

Pour le; départements...........lu >J

Avoir s >in de bien indiquer celle des deux primes qu'on

choisit, .

Tous nos abonnés peuvent jouir des pnmes.ci-dessus, déduction
faite du prix de l'abonnement déjà payé.

LE CflfîlP DE CHALOMS

Le camp de Ghalons est, en ce moment, le point de mire,
je n'ose dire la cible, de tous les regards, quelle que soit leur cou-
leur.

On pourrait même inicrire, sur son front de bandière, cette en-
seigne :

Au rendez-vous des yeux de l'Europe,

Mais, bon camp n'a pas besoin d'enseigne. D'ailleurs il a srs
drapeaux. 1 t c'est déjà quelque chose.

Le camp de Ghâlone, d'où les passions vulgaires sont mises à. la
porte avec une rapidité vertigineuse, est donc la great attraction,
l'actualité « pdpitante s de la semaine.

C'est pourquoi nous représentons aujourd'hui,allégoriquement,
ce cMèbre champ de manœuvres que la Castramétation appelle
aussi un Camp de PlâisJnce,

Les guinguettes de Mourmelon prouvent que cette dernière épi-
thète peut lui être appliquée sans effort, et même lui va comme un
gant.

Heureux Boquïllon !

Les plaisirs en foule l'accueillent dès son arrivée en cet, Eldor
rado. Et, à peine installé dans ce camp modèle, il perd toute en-
vie de ficher le sien.

Quelques dieux, un peu surannés, mais toujours agréables, se
donnent la peine de lui tenir compagnie dans cet 0 ympe
guerrier !

Mars le rend irrésistible et le jette, vaincu pourtant, aux bras de
Vénus, qui le repasse à Bacchus, et vice versa.

Les corvées glissent bien, par ci par là, quelques fils de laine
parmi l'écheveau de soie et d'or de sa vie, mais, comme ce n'est
pas, chacun le sait, pour le roi de prus^e que Boquillon s'instruit
et s'amuse, Boquillon ne se plaint pas quand il y a un peu de
coton dans le tissu que lui décernent les Sœurs Filandières.

En bras de chemise, de soldat devenant jardinier, comme le
prince de Gondé, il entoure sa tente d'un jardinet agiéaMe, cù
cro ssent à plaisir « l'oseille et la laitue, et surtout de quoi faire
à Margot, pour sa fête, un bouquet » (La font aine).

Oui, Boquillon n'oublie pas que Ltbuurage et Pâturage so;it les.
deux mamelles nourricières delà France, mais il éprouve aussi
pour les Beaux-Arts et ies Belles-Lettres, un amour fréquent et
passionné.

11 esculle des eslalues devant sa tenle, et grave sur leur soqle
des vers qui attendriraient, par leur naïveté, le3 crocodiles eux-
mêmes.

S^s nobles passions triomphent, et Simone sourit.

Brave Boquillon 1 ô poète, ô philosophe, à savant!

Une chose qui m'étonne, et qui étonne Humbert également,
c'est le nombre incalculé de pommes que les soldats achètent et
mangent dans les rues de Paris, et ailleurs.

G-ill prétend que ce sont les prunes qui ont toutes ses affections,
au contraire.

Chacun son avis.

En fait de prunes, il est plus agréable d'en enveyer, quand on
est généreux, que d'en recevoir, c'est é'émentaire. Aussi je suis
porté à croire que si Boquillon, Dumanet, Fanfan-la-Tuiîpe,
Zouzou et consorts achètent des prunes au camp deChùlons, c'e=t
dans l'intention d'en faire cadeau à leurs ami?, et, —la charité
chrétienne le commande,— à leurs ennemis, au cas où ils les ren-
contreraient,

le cousin Jacques.

BOUTADES

Enfin, voilà donc un véritable moyen de faire fortune.

La cour impériale de Rouen vient de condamner à 5,000 fr.
de dommages et intérêts, le conducteur de l'omnibus de Saint-
"Valery en Caux, qui a fait casser le nez à un voyageur, en le
versant, par une nuit noire, au beau milieu de la route.

Cinq mille francs pour un nez, ça paraît beaucoup au premier
aboed; d'autant, qu'il y a des gens qui l'ont si petit, que ce n'e=t
pas la peine d'en parler. Mais, en revanche, il est des particuliers
qui ont plus qu« leur part, comme Hyacinthe, du Palais-Royal,
par exemple -- et le voyageur de l'omnibus de Saint-Valéry, à
en juger par le chiffre de ton indemnité.

Puis, le nez est un ornement qu'on n'a pas en double, ce qui
augmente forcément sa valeur.

Perdez un brai, une jamfcp, une orôiU« ou un ©il, il vous res-

tera encore le pendant, dont vous pourrez vous servir. Perdez le
nez, c'est bien fini.

C est égal, lorsqu'on réfléchit au pou de place que tient un nez,
et qu'un ld voit coter si cher, on se demande ce que duit valoir le
corps touteniier, qui représente je ne sais combien de fois la va-
leur du nez, et un se prend à maudire les gens qui se suicident
bêtement et inutilement chez eux, ou au coin d'un bois, alors
qu'ils n'auraient qu'à se faire tuer par le premier r mnibus venu,
pour assurer une fortune à leurs héritiers.

Je sais bien que le jour où on essayerait de ce moyen les om-
nibus prendraient leurs précautions ; et que, la concurrence s'en
mêlant, il se trouverait des gens pour aller se foire estropier au
rabais.

De 5,000 francs, les nez seraient capables de. tomber à deux
sous.

Le jeu n'en vaudrait pns longtemps la chandelle.

Un homme bien amusant, c'est M. Arnault, le directeur ina-
movible de l'Hippodrome. Tous les ans, il invente de nouveaux
trucs pour attirer le public, et se:- affiches colossales s'étalent un
peu pnrtouf.

Cette année, il ne pouvait manquer de profiter de l'engouement
véloeipédiste qui dévore les Parisiens, pour organher chez lui des
courtes de vélucif.èdos. Jusque-là, rien que de tout na'u el ; nuis
où la diôlerie commence, c'e^t quand M. Arnault annonce que ses
coureurs, appartenant au meilleur monde, lutteront masqués.

Vous comprenez tout de suite <?b qu'une pareille promesse a
d'attrayant. Lacuriosbé est excitée. On veut savoir les noms des
champions. Quand ce sont des hommes, il y a des gens qui, pour
faire les importants, prétendent reconnaître Paul de Cassagnac
ou Belmontet. Quand ce sont des dam«s, on prononce tout bas
les noms de Thérésa et de la princesse de Metternicb.

Pendant ce temps, les lutteurs ou les lutteuses dévorent l'arène,
en causant de.s choses du grand monde.

— Nom de d'ià, que ce masque me tient chmd, dit l'un.

— Ah zutl c'est ereintant, ce métier-là, dit l'autre.

— Dépêchons-nous, Amanda, j'ai une envie de..... m'asseoir,
qui me coupe les flancs.

Vaboxtrain.

- ïS^O"^5fc c^^£5—

VIOLETTE ET MARTYRE I

A UNE DAME

Oui, madame, viqletle — et martyre!

Célnit une violette, oh ! mon Dieu, une simple violette, une
violette paysanne, fort candide assuretnen1, et que. Mme Prévost,
l'arbitre du bon-ton végétal, eùtjugée tout à fait indigne d'être insé-
rée au milieu d'un bouquet de violettes de Parme, ce demi-monde
des fleurs.

C'était une violette sans conséquence, fleurie le matin même au
bord d'un champ quelconque, frai^he et pure comme la, gpiU:e de
rosée qui avait daigné, à l'aube, e,i chasser silencieusement son
diamant limpide dans sa corollu charmau e-

Son odeur était douce, mais faible, et, certes, elle n'eût obtenu
qu'une meLtion honorable dans un coqoours de parfums, et devant
un jury composé de n>z distingué3.

Un papillon, esprit brillant, mais superficiel, se fut, sans doute,
un instant, ar.êtr1' près de cette viuleite do campagne, mais, je suis
certain, qu'il l'eût abindonnée rapidement en lui disant; « Petite
sjite ! »

Bref, cet e violette, exquise pour ceux qui n'éeou,tent pas, sans
érnolion, le gazuuillis joyeux d's jeunes villageoi-e.s, après vôtres,
dans les champs, sc-us les pommiers, celte, violette plébéienne
enfin ne valait môme pas, pour un po«te pafitien, un sonnet de
quatrième classe.

Mais la tendre et délicate fleur vulgaire, trés-pale (ie marque
de bonne nourriture, sans doute?) me parut fort touchante,
et me séduisit.

Je sris (là est le mal, à mon âge 1) de « ces simples cœurs, » qui,
selon le i-ympath'que P.erre Dupont, dans les traverses, humaines,
vont chercher les petites fleurs.

Pauvre et gr.icieuse violette!

Un rustre, émergeant à grand peine d'un cabaret, l'avait bruta-
lement cueilli'1, fans savoir pourquoi, par suite, d'un enchaîne-
ment d'idées alcoolisées que je laisse de cô'é avec bonheur.

Il l'avait cueillie, en se rendant de son village à la station du
chemin de fer, et l'avait mise à sa bouche, parce, que c'était le
dimanche, pour faire le faraud !

Et, quand le rustre monta dans le wagon où je me trouvais
(ligne de Mulhouse, troisième classe !), la première chose que je
vis d'étrange, en sa personne, fut celte infortunée violeite, entre
ses lèvres, et baissant déjà la corolle, comme houleuse d'êire
trouvée en si mauvaise compagnie.

C'est ici que le drame commence.

Du rustre, il ne ra*est resté dans la mémoire que le souvenir
de sa bouche simiesque et africaine à la fois.

Les lèvres de cet électeur tenaitnt des babines de l'orang-
outang et des muscles labiaux proéminents du nègre.

Mais le singe ne mange que de3 fruits et le nègre n'avale pas
souvent de vi n blanc pour tuer le ver.

Or, mon rustre, o duramessorum iliat s'écrierait Horace, qui
n'aimait pas l'ail : 6 boyaux de fer du moissonneur ! — Or, mon
rostre, j'ai la douleur de le répéter, avait mangé abondamment
d'une certaine croûte frottée d'ail panaché oignon, et avait
bu, non moins abondamment, pour faire passer le tput, de
ce petit vin que le même Horace (déjà nommé) n'offrait qu'avec
des vers à Mécène.

Et il portait une violette misérab.le entre ses lèvres, à l'entrée
de cet agreste gosier qui rappelât le. lac Stymphale par ses éma-
nations !

Le rustre, cuvant le cru de son pays, nous regardait d'un air
que je qualifierai seulement d'absolument stupide, ne trouvant
pas, pour te moment, de termes plus pittoresques.

H mordillait, roulait, suçait et ressucaif, chiquait, enfin martyri-

t encore

au

£S quelles lèvresI Par égard pour vous m,j,m ■
P«nt une aquarelle à la plume /ces o $&£ eZv „? "' ^
couleur, obtenue à peu de frais. j'aime à l" rrofr > S' Ux"

^SVl^lpIsZs^.^5'^^*^

La douloureuse fleur qui trempait par =a b,*» j,
■S^e, sentait la vie lu, echappl delcSftZn^ «

Bile pendait, mette, à jamais flétrie mo,,,»,. 7- h :
coin de cette bouche de pieuvre humaine "' ^'^

Ce n'était qu'une violette, madame, une violette de „. ,'
ici* fleur A canon, comme on dit des pauvr fl8 '* "*"'•
esp.ra.tavec dWibles souffrances entre les lèvre„'■ ? *
de ce beau-fils. eues deS»ûtantG8

Et j'en avais pitié.

Et puis je pensais à ces fraîches et simnles fille, „ .
Caque année à Paris, , e» coniilion. „ eTquatond l T'
Mineure^ ,. vieux monstrei „ «.^^^ d.

Des réflexions philosoph ques naquirent dans mon r~„ ,■
les entendis former le projet de faire une confère"" EL' '"
vous! je ne leur en donnai point l'autorisation SUrK-

D ailleurs, il éiait trop tard. La violette venait de m„„ir

frustre, «T»* aspiré la pett.e âme parfum/e d ° „„
cracha bruyamment ses restes mortels par la portière d '

Et le vent qui toufflait ,'emporta sur'un î.Z t ri ™S°°'
«ht;entre les heibes, purifiée! ' etIens»-

EaSEST n'HEKVILLY.

(r|CllE

NOS PLAiES

LE CAFÉ-CONCERT

Le çafé-concert, ou café chantant, est le produit incestueux de
la musique et du houblon, unis dans le temple de £ou/farâanaiis,
le dieu de la pipe culottée.

Dans ce sa-c'uaïre de l'art et des grogs également frelatés, se
reumssent le soir, les infortunés qui trouvent que la lecture du
Siècle et 1 absinthe ne les mènent pas assez vite à B.côtre.

Là, une fois casés au nombre de quinze autour d'une petite table
où l'on serait gêné à cinq, ces malheureux, moyennant vingt,
trente ou quarante sous, ont droit pendant trois heures aux jouis-
sance? suivantes :

Infiltration dans les poumons d'une atmosphère ebaude, puante
et saturée de fumée de tabac.

Cou Jes des voisins dans les côtes, à discrétion.

Vue, à nez portant — et à discrétion aussi — de la partie pos-
térieure des garçons faisant le service.

Cinq décilitres d'un breuvage jaune dans un verre mal rincS,
avec cneveux de garçon dans la mousse, — quelquefois ce sont
ceux du patron; mais c'est rare.

La vue de six ou huit jeunes personnes de vingt à quarante-cinq
ans, maquillées, mastiquées, badigeonnées et plantées en hémi-
cycle sur une estrade.

Une demi-iiouzaine de romances à la guimauve, chantées (î?)
par ces demoiselles (???).

Autant de morceaux à roulades. Àïa!.„

Cinq ou six inepties débitées, — sous le titre de chansonnettes
comiques — par deux ou trois messieurs en habit noir et à
mains sales.

Deux morceaux d'un triste !... par un baryton chauve qui gras-
seyé et possède des pieds qui le tiennent à quatre-vingt-dix cen-
timètres de la rampe.

Et enfin!...

Une chanson, deux au plus.,, de la diva, de l'astre, de l'étoile
du ciù.

Ça part généralement v-rs les neuf heures et demie, et c'est'
toujours une œuvre d'art ayant un refrain dans le gutit suivant ,

« Tu vas pas m'iâcher?...

ou :

« K'gardez-moi c'tle binette!..-
ou :

« Oh la la... malheur!... c'est rien bassinoire!.-. »

La prima°gueula qui débite ces idylles le fait généralement à
raison de quatre cents francs par soirée.

Le nom de ce phénomène est écrit en lettres de feu à la porte
de l'établissement.

Et le soir où elle est enrouée, le quartier est morne et paraît en
état de siège.

Le progrès a apporté une amélioration au café-concert.
On y fait du trapèze, on y montre des chiens savants et on y
déclame même des fragments de tragédie.

Suivant une statistique établie depuis cinq années, il arrive en
moyenne, une fois sur neuf, que l'on revient du café-concert sans
avoir rc-çu un bock dans le cou entre chemise et chair.

En tenant bon, on peut obtenir que l'établissement ne vous le
fasse pas payer.

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