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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 2.1869

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https://doi.org/10.11588/diglit.3703#0140

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I/BGUPSB

PRÎMES de e,'écs.!pse

Toulo personne oui enverra ilitrestffEneiret en mandat pu en
timbres-poste au Directeur du jonroal, 16, rue du UrmssapV a
Paris, - le montant d'un abonnement d KM u a 1 >"=»P»f;
jouira des primes ci-dessous énoncée*, ara conditions suivantes .

■ '.• PBIME

Une excellente montre en argent, boîte et cuvette SMW&™
en argent contrôlé, échappement à cylindre, huit.Irons en rum,,
fournie par le comptoir général des fcbriqraw de B?»a£çcra Ge-
nève, la Clians-de-Fonds, 28, boulevard Sebastopol, a 1 ans.

On reçoû la montre dans la quinzaine qui suit labonnemen,.

L'abonnement ponr Paris, avec cette prime......^

Pour les départements

' PRIME

60 charges d'AïïDRE G un.

L'Abonnement ponr Paris, avec^cette prime. ... 8 50

Four 'es départements........ ... 10 »

Avoir sMn de bien indiquer celle des deux primes qu'on

choisit.
Tous nos abonnés peuvent jouir des primes^ci-dessus, déduction

faite du pris de l'abonnement déjà paye.

AVIS

Très-prochainement nous serons en mesure d'ofirir à nos
abonnés anciens et nouveaux une prime que nous croyons desti-
née à un grand puccôs. Selon toutes les probabilités, nous pour-
rons l'annoncer dans notre prochain numéro.

AUGUSTE VACQUERIE - PAUL MEURICE

LES FiLS DE VICTOR HUGO

En littérature, par ce malheureux temps de relâchage, et sur-
tout de lâchage général, le beau spectacle, autrefois si consolant
et si iortifiant, de tous les nobles sentiments, presque floraux,
qui réunissent des hommes de talent autour d'un homme de
génie : l'amitié tenaca, la fidélité invariable, l'estime que rien ne
peut ébranler, l'admiration vivaoe, l'enthousiasme incessant; ce
spectacle, de moins en moins fréquent aujourd'hui, n'est plus
pour ia plupart des gens de lettres et pour la leUraills, qu'un su-
jet de risée, qu'un motif de haine, qu'une occasion de bloque.

Triste époque 1

Un mari qui ose aimer sa femme, c'est ridicule ; un poêle qui
n'admet pas les adultères en opinions, c'est à mourir de rire!

Voilà pourquoi Auguste Vacquerie entend japper derrière ses
talons, indifférents d'ailleurs à toutes ces risibles provocations, U
meute des plumitifs. Si vénération constante à l'égard <Je Victor
Hugo agace la troupe des petits, et gros crevés du journalisme bou-
Ievardier.

Les Gâtons à trois sous la ligne trouvent que la vertu n'est qu'un
mot. Ils ont bien raison, ces braves gens, puisque les huit neu-
vièmes du monde sont faits à leur image.

Mais en dehors de ces véritables inutiles, oubliés par le doux
Cadol, la vertu littéraire et les fiers exemples qui nous en restent
encore, excitent l'émotion et le respect.

Aussi, j'aime et j'admire ce valeureux groupe de poci.es et d'écri- t
vains qui entourent Victor Hugo, ce Cénacle, le seul, le dernier,
dont les membres, de valeurs diverses, sont toujours étroitement
unis, et prêts, au premier i"atant à prendre la plume avec ensem-
ble, lorsque leur patrie intellectuelle est en danger.

Ils sont, à présent, je le répète, le seul exemple de la solidarité
immuable en littérature.

On peut leur appliquer la parole evângé'iquQ : Voyez comme ils
s'aiment!

Pour les autres, les frères ennemis de la pensée, ils ressemblent
assez aux chiens qui ont dévoré Jésabel. Ils se haïssent, se mon-
trent les dents, et se réunissent parfois, mais seulement pour la
curée!

Paul Meurice, le vaillant copia d'Auguste Vacquerie, est du
nombre des généreux apôtres de la lumière, qu'il est à la mode
d'éreinter dans les feuilles publiques ou prostituées; ces deux
adjectifs sont synonymes.

Et je le dis tout de suite, ce n'est point l'œuvre de Vacquerie,
ce n'est point l'œuvre de Meurice, qui blessent tout d'abord l'étroit
esprit delà critique ; non, c'est avant tout leur ardente sympathie
pour l'homme qui est l'honneur du dix-neuvième siècle.

Ahl cela, par exempte, on ne peut le leur pardonner.

Ils pensent ainsi, les critiques : — « Soyez poètes excellents et
» hardis, soyez des écrivains originaux, soyez des dramaturges
» puissants, cela, nous vous le passerons peut-être en grinçant
» des dents, mais n'affichez pas avec tant d'audace votre solide
» amour pour Victor Hugo ! — C'est là que le bât, que nous con-
t> sentons à porter, nous blesse cruellement. Nous qui sommes
» incapables d'éprouver, même à l'égard d'un confrère obscur, un
» simple sentiment de bienveillance sincère, nous sommes in-
» suites par cette fidélité à un homme, dont le nom plonge le nôtre
» dans les ténèbres extérieures. »

L'école de Pythagore disait : Platon nous est cher, mais nous
aimons mieux la vérité : — Amicus Plato, sed magis arnica veritas.

Le critique parisien, au contraire, s'écrie à propos de Victor
Hugo : — Inimica veritas, sed magis inimiws Plato. Je hais la
Vérité, mais j'abhore encore plus ses disciples.

Les œuvres remarquables de Vacquerie et de Meurice, leur
théâtre, leurs livres sont connus de tous; Nous n'en donnerons

point ici la riche nomenclature. Nous ne leur prodiguerons pas
non plus de banales félichadons.

Mais nou? recommandons à nos lecteurs la chaleureuse bio-
graphie de Vacquerie, écrite autrefois par notre ami Paul Mahalîn
pour le Panthéon parisien de Carjat. La vie de l'auteur de Tragal-
dabas et de Jean Baudry est esquissée par Mahalin avec la verve
que vous savez. Elle est en outre d'une rare exactitude.

LES FILS DE VICTOR HUGO

Nous ne parlerons pas ici, bien entendu, des rédacteurs du
Rappely de ces deux jeunes gens qui combattent avec une si élo-
quente énergiu à côté de Vacquerie et de Paul Meurice, leurs
frères aînés, pour le droit et pour la liberté, non. Mais les littéra-
teurs nous appartiennent.

« Ces dignes fils de héros», comme on disait jadis, dans une
tragédie, n'ont pas attendu 1869 pour faire leurs preuves. Ou le
sait.

Pendant les années qui se sont écoulées entre la mort de l'Évé-
nement el la naissance du Rappel, Cbar'es Hugo et François-Victor
Hugo ont noblement porté le nom écrasant de leur père.

Charles, l'aîné, fougueux, remuant, exhubérant, a donné des
livres fort curieux, singuliers, qui ont attiré les regards; il fait
espérer.

Le Cochon de Saint-Antoine, la Boïiême dorée, la Chaise de paille,
sont mieux que d^s romans, ce sont des livres, des livres de
grande valeur, La mise au, -théâtre des Misérables fait honneur à
l'esprit original, robuste, saisissant de Charles Hugo ; en art, il
est un critique passionné, violent, mais ingénieux, sagace et sa-
chant beaucoup.

François-Victor Hugo, calme, taciturne même, un savant pro-
fond, est un homme avec qui l'avenir comptera sans doute. Il
saura parler aux hommes.

Tout jeune encore, il a déjà élevé ce monument dont parle Ho-
race, et qui est plus durable que l'airain. Il a traduit Shakspeare,
traduction définitive , immuable, à laquelle Leconte de Lisle
vient de donner un pendant magistral, avec sa traduction d'Ho-
mère et d'Hésiode.

Le temps est enfin passé de. ces traductions par à peu près,
qu'on nommait les belles in fidèles. lî nous les faut maintenant,
littérales ; neus voulons nous nourrir du sang et de la moelle
même des génies morts. Les confiseries classiques, au goût du
jour, nous ont assez écœurés. Mort aux Biteaubés 1

François-Victor Hugo, qui a traduit, en outre, les Sonnets de
Shakespeare, est aussi l'auteur d'un livre très-intéressant, que je
conseille de lire; il est intitulé : La Normandie inconnue (1).

Allons, ail right I tout va bien, comme disent les Anglais.
Voici la génération des jeunes gea*, rendus, de bonne heure, pen-
sifs par le spectacle des hommes et des choses, qui prend enfin
la parole.

Ecoutons-la.

le cousin Jacques.



GRELOT

Au château de Mouchy, un splendide feu d'artifice vient d'at-
tirer la population des environs.
M. le duc jette de la poudre aux yeux de ses électeurs.

m

A propos de l'engagement du ténor DupÎD, aux Variétés :

Avec ce nom prédestina,
Lorsque nous irons pour l'entendre
Dans un rôle passionné,
Nous devrons trouver Dupin tendTe.

A Beauvais, on criait : « Vive l'Empereur I >» jusque sur les
toits.
Voilà de véritables cris de faîte!... .

m

Quand un oriteur perd le fil de aon discours, il est exposé à ne
plus prononcer que des paroles décousues.

Dix forçais viennent de s'évader de Toulon; on devait s'y at-
tendre.

Lors de leur interrogatoire, iis n'avaient répondu que par des
paroles évaeives.

Les gens titrés qui consentent à descendre dans l'arène de
M. Arnaud, le directeur de l'Hippodrome, doivent avoir des armes
sur fond de sable.

Au concours agricolt de Beauvais, Leurs Majestés ont examiné
avec intérêt le travail des ruches.
Les abeilles ont piqué leur curiosité.
Heureusement qu'elles ont choisi cet endroit-là.

Il parait que les employés du chemin de fer, qui ont été bous-
culés, l'avant-dernier dimanche, par les gardes mobiles, réclament
une indemnité.

-Si^Sïiff*"11 car on ^"^—^

On dit ,„e pour réaliser m rêve, Gustave Lamb-rt est résolu à
e porter aux dernières extrémités.

LÉON BIENVENU.

LA DERNIÈRE GRISETTE

DIALOGUE MORAL

(1) Pagnerre.

Décor ; Un Fumoir.

Personnages : Deux Jeunes gens.

La scène se passe — si on ne veut pas la lire.

. une fois,

l'a

■- — Edouard?

— Mon ami?

— Combien as-tu aimé de fois dans Sa vie?

— Je ne sais pas.

— Alors, tu n'as point aima.

— C'est bien possible... Attends... Ah! :
dernière... oui... pendant trois mois. ^^H_^^^^^^^^^^^^^

— Tu fais des serments à quatre-vingt-dix jours, toi?

— Avec le protêt et l'assignation, cela fait cent jours.

— Et après?

— Après?... Waterloo.

— C'est compris. Voyons le roman.

— Pas long. D'abord, crois-tu aux grisettes?

— Oh! non, oh! non; c'est une race perdue, absolument
éleinte. ^

— Eh bien, l'année dernière ,au mois de mai, mois des roses et
des peintres, j'en ai trouvé une, une vraie, une grisette de Paul
de Kock, à Paris, rue Vivienne, je ne sais plus le numéro, Plumes
et Fleurs, au fond de la cour, au troisième, porte en face, le
crois-tu?

— Si elle est au Jardin d'acclimatation. Conte-moi donc ça.

— Je m'en allais du côté du Palais-Royal, vers six heures du
soir. Aprè3 avoir dépassé la Bourse, j'aperçois un petit trottin qui
filait à quelques pas devant moi... Tu vois ça : robe de mérinos
noir et pèlerine, col et manchettes unies, petit panier d'osier mar-
ron, taille ronde, cheville fine, bottines fatiguées, un joli bonnet
crânement posé sur le chignon et des cheveux follets sur la
nuque.

— Quel beau rêve, ami.

— Je veux voir la figure. Je coupe, je dépasse, je. reviens et je
la croise : Un museau frais, chiffonné, des yeux vert d'eau, des
yeux vert de chat, les cheveux blonds en broussailles, le nez au
vent, la lèvre rouge et pas de gants... Je la suis... Elle entre dans
le jardin du Palais-Royal, s'arrête a la musique militaire, tra-
verse les Tuileries, donne du pain aux pierrois, prend ensuite le
pont des Saints-Pères, la rue Mazarine et la rue Saint-André-
des-Arts. Au coin de la rue Christine, elle entre chez une mar-
chande de friture, une espèce de rôtisseuse en plein air, fourre
différentes choses dans son panier, et disparaît dans un couloir
obscur. Ma foi, je m'enfonce à sa suite. Elle se retourne et me
dit :

— Vous me suivez depuis le Palais-Royal. C'est très-aimable,
mais je rentre chez ma mère.

— Mademoiselle, ça m'est égal.

Je devais avoir l'air extrêmement sérieux;, car elle me rit au
nez.

— Enfin, monsieur, qu'est-ce que vous voulez?

— Ma famille veut me marier, moi je ne veux pas, donnez-moi
un conseil...

— Voyons, est-ce que vous avez une maman, même maison,
même escalier?

— Jamais de la vie.

— Alors, confiez ce panier au portier, et venez [dîner avec moi.

— Où ça?

— Chez Magny.

— Je veux bien; laissez-moi aller mettre mon chape au et mon
mantelet.

—- Pas du tout. Jamais ce luxe effréné ne vaudra cet amour
de bonnet.

— Comme vous voudrez.

Elle passe son panier par un vasistas, j'entends une voix de sor-
cière qui crie : « Amuse-toi bien, Mademoiselle Frisette,» et nous
voilà partis. Elle me regarde en dessous, en fredonnant ua refrain
de blanchisseuse et faisant d?s sauts comme une chatte qui ne
veut pas se crotter. Arrivés chez Magny, je prends un cabinet et
nous nous mettons à manger comme des collégiens. Elle était vive
comme une alouette, gaie comme un pinson et de l'esprit comme
un gamin. Elle me raconte son histoire et me dit qu'elle n'a ja-
mais eu d'amoureux. Je réponds qu'une demoiselle aussi jolie qu'elle,
et vertueuse, m'inspire un sentiment de bien légitime mélancolie*
Là-dessus, elle me demande pourquoi je ne ris jamais, vide ua
verre de Champagne et se regarde à la glace.

— Mais comment se fait-il, Frisette, qu'avec un minois aussi
gracieux et une vocation aussi prononcée pour le Champagne,
vous passiez votre jeunesse dans un atelier, au lieu de faire un
chemin brillant du côté de la G-rande-Cascade ?

— Oh t ce ne sont pas les occasions qui m'ont manqué.

— C'est vous qui avez manqué les occasions? ■

— Mais non. Ça m'ennuyait.

— Quel âge avez-vous ?

— Dix-sept aas.

— Alors quel est votre rêve d'avenir ?

— Je voudrais aller à la campagne le dimanche, déjeuner sou*,.
les arbres, promener en bateau, revenir dîner à Paris, et voir des
drames dans les théâtres.

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