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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 2.1869

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https://doi.org/10.11588/diglit.3703#0144

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« ■■■ -Ai ■ -______

L'ECLIPSE

•^am

PRIMES DE L'ÉCLIPSÉ

.« Toute personne qui enverra directement en WW*»1»» °£

timbre«-poste au Directeur du louroal, ib, rue du ^.™SK.,n ' d
Pans, - le montant d'un abonnement-dam an ■ '"-«"J^fî
jouira des primes ci-dessous énoncées, aux conditions suivante» .

t." PRIME

Une excellente montre en argent botte «t e««M. 'nté^8

en argent contrée, échappementi cylindre, talV'°n°S.°° „ Ge^

■■KMSfeTar le pompioir général"*» tabrijues de Besançoç, (*e

nèvév la Chaux-de-Fonds, 28, boulevard 9obaau>Pi0';,.ahn^nr'!;ent

0n;reçoit.la montre dans la quinzaine qm suit l abonnement

L'abonnement pour Paris, avec cette prime......^

Pour les département?..........»

; S- PRIME

-60 charges d'AiwB* Gui.. ..

"L'Abonnement pour-Paris, avec cette prime. • • -

■: ".Pou;- !e-j départements...........

■ : '!v :• s-ni de bien indiquer cejle des deux primes quon

Tous" nos abonnés peuvent jouir des primes ci-dessus, déduction
faite du prix de l'abonnement déjà payé.

L'ancien chef |de bataillon de la garde nationale n'esWl pas ;
d'aideurs un revenanll Que peuvent sur lui les biuits vains de la ;
terre, condensée au Corps legielatf? Rien.

le cousis Jacques.

Noie biographique, puisée an sein du volumineux Vapereau :
Le 25 février' 1848, M. Esiancelin oflrit un asile à là duchesse
de Montpensier. Il l'aida ensuite à sortir de France.

h. C. J.

50

AVIS

Très-prochainement nous serons

uuuout uiiui oc.u..3 ».. mesure d'offrir à nos
ab mués' anciens et nouveaux une prime nue nous croyons desti-
née à un grsnd mecès. Se on toutes les probabilités, nous pour-
rons l'annoncer dans notre prochain numéro.

ESTANCELIN LE REVENANT

Le jeune Estancelin est fini, aboli, abrogé. Il n'y en a plus,
nomme on dit au restaurant. On a, servi le dérider en 1849,

Maintenant, ô Délices I C'est d'Êstancelin,. le revenant, que nous
jouissons sans relâche. ,

M. Estancelin est un revenant. Le mot est historique depuis
quinze jours,

M. Ehtancelin est un revenant, parcequ'il fallait bien nous
mettre au goût du jour. Or, le spectre est a la mode à présent.

C'est à se croire chez Robin.

On nous en fait voir de toutjs les couleurs. Un véritable spec-
tre j-ol&iret Le mariage lui-même, celte ba-e (de caouichouc) de
la société, est devenu, pour le célibat irréconciliable, un horrible
épouvantai, sons le nom de spectre jaune.

Monsieur Estancelin, de retour a la Chambre, a saisi la balle
au bond, et, comme le père d'Hamlet, quand on lui a demandé sa
profession, il a répondu : revenant.

Los revenants et les spectres font frères.

Doue, le j-rune Es ance'in, l'interrupteur égayant d'autrefois,
est un revenant g-ave'en 1869.

ha jeune Esiancelin est mort, vive JGstancelin le revenant !

Soit. Mais je demande à l'interpeller,

i— Revenant, qu'as-tu t'ait de toa fi ièle ami des jours passé*?
Qu'as-tu fait de ce fameux animal engraissé par tes nvains, et qui
Tut jadis honoré de prîmes séduisamea? Saint- Antoine de ta plan-
tureuse Neustrie, qu'as tu fait de ton cochon ? »

Le son de ce porc célèbre m'iutérys'e. Helasl je crains de trop
bien deviner le triste dénouement de ceit- histoire. Tout cela,
célébrité, soins, honneurs, tout cela a du finir ea aune du boudin !

Ingrate humanité 1

Si M. Estancelin a perdu son a jeune éifeve, »» il faut avouer, à
la face du ciel et de la terre, que ses admirables cheveux, plus
blonds que le lin, ne l'ont pas qiitté. Bons cheveux!

•Non 1 Ils sont toujours, épais et long*, a la place que le Qïéa*
tpur leur assigna sur le crâne du législa<eur norraandi Le rouleau
onduleux que la main de la Nature leur a donné, encadre toujours
la face pleine de santé d j débuté des pommes,

Estaticelin-ie-/ÏMi*nani n'a pas que les cheveux de Sam'on; il en
a la force.

'■' Sa carrure athlétique, ea solidité, ses larges épauks, humilient
les'rocs depuis ving.-aur.

J'ai fait tout a l'heure une petite réclame à Sa.mson. «Te ne la
retire pas. Mais j'ajouterai qu'on peut trouver austu plus d'un rap-
port entre Aniée, le gr-ant, et Esia;;cc!m-te-/ieuman(.

Tous deux, ces fils .,e la terre, — ils ont trouvé dans un contact
incessant avec leur auguste nourrice, une vitalité inextinguible,
et cette vigueur que les Turcs seraient bien aises de posséder au-
trement qu'en .proverbe.

Estancelin-le-mienani est donc, à quarante-six ans, un rude
monsieur, taillé dans le bloc, et qui, de loin, quaud on ne le con-
naît pas, semble toujours prêt à tomber quelqu'un ou quelque
chose.

Qu'on se rassure. M. Estancelin n» 80 sert jamais de son ultima
ratio. Chez lai les armes — (naUaéttfib)— le cèdent; à la toge,
comme dit le proverbe latin.

Estancelin-le-rwenani sait parler. Vous le savez mieux que
moi. ,

En l'absence du regretté GUis-Bizoin, il excelle dans l'art d'in-
terrompre. Dans le gravier des lentes uisg-as&ïoQS il &èiae les pail-
lettes d'or de i'esnril français.
Par ces teoipa çbau !s, ct-la réveille et ranime.

Signe particulier : Rsianculm-le-revenant, atait|subir une légère
transformation à ton linceul. lia fait tailler dans la blanche
étoffe de beaux pantalons, qu'il arbore à la Chambre avec bon-
heur!

Parfois, il plonge dans les poches de ce vêtement ses mains
puissantes, et, debout, la mou>*ache raide, il promène sur l'a--
semblée, dont les coûte iux de bois font un infernal vacarme, un
regard tranquille, maria railleur.

Les cris et las demandes de clôture glissent sur lui sans l'af-
fecter. ,

BOUTADES

On viendrait me dire que les souverains de ce bas monde ont
da"S un coin de leur biblio hèque un guide des cadeaux à faire
aux simples mortels, que je n'en lerais pas du tout surpris car il
me sembir- di.fiVi e d expliquer autrement que par des Ul* d'éti-
quette, l'étrange manin de donner des tabatières, dont ils sont
tous plus ou mjins possédés.

..- Do. jres'.e, celle manie ne marque pas d'una certaine habileté, en
ce qu'elle doit avoir pour elfes de pousser à la consommation du
tab c, et qup le tabac est pour beaucoup ie souverains une source
ftïïireiift1 de frevenùai

Le moyen de dire à un roi qui vous offre une iabitière : Sire,
je ne prise pas; et le moyen de ne pas se mettre immédiatement
à contracter l'habitude de priser, lorsqu'on a accepté la taba-
tière.

Je ne voi.x p^s humilier le drapem ti'ic'.lore; mais enfi>, quand
j'entends das jeunes g^ss crier bien haut qu'il a fait le tour du
moi de, je suis terne Je leu» répondre: Parbleu l la mode de
donner nés tabatières aussi. El, de fait, le khédive d'Egypte lui-
même vient de p.'y conformer à son pas-âge à Paris.

Maintenant qu^nd je pense q«' 1 y a dos personne* que leur
position expose à recevoir des tabatières de toutes les té es cou-
ronnées, je me demanda, — avtc tout le respect dont je suis ca-
pable, — si.en présence du don d'une 365" ti-batière royale, on
n'e*i ta* un peu en droit de faire remaïquer qu'on *n possède
364, et que ce nombre est a-sez joli pu.r un seul homme,

to'il est nia)u<inné\e de refuser un cadeau, il me paraît tout na-
turel, en revanche, d'en demander la mudificalio-ti; d'autant q'.-'il
y a toujours des eMses qui font plus envie, ou dont on a plus
besoin que d'autres. Par malheur, la i midi té retient tout le monde.
et je crçn: que personne n a encore o*é refuser la tabitiére en or
d'un monarque, en lui disant respectueusement, par exemple :

Si ça vous était égal, j'aimeravs autant un irrigateur en verraftil.

MM.. Ses abonnés — homme* — du théâtre impérial de l'O-'
pêra, se pi .igoent de ne plus voir représenter de baile'S* Ils ne
demandent pas piéciiément qu'un supprime le chant, mais qu'on
l'entremêle de fortes exhibitions de jambes.

Entre nous, je trouve que ces messieurs sont d'filc'les à conten-
ter, car-' ■ n fia, ils ohi leurs entrées dans les coulisses, où ce ne
sont certainement pas les jambes qui manquent. De plus, je me
suis laUsé di'*e que ces demci»elles du corps de ballet con>en-
taient volontiers., quand on les en pna4 bu n, à aller donner in-
dividuellement des re reïeniaiions à domicile.

Je ne vois pas trop ce que MM. les abonnés — hommes —peu-
vent désirer de plus.

Je fais bien que l'illusion de la scène est un charme qu'on ne
remplace pavei flU''1 vi^nt un âge où. rien ne porte rimaonnaiiç-n
aux iilées gaies, comme de lorgner de sa statle des danseuses au-*
jup s. courtes. "

Eo l'état je ne vois guère qu'un moyen de concilier le goût
du vrai public qui demande des opéra», etles exigences îles abon-
nés qui léclament de» feallew. C'est d'a,iapiar aux lorgnettes de
ces messieurs des 5 hotographif-s de danseuses. D'amant plus
qu'il en résulterait pem-ê re des quiproquos amusants,
' "Ainsi, le .lendemain d'une représentation de V Africain*, Ks
abonnés farceurs auraient le droit de dire aux autres :

« Vous seriez vous jamais douté que madame Sais avait ia
jambe aussi fine !

VabûXtram.

-s~ejf*-*Jw^""

COMMENT CM MINISTRE DEHÉMGE

Les ministres, — bien qu'ils r\9 paient pas de loyer et pent-éire
même par cette rrison, — sont sujéis à déménager fréquemment :
l'iiisioire d'ailleurs, et par icu.ièrement l'histoire cmt. m^oraine,
fournit de nombreux exemples qui Confirment cette ïncunteatuble

vérité.

Les ministres, quand ils changent de logement, ont sur les parti'
euHèr» cetavantage que leur déménagement cause un certain bruit,
que tout le monde eu a connaissance, que tout Paris s'en occupe.es
qu'il est mentionné au Journal officiel, tandis que le déménage-
ment du bourgeois ie plus riche ou le plus important re 8^'ure
même pas, .nominativement du rroina, au Moniteur des locations;
enfin leur déménagement est la fable de la villf, quoique le por-
tier de leur hôtel n appose jamais un écriteau ainsi conçu :
JOLI MINISTÈRE
fraîchement décoré, avec jardin

A LOUEE.

S'adresser présentement

Cv»i'ettq''à partir de l'apparition du numéro riu Moniteur con-
tenant la mmiua ion du nouveau ministre, que 'l'ancien cesse
d'exercer s-es ft>ncrioT.s, dans lesquelles son succ-s&eur entre im-
médiait-ment. ____

L'anrjfln niinifttM n'a plui» la rlroit de pénétrer dansson" cabinet.

f ** n e8t P°ur en retirer les effets personnels qu'il peut 7 avoir
ssôs, et dôs ie lendemain, à huit heures, le nouveau porteur du
portefeuille a le droit de s'installer sur te fauteuil de cuir à ueine
rttroiiji. r

Us changements de ministère occupent,.dès qu'on les a soup-
çonnés, tous les employés, gradés ou non. du ministère et ils dé-
l'anmt la cbroniqu» quo idienne. On en jase dans'les bureaux, on
en jase dans I antichambre.

Le., simples employés n'y pensent que par curiosité, maïs les
employés supérieur* y ont un iniérèt tout à fait direct.

Il esi prieurs d'entre eux qui suivront inévitablement la for-
tune du mmstre d^chu.

On (liMinSoe, dans tous les ministères : 1° le cabinet particulier-
2« le cabinet officiel.

Lp cabinet particulier se compose du ministre et de-son secré-
taire intime, qu'il choisit ( "
famille.

nératement paimi les membres (

Ainsi, à l'intérieur, M. Pinnrd avait choisi pour secrétaire son
fière M. Ernest Pimrd ; le secrétaire de M . de Forcade La Ro-
queite était M. Henri deForcade.

Le cabinet officiel se compose du ministre et du directeur général
du ministère. La nirecteur général change toujours, parce qu'il faut
qu'il suit a^reé par ie ministre arrivant et que celui-ci, apportant.
OU croyant apporter des idées nouvelle-, ne se soucie point d'en
confier la direction à un homme encore imbu des errements de son
prècècës>eur.

Le directeur général du ministère de l'intérieur, M. Bosredon
est le i-eul qui ait encore démenti la règle que je viens d'affirmer.
Entré au cabinet avec 41 de la Valette, il a survécu à.M. Pinard.

Les autres e.npl.-yé.», je le répète, ne ressente 't ni la moinlre
oscillation, ni le plus léger *ar.g<g-, quand un ministre fait nau-
frage ; le portefeuille surnage, et la routine, victorieuse de la tem-
pête, continue à piloter dans les mêmes eaux la barque de l'admi-
nistration.

Le lendemain ou deux jours après, ce qui psû le plus long délai,
le nouveau ministre reçoit les employ s de son ministère rui lui
so-u présentes par le du ecteur et qui défilent chefs en tète.

Le d.recteur nomme les chefs de division à Son Excellence
qui les exhorte à persévérer dans la bonne voie, et les employés
dr-fi ent respectueusement, honorés d'un regard par le Jupiter de
leur olympe.

Certains ministres sont plus ou moins aimés, partant plus ou
moins regrettés : M. de Persigny, lorsqu'il sortait en cérémonie
par la place B^auveau, avait coutume de faire régaler les sol-
dats du poste qui lui présentaient les armes.

Mais l'homme auquel un changement de minis ère donne le
plus d'occupation, c'est le chef de bureau chargé du service intérieur

C'est lui qui va trouver i nomme nouveau et prendre wes ordres:
— Quel ameublement d&ite-t-ii ? Quelle couleur veut-il pour son
salon, p -ur sa chambre à coucher, etc., etc.

Le eh- f ne ter vice prend par écrit le bon plaisir de Son Excel-
lence fit Je» recommandations de madame, mande les peintres
pour faire les raccords et approprier les logis; puis le garde-
ujfuule e-ivoin hi mobilier demanda.

B'h est un dtfh plue oeCUp^g; le chef de service est un des plus
favorisé*», car il est presque iuamovib.e; et ajoutez à cela qu'il
gftgllD de six à nt-ut mille franc*.

Le ministre prend vte les habitudes de sa nouvelle situation et
c la te compre d, elles tont ai douces...

Il est logé, éclairé, chautié aux frais de l'état qui lui fournît en
outre la batterie de cuiriiif* et la majeure par Je de son linge; il
n'a besoin d'apporter au ministère que des faux-cols, des chemises
et u«w chaussettes. Tout cela est blanrin par la Mai chisseuse du
m nisiére. Les" draps même sont fourni* aux ministres. Tout le
linge fourni eu marqié au chiffre de l'empereur, Le ministre ne
paie que ladomestiei 6 personnelle.

Qaan l le ministie reçoit ou donna un bal, il n'a à sa charge
que les raf. aictlisseiuem- et tes vivrtB, tout le reste, tentures,
irafit-peft d'arbustes, empruntés a M. Alphand, etc., etc.,est fourni
et puyé par le chef de service.

Tous Id» mois, le trente ou le trente et un, sans une minute de
retard, j« caUsier central se présente au cabinet et remet à Son
Excellence ses appointements. Son Excellence signe sur la feuille
d emargeiut-nt et encaisse I* reuette M. le caitsier central ne fait
jamais (jwîçhamb.e. Mat», hWas 1 tout a une fin en ce momie; la
di>grâce boiteux finit par frapper un heau jour à la porte du cabi-
net... CeluHà, non plus, ne fut pas antichambre...

Tout est di(, U faut plier bagage, il faut partir, remportant ses
faux-cols et sa ma le, on n'etjt plus rien...

On n'a plus qu'à remplir nue Dernière formalité : donner aux
garçons d-j caoiutît une graiiiCitiou aux irais de 1 État ou aux
siens propies, ch quî est ad libitum.

Puis on prend son chapeau et on descend.

On est tntrô parla piace Beauveau, ou sort par la rue Camba-
céiè^. Aléa jacta est, le portefeuille est jeté.

Edouard Dàngik.



AUNES DE RUBANS

J'ai lu avec une certaine mélancolie qu'un prince huron, ayant
eu l'imprudence de séjourner tout Dernièrement vingt-quatre
heures dans nos muru, -environ trois mille cartes cornées et au-
tant de demande j de décorations avaient été déposées chez le
concierge de son hôtel.

Gd qui m'étonne dans ce fait, assez sérieux pour devenir le sujet
d'un opéra-boutt'e, ce n'est point devoir trois mille d« mes conci-
toyens réclamer un p«ttt morceau de ruban vert ou jaune, mais
c'est tout oimp'emeni de penser qu il txtste encore dans Paris
trois mille iu'iivi .us qui ne sont pai décorés.

Au prix modique t.ù bout actuellement les décorations étran-
gères, il est tout au moins bt2crre de voir d'honnêtes gentdsbom-
mes s'obsiicerà solliciter un ruban lorsqu'ils pourraient si facile-
ment fc'en procurer un et même plusieurs avec quelque menue
monnaie.

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