Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 2.1869

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.3703#0212

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'ÉCLÏPSE.

PRIMES DE L'ÉCLIPSÉ.

Toute personne -^i enverra directement en mandat ou en tim-
bres-poste au Directeur du journal, 16, rue du Croissant, à Paris,
le montant d'un abonnement d'us an à I'Éclipse, jouira des
primes ci-dessous, aux conditions suivantes:
PREMIÈRE PRIME.

60 Chàbges d'André Gill:

l.'abunnement d'un an pour Paris, avec cette prime. 8 50

Pour les départements...........10 »

DEUXIÈME PRIME.

Une charmante pendule, dite Mignonnelte, à cadran de porce-
laine historié, fonctionnant d'une Idçon non moins satisfaisante
qu'une bonne montre suisse, et se réglant à peine à quelques
minutes par mois.

Paris, avec l'abonnement d'un an.......15 »

Départements. — La prime prise au bureau. . . 16 »
Id. La prime envoyée iranco. ... 17 »

Tous nos abonnés peuvent jouir de ces primes, déduction faite
du prix de l'abonnement déjà payé.

■"—^bj-> &&s ugeai^u— — ■

LES DEMOISELLES CARREAUX ET LA GRÈVE

FABLE

Cea belles ayant sauté

Tout l'été,
Dans un grand décolleté,
Se trouvèrent cuisse nue
Quand la bise fut venue :
Pas le plus petit morceau
De velours pour un manteau.
On s'en fut gémir — sans trêve —
Chez les calicots voisins..,
Maïs dana tous les magasins,
Par malheur, régnait ia grève!!!

— Ce n'est pas pour nos beaux,., yeuxt
Servez-nous! Foi de cocottes,

rtous ferons payer nos cottes
Par des m...essieurs sérieux. —

— Que faisïez-vous, gents fille,
Pendant la chaude saison?

— Cher monsieur, sans caleçon,
Nous dansions comme à Mabille?

— Sans vêtements ni pudeur,
Vous dansiez ! J'en suis fort aise.'
Donc, chantez, ne vous déplaise,
Sur l'air de la Marseillaise,
Les paroles du Sapeur\

VIEILLE POUPÉE

Rue du Bon-Renard, à T... (209 kilomètres de Paris), chez le

sieur Saumadet, charcutier-libraire (je n'invente rien), •vit soli-
taire et résignée, depuis bien des années lentes et tristes, une
digne et honnête poupée, d'excellente famille et déjà sur le re-
tour.

Je l'ai revue, dernièrement, en passant par T...; c'est pourquoi
je prends la liberté de vous en parleraujourd'hui.

En vérité, c'est une histoire lamentable.

Il y a quinze ans, tout T..,,— y comprisma sœur et Mlles Jean-
ne et Lydia, de fines connaissance?,— parlait avec enthousiasme
de la belle poupée de la rue du Bon-Renard.

Les externes du pensionnat de Mme Chamoinelet ne juraient
que par elle !

La rue du Bon-Renard était devenue en peu de temps le ren-
dez-vous de la population féminine de T..., au-dessous de l'âge de
dix-sept ans.

Saumadet, le charcutier-libraire, enorgueilli du succès de sa
belle poupée, se tenait constamment sur le seuil de ses bureaux,
ainsi qu'il appelait sa boutique a deux fins, — ou à deux faims; —
l'un et l'autre peut ou peuvent se dire, puisque ce probe négociant
apaisait à la fois les besoins de l'intelligence et ceux du corps.

Aidé de sa chaste épouse, une espèce de larve brunâtre, assez
rouge, émergeant de la barbe blanche d'un bonnet sans précédent
et sans second, le sieur Saumadet employait les plus précieuses
heures de la vie à mettre un frein à la fureur des jeunes admira-
trices de la fameuse poupée, qui promenaient innocemment leurs
doigts sales sur les carreaux de la vitrine.

La pensée cruelle que les enfants du quartier pourraient bientôt
altérer et même détruire à jamais l'éclat immaculé des peintures
extérieures de sa boutique, apporta un trouble prodigieux dans
l'existence de Saumadet.

Souvent il se trompa de corde, en se servant de son arc, ose-
rons-nous dire métaphoriquement.

C'est ainsi, par exemple, que le procureur impérial, par une nuit
obscure, reçut soudain une livre de saucisses plates au lieu du Jour
nal des Débats, auquel il' était habitué depuis sept ans.

De son côté, le receveur de l'enregistrement, un jour qu'il trai-
tait, ayant soulevé le couvercle d'un' magnifique pâté, chef-d'œu-
vre ordinaire de Saumadet, fut étonné pour la vie, en trouvant
dans son intérieur, u.n horrible mélange de grammaires françaises
et de jeux d'oie — renouvelés des Grecs.

J'en passe, ©t dfc plus terribles 1

Il eit temps, d'ailleurs, de décrire la célèbre poupée, la poupée
légendaire de la rue du Bon-Renard.

Coiffée à la vierge, en bandeaux plats, avec un petit riquiqui de
chignon, la poupée de Saumadet qui, bâtons-nous de le dire,
comprenait sous la rubrique Librairie les joujoux les plus divers,
tels : toupies, peaux d'anguille, sabres de bois, pipes en sucre
rouge, singes au bout d'un bâton, etc., cette illustre poupée se
manifestait aux yeux de la foule idolâtre, vôtue d'une robe d'or-
gandi à pois verts et roses.

Elle avait des souliers de prunelle, et un mouchoir de batiste
à la main, et un bâton quelque part.

Par un jour-de-1'an glacé, on raconte qu'un père de famille eut
l'audace de pénétrer dans la boutique de Saumadet, section arts
libéraux, et demanda le prix de la poupée.

Saumadet répondit sèchement, tout en roulant en spirale élé-
gante un boudin de la plus belle venue :

— Monsieur, c'est dix francs!

— Dix francs I s'écria le hardi père de famille, et il s'enfuit
accablé sous le poids de cette révélation.

Depuis cette époque, personne ii T..., de la rue du Bon-Renard
a la ruelle des Sept-Viees, n'osa plus tenter d'acquérir la noble
poupée.
Les années s'écoulèrent.

Elle devint vieille poupée, toujours droite et digne, avec son
mouchoir de batiste à la main et un bâton quelque part.

Puis vint la fondation, dans la rue de l'Empereur, la plus belle

rue de T..., du magasin de jouets, à l'instar de Paris, de la veuve

Bonhomme.

Les merveilles de la capitale affluèrent chez la veuve Bonhomme.

La belle poupée d.e Saumadet, un simple produit indigène, fut

abandonnée par la jeunesse peu dorée de T..

Droite, un peu pâlie, mais toujours digne, la poupée vieillie
resta seule, au milieu d'une cour de joujoux fidèles et poussié-
reux, rue du Bon-Renard.
Son bâton quelque part, âdèle aussi, ne la, quittait pas.
Mais le public ingrat ne lui faisait même plus cadeau d'un
simple coup d'œil en passant.

Bit puis, il faut l'avouer, est-ee que l'étalage de Saumadet
pqqvait lutter avec les splendeurs exposées chez la veuve
Bonhomme!!

Certes, la poupée de la rue du Bon-Renard était une hon-
nête fille. Mais elle ne, s'habillait pas à la mode. Elle man-
quait de chic. Tandis que chez la veuve Bonhomme, ces da-
mes de Paris disaient papa et maman, et arboraient des toi-
lettes épatantes d'inouïsme I
Les officiers riaient en la regardant. Ainsi!...
Si la poupée de Saumadet prit bien vite son parti de rester
vieille poupée , toujours roide, son mouchoir de batiste à la
main, et son bâton quelque part, il n'en fut pas de même du
charcutier-libraire de la rue du Bon-Renard : il ne put sup-
porter le triomphe de la veuve Bonhomme. Sa tête s'égara.

Par un gai matin d'avril , le proeureur impérial, à paine
remis de sa première surprise, commanda un cochon de lait
farci à son fournisseur habituel. Le petit animal, dûment
rôti, fût bientôt mis sur table à l'heure du déjeûner du ma-
gistrat intègre.

Quand on l'ouvrit, il en sortit environ un cent de billes de
diverses couleurs, plus une rose bergère suisse commandant à
quatre moutons blancs ; le tout paissant sur une prairie à rou-
lettes.

Cette erreur fut la dernière que commit le pauvre Sauma-
det. Il mourut peu après, complètement fou.

Quant à la belle poupée, cause involontaire de ce malheur et
des nombreux accidents qui remplirent T... d'horreur et d'é-
clats de rire pendant si longtemps, elle existe encore, sous la
surveillance de Mme veuve Saumadet.

Je l'ai revue, l'autre jour, comme j'ai eu l'honneur de vous
le dire en commençant.

L'infortunée devient de plus en plus pâle. Ses noirs ban-
deaux sont blonds à l'heure qu'il est. Mais, droite, digne, un
bâton quelque part, et le mouchoir de batiste à la. main, elle
continue de se montrer, entre un chat ébouriffé à queue roide,
aux yeux bridants, et un petit ménage en plomb, endormi
sur un lit de coton.

Personne, de la ruelle des Sept-Vices à la rue du Bon-Re-
nard, ne fait plus attention à la vieille poupée.

Erhest d'Heuyi^ly.

ÉCHOS DE PARTOUT

La grande farce du Concile va commencer.

Ils s'en vpnt là-bas une bande de blagueurs ; pourquoi faire?

Pour ériger l'Immaculée Conception en dogme.

Il n'y a pas de danger qu'ils songent 4 effacer de leur histoire
sainte, enseignée aux enfants, cette sottise: Josué a arrêté le Soleil.

Ce me semblerait cependant plus utile que de divaguer niaise-
ment sur les mystères de la Salattç et de qualifier de reliques
saintes les chaussettes du chiffonnier Labre.

Quand ie professeur de géographie s'en vient, à son tour, ap-
prendre à l'enfant que le soleil est immobile, l'écolier ne doit-il
pas se demander :

! Lequel des deux ment? n

* *

J'ai vu l'Empereur aux courses dimanche dernier.
En fait d'acclamation spontanée, je n'ai entendu que ce
dialogue :

— Voilà Napoléon III.

— Ahl bahl l'Empereur.

* #

On a Mchésur Troppmann M. Claude, qui commence à l'agacer
furieusement.

Il ne le quitte pas d'un pas.

Cette situation rappelle vaguement une des plus joyeuses farces
du Palais-Royale: Grassot embèti par Ravel]

Il paraît que l'agent de police, exaspéré de ne pouvoir rien tirer
du brigand, lui répète sans cesse :

— Ta as beau faire, elle tombera, ta tête 1

Cotte familiarité aurait froissé Monsieur Troppmann, qui lui au-
rait répondu d'un ton plein de dignité :

— De quel droit me tutoyez-vous? Est-ce que nous avons gardé
Dumollard ensemble?

* +

Une jolie coquille découverte dans un journal de province :

« Le docteur Nélaton a resoudé l'Empereur ce matin. »
Il n'y a qu'un étameur pour écrire sonder avec un u.

Gil-Pérez rencontre Hyacinthe, le comique, celui qui ne marche
pas nu pieds:

— Sais-tu seulement ce que c'est qu'un conseiller honoraire?

— Parbleu I c'est un conseiller qui n'en a pas.

L. Constant,

-«*wj\/i/\A^~-

LA CONVENTION DANS LE DUEL.

Des événements, très insignifiants enapparence, ressort souvent
un enseignement logique et moral qui vient saper, sans aveir
l'air de rien, les abus les plus invétérés.

Ainsi, il est archi-convenu, n'est-ce pas, que les seules armes
de combat dignes d'un gentilhomme sont Tépée et le pistolet.

Pourquoi pas au3si bien la hache et le tromblon ? Bien malin
qui l'expliquerait.

C'est accepté comme l'usage de manger des huîtres avec des
fourchettes spéciales, quand ce serait si commode avec un couteau
ordinaire. Yuilà tout ce que l'on sait.
Aussi, quarrive-t-il un beau matin?

Ce qui vient d'arriver il y a huit jours entre deux de nos excel-
lents confrères :

Un-très brave garçon de vingt-deux ans, qui sait à peine dis-
tinguer une épée de combat d'un tourne-broche, est amené à se
mettre en ligne devant un non moins brave garçon d'une qua-
rantaina d'années, à qqile maniement du fleuret est plus habituel.
Le plus ignorant des deux adversaires, prend l'arme que les té-
moins lui présentent.

S'il ne la tierit paa par la pointe, c'est parce que l'on a eu la
précaution de lui mettre la poignée dans la main; mais il n'y a
que ça tout juste.

Il se met en garde à faire fondre da joie un des prévôts de
Robert.

Pendant ce temps, le plus expérimenté des combattants saisit
gracieusement son épée et tqmbe vigoureusement en ligne, sou-
ple, harmonieux, campé comme feu Grisier.
On voit déjà l'autre à la brocha I...
Allez, messieursl...

Tic. Tac... Clic» Clacl... Ça commence.
D'un côté, des coups droits classiques, des dégagés corrects, des
coupés académiques.
C'est l'homme exercé.

L'autre!.,. Oh!., là là... ça ne s'analyse pas. On dirait qu'il
carde des matelas.

Tout à coup. Vlanl.., le conscrits, le massacre... la ganache..
— tout ce que voudrez enfin ; car il n'y a pas de honte à ça, — lance
son épée à droite, il ne sait pourquoi ; la ramène violemment à
gauche, il ne sait comment; et, dans le trajet, cingle en travers
l'abdomen de son adversaire occupé à prendre méthodiquemet le
contre-de-quarte.

Le sang ne coule pas ; ce n'est qu'un simple bleu, Mais la dou-
leur est assez vive pour mettre fia au combat.

Ce coup n'est pas reçu I peuvent s'écrier les témoins interlo-
qués.

Pas reçal... je vous enfiche! régardez donc un peu l'adver-
saire qui se tient le ventre.

Eh bien, je le répète, ce petit incident, qui, en somme, n'a dés
honoré personne, est une satire très-jéussie du convenu en ma-
nière d'armes de duel.

Vous avez cinq ans de salle ; vous touchez Jacob, vous vous
êtes battu onze fois, etc., etc.

Un matin, vous vous trouvez en face d'un innocent qui ne sa&
pas seulement ce que c'est qu'un dégagement en tierce. On lui
met une épée dans la main ; il s'en sert comme d'une, baguette à
habit, et il vous envoie un coup cinglé qui, pour n'être pas dans
es règles, n'en a-rive pas moins dans les côtes. Qu'avez-vous à
dire à cela?
Rien, à mon avis.

Si ce n'est de trouver ce dénouement imprévu très-comique et
de convenir, une bonne fois pour toutes, qu'il est absurde de forcer
un homme à jouer sa vie à un jeu qu'il ne connaît pas.

L'as de cœur, en ce cas, me semblerait beaucoup plus logique..,.
et beaucoup plus moral.

Légw Bienvenu.

GAZETTE A hh #4.ïH

Nous avons, — à Paris, — chanté cette semaine l'inintelligible
refrain qu'autrefois, dans Hugo, l'archiprètre Claude Frollo en-
tendit s'échapper des lèvres chevrotantes de la Palpurdel, — sur
le pont Saint-Michel, — à travers un vitrage fêlé :

Grive aboie, Grève grouille.
j^lç, file, nu quenouille...

Mon Dieu, oui :

Grève aboie...

Grève grouille...

Oh ! mais entendons-nous : , , ,

11 ne saurait être ici question de cette Grève sinistre don t ie
nem éveille l'idée de toute sorte de choses affreuses et patibu-
laires, — gibets.; carcans, échafauds, bûchers ! — et qui pourrait
être pavée des têtes qu'elle a vues tomber 1...

La grève dont il s'agit aujourd'hui, dans VEclipse, est tout sim-
plement celle de MM. les commis en nouveautés,

Notre feuille n'est pas assez timbrée pour en raconter les
péripéties, pour en apprécier les résultats, pour en discuter tes

m Qu'il nous suffise it rappeler que ces. jeunes «J8»8""?!*:
valent point fait autant parler d'eux depuis le Combat des Monta
gnes. .

la U» t0BC,i

i V ,»•"" °„» femme

r*. „„it,c,Bst"ie

i .n„..d«»»(»resi

"iai-oiroù.Ueira'P
*ï«W,uie t*»,ie„c.

^(^iiï« cette absence aui 3

"lur^rsieune femme se tantait pert

liViii'ii toute qui puisse i
i- toi Ûals. OmmsiUÎ je 11

*J88ilnWiUip«sK-»ii«

*

a^a<i| ï... it fit ooïidoife au cal

ïilrçrthhieot indiqué ce ça1
.(Énliirfpndit Canler, rien
jii^ifcçeiriiiinispas- Pour e
jgaifîKiraitorc en «sez roaui
:s«!

4!Btëiw,jï sais prête à tout!
&tei!iirjstlq«jligies sur un
Éikupt,
-TtcLafiiie tout ce qai est tadiqu

■bisaKit»femme ïudépôt! c<

:}*l6 fis, Ci* était retrA
Hel.ftloKilii transmit les
•tait munis, dit alors Q
saniitnpigjt et, avant
5f »««, Marne baie Her
fal.d;I..nouseili
-W-Mienudonnercesig

|&"f>»» P»trait dét

'««4i.. '*'»«'Si B

'§}>"'C I,p""Wde

^l'honneur I

lia -
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen