L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré (3.1870)

L'ÉCLIPSÉ

NODYEAO TABLEAD DE PARIS, par f. régamey

XIII. — LE PALAIS-ROYAL.

LE PALAIS-ROYAL _,

Je suis très-peu séduit par le Palais-Royal
Pendant les jours d'été, quand le soleil brutal
Criblede mille traits d'argent les dalles blanches...
Les moineaux font alors trop de bruit dans les branches;
Sur les bancs, des soldats à nos bonnes d'enfants
Racontent avec des grasseïments triomphants
L'Algérie et Canton qui les virent naguères ;
Au milieu du jardin, des tulipes vulgaires,
Des résédas bourgeois et de sots dalbias
S'enlr'ouvrent pour les yeux des gras gardiens béais:
Les prudhommes, riant de loin de leur rencontre,
Au canon de raidi viennent régler leur montre;
Et tout près du bassin des cygnes— des oiseaux

De Vénus l —les enfants font rouler leurs cerceaux...
Mais j'aime ce jardin vers Its neiges nouvelles,
Lorsque dans le ciel gris il n'est plus d'hirondelles
Et que les mendiants, devenant plus nombreux,
Se disputent la rue et sont jaloux entre eux;
Ah 1 c'est alors pour moi le but de promenades
Le plus charmant ! Je vais flâner sous les arcades,
Mais à l'heure surtout où les maigres beautés
"Y tiennent aux passants leurs propos effrontés.
On voit passer cent fois le long des galeries
Des femmes aux grands yeux clairs, aux lèvres flétries,
Relevant d'une main maigre des jupons blancs,
Montrant leurs jambes peu faites pour des amants,
Et lançant aux vieillards que leur débauche tue

Des regards d'une ardeur qu'on dirait convaincus

Quelques-unes, hélas ! sont jaunes; mais beaucoup

Très-vieilles, sur leurs seins tombants courbent leur con,

Et comptent cependant — jugez quels gueux nous somraea I -

Sur la lubricité du caprice des hommes.

De petits jeunes gens auprès de chez Dentu

Se promènent, d'un pas qu'ignore la vertu.

Avec des mouvements de reins savants 9t lestes

Qui fait valoir la coupe exquise de leurs vestes...

Et moi qui songe à tous les cœurs fiers qui sont morts

Plutôt que de faillir, moi, je m'écrie alors :

Voici — viens, accours, vole, ô province éblouie I — ■

La t'Iour-Paris qui s'est enfin épanouie I

Eugène Verhsrwb.

REVOLVERS GALAND

Toute la presse parisienne ne
s'entretient depuis quelques mois
que des énormes progrès appor-
tés <-ar M.Galand da *s la science
et dans l'art d« l'arquebu-ene.
h Eclipse ne. pouvait pa- >'abste-
iir de- donner au-.-i sa note da is
le concert d'éloges donné à 1 in-
venteur Il y a là d'ailleurs ques-
tion d'utilité pu&lique.

Prenez au hasard dans le tas
des journaux quotidiens, je vous
met au défi de n'y point rencon-
trer un récit, au moins, d'atta-
que nocturne exécutée par un ou
plusieurs malfaiteurs sur la per-
sonne d'un citoyen qui rentrait
paisiblement chez lui. On as-
somme, on vole, od dévalise cet
hiver avec une impudence incon-
nue jusqu'alors. Il importe donc
de se mettre en ^arde contre ces
coups de main réitérés. Le moyen
est bien simple : porter sur soi,
quand on est exoosé à traverser.
la nuit certaines rues, certains
quartiers, et même quand ou
voyage en cbemin de fer, un de
ces excellents revolvers le po-
che que le Gaulois, le Figaro, le
Peuple français, le Charivari, Yln-
ternational, etc., ont piônés et
recommandés à leurs lecteurs.

Ces revolvers que M. Galand
est arrivé à produire à un de ces
bons marchés extrêmes qui dé-
soriente l'imaeinaton, sont à six
coups et ne coûtent que 15 francs
avec l'étui en cuir, simple mou-
vement; et 17 francs, double
mouvement. Le modèle en est
gracieux, commode et solide. Ce
dernier est généralement pré-
féré.

Le revolver-Galand, à feu cen-
tral, avec extraction automatique,
eet l'ar,j,e de uélense et d'attaque
par excellence. Nous en donnons
ici deux dessins empruntés à
l'Illustration ; l'un représentant
le revolver ouvert, débarrassé dep

É

douilles vides, est prêt à eue
rechargé; l'autre le revolver fer-
mé, arm?, et prêt à être lire.

Ii existe deux calibres de celle
ar ne, pour l'arçon *t pour I*
ceinture; le revolver d'arçon prie
un calibre de 12 millimètres, nie-
sur? 26 centimètres et pèse %')
grammes; le revoiver de c-in
lure, calibre 9 millimètres, me-
sure 20 ceutimètres et pète 6W
grammes.

Avtc ce revolver de prtcifiioi
le seul qu'on puisse cflarger, de*
charger, et recharger dans i'pbs-
curité, jusqu'à quatre lois en une
minute, qui a une portes ^
200 mètre» et offre la P°**
uté de tirer indéfiniment sait
qu'il «oit jamais nécessaire (le *
démonter, on possède plnequ'uru
arme infaillible, la confiance ni
soi-même.

Vous parlerai-je du toote""
tportman. ou revolver <je chasse,
système Galand, à crosse d ep*"
leinent adnéreuie et artico*'
Une merveille; de son lus"30"
non tournant! autre merveil'eM
soitdue et de simulicité; de u
carabine système Gitiaril (H
seul il possède et fabriquer »■•
core unemerveille, déclaiée to'<
concours, à l'exposition du J»î"
de 1868;

Tout cela demandedes détail»,
des explications que je vous"1'
nerai un peu plus tard, quana»»
commencera à parler de 1 ou><"
ture de la cbasse.

Nota: Pour recevoir franc; ^
port et d'emballage un revo'r
de 15 fr. ou de 17 fr. avec »n«
boite de cartouche de 2 "• • '
ajouter 3 francs.

Envoyer un mandat de po<»
à M. Gaiand, 3, rue Rictar, »
rie, ou au Directeur du y'""
f Eclipse, 16, rue du Croissant

lit"

,.!""

00'
""V'

»'#.........J !

II!"

**» 1

Y/y?

I