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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 3.1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.3704#0072
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L'ÉCLIPSÉ.

PKÏMES DS L'ECLIPSO.

Toute personne qui enverra directement en mandat ou en tim-
bres-poste, au Directeur du journal, 16, rue do Croissant, à Paris,
le montant d'un abonnement d'uN AM à FLclipsb, jouira dea
primes ci-dessous, aux conditions suivantes!

PREMIÈRE PRIME.

Une charmante pendule, dite Mignonnetie, à cadran de poïce-
laine historié, fonctionnant d'une façon non moins satisfaisante
qu'une bonne montre suisse, et se réglant à peine à quelques
minutes par mois.

Cette petite pièce sort des ateliers de M. E. Beignet, 96, rue
Montmartre, horloger de la ville de Paris.

Paris, avec l'abonnement d'un an ....... 15 »

Départements. — La prime prise eu bureau. . , 16 »
Id. La prime envoyée franco. « . . 1? §

DEUXIÈME PRIME.

Une superbe Lanterne -magique, dite Lampascope, accompagnée
de douze verres fournissant 48 sujets, reproduits d'après le»
charges de G-ill, les plus célèbres.

L'Abonnement pour Paris, avec cette prime.......... 12 fr.

Pour les départements, la prime prise au bureau...... 13 fr.

« » La prime expédiée franco...... 16 fr.

La table des matières et le frontispice de la 2e année de
YEclipse, destiné par Hadol, et richement colorié, viennent
de paraître. — Prix : 50 centimes.

L'ÉCLIPSÉ POLITIQUE

VÉclipse ne recule devant aucun sacrifice pour assurer le triom-
phe de son originalité, si fréquemment ' et si infructueusement
imitée.

Jusqu'à présent, elle n'était que littéraire, mêlant le doux à
l'insensé, le grand rire aux aemi-larmes*

Elle va devenir politique !

Sans attendre même l'abaissement du timbre et la réduction
du cautionnement, elle compte prendre , la semaine prochaine,
rang parmi les feuilles satiriques., politiques, illustrées.

Nous espérons bien que ce sera le premier rang.

Le prochain numéro de YÉclipse politique sera un numéro spé-
cimen du genre qu'elle adopte désormais.

Sa1 ligne de conduite y éclatera eu zigzags ruisselants
d'inouïsme.

Et pourtant, dans huit jours, comme hier, comme aujourd'hui,
le prix de notre journal ne sera pas augmenté.
L Dix centimes, deux sous.

Nos moyens, et le désir d'affirmer avec plus de poids encore
nos opinions bien connues d'ailleurs, nous engagent à risquer cette
tentative hardie.

Son succès est entre les mains de nos lecteurs.

C'est à dire en excellentes mains.

Grâce à leur imposante majorité, nous arriverons à fonder
dan6 le plus bref délai, un nouveau pouvoir parlementaire qui dès
à présent prend le nom de Centre-Eclipse.

Donc à samedi prochain I

L'Éclipsé

HAUTE ET BASSE-COUR

DE L'ECLIPSE.

« Nul n'est censé ignorer que
* c'est le lapin qui a commencé. *

(Gode pénal des malins.)

L'Europe entière, attentive et charmée, suit le procèa du Ballet
du Lapin, procès légendaire *t toujours amusant qui aura encore
un si grand nombre de représentations Voici le résumé des faits :

Un chasseur, au retour d'une expédition malheureuse dans la
plaine Saint-Denis, où Ips lièvres sont remplacés par des gardes-
champêtres, un chasseur, dis-je, messieurs, entre dans la mo-
deste boutique d'une fruitière, qui unissait le commerce des pru-
neaux de Tours et de la volaille à une renommëe incontestable
de probité.

Ce chasseur est suivi par un bull énorme, à la tête ronde et
noire comme un boulet.

Devant l'huitfble boutique, broute paisiblement un de ces lapins
apprivoisés

Qui, dès leur tendre enfance, élevés dans Paris,
Sentent encore le chou dont ils furent nourris.

Ces vers, messieurs, ne sont pas de M. Belmontet, mais ils
sont de Boileau.

Or, le lapin, animal pacifique mais inconsidéré, pénètre dans la
boutique ouverte.

Pendant que le chas*eur achète les perdreaux et gibiers divers
destinés à sauver l'honneur de la plaine Saint-Denis, — on visite
les Fépultun-s le dimanche avec les bons bille'.s de La Châtre, -
le buil s'élance sur le lapin et lui donne ce fameux coup qui porte
encore non nom, tant il est décisif.

— Mon lapin I s'écrie la fruitière, votre chien a étranglé mon
lapin!

— Ëh bien, madame, après?

— Payez-moi mon lapin 1

— Jamais de la vie.

Un gamin, une de ces grenouilles qui barbottent dans le ruis-
seau parÎBien, avait assisté de loin à la scène. Il s'approche du

chasseur et, de cette voix, de ce geste, de cet accent qui n'est
d'aucune Lingue et d'aucun pays :

— M'sieu, donnez-moi dix sous, je dirai que c'est le lapin quia
commercé.

Sur ce, procès. Dame fruitière a des balances. Elle s'empare du
cadavre de l'infortuné lapin et traduit le bull devant la Basse-
Cour de YEclipse,

M. Fioe-OreiUe préside.

Le pbésident [au chasseur). — "Votre nom?

Le chasseur. — Bredouille.

— Vutre profession?

— Chasseur,

— Cnasseur de quoi? Précisez.

— Chasseur.

— Chasseur à pied?... A cheval?... de graûdé maison?... de
chevelures?... d'hornmesî... d'animaux?

— Chasseur, tout bêlement.

— Soit, je prends ace de cette déclaration, MM. les jurés appré-
cieront.

— Ça m'est égal.

— Reconnaistez-vous ce bull comme vous appartenant?

— 0 jî, il est à moi.

— A-t-il tué le lapin dont voilà la dépouille?

— Je ne dis pas le contraire.

— Votre bull a des antécédents. C'est un bull de combat, ter-
rible, indomptable, féroce à l'ennemi,

— En effet, c'est pou>" cela que j'y tiens.

— Ce n'est pas la première fois qu'il révèle ses instincts san-
guinaires, il y a au dossier des pièces qui l'attestent.

— Je conviens qu'il vaut mieux l'avoir pour ami que pour ad-
versaire, et le voir plutôt de loin que de près.

— Pourquoi ne prenez-vous pas de précautions?

— Il sort peu. Il est d'un naturel casanier.

— Enfin, il a tué le lapin?

— C'est possible. La marchande nëîn'apas prévenu qu'elle
avait un lapin vivant.

— Ce n'est pas une raison suffisante pour l'étrangler. Vous êtes
responsable.

— Pas le moins du monde. Le lapin était dans la rue, le bull
n'a rien dit. Que venait-il faire dans la boutique?

— C'est un terrain banal où tout le monde peut pénétrer. La
porte était ouverte.

— Il est venu rôder autour du bail qui s'est cru provoqué.

— Nous allons enlendre les témoignages des chasseurs, des
fruitières, des hulls et des lapins de tout le département. Nous
chercherons la vérité, nous saurons si le bull était en état de
légitime détense et à son corps défendant, enfin, nous saurons si
c'est le lapin qui a commencé.

(U audience continue.)

Dominique.

SUR LE POUCE

L'autre jour, une ménagère marchandait un lièvre vivant et di-
sait à une voisine qu'e! le voulait l'avoir à moitié prix.

— C'est absurde, répondit la voisine ; un lièvre ne peut être
à moitié pris ; il étt pris ou.il ne J'est pas.

Un crime peut être commis dans un magasin de nouveautés,
mais il aurait de la peine à en devenir le patron.

On représente le silence par une femme posant un doigt sur sa
bouche. Cette image est évidemment incomplète, car ce n'est
pas seulement avec la bouche que l'on peut faire du bruiî.

= X -

Dans les réglons tropicales, pour éviter les cousins, on se re-
tire sous sa tante.
On a beau faire, on est toujours en famille.

— Vous savez que la petite vérole sévit eu ce moment avec in-
tensité, disais-je hier à Calino, vous ètes-vous fait vacciner?

— Non, répondit-il, mais j'ai souscrit une assurance contre la
grêle, ça revient au même.

— Quand vous prêtez de l'argent à quelqu'un, demandait X...
à un capitaliste, vous prenez bien quelque précaution?

— Une caution me suffit, répondit l'homme d'argent.

Pour mander son pain à la sueur de son front, il faut sans
doute travailler de tête ; mais alors le facteur rural mangerait le
sien à la sueur de ses pieds.

J'aimerais mieux manger mon pain sec.

Quand on a une gentille petite bonne qui s'appelle « Justine »,
il ne faut pas crier « Victoire I »

Bizarrerie de aotre langue : c'e-t de l'auteur dont les composi-
tions sont fortement épicées1 que l'on dîË : Il manque de goût.

Nos magistrats donnent à entendre qu'ils tiennent les fils d'une
conspirai ion.
Ce sont des fils bien ténus.

Un irréconciliable — c'est moi —qualifie ainsi certaine date
historique : Le hi-deux décembre.

HlPFOLYTE BrIOLLHT,

LA CHEMISE ADULTÈRE

Oh! shockingl

Pardon, mesdames, Messieurs, prêtez l'oreille..
Cette chemise, lin délicatement tissé, n'est pas celle de ni'
mre, de cuisante mémoire; ce n'est pas non plus la £,„
chemise d'un homme heureux, chemise qui guérit tous les m
quand on a le bonheur de l'endosser. *•

Ce n'est point davantage la chemise souffréè qu'en oassai*
condamnés dans les ex-voto espagnols. m

La chemise en question n'a aucuns rapports avec rynîn, .
j P«e m exprimer ainsi, du célèbre poème anglais de Th HnnH i"
chanson de la chemise; Vus long of the shirs. ' ' '

EnHn la chemise, dont nous allons vous raconter l'sdults
nest pas du tout le simple appareil delà beauté qu'on Zl',
8 arracher au sommeil, ni la chemise que passe si frémi.m
fi. Jabot dans les albums de Toppfer. lré1M">mmt

Bref ce n'est pas encore la chemise portée trente jours Dar,,
Hojne Laoelle, an siège de je ne sais quelle ville de Flandre.
chemise qui prit à la fin une teinte roussâtre, connue de nn
jours sous le nom de couleur isabeile.

Non, mesdamés^non. messieurs.

La chemise adultère est tout simplement la chemise d'un, j.
mes contemporaines. e

Peut-être la vôtre, madame?

Dne chemise de batiste, transparente comme l'albâtre, blanche
comme ce minéral, et garnie d'entre-deux (est-ce le mot?) du,
plus coquets — ou coquins, au choix.

Ohl la jolie chemise! et qu'elle doit être plus ravissante en
core, vue le matin, à demi-tombée sur les bras blancs et ronds et
sur la poitrine rondelette de la dame à laquelle elle appartient

On en mangerait!... de la dame, s'entend.

Eh bien, cette chemise, comme toutes les chemises, en géné-
ral, a été envoyée, cette semaine, à la blanchisseuse.

Et Dieu sait avec quelles recommandations I

Dame! c'est une chemise précieuse! La dentelle et les festons
qui l'agrémentent valent un prix fou.

Qui sait? c'est peut-être une chemise de noce.

La vôtre encore, madame?

Je le répète, la vôtre peut-être, madame. Ah I malheureuse
enfant, mais vous n'avez pas réfléchi que cette semaine, celte
semaine, entendez-vous bien, c'est la Mi-Carême.

La Mi-Carême ! la fête de votre gentille blanchisseuse

Or,

Les petites blanchisseuses
Qui s'en vont chaque lundi
Aux pratiques paresseuses
Porter le linge avant midi,

que dis-je? superflu,

aiment le beau linge, le linge surfin,
comme toutes les autres filles d'Eve.

— Comprenez-vous, maintenant?

En sa qualité, agréable, je l'avoue d'ailleurs, de fille d'Eve
votre petite blanchisseuse, devant aller au bal, en bébé sevré a
trouvé que sa chemise de percale ne valait pas du tout, oh! pas
du tout, la chemise que votre femme de chambre lui a confiée
l'autre jour.

Votre chemise est devenue un fruit défendu a ses yeux,

Justement elle venait de la repasser, Elle s'étalait, neigeuse et
immaculée, sur la table de travail.

Quelle ientation!

Les épaules de votre blanchisseuse n'ont rien de repoussant.
Au contraire, elles attirent très-bien.

La pensée de les exhiber, émergeant de la dentelle de votre
chemise, au bal, a germé soudain dans le petit crâne de U jeune
condamnée à; dix ans... de fers:

Et puis Gustave aime tant le beau linge!

D'ailleurs, que! mal ferait-elle en mettant, pendant une nuit,
la chemise d'autrui? Elle en serait quitte pour la passer au sa-
vonnage une seconde fois ?

L'idée a pris du corps. Bientôt elle s'est épanouie sous forme
de consentement tacite. :

— C'est dit, je mettrai la chemise de la pratiqué, a murmuré la
petite blanchisseuse.

Et jeu'ii, au bal, le bébé sevré a eu un succès -d'épaulei réelle
ment flatteur.

Et Gustave était si content I

Quand on danse, on a chaud ; quand on a chaud, on se rafraî-
chit. Rien n'échauffe comme de se rafraîchir. C est connu. En
outre, cela creuse.

Ce qui fait que,vers trois heures du matin, un restaurant,ouvert
toutes les nuits de bal, a reçu Gustave et Honorine.

Honorine, c'est le petit nom du bébé sevré.

On a soupe. On a chanté. On a... causé.

Enfin, vers six heures, un fiacre diligent a transporté à leur
douiietle Honorine et son Gustave.

Je n'ajouterai pas un mot de plus.

Mais, et vous le constatez non sans effroi, madame ethonneste
épouse, votre chemise perdant toute retenue (les épaulettes sont
si t'aib les dans ces diables de vêtements 1) a quitté, à la faveur de
l'aurore, le droit chemin de la vertu.

Votre fidèle chemise est devenue adultère.

Dieu ! si monsieur votre mari Bavait cela ; mais que tout ceci
reste entre nous.

Seulement, l'année prochaine, ne donnez pas votre chemise la
plus chère à la blanchisseuse, la veille de la Mi-Carême.

Ernest d'Hervilu,

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