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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 3.1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.3704#0092
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L'KGLÎPSÇ

PRIMES DE L'ECLIPSE

Tout© personne qui enverra directement en manda* on en tim-
bres-poste, au Directeur du journal, 16, rue du Croissant, à Pans,
le montant d'un abonnement d'u» ah à 1'Lclipsb, jouira des
primes ci-dessous, aui conditions suivantes:
Première prime.

Une superbe Lanterne magique, dite Lampascopb, accompagnée
de douze verres fournissant 48 sujets, reproduits d'après les
charges de Gill, les plus célèbres.

L'Abonnement pour Paris, avec cette prime.......... 12 U

Pûnr les départements, la prime prise au bureau...... 13 fr

» La prime expédiée franco...... 16 fr

Deuxième prime.

50 charges d'André Gill, choisies dans l'ancienne collection de
la Lune.

L'abonnement pour Paris, avec cette prime-----....... 8 fr.

— pour les départements...........,..... 9 tr.

Tous no3 abonnés peuvent se procurer les p-imes ci-dessus,
déduction faite du prix de l'abonnement déjà payé.

AVIS IMPORTANT. — Nous rappelons à nos abonnés

que tout renouvellement, changement d'adresse ou réclamai ion,
doit être accompagnée de Tune des dernières bandes du journal.

—^«—s^N/N/l^VS^-»——

PETITS PLEBISCITES

Profitons du moment où Ton va consulter la nation sur la
meilleure des constitutions pour vider, parla yoieplébiscitaire.;
quelques questions pendantes.

Les vacances de la bibliothèque Impériale.

Un établissement dont l'entrée peut être nécessaire, tous les
jours, à plus de deux mille personnes, doit-il être ouvert en
permanence? — OUI.

Serait-il compatible avec le sens commun de laisser Paris
s'éclairer à la chandelle pendant deux mois, sous le prétexte de
donner des vacances aux employés de la compagnie du gaz? —
NON.

En admettant que l'on accorde un congé aux trois quarts des
employés de la bibliothèque impériale, l'autre quart) suffirçitrU
grandement aux besoins, du service ? —T QUI.

Conclusion : Faut-il fermer tous les ans pendant deux mois
les bibliothèques? —NON.

M. Koenig de l'opéra.

M. Koenig, ténor guttural, qui vient de prendre sa retraite
après vingtrcinq ans de service à l'opéra, a-t-ril r-endu hydro-
phobes une grande partie des habitués de ce théâtpe? — pTJJ

Est-il admissible que sur upe scène lyrique de premier ^rdre,
on ait pu imposer pendant aussi longtemps au publie un. chgn-
teur dont la voix intolérable empoisonnait chaque soir le pjaisir.
de 2,000 spectateurs ? — NON.

Cette notable infirmité vocale, gr^ce à on ne sait quel appui,
coûtait-elle à 1 Opéra, théâtre subventionné, une dizaine de
mille francs-par an ? — OUI.

Eût-elle trouvé cinquante francs par mois sur une scèue de
sixième ordre? — NON-

Les massacres dp rats.

Est-il parfaitement )-ueptp de |a part de gens, soi-disant du
meilleur monde, de prendre plaisir $ voir un chien étrangler, en
deux minutes, vingt-huit rats enfermés dans une balustrade
sans issue ? — OUI.

Peut-on. à moins d'être complètement ramolli — trouver in-
téressant un combat que l'inégalité des chances Jtansfpnne en
une stupide tuerie ?—NON.

Mademoiselle Nîlsson et son Directeur

Mlle Nilsson touche t^elle des anpointemenrs fabuleux pour
chanter à l'Opéra? — OUI.

Emploie-t-elle les autres soirées à se reposer au lieu d'aller
chanter dans le morale kmille francs le cachet? — NON.

Quand son jour vient de sonner pour lOpéra, Mlle Nilsson,
fatiguée d'avoir chanté dans des concerts, force-t-elle M. Perrin
à changer son affiche pour cause d'indisposition? — OUI.

M. Perrin, aussi bon caractère qu'il ait, peut-il trouver très-
drôle de payer, à rais^ de deux miih? francs la pièce, les. jours,
de tisane que veulent bien lui résjjryer ses artistes? — NON.

Paris- L y on-Médi terranée.

La ligne P.-L.-M. n/a-t-elle pas eu pendant longtemps le
monopole des déraillements, des explosions de machines et des
procès de voyageurs? — OUI.

Depujs quelque temps, y a-t-il toujours sur Cette ligne autant
de gens, écrasés, hachés ou aplatis? — NON.

Cette amélioration ne provient-elle pas de ce que les voya-
geurs sont assassinés dans les compartiments avant d'avoir eu
le temps d'être piles par les chocs sous les tunnels? — QTJI.

La maquillageomanie.

Les femmes qui, presque toutes aujourd'hui, se teignent, se
plâtrent et se badigeonnent, arrivent-elles à fa:re accroire aux
hommes, que leur teint, leurs lèvres et leurs yeux sontYraiç?
— NON;.

Les hommes, qui crient contre cet ahug, s'y laissent;^
prendre tout de même? — OUI.

Devant cette stupidité des hommes qui donnent raison aux
femmes,, peut-on espérer que celles-ci reviennent.au bon Sfï®*
et a la fj'implii;ite ? — NÎ>N. ""

Le salon.

Yart-on au salon pour voir des peintures et tâcher d'en com-
prendre le sujet ? — OUI.

L'administration a-t-elle le soin — ainsi que la masse le lui
demande depuis dix ans — de placer sur chaque tableau un
écriteau indiquant ce qu'il représente? tt NON.

Peut-on, pour essayer de combler cette lacune, se procurer un
livret à la porte de l'exposition ? — OUI.

Le livret en main, est-on beaucoup plus avancé? — NON.

Tout le monde est^il d'accord pour réclamer cette réforme?—
QUI.

L'obtiendra-t-on un jour ? =s NON.

De vous à moi.
Avez-vous Ju cet article? — QUI.
Si G'était à refaire, le liriez-vous? — OH ! NON.
Merci. J'avais besoin de cette bonne parole.

Lko« Bienvenb.

=<coOo^o-

MON MARCHAND DE SUIF..

Jarret n'a vraiment pas de chance. C'est tous les ans la même
même chose. Il n'y a pas à dire! C'est tous les ans la même
chose, le vendredi saint : Jarret n'a réellement pas de chance.
Pour une pauvre petite fois qu'il se donne du bon temps, il est
sûr d'en voir de grises, de onze heures à minuit.

D'abord, ça commence très-bien, le matin.

— Vois-tu, monsieur Jarret, lui dit sa femme; c'est aujour-
d'hui le grand jour pour nous autres. Ainsi pas de Gouperet, et
laissons les terrines en paix. Nous allons bien nous amuser!

— Nous amuser, répète en écho le pauvre Jarret, qui devine
ce qui suivra tout à l'heure et plus tard.

— Oui, monsieur Jarret. C'est aujourd'hui le grand jour. Le
char-à-banc va venir nous prendre a dix heures. N,ous allons à
la campagne.

— A la campagne, répète Jarret; et il sourit.

— J'ai invité les Beaueuir et les Vadrouillard. Ç',e.s| gn
pique-nique. Tous charcutiers. Pas un boucher. Quelle npee!
Qu'en dis-tu, monsieur Jarret? On rira bien.

— On rira bien, répète Jarret; et il sourit.

7- Tous charcutiers, vois-tu, monsieur Jarret. De cette fa-
çon, tu ne pourras pas me reprocher mon marchand de suif,
comme l'année dernière.

rr- Ah! madame Jaret 1 C'est toi qui commences, ma bonne.

— N.o dis pas ça, monsieur Jarret. Je sais qms $u le pensais,
ftyant, naqi- Eh bien, oui, j'aurais pu epe.us.er mon, marchand
$le §uif, au lieu de tpi, monsieur Jarret.

— Pourquoi donc alors?...

tt fi'est ton, jp t'entends, monsieur Jarret. Je comprends ce
que tu murmures. Tu voudrais bien que je l'eusse fait."J$alheur!
— Enfin, c'est aujourd'hui le vendredi-saint. Je veux bïpn me
contenir, |ifais ne m'agace pas, monsieur jarret. ÏSt yjj t/ha^
biller,

— Va t'Labiller^ répète Jarret, et il spun$.

* *

Les lïeaucuj?, }§s Vadrfluiljard, qqi ont amené a/ire.ç eux les
Bîcaux, a_rrjye.nt entassés daps le çhar-^-banc. Les JarpeJ s'in-
stallent à egEe" |i'*ux. Bricogne, le £arQQn_ de. Jarret, a.ccûfapagne.
ses patron^.

On s'élance du côté de, Bpndy. C'est unp forêt, sans feijill.es
comme les autres. Odeur à part, c;est charmant, Mais bah!...
.qu'est-ce qu'un peu d'pdeur?... Ne peut-on danser sur la pou-'
tirette ? D'ailleurs, tpns charcutiers ; pas un boucher I

— Monsieur Jarret, dis dpnc, s'écrie madame Jarret, prends
dope ma place. Le soleil me cuit. C'est à attraper une fièvre cé-
rébrale.

— Çah! injada^nie Ja^ref ; reste donc pu tu. es.

rrr 4-lpçs, monsieur Jarret, tu veux que je meure?
M. Jarret ne, répond pas... intelligiblement.

— Tenez, mesdames, dit avec rage madame Jarret; g ni,es-
dames Bea^cuip, pjeaux et Vadrouillard. Vous n'ave^ p^s idée
d'un yice. cpmme ça. Et un vendredi saint, encore. Vy|pg seul
jpur. de plaisir !,.. Ah I ce n'est pas mon marchand de sujf, qui
m'aurait fait de ces crasses-là ! Il serait mort plutôt !

— Je comprends çà, murmure 3£. 'Jarret.

r^= Oui, c'est du joli Faites donc vos plaisanteries indécen-
tes avec ces messieurs! Je les entends. Et je le réjiête, ce n'est
pas mon marchand de suif qui se conduirait comme ç|. Il éf;ajt
trop honnête à l'égard des personnes du sexe un tant soit
peu grasse^.

— C'est N>n, madame Jarre$. Ne vous donnez pas une gngjnj
à crier- Elle ne manquerait pas de devenir coëfteuse, yu notre
profession. (Qn rit.)

— Vasrtù te taire, monsieur Jarret! c'est insupportahlg à 1^
fin I un vendredi saint, entre charcutiers. Dans le bois ! Ah 1
c'est mon marchand de suif, qui pensait un. peu plus poétique-
ment que ç$. Comme U chantait bien le Mousse noir, et toujours
seifl, c% faisa,i| pleurer les cantonniers sur les coûtes, et ils
disaient, en nous regardant :'« Ce sont dçux anges ! »

t
pu descend de voiture. Qn collationne. On bo|^. M. Jarret
boit beaucoup, pour se donner des forces, sans dou^e. Madame:
Jajret lui lance des regards furibonds. Jarret n'ep ^îent aucun
compte et serre de près, sous les ormeaux, le gra^ du bras de
la cousine des Beauçuir, une perrpnnelle, diç madame Jarret.
Madame Jarret ordonne à ^. ;fajret de lui pffrir l'appui de son
brras. Jarret refuge et rjc^ne.

— îfcsa gau^s marchand âi|Ê«i|I 6°^BiîS madame Jarret.
|3oiïiim>ll ça r$$m *ô>reïs'ç de yent* » mon ^9Ç."

On dîne. Retour à Paris. Le cheval semble °tîs. Bon li
Cheval de charcutier. Il court ventre'à terre. Les Beaucm '**^
Pieaux roulent sur les Vadrouillard, endormis et digéra tl
repas. A la faveur des ténèbres, monsieur Jarret, habile ' ^
connaître les échines de porc frais, examine adroitement?"
formes de mademoiselle Beaueuir, s

— MpnstFel tu es un monstre, monsieur Jarret mur
sans relâche, dans l'obscurité, une voix mourante, pu' se ml^
les accents du désespoir et les soupirs de l'indigestion M,^
n'est pas mon marchand de suif, qui se conduirait d'une f ^
aussi barbare. M. Jarret se contente de siffler ponr'tbut ,'°'1
ponse. Mais le châtiment l'attend à Paris, dans la alfami?"
conjugale. Pa.s, de chance, monsieur Jarret. C'est tous les ans?
même chose, le vendredi saint. Madame Jarret a une att &
de nerfs, une fois couchée. Elle éclate... en sanglots ser
les bras, écume, et, comme un navire en détresse qui lâche d
coups, de canon, éjacule à chaque instant ce mot qui sonne [&&
riblement aux coupables oreilles de M. Jarret :

— Ce n'est pas lui... monmar... marchand... de suif
de suif ! suif! suif!... marchand... chand de suif!,., suifl hï
hi! Canaille, monsieur Jarret, canaille... suif! suif! Bon lu'
le marchand... suif... '

Ernest d'Hervilly.

TURLURETTES

Nous nous spmmes amusés à mettre en vers l'opinion d'un
paysan sur l'enquête agricole que- l'autorité fait fajre dans nos
campagnes. La voici, traduite le plus fidèlement possible :

Ges biaux messieurs, am'nés par l'maïtr' d'école, '
Quand ils arriv'nt, j'tremblons sur nos deux g'noui ■
J'oqus mêlions d'ieur enquête agricole
ftae è-'e§t pour voir ce que jïaisons cheux nous.

l;!uii m!^it, voyant la litière de ma vache:
« I>e c't'Pfdur'-là que faites-voua, fermier? n
pes mots pareils, moi, voyezrvous, ça m'fàçlie;
Car il n'est rieu d'plus beau qu'un las d'fumier.

œ parlez, qui dis'nt, et nous allons écrire,
œ Mai^ d'êtL-' sincère il faut fair' le sermçnt.... »
^ ces parol's j'ai répondu sans rire :
^ye.z confiance en moj, je suis Normand.

Je riçons ben ^uand ^an? leuc entourage
Un'fots rentrés dans c'te ville ed Paris"
Y montreront coraij|! de la belle ouvrage.
I^ee Fenseig'ipcnta que j'ieuc aurons appris....

PESSÉES D'UN LUNATIQUE

Les vrais am.an.ts dp la liberté ne sont jaloux que d'une
cfyG.se,, p'es,t dp ypir leur maîtresse se donner ïi tout le monde.

L^fsreligipngj que. je respecte, ressemblent, à ces vieilles tapis-
gprifls dévorées de§ insectes) qui ne tiennent en place qu'à la
condition qu'pn n/y tpuehe pas. Ce sont les mythes qui les ont
rongées cpmme gela.

Lg§ femmes ressemblent aux matelas ; peur les rendre plus
douces il faut les battre.

Le, Br.emje;F. temps du mariage s'appelle « lune de miel, parce
qu!a]Lpcs qn est toujours à se, lécher.

CACHETAGES.

— Voiis. saypz b^en X... il a été mordu p^r }m chien enragé.

- t- Qui, mais j'ai pris des informations, lechien n'est devenu
enrage qu'après ayoir mordu X...

== X- =-

— Le pauvre Jules est un des innombrables amants de la cé-
lèbre impure aux cheyeux nuance Adrienne de Cardoville.

— j^iors, le malheureux fait parti des nombreux adorateurs
4h Yean 4!Pr-

= X -

Parmi les; promotions dans la magistrature, j'ai remarqué la
poiuination de M. L'Elu de la Simonne, comme conseiller à la
pour d'Amiens. - - C'est Boquillon qui doit être content I

pécidémejj^ ypilà le printemps revenu :

Chaque poète en déluré

Prend sa lyre
Pour chanter le renouveau.
C'est l'instant des douces phrases,

Des extases
Et des rhumes de cerveau.

La nature a cela d'adtm'r&ble. que les intempéries de la poli-
tique ne la dérangent point. Les sénateurs ont beau discourir
sur le plébiscite, les feuilles n'en poussent pas moins au bout des
branches ; les dépatés peuvent voter leur abdication, la fleur de
l'aubépine n'en parfume pas moins la campagne.

M. Ollivier peut affirmer qu'il est pétri de vertus, ly Ulasn ar-
rête pas pour cela l'épanouissement de ces grappes odorantes.

Ce dédain universel console de tbien des choses.

Hippoutb Brioukt.







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