LIBERTÉ-PRIM1
Un traité passé entre
/administration de VE-
cîipse et MM. Margeli-
don et Georges Hébert,
45, rue Lafayette, in-
venteurs du nouveau
procédé baptisédu nom
de Pseudo - Céramique,
nous permetd'offrirau-
iourd'hui à npa abon-
nés d'un an une prime
vraiment exception-
nelle :
Le buste de la
Liber Té, réduction
exacte de l'œuvre de
M. Georges Hébert,
terre cuite mesurant
50 centimètres de hau-
teur avec son support.
Cette figurine, facile
à accrocher à la mu-
raille, peut également
prendre place sur un
meuble, sur un rayon
d'étagère et de biblio-
thèque, sur un marbre
de cheminée ou de con-
sole. Elle peut ©rner
indifféremment le sa-
lon ou le boudoir, la
chambre à coucher ou
le cabinet de travail.
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COURBET
Entendons-nous.
Gustave Courbet ne refuse pas la croix. Il n« l'a point accep-
tée, voilà tout.
Et cela, tout simplement, sans pose, sans calcul.
Le Maître d'Ornans n'a pas besoin de marque particulière de
distinction.
Il ne méprise pas la croix.
M»is il n'en veut pas.
En effet, pourquoi ce grand artiste, devenu illustre par la vo-
lonté de ses efforts, et par la puissance de son pinceau, atta-
cherait-il un bout de ruban à sa boutonnière ?
Tous ceux qui s'occupent d'art, en Europe, distinguent de-
puis longtemps, parmi les peintres français, le ..talent de
l'homme de qui l'avenir dira : le Courbet.
Si Gustave Courbet se mettait un peu de rouge à son habit,
ce serait donc uniquement pour les gens qui passent dans la
rue.
Là serait la pose, là serait le calcul.
Mais Courbet ne tient pas à être distingue par les gens qui
passent dans la rue.
Non. Il laisse cette petite joie à d'autres.
Et d'ailleurs, autres motifs. Courbet, après avoir vaincu par
sa seule palette : 1° les jurys qui le repoussaient autrefois ;
2° les membres de l'Administration qui se moquaient de lui,
officiellement ; 3° l'apathie de la foule ;
Courbet, dis-je, ne devait pas accepter un insigne d'honneur,
rélamé pour lui par 'a voix de la foule, par le cri tardif de ses
confrères, et par 1« soupir résigné de l'administration, en tra-
vail de palinodies.
Cet ennemi constant des basses concessions que les hommes
du monde appellent : — la lui des plus simples convenances;
Cet ennemi violent de ce que les académies enseignent sous
le nom de style,
Ne pouvait pas être... décorèl
Cet homme simple, ce paysan fin, qui préfère un joli ton, une
bonne pipe et un verre de bière fraîche, à tout ce que l'anti-
quité contient de souvenirs, ne pouvait pas, encore un coup,
accepter, après trente ans de luttes, de travaux et d'injures, la
fécompense que l'on accorde à un fournisseur de la Cour, à un
soldat qui a fait vingt-sept congés, à un juge absolument obs-
cur.
Courbet a donc bien fait 'de rester 'ce 'qu'il est ; Courbet.
COUS JACQUES.
COMMENCEMENTS
One fleur est le commencement d'un bouquet.
Je préfère au bouquet la 'fleur.
Comme je préfère souvent l'esquisse au tableau, l'idée a sa
mise en œuvre, et une ariette à cinq actes d'opéra.
Cependant,'a) an sou est le commencement d'un million, et
si l'amour corn'mè'nee par un baiser, je vous prie de croire que,
dans ce cas, j'aurai toujours plus de tendresse pour le tout que
pour la partie.
Je sais des commencements qui m'ont ravi.
Une fin m'attriste, un commencement m'émeut doucement,
presque toujours.
L'ECLlPSE
Un berceau d'osier, chez un vannier, m'intéresse; les quatre
pierres des arènes de la rue Monge ne me disent rien d'ai-
mable.
Et pourtant la fin d'un sermon me charme, si le commence-
ment d'un discours latin, à la Sorbonne, m'afflige.
Mais laissons là les fins des choses, et ne pensons'plus qu'aux"
commencements.
1
Un soir, sur un trottoir, je regardais, je ne sais- pourquoi,
s'avancer un monsieur qui n'avait rien de bien singulier.
Nous allions nous croiser.
Lé" monsieur avait un bon air, un air de père, d'noîânie heu-
reux, d'homme qui a fini sa laborieuse et honnête ïournée.
Il leva la tête tout à coup.
Je levai la mienne en même temps, et je flts, dépassant la
saillie de pierre d'un balcon, sous lequel nous nous étions arrê--
tés, plusieurs adorables commencements.
D'abord quelques brins dé verdure,. — puis trois" fleurs' très---'
rouges passant leur petite tête curieusement, — puis un long-
museau de ehien, affectueusement fixé sur nous, — puis deux
menottes d'enfant brunes, étreignant avec délices les barreaux
froids, — puis le bas d'une robe à volants...
C'était tout.
Mais ces riens, ces bouts de choses aimées tendrement, ces
commencements de famille mirent un éclair exquis dans les re-
gards du brave homme.
Et je repris mon chemin, joyeux, en lui souriant comme un
ami.
II
J'attendais que le maître de la maison, un médecin, fût
visible.
Il y a très-longtemps de cela.
Assis dans le grand salon désert de la iriaison, sur une chaise
basse, j'avais pris machinalement, au hasard, un livre parmi
les volumes éparpillés sur la table.-
Et je me mis à lire.
Je ne me souviens pas, je ne me sui= jamais souvenu du titre
de ce livre. Mais le premier chapitre de cette œuvre me frappa
vivement.
Il y était parlé d'un enfant et d'une jeune mère, et d'un fiancé
mort, et d'un père toujours triste.
Histoire banale comme bonjour! Mais cela était dit d'une
façon si simple, Si attendrissante, si poignante, si vraie, que
je donnerais je ne sais quoi pour retrouver aujourd'hui la suite
de ce roman commencé, dans majeun'esse, à la fin d'un jour
d'hiver, dans le grand salon désert d'un médecin.
IÏI
En passant devant une boutique de thûuSsébr, j'aperçus, dans
la pénombre du magasin, posé sut un petit carré de tapis, un
pied délicat, vêtu seulement de son bas bien tiré, un pied de
femme.
11 attendait, avec impatience, une bottine introuvable.
Je n'en vis pas davantage.
Était-ce le pied d'une Cendrillon moderne cherchant à répa-
rer son étourderie, essayant de retrouver sa mule perdue la
veille, au bal?
Qui le sait?
Mais c'était un bien joli commencement!
IV
Au-dessus des blés jaunes, une tête brune, gracieusement
coiffée d'un mouchoir rouge, que j'ai admirée de loin, un di-
manche de juin, est restée toujours présente à ma mémoire.
Tète charmante, avec une bouche large, mais jolie, qui mon-
trait des dents blanches comme celles d'un jeura,- chien de
chasse.
Tête de paysanne, en train de parler à u grand gars perché
dans un cerisier.
V
Dépassant le chaperon gris des vi ux urs éraillés par les
doigts crochus de l'Hiver, je ne sais rien de plus coquet que les
vertes vrilles folles de la vigne qui pousse.
Ce commencement de la vendange me semble extrêmement
gracieux.
Il me fait penser à ces bons dîners d'amis où le sang parfumé
des ceps coulera de mon verre mon coeur, le réchauffant,
lorsque les chaperons gris des vieux murs seront éraillés de
nouveau par les doigts crochus de l'Hiveri
J'ai gardé, dans mon âge mûr, certains ébahissements de
l'enfance, que je ne puis réprimer.
Ainsi, la première fusée d'un feu d'artifice, qui s'élance, en
sifflant, énergique et gracieuse, dans le ciel étoile, les jours de
fêtes publiques,m'arrache toujours un âft 7 puéril.
Ce commencement lumineux 'd'une 'éruption de flammes colo-
rées me ramène, £ar la pèn's'ée> à mes années gaies, à mes
jours sans créanciers.
Je n'oublierai jamais non plus le triangle d'un bleu profond
que j'aperçus, pour la première fois, eaïre deux hautes falaises,
sur la routé 'de Fécamp.
C'était grand comme une part dé ga^ôau des Rois, et c'était
la mer 1..,
Un rien immense et solennel,
VII
Ce cOmmencement-ci n'e^t qu'un, poïrffc Hoir, sur la ligne
rigide de la mer à l'horizon.
Mais'ceux qui ont vécu toin de leUripays natal, savent Quelle
émotion s'empare de l'&nie, lorsque de point noir est signalé
par le Sémaphore du po4*t.
Ce point noir, c'eitft ta Courrier qui vient, à toute Vapeur, ap-
portant les lettres qu'on relit en pleurant, les 'chères lettres
du pays lointain, les lettres jaunies pendant la traversée, et
qui conservent encore, malgré l'odeur des cales du navire, le
parfum fugitif du Paradis presque, perdu.
BRNB6Î 3'HIvftViLL*/.
PROPOS EN L'AIR
Sur le renchérissement au Blé •
Les céréales augmentent de prix tous les ioiirê n
tes- veulent bien le dire-, va profiter de cette hausse r-~-
sbn grain.-.. de foli'e.
ST. dfePuyparlier, qui n-'êst'p'as' si fou que ïesTnédedn'"'"*
^^^^^^_ r°i» ..
-o«no—
Sur un dramaturge décédé :
Lorsqu'il mourut, Bouclwdy n'était plus à la m j
longtemps déjà. de dep^
Hais il avait eu son Heure — de Saint-Paul,
—oco:o—
Sur une des dernières poésies d'Albert mu
Le Figaro a publié dernièrement une pièce de vers à 1
d'Isabelle la Bouquetière, dans lesquelles l'auteur ni*
« senteurs molle, » de ses fleurs et des « doigts sawmnî,V'S
donzelle. M. Albert Millaud, qui ne lèche guère m" 'H
tions, aurait-il donc léché les doigts d'Isabelle? "*'
Sur la hante taille d'un de nos nouvéatjx Minîs'<w
M. de Gramont a près de six pieds et n'en est pas Mo» s.
Il a raison ; cela n'est guère auprès A» bêtes à mille jj^
BiroOLYTE BlUOUrt
MARÉE DESCENDANTE
Plus s'ombre qu'en sa hutte, un vieux chef Samoiède
Dont la pêche consiste en deux phoques mort-nés
Hamburger méditait, au café de Suéde,
Sur la vie, et faisait un nez... ah ! Dieu! quel nez!
Ses yeux d'aigle lançaient des flammes contenues,
Eclairs intermittents, sinistres précurseurs
Des tempêtes qui vont ensanglanter les nues;
On l'entendait parfois dire : Tas de farceurs!
Un sourire plissait sa lèvre aux lignes pures.
A Longvood, ainsi Napoléon le Grand
Posait, pour épater les époques futures;
Mais Lui ne tirait pas l'oreille de Bertrand.
11 venait; seul, songeant aux illustres soirées
D'antan. Il était seul dans un coin, et pourtant
C'était l'heure où l'on Voit les biches altérées
Jeter sur le trottoir un œil inquiétant;
L'heure où le boulevard s'emplit d'hommes célèbres
De tout âge, qui vont, mouvant flux et reflux.
Lui, demeurait plongé dans ses pensers funèbres.
Des garçons qui servaient ne le connaissaient plus.
Quelquefois, cependant, naïf, un bon jeune homme
S'àppfOchait du héros d'un air timide et doux.
Amer, et remuant un sirop'à la gomme,
Il disait ; Vous avez des illusions, vous?...,
Le vide se faisait autour de lui. Canuéhe
Seul, cet observateur froid et silencieux
Qui pèse tous nos faits dans l'ombre et les épluche,
Murmurait : « Il fut grand, mais trop ambitieux! a
Des reporters passaient, mais sans le voir. Plus som
Il replongeait son front si noble entre ses raaius,
Résigné, douloureux, astre éteint, feu qui sombre
Et n'indiquera plus aux masses leurs chemins.
Cependant le café se vidait. Chaque groupe
Se dispersait. Chacun de son côté fuyait.
Quelques-uns de ces gens allaient manger la soupe,
D'autres disaient : Silence ! à leur ventre inquiet.
Alors, dans cet endroit devenu solitaire,
Hamburger se leva, tragique, arrêta court
Le garçon cravaté de blanc comme un notaire,
Et, crevant en sanglots, fit : Oh! ce Tillancourt!...
ALBERT GLATIGNY.
UN SOUVENIR DE LA FOIRE
A mon ami P. Beyle, peintre des saltimbanque
La foire commençait vers la fin du mois d'août et durait a
peu près quatre semaines. La place d'Armes était alors envahi
par cinq allées de boutiques de jouets d'enfants, de pains de-
pices et de friperies de toutes sortes, qui se déroulaient bruyam-
ment sOus l'œil impassible de la déesse -emblématique de lavnJe»
éternellement debout sur la petite colonne de pierre
tout le temps que durait la foire, il y avait dans les ■
et dans les cabarets une affluence considérable de .
des villages voisins qui faisaient six lieues à pied pour ^
acheter un objet de six sous. Coiffés de chapeaux comme 0°
père en virent dans leur enfance à leurs grands-oncles, etP
tant une blouse bleue avec des broderies blanches au-dessus
leur redingote de gros drap, les campagnards faisaient Je
poir des marchands, dont ils s'amusaient à examiner
leusement les bibelots de pacotille.
Mais la grande attraction pour leurs curiosités presque
fantines, e'éifcït ïe 'Ob*mp-de-M*rs couvert de b*rft.9«w dfl 0'
scrupu-
i&fWles!1
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poWs de nbgt Moa comme an siage eût fait arec des
L „ (Snttieiilt !i place à IkuKioilehit q
sî le taille piiriléje ie jmoir » enfer les jan
le ces.
Après li îtoo! Ifs esertiees de force de Mme Hélè:
lime Mtae, eoDlrawnt à loates ues préritk
m petite femme im grêle, ynpeu msigre, et D'avant
ces vieilles arrêtâtes, qui, sur le retour, se bardent et
ment ie paisse. M Hélène périrait areir de vingt
vingt-sept ans. C'était, dans toute son énergie sauvage
tp les plus parlais ie gitane qnj'aie m : lésant1
et eras, les jeE enflammes et provoquants, la tonch
et kili, la psaa fente et orangée. & rote ie saf
fleune ie tests ie,i,l|R ^ £j iMK[ -
laissait m le tatie a t*mt alumines fe
étale,ainsi que Ki.iœneiïiEetgriltsSlli,
""""«•«"«(•'«Monsl^isaiarntiei!
»-i«ta,,Ktéi«[.,lmi
erabloitqoe »«,„»«„«„„,itsii .
de (o,ce comme le boniment l'avait annoncé.
•'«.elleljoÉi s
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A i appel ie son nom, c
qu'on irait étreda sur le' suf j
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vraiment exception-
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Le buste de la
Liber Té, réduction
exacte de l'œuvre de
M. Georges Hébert,
terre cuite mesurant
50 centimètres de hau-
teur avec son support.
Cette figurine, facile
à accrocher à la mu-
raille, peut également
prendre place sur un
meuble, sur un rayon
d'étagère et de biblio-
thèque, sur un marbre
de cheminée ou de con-
sole. Elle peut ©rner
indifféremment le sa-
lon ou le boudoir, la
chambre à coucher ou
le cabinet de travail.
Prix de ta Prime avec l'abonnement d"un an :
PARIS (prisé dans nos bureaux)..................... 13 fr.
DÉPARTEMENTS (prise dans nos bureaux, emballage
compris)......................................... 15 fr.
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*»■» ■iMi-iPMi'AJi i', — inous rappelons à nos "abonné,
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doit être accompagnée de l'une des dernières bandes du journal.
COURBET
Entendons-nous.
Gustave Courbet ne refuse pas la croix. Il n« l'a point accep-
tée, voilà tout.
Et cela, tout simplement, sans pose, sans calcul.
Le Maître d'Ornans n'a pas besoin de marque particulière de
distinction.
Il ne méprise pas la croix.
M»is il n'en veut pas.
En effet, pourquoi ce grand artiste, devenu illustre par la vo-
lonté de ses efforts, et par la puissance de son pinceau, atta-
cherait-il un bout de ruban à sa boutonnière ?
Tous ceux qui s'occupent d'art, en Europe, distinguent de-
puis longtemps, parmi les peintres français, le ..talent de
l'homme de qui l'avenir dira : le Courbet.
Si Gustave Courbet se mettait un peu de rouge à son habit,
ce serait donc uniquement pour les gens qui passent dans la
rue.
Là serait la pose, là serait le calcul.
Mais Courbet ne tient pas à être distingue par les gens qui
passent dans la rue.
Non. Il laisse cette petite joie à d'autres.
Et d'ailleurs, autres motifs. Courbet, après avoir vaincu par
sa seule palette : 1° les jurys qui le repoussaient autrefois ;
2° les membres de l'Administration qui se moquaient de lui,
officiellement ; 3° l'apathie de la foule ;
Courbet, dis-je, ne devait pas accepter un insigne d'honneur,
rélamé pour lui par 'a voix de la foule, par le cri tardif de ses
confrères, et par 1« soupir résigné de l'administration, en tra-
vail de palinodies.
Cet ennemi constant des basses concessions que les hommes
du monde appellent : — la lui des plus simples convenances;
Cet ennemi violent de ce que les académies enseignent sous
le nom de style,
Ne pouvait pas être... décorèl
Cet homme simple, ce paysan fin, qui préfère un joli ton, une
bonne pipe et un verre de bière fraîche, à tout ce que l'anti-
quité contient de souvenirs, ne pouvait pas, encore un coup,
accepter, après trente ans de luttes, de travaux et d'injures, la
fécompense que l'on accorde à un fournisseur de la Cour, à un
soldat qui a fait vingt-sept congés, à un juge absolument obs-
cur.
Courbet a donc bien fait 'de rester 'ce 'qu'il est ; Courbet.
COUS JACQUES.
COMMENCEMENTS
One fleur est le commencement d'un bouquet.
Je préfère au bouquet la 'fleur.
Comme je préfère souvent l'esquisse au tableau, l'idée a sa
mise en œuvre, et une ariette à cinq actes d'opéra.
Cependant,'a) an sou est le commencement d'un million, et
si l'amour corn'mè'nee par un baiser, je vous prie de croire que,
dans ce cas, j'aurai toujours plus de tendresse pour le tout que
pour la partie.
Je sais des commencements qui m'ont ravi.
Une fin m'attriste, un commencement m'émeut doucement,
presque toujours.
L'ECLlPSE
Un berceau d'osier, chez un vannier, m'intéresse; les quatre
pierres des arènes de la rue Monge ne me disent rien d'ai-
mable.
Et pourtant la fin d'un sermon me charme, si le commence-
ment d'un discours latin, à la Sorbonne, m'afflige.
Mais laissons là les fins des choses, et ne pensons'plus qu'aux"
commencements.
1
Un soir, sur un trottoir, je regardais, je ne sais- pourquoi,
s'avancer un monsieur qui n'avait rien de bien singulier.
Nous allions nous croiser.
Lé" monsieur avait un bon air, un air de père, d'noîânie heu-
reux, d'homme qui a fini sa laborieuse et honnête ïournée.
Il leva la tête tout à coup.
Je levai la mienne en même temps, et je flts, dépassant la
saillie de pierre d'un balcon, sous lequel nous nous étions arrê--
tés, plusieurs adorables commencements.
D'abord quelques brins dé verdure,. — puis trois" fleurs' très---'
rouges passant leur petite tête curieusement, — puis un long-
museau de ehien, affectueusement fixé sur nous, — puis deux
menottes d'enfant brunes, étreignant avec délices les barreaux
froids, — puis le bas d'une robe à volants...
C'était tout.
Mais ces riens, ces bouts de choses aimées tendrement, ces
commencements de famille mirent un éclair exquis dans les re-
gards du brave homme.
Et je repris mon chemin, joyeux, en lui souriant comme un
ami.
II
J'attendais que le maître de la maison, un médecin, fût
visible.
Il y a très-longtemps de cela.
Assis dans le grand salon désert de la iriaison, sur une chaise
basse, j'avais pris machinalement, au hasard, un livre parmi
les volumes éparpillés sur la table.-
Et je me mis à lire.
Je ne me souviens pas, je ne me sui= jamais souvenu du titre
de ce livre. Mais le premier chapitre de cette œuvre me frappa
vivement.
Il y était parlé d'un enfant et d'une jeune mère, et d'un fiancé
mort, et d'un père toujours triste.
Histoire banale comme bonjour! Mais cela était dit d'une
façon si simple, Si attendrissante, si poignante, si vraie, que
je donnerais je ne sais quoi pour retrouver aujourd'hui la suite
de ce roman commencé, dans majeun'esse, à la fin d'un jour
d'hiver, dans le grand salon désert d'un médecin.
IÏI
En passant devant une boutique de thûuSsébr, j'aperçus, dans
la pénombre du magasin, posé sut un petit carré de tapis, un
pied délicat, vêtu seulement de son bas bien tiré, un pied de
femme.
11 attendait, avec impatience, une bottine introuvable.
Je n'en vis pas davantage.
Était-ce le pied d'une Cendrillon moderne cherchant à répa-
rer son étourderie, essayant de retrouver sa mule perdue la
veille, au bal?
Qui le sait?
Mais c'était un bien joli commencement!
IV
Au-dessus des blés jaunes, une tête brune, gracieusement
coiffée d'un mouchoir rouge, que j'ai admirée de loin, un di-
manche de juin, est restée toujours présente à ma mémoire.
Tète charmante, avec une bouche large, mais jolie, qui mon-
trait des dents blanches comme celles d'un jeura,- chien de
chasse.
Tête de paysanne, en train de parler à u grand gars perché
dans un cerisier.
V
Dépassant le chaperon gris des vi ux urs éraillés par les
doigts crochus de l'Hiver, je ne sais rien de plus coquet que les
vertes vrilles folles de la vigne qui pousse.
Ce commencement de la vendange me semble extrêmement
gracieux.
Il me fait penser à ces bons dîners d'amis où le sang parfumé
des ceps coulera de mon verre mon coeur, le réchauffant,
lorsque les chaperons gris des vieux murs seront éraillés de
nouveau par les doigts crochus de l'Hiveri
J'ai gardé, dans mon âge mûr, certains ébahissements de
l'enfance, que je ne puis réprimer.
Ainsi, la première fusée d'un feu d'artifice, qui s'élance, en
sifflant, énergique et gracieuse, dans le ciel étoile, les jours de
fêtes publiques,m'arrache toujours un âft 7 puéril.
Ce commencement lumineux 'd'une 'éruption de flammes colo-
rées me ramène, £ar la pèn's'ée> à mes années gaies, à mes
jours sans créanciers.
Je n'oublierai jamais non plus le triangle d'un bleu profond
que j'aperçus, pour la première fois, eaïre deux hautes falaises,
sur la routé 'de Fécamp.
C'était grand comme une part dé ga^ôau des Rois, et c'était
la mer 1..,
Un rien immense et solennel,
VII
Ce cOmmencement-ci n'e^t qu'un, poïrffc Hoir, sur la ligne
rigide de la mer à l'horizon.
Mais'ceux qui ont vécu toin de leUripays natal, savent Quelle
émotion s'empare de l'&nie, lorsque de point noir est signalé
par le Sémaphore du po4*t.
Ce point noir, c'eitft ta Courrier qui vient, à toute Vapeur, ap-
portant les lettres qu'on relit en pleurant, les 'chères lettres
du pays lointain, les lettres jaunies pendant la traversée, et
qui conservent encore, malgré l'odeur des cales du navire, le
parfum fugitif du Paradis presque, perdu.
BRNB6Î 3'HIvftViLL*/.
PROPOS EN L'AIR
Sur le renchérissement au Blé •
Les céréales augmentent de prix tous les ioiirê n
tes- veulent bien le dire-, va profiter de cette hausse r-~-
sbn grain.-.. de foli'e.
ST. dfePuyparlier, qui n-'êst'p'as' si fou que ïesTnédedn'"'"*
^^^^^^_ r°i» ..
-o«no—
Sur un dramaturge décédé :
Lorsqu'il mourut, Bouclwdy n'était plus à la m j
longtemps déjà. de dep^
Hais il avait eu son Heure — de Saint-Paul,
—oco:o—
Sur une des dernières poésies d'Albert mu
Le Figaro a publié dernièrement une pièce de vers à 1
d'Isabelle la Bouquetière, dans lesquelles l'auteur ni*
« senteurs molle, » de ses fleurs et des « doigts sawmnî,V'S
donzelle. M. Albert Millaud, qui ne lèche guère m" 'H
tions, aurait-il donc léché les doigts d'Isabelle? "*'
Sur la hante taille d'un de nos nouvéatjx Minîs'<w
M. de Gramont a près de six pieds et n'en est pas Mo» s.
Il a raison ; cela n'est guère auprès A» bêtes à mille jj^
BiroOLYTE BlUOUrt
MARÉE DESCENDANTE
Plus s'ombre qu'en sa hutte, un vieux chef Samoiède
Dont la pêche consiste en deux phoques mort-nés
Hamburger méditait, au café de Suéde,
Sur la vie, et faisait un nez... ah ! Dieu! quel nez!
Ses yeux d'aigle lançaient des flammes contenues,
Eclairs intermittents, sinistres précurseurs
Des tempêtes qui vont ensanglanter les nues;
On l'entendait parfois dire : Tas de farceurs!
Un sourire plissait sa lèvre aux lignes pures.
A Longvood, ainsi Napoléon le Grand
Posait, pour épater les époques futures;
Mais Lui ne tirait pas l'oreille de Bertrand.
11 venait; seul, songeant aux illustres soirées
D'antan. Il était seul dans un coin, et pourtant
C'était l'heure où l'on Voit les biches altérées
Jeter sur le trottoir un œil inquiétant;
L'heure où le boulevard s'emplit d'hommes célèbres
De tout âge, qui vont, mouvant flux et reflux.
Lui, demeurait plongé dans ses pensers funèbres.
Des garçons qui servaient ne le connaissaient plus.
Quelquefois, cependant, naïf, un bon jeune homme
S'àppfOchait du héros d'un air timide et doux.
Amer, et remuant un sirop'à la gomme,
Il disait ; Vous avez des illusions, vous?...,
Le vide se faisait autour de lui. Canuéhe
Seul, cet observateur froid et silencieux
Qui pèse tous nos faits dans l'ombre et les épluche,
Murmurait : « Il fut grand, mais trop ambitieux! a
Des reporters passaient, mais sans le voir. Plus som
Il replongeait son front si noble entre ses raaius,
Résigné, douloureux, astre éteint, feu qui sombre
Et n'indiquera plus aux masses leurs chemins.
Cependant le café se vidait. Chaque groupe
Se dispersait. Chacun de son côté fuyait.
Quelques-uns de ces gens allaient manger la soupe,
D'autres disaient : Silence ! à leur ventre inquiet.
Alors, dans cet endroit devenu solitaire,
Hamburger se leva, tragique, arrêta court
Le garçon cravaté de blanc comme un notaire,
Et, crevant en sanglots, fit : Oh! ce Tillancourt!...
ALBERT GLATIGNY.
UN SOUVENIR DE LA FOIRE
A mon ami P. Beyle, peintre des saltimbanque
La foire commençait vers la fin du mois d'août et durait a
peu près quatre semaines. La place d'Armes était alors envahi
par cinq allées de boutiques de jouets d'enfants, de pains de-
pices et de friperies de toutes sortes, qui se déroulaient bruyam-
ment sOus l'œil impassible de la déesse -emblématique de lavnJe»
éternellement debout sur la petite colonne de pierre
tout le temps que durait la foire, il y avait dans les ■
et dans les cabarets une affluence considérable de .
des villages voisins qui faisaient six lieues à pied pour ^
acheter un objet de six sous. Coiffés de chapeaux comme 0°
père en virent dans leur enfance à leurs grands-oncles, etP
tant une blouse bleue avec des broderies blanches au-dessus
leur redingote de gros drap, les campagnards faisaient Je
poir des marchands, dont ils s'amusaient à examiner
leusement les bibelots de pacotille.
Mais la grande attraction pour leurs curiosités presque
fantines, e'éifcït ïe 'Ob*mp-de-M*rs couvert de b*rft.9«w dfl 0'
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Après li îtoo! Ifs esertiees de force de Mme Hélè:
lime Mtae, eoDlrawnt à loates ues préritk
m petite femme im grêle, ynpeu msigre, et D'avant
ces vieilles arrêtâtes, qui, sur le retour, se bardent et
ment ie paisse. M Hélène périrait areir de vingt
vingt-sept ans. C'était, dans toute son énergie sauvage
tp les plus parlais ie gitane qnj'aie m : lésant1
et eras, les jeE enflammes et provoquants, la tonch
et kili, la psaa fente et orangée. & rote ie saf
fleune ie tests ie,i,l|R ^ £j iMK[ -
laissait m le tatie a t*mt alumines fe
étale,ainsi que Ki.iœneiïiEetgriltsSlli,
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de (o,ce comme le boniment l'avait annoncé.
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