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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 3.1870

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L'ECLIPSE

LIBERTÉ-PRIM5

Un traité passé entre
/administration de l'E-
ctëpse et MM. Margeli-
don et Georges Hébert,
45, rue Lafayette, in-
venteurs du nouveau
procédé baptisé du nom
de Pseudo - Céramique ,
nous permet d'offrir au-
iourd'hui à nos abon-
nés d'un an une prime
vraiment exception-
nelle :

Le buste de la
Liberté , réduction
exacte de l'œuvre de
M. Georges Hébert,
terre cuite mesurant
50 centimètres de hau-
teur avec son support.

Cette figurine, facile
à accrocher à la mu-
raille, peut également
prendre placé sur un
meuble, sur un rayon
d'étagère et de biblio-
thèque, sur un marbre
de cheminée ou de con-
sole. Elle peut ©rner
indifféremment le sa-
lon ou le boudoir, la
chambre à coucher ou
le cabinet de travail.

Pris de la Prime avec l'abonnement d'un an :

PARIS (prise dans nos bureaux)..................... i & ff.

DÉPARTEMENTS (prise dans nos bureaux, emballage

compris).................................,......, 15 fr.

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que tout renouvellement, changement d'adresse ou réclamation,
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m^mwiiiMaiBfriÉiriifcfiMM^MÏI'l liUAtTiàMriaMi

JOLI COCHER

De l'Odéon à Batignolles, et même de Batignolles à l'Odéon,
je ne sais rien de plus agaçant que d'avoir pour vis-à-vis, en
omnibus, une femme grasse, très-pâle, aux cheveux bruns
épars, endormie en outre, et qui rappelle d'une façon frappante
l'infortunée Mme Kinck sur les dalles de la Morgue.

Je vous avoue, sans fard, qu« je préfère infiniment à cette
femme épaisse, exsangue et brune, une petite cocotte, d'essence
vulgaire peut-être, mais dans l'œil de laquelle on peut lire ce
bel alexandrin ;

Balançoire et bosquets, uiateloLte et friture.

Oui, j'aime mieux cela. Et vous ?

Or, ces jours-ci, pour échapper à l'envie de crier : —A l'as*
sassinl qui me prenait violemment à la gorge, en regardant
mon sinistré vis-à-vis, je m'élançai, tel un singe habile à déni-
cher les cocos, sur le marchepied qui conduit à l'impériale.

Hosannah ! — Je m'assis à la seule place qui ne fût pas oc-
cupée Elle était située auprès du siège du cocher.

Un joli cocher.

Un très-joli cocher, je le répète. Blond, à la chevelure fine-
ment bouclée, aux petites moustaches triomphantes.

Joli cocher!

Pour orner son chapeau de cuir bouilli, le joli cocher avait at-
taché, à la bourdaloue de ce luisant couvre-chef (d'autres disent
le ruban), un paquet de plumes multicolores.

Qui expliquera jamais les mystérieuses causes du goût des
cochers d'omnibus pour un petit panache de plumes ou de
fleurs polycolores, fixé par une épingle à la ganse de leur coif-
fure?

Problème ! énigme ! charade !

'Mon joli cocher, qui m'avait pris en amitié tout d'abord, dai-
gna, à partir du boulevard des Italiens (nous allions à Cliehy),
me eonfier ses chagrins et ses ennuis.

De temps à autre, lorsque le conducteur lui donnait le signal
d'arrêt, en tirant le cordon, le joli cocher, parlant à ma per-
sonne, murmurait :

— Trombat tire le cordon comme un ours!
Puis il reprenait :

— Sacré animal ! tu ne pouvais pas descendre tout à l'heure.
Malheur !

Ces paroles s'adressaient alors à tout voyageur qui quittait,
d'un pas incertain, le seuil de l'omnibus.

Mais ces sourdes imprécations cessèrent soudain, et le
s ourire reparut sur la lèvre du joli cocher, lorsque nous arrivâ-
mes au pied de ce Calvaire sans moralité, qui a nom : Notre-
Dame-de-Lorette.

Le joli cocher devint charmant, causeur, prolixe.

L'omnibus, muni de son cheval de renfort, montait la côte
d'un pas qui rappelait l'allure du. jeune malade de Millevoye.

Le j-oli cocher se renversa en arrière sur le dossier de son
siège, planta son fouet dans sa gaine, et, après avoir échangé
quelques mots railleurs avec le conducteur du cheval de ren-
fort, une espèce de nain boiteux, au chapeau de cuir bouilli,
garni de vertes feuilles, il me dit :

— Farceur! vous la connaissez, hein?

— Mjoi? qui?... Vous dites?

— Oui, la petite, au second, peignoir à rubans bleus.

En proférant cette soudaine accusation, le cocher clignait de
l'œil, et me poussait du coude.

J'aurais pu faire ma tête, n'est-ce pas, et envoyer promener
cet automédon, comme rappellerais M. Prud'homme.

Je ne fis pas ma tète du tout. Et je répondis:

— Cher ami, je ne connais nullement ces dames de la rue
Notre-Dame-de-Lorette. Je suis étranger au quartier. Mais
vous, mon brave, vous me paraissez être assez au courant?...

— Oui, je suis un peu à la coule, voyez-vous Quand on passe
comme ça toute la journée, dame, au bout d'un an; on conuaît
son monde.

— Vous êtes un heureux gaillard?

— Oh! on se salue en passant, voilà tout.

En effet, on se saluait en passant. Le joli cocher, fier comme
un coq, souriait, faisait de l'œil, grimaçait.

A tous les étages, partout, des minois chiffonnés lui fai-
saient des mines amicales.

Les bonnes des cocottes hautaines envoyaient des baisers au
joli cocher, à la profonde stupéfaction des voyageurs pudi-
bonds de l'impériale, qui, croyant que ces marques d'intérêt
vif s'adressaient à eux, rougissaient et baissaient le nez.

Soudain, le joli cocher dés gnant du doigt une belle femme,
très-pâle, qui se penchait fièrement à sa fenêtre, me dit :

— Elle fait sa Sophie... connu ! — Faut pas me la faire, ma
belle dame. Nous savons d'où vous revenez, mon chat, ajouta-
t-il avec indignation... Une saison à la maison, de retraite du
faubourg Saint-Denis!

Cependant les femmes de chambre, les servantes, les filles
de boutique, droites sur le pas des portes, ou assises à leurs
croisées ne cessaient de combler le joli cocher de signes télé-
graphiques, et de muets appels amoureux.

Lui, comme un souverain que les vivats n'émeuvent guère, il
passait lentement la revue des cœurs qu'il avait frappés.

Cette revue dura jusqu'au moment où l'omnibus, cahin-caha,
toucha à la rue Fontaine.

Mais, avant de rassembler les rênes flottantes, le joli cocher
jeta un dernier regard irrésistible sur les marchandes potelées
du Marché Saint-Georges.

Et à côté de la fruitière qui, dans son émoi, laissait tomber
les artichauts offerts à une cliente, la marchande de poissons,
blême de jalousie, souriait mélancoliquement en arrachant la
peau d'une sole.

Joli cocher !

ERÏNÉST C'HRRVILLY,

PICHENETTES ET CftOQCIGKOLES

On ne sait encore à quel tranche-montagne on doit attribuer
la séparation de la gauche au Corps législatif; mais on est
sûr qu'elle est séparée par moitié.

Nous n'avions jusqu'alors qu'une gauche, à présent nous en
avons deux : la gauche ouverte et la gauche fermée.

Seulement la gauche ouverte oie l'est pas tellement qu'on ne
la puisse fermer au besoin et la gauche fermée n'est pas non
plus fermée au point de ne pouvoir l'ouvrir à l'occasion.

Cette situation ne paraît pas avoir d'autre inconvénient que
de mettre certains esprits irrésolus à même de faire un choix,
absolument comme s'il s'agissait de la porte d'Alfred de Mus-
set, et entre la gauche ouverte et la gauche fermée,- il n'y a
guère de place que pour les courants d'air.

Aussi, ce que nous pouvons souhaiter de mieux dans cette
circonstance politique, c'est qu'aucun de nos opposants n'y
attrape une fluxion de poitrine.

Au moment où, faute d'eau, l'on fauche dans quelques pays
les blés avant qu'ils ne soient mûrs, on est encore dans l'ac-
tualité en parlant des choses relatives à la sécheresse,

Dans la Campagne de l'Orléanais, c'est particulièrement sur
les curés que les paysans font retomber la responsabilité du-
fléau.

Voici, a ce sujet, deux anecdotes parfaitement authen-
tiques :

Un campagnard, arrivant au village, affirme qu'en passant la
veille, a minuit, dans une sapinière, il y a vu distinctement
cinq curés rassemblés, en train de dire une messe où le diable
tenait la place du bon Dieu.-

Un autre raconte que le curé d'un pays a mis au four un pâté
renfermant un crapaud, un lézard et une couleuvre, chacun de
ces reptiles tenant dans sa gueule un épi de blé, un épi d'orge
et un épi d'avoine.

Le tout, messe et pâté, pour assurer la continuation de la
sécheresse et forcer ainsi les cultivateurs à venir à l'église faire
des neuvaînes.

Voilà qui plaide mieux en faveur de l'instruction des masses.

Et yiunc erudimini.

—ogïïgo—

11 a été question un instant de dédoubler certains ministères.
Celui dont le portefeuille est tenu par M. Maurice lîichard a,
au contraire, augmenté ses attributions, dans le courant du
mois passé.

Jusqu'alors ce département ne comprenait que les arts libé-
raux tels que la peinture, la sculpture, la musique, etc.
M. Maurice Richard y a ajouté l'art de remporter sa veste.

On comprend tout de suite qu'il s'agit ici du maître d'Ornans
et de la croix ue la Légion d'honneur.

Quand on a, comme Courbet t du rouge dans ses opinions, on
n'a pas besoin d en mettre à sa boutonnière.

C'est, d'ailleurs, ce que le peintre a dit lui-même au ministre
des beaux-arts dans des termes qui pourraient faire envie à plus
d'un prosateur.

—aÇz5)<i—

C'est au mois de décembre que M. Emile Ollivier devra réci-
ter à l'Académie son discours de réception.

Au mois de décembre, M. Ollivier sera définitivement aca-
démicien.

Au mois de décembre, le froid se fait déjà sentir ; aussi, pour
communiquer un peu de chaleur à ses périodes-, M. Ollivier se
verra peut-être forcé de battre la semelle, dans son discours,
ayae un Auvergnat de bonne volonté, à moins qu'il ne préfère y

allumer un petit feu de bois mort, et si même Âr^
avait un peu d'adresse, il n'hésiterait pas un instant À °^
dernier moyen, car il y trouverait une occasion JJn 'Ce
débiter ses fagots. excelieilte ^

A la distribution des prix accordés aux élèves m». >
de la maternité, Mlle Soulard a obtenu le prix de f • *

Donc Mlle Soulard saigne très-bien. * lSn<""

Le plus cocasse est le prix de bonne conduite i„„ ■•
MlleGévaudan, e acc°*e à

Il semblerait tout d'abord qu\1H prix de bome
Trait être munie a une femme qui se donne comme M
paraît que non. d°e' Il

C'est un enseignement, mais il ne suffit pas- on se d
encore ce que ce prix de bonne conduite, décerné à °"'"Ie
des élèves, peut bien signifier à l'égard des autres? S8"''

HIPPOLYTS BIUOUET.

L'EXPOSITION

OES VOLATkES ET MjllMX DE FANTAISIE

— Eh bien?

— J'en sors.

— C'est amusant?

— A crever...

— Avez-vous vu beaucoup d'animaux, là bas?

— J'ai rencontré quelques créanciers.

— Je ne vous demande pas cela.

— Ah! les animaux de fantaisie, alors?

— Oui, parbleu!

— Oh! c'est toute une ménagerie.

— Bah!

— Oui, Une véritable arche de Noë.

— Pas d'éléphant, j'espère.

— Non, mais M. S.. , n° 347, a envoyé, im chameau blond.

— Un chameau?

— C'est son ami unique. On est bien libre d'avoir un cha-
meau chez soi, demeurât-on au cinquième. '

— Mais alors ce M. S... est un arabe?

— C'est un huissier.

— Oh! c'est la même chose....

— La même chose!... non pas!.., je préfère l'habitant du
désert.

— Et vous n'avez remarqué que cela?

— J'ai vu bien d'autres bêtes. La zoologie a envoyé là ses
représentants les plus distingués... d^s chiens... des chats.,.

— Des chats?...

— Oui. Ils sont exposés par mesdames Saint-Carmin, Bou-
che-d'Egout, Peau-de-Satïn.

— Pourquoi cette cédille ?

— C'est un mot? — Il est vieux — et je no le savoure pas".

— Alors, vous dites qu'il y a beaucoup de chats.
—'Toute une gouttière! La plupart de ces dames ont un joli

chat, et elles tiennent à le montrer souvent.

— Je comprends ça.

— On a envoyé aussi des lapins. Us battent du tambour.

— C'est parfait. L''afflehe porte qu'on pourra expose* un re-
nard... Avez-vous vu un renard de fantaisie.

— Non... et puis il était de trop bonne heure.

— C'est cela. On ne l'avait pas encore lâché !

— Peut-être... mais, en revanche, les canards foisonnent.On
croit lire le Petit Journal en regardant les cages où ils sont eu-
fermes.

— Et des perroquets !

— Des bottes de perroquets. Des perroquets à bee que
veux-tu.

— Et parmi les poissons?

— Un monsieur N..., de St-Omer,., a envoyé un hareng saur

— Etrange !

— C'est l'animal qu'il préfère, a-t-il ajouté sur sa carte d'ex-
posant.

— Mais c'est de la folie.

— C'est exact. Nous avons aussi le poisson rouge du capi-
taine Bastouil, déjà nommé.

— Un poisson rouge ?

— Rouge, et irréconciliable,.. Ce pauvre cyprin, séparé de
son maître, depuis dimanche, languit dans son bocal...

— Infortuné !

— Pour le consoler, on a dû suspendre au-dessus de sa de-
meure un vieux pantalon rouge.

— Et cela le console?

— Cela lui arrache, de temps à autre, un pâle sourire.

— Il ne mourra point, -n'est-ce pas ? Oh ! non !

— Non. Rassurez-vous. Il grandira, car il a, pour ne pas per-
dre courage, l'exemple de MM. X et Z, ses confrères, qui vivent
si bien, entre deux eaux.

— Pauvre petit poisson!

— Mais il est voué au rouge, lui, tandis que -MM. X et et 2
sont voués aux groseilles.

— C'est ça.

— Une dame, du meilleur monde, expose un escargot sympa-
thique, quoique borgne.

— Est-ce qu'il montre .ses cornes?

— Non, il emboîte le pas derrière le mari de la dame en ques-
tion.

— Enfin, je le vois, vous vous êtes amusé, là-bas.

— Mon Dieu, oui. Ça me rappelait le boulevard, tous ces
êtres-là : des serins, des rats, des tortues, des pierrots, des
g:ues, des-taupes...

— Et des grenouilles?

— Nou. Pas une grenouille. — La dernière, à ce qu'il parait,
a été mangée, en train express, entre Erqueûnes et Bruxelles
par un caissier' qui mourait de faim,

— C'est dommage.

— Evidemment... peur les autres*

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