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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 3.1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.3704#0182
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EHTÉ-PRIS;£

Untraité passé entre
l'administration de l'E-
clipse et MM. Margeli-
don et Georges Hébert,
45, rue Lafayette, in-
venteurs du nouveau
procédé baptisédunom
d« Pscudo - èéràmique ,
nous permet d'offrir au-
jourd'hui à nos abon-
nés d'un an une prime
vraiment exception-
nelle :

Le buste de la
Liberté, réduction
exacte de l'œuvre de
M. Georges Hébert,
terre cuite mesurant
bO centimètres? de hau-
teur avec son support.

Cette figurine, facile
à accrocher à la mu-
raille, peut également
prendre place sur un
meuble, sur un rayon
d'étagère et de biblio-
thèque, sur un marbre
de cheminée ou de con-
sole. Elle peut srner
indifféremment le sa-
lon ou le boudoir, la
chambre à coucher ou
le cabinet de travail.

Prix de la Prime avec l'abonnement d'un an :

PARIS (prise dans nos bureaux)..................... fl<$ |r-

DÉPARTEMENTS (prise dans nos bureaux, emballage

compris)......................................... £$ fr.

Le port reste à la charge du destinatrûrs.

Nos abonnés déjà inscrits peuvent jouir de cette prime, $n
déduisant des prix ci-dessus indiqués le monta 'ï .'le l'abonne-
ment déjà paye.

Î^A.1^1^ î

I

Fortifications, de quel aspect sinistre

Vos murs, la nuit, sont entourés!
De vaillants travailleurs, fronts nus, au teint de bistre,

Et, par des torches éclairés.
Fouillent dans les yeplis de la terre béante,

Avec rage, a^eç passion ;
Est-ce pour t'enterner, ô nation géante ?

Non! c'est ta résurrection l

H

Le colosse Paris veut, pour livrer b.at aille

Aux Prussiens, vomis par l'enfe^
Que sa ceinture soit complétée à sa taille,

Ceinture de bi;on?e e.t d,e fer,
Paris, la bêche en niain, v.cg;!^. la in,isc en scène

D'un drame où tout son cœur s'est mis ;
Il va dans ses fossés tah'e affluer la Seine,

Pour y noyer les ennemi* !,

nr

Paris a déchiré le crêpe, qui le voile ;

S'il succombait — Djeu rédempteur ! —
On verrait s'animer, sur no.tra açç de l'Etoile.

Le bloc de Rude, le sculpteur :
Son groupe marcherait, chantant La, Marseillaise,

Et, par l'héroïsme emporté,
Défendrait avec nous la Nation Française

Et lui rendrait sa liberté.

IV

Dieu n'aura pas besoin d'accomplir ce miracle;

Reste en place, ô bloc belliqueux !
Nos pères ont remis la patrie au pinacle,

N-ous saurons être aussi grands qu'eux.
Paris retrouvera sa gloire qu'on jalouse.

Fou qui chante un De Profundis !
Et comiive., avec orgueil, on dit : Quatre-vingt-douze,

'ftos fils tjjronjt : Soixante-dix !

ÀLEXANDUE FLAN,

-■- '-■■Î--1-7 ;■>'<'■ "'■■

LA GUERRE DE PRUSSE

CHEZ te CONCIERGE

La scène se passe dans la loge d'un cerbère de la rue Tait-
"bout.

C'est le soir, M. et madame Pipelet président. Les cuisi-
nières, les yalets de chambre et les bonnes d'enfant de la
maison décident du sort de l'Europe.

Monsieur de Bismark ne se doute pas de ce qui lui pend au
nez.

monsieur pipelbï, sentencieux, Le fusil des Prussiens tire

plus vite, c'est possible; mais le chassepot porte plus juste.
C'est pour la France un avantage énorme!... A la première
affaire, l'ennemi, sera troué comme une lune que l'on aurait con-
fiée, à notre banquier de l'entresol.

Ce mot a énormément de succès.

JûSÊPHiNE. Madame lisait ce malin dans sou juurnal, qu'après
les levées exceptionnelles, il ne resterait'plus, en moyenne, à
Pujis, que deux hommes pour sept femmes.

JUSTIN, ironique. Il va /ail cirque vo're bourgeoise, réduise ses
frais de maison.

.joséPHi.\E. Monsieiir Justin, vovjs jîtps un i: s ilgnl ! .. Vous
devriez savoir que Madame n'a fj'ainjs, que dan§ la gard ; pûtijj-
nale sédentaire.

madame l'trEi.ET. Oii !. . il y g bien quelques mobiles pa>- pi...
par là...

Joséphine. Oui... je ne dis pas... mais le départ de ceux-là
ne fera pas sombrer îe budget.

JÛS'nH, avec intention. Au contraire!...

doïhnïqub à M" Pipelet. Dîtigs donc.,, est-ce que je ne vous dois
pas mi port de lettre de trois sous'?

madame pipelet. Si fait... avec quarante-cinq sous que j'ai
donnés à votre Monsieur ce matin pour payer s.a voiture.

Dominique. Tenez, payez-voii;>.

(Il donne à Madame Pipelet un billet de cent francs.

madame pipelet, rouge d'indignition. Est-ce que vous vous "fichez
de moi ?.. Un billet de cent francs pour quarante-huit sous.

DOSiiCiiQUE. Dame !... le cours forcé !.. Qu'est-ce que vous vou-
lez que j'y fasse?

madame pipeijdt. En voilà encore une invention, leur cours
forcé !. . si ça continue, avec cent mille francs en billets de ban-
que dans sa poche, on ne pourra, pas avoir pour deux sous de
tabac.

}}Jstin. Ah! à propos... epst mou maître qui en a fait une
t)qnng j... vous save'/. qu'on vient de décréter que les poursuites
judiciaires ne pourraient avoir lieu contre les débiteurs sous
lus di*anaap.x?

(ipîisi|;,|j"iî pipi Lgij cv.çç noblesse. Oui... et c'est juste ! .. les gens
nui dpnjient leur >ang non y la patrie ne doivent pas être expo-
sés aux exploits des hujgsifFS pendant qu'il vont en faire eux-
înèmes sur le charnu de baîailii:,

A pplaudisstments.

Justin, continuant.- El; biep, iigm'ez-vous que mon maître a
réuni l'autre jour tous tes eré.iiieiors. Quand ils ont été là, il
a ouvert sa caisse, et d'n | ; a iscx haï

L'ESPRIT DE WOS SOLDATS

Qa en ferait un volume, contentons-nous d'un article- et r
coupons-h1 p'n- tranches.

Un chirurgien de nos amis a coutume de dire :•« L'esprit c'e
comme le (lêlirium , il faut le servir très-mince. »

— Sans indiscréiioî), peut-on savoir sur quel point se dirim,
votre régjment ? -...-- . -, b

— (à part) Il y a indiscrétion, soyons roublard,- (haut) h^Xx

— Jacta, connais pas. - ■ ■■ .-

— Que je présuppose que c'est dans l'Est de la France.

— Comment ça ?

— Dam ! que le général il a dit au colonel : allez a ugta

(PST).

On demandait à l'un de nos maréchaux, l'ctymologia du mot
soldat. ''ï

sol dat (le soleil donne).

Le soleil d'Austcrlitz, bien entendu.— Il y a eu éclipse, mais
patience! les bons comptés font les bons ennemis.

Encore un soupçon de latin de caserne, pendant que nous y
sommes; et ce sera tout!

— Sargent, qu'avant la guerre j'entendais toujours dire à dés
pékins : c'est un casus bellil,.. Qu'est-ce que ça peut bien vou-
loir dire, sans vous commander?

' — Que ça signifie simultanément, conscrit, que, tout en lu
respectant, il faut savoir faire cas des belles.

— Il 'paraît que, malgré les alertes, notre chef de musique
s'occupe d'un grand opéra; il travaille à son ouverture, quand
il a une minute à lui.

— Quelle ouverture?

— Parbleu! l'ouverture des hostilités.

Le maire de Surcsnes a confie aux mobiles de sa commune le
1 leur-a demande I , -, . . - "momie

drapeau de la mairie.

leurs factures. Vou^ p.enaez . _ i . ■ it fait pr
Alors, se levant, il L - lu- b J o,y ■•■ ■ d -..■ours :

— Vous, Mom-idur ^cUuiçUrcnniî, je vous dois 850 francs...
Je ne vous les puie pas, et je vous commande égalt-ment à cré-
dit un vêtement complet peu-; l'hiver et un pour la chasse. —
Vous, momieu.r Lempeignée!... votre note s'élève à 425francs...
vous n'avez pas, je- Veapère, caressé Je fol espoir de recevoir sur
Gfitte somme le pUi,§ legor ^-compte. .. seulement, v.uilkz me
faire trois paires de buUf.s ver:,ies dont une pour i.oiréo. —
Vous, monsieur ls<uw .. vo.tr? compte est u\; 15,728 francs 25
centimes. Il y aurait peut-être un petit rabais à faire —pus sur
les centimes. —Enfin,, p(a,sson#. . 'î\.i:c :Mijourd';mi, je ne puis
sur cette note que ■<<u ..<','' w \ -.-; un nouvel emprunt de
1,500 francs... alion-;, voyons, dj;ij.:'.i ja.-.~nous.

A cette tifrade terriiiante débitée avec le plus grand sapg.-
froid, les créanciers de mou, maître ont d'abord rép.ondu par un
rugissement du c.oîère :

— Ç'.onimeut ! c'est pour ça quevo-us nous faites v.en.ir !...

— Vous m} înc donnez pas un sou, et vous çonimandez encore
cbj.s bjptteg.... c'est trop tort !

— Bas un agompte... e,t fus osez me temanter un nufeau brut
de. quinze cents vnmos !... chaînais te la tic !..

— Je porte do ce pus ma facture chez l'huissier 1

— Moi aus^i.

— Çué fais vus ImrsuilYe à puîet ruche ! .

— Là... Lj... ealmez-wî'i.^, a répondu mon maître en lonr
^.utraut 1^. décret à l'Officiel., ou je m'engage démain d::ns les
tu,rç.os... Ynui pré^euterez vos factures à M. do Bismark,
quand j-e &erui haeîié sur une uiitraill3ii»e ennemie.

' A cette menace, tous .^c. sont esécutés en grpgant; ce n'est
pa,s bète, ça., liein!...

madame pipelet. Tou..t ç.a, ça u'cmpôc-he qu'on travaille aux
fortifications et qu.e ^,'lfj.vu^siejis vont peut-être arriver ici
dans quinze jours... Ces brjgauuV-.là, il paraît qu'ils ne res-
pectent pas même les femmes.

Justin, ai\ec n}aliçe. Oh ! ai.., IU sont, t^u, çouti'aire, pleins
d'égards... pour celles qu'ils, ont déjà vu.es en 18.1-3.

madame i'ipelet. Je suppose que c-j n'est pas pour moi que
vous dites cela... Je suis dp lSm,

MOxsïEUR pipelet, avec niçjesl}. Ro-e!... ne crains rien!...
S'ils te manquaient... tu, aurais mi vengeur.

En disant ces mots,, il tim, si violemment le cordon, qu'il le
casse.

madame pipelet, ave? véhémence. Jules! avant de toucher.À ta
tôte... ils passeruient sur inon <jorps

justin. Ils n'oseront jamais.

Dominique k h(-êm,r.iietite. Avec tout cela, je su-ig. de la levée,
moi... Et si vous aviez voulu vous marier,.il y a.eleux mois, je ! d'orge ou de froment, d'avoine ou de seigle, qu'on est entrain
ne serais pas parti. ! de scier.

Henriette.'l'ienSj la bonne charge!... tant que les hommes ! La faucille luisante sur le bras, les gens du hameau, père,

— Nous reviendrons avec, ont juré ces braves jeunes gens
.lors... c'est que nous ne reviendrons pas 1

Certains mobiles ont débaptisé le çhassepot. Pour eux, c'est
un chasse- Prit mai.
D'autres conviennent qu'ils prisent le fusil à tabatière.

Savez-vous comnient nos soldats appellent les infirmiers? -
Des aviateurs de \fi pièce, /min^,

Qua^t à Lmrs camarades do régiment, ce sont des voisins de
çami/tgnc.

Un réchappé. de\Vissenibp,m:gdisaU:— Si nous sommes sortis
de cette pluie de fer, c'est bj,çn gr,à.c.e. au doigt de Dieu!

— Macache! riposta un autri?. revenant. Tu peux bien dire
qu'il y a mis les quatre dQigte.e.j, typqyi.ce\

Certain lieutenant de notre çonrna,isha,nce a fait l'anagramme
de. la gra^rie et belle phrase à Vpr4re du. jour :

Les g^ieux héros d*. Farm,é.e. Êç^aeaise: ont bien mé-
^ité de la patrie. — Vive, la Eçaa,ce !

Il y a trouvé exactement et lettre pour lettre le télégramme
suivant, dans lequel il n,'y a(q.u.e le nom de la prochaine victoire
à remplis ■

Forte sortie de C^ngarniei'. — Elita alîemandje plie. —
Il bross,e eïp± à .....— Va,vaincre fer^ne!

Cette, combinaison anagrammatique. et prophétique est de
bon augure, puisse-t-ejle se traduire bientôt en réalité!

Conrumce, courage, bonne chance!

JUSTIN LANCLOIS.

SCENES DE HAMEAU

I

LES PIEDS-JAUNES

Hellivllle, août 1870.
Cicst'la rêhvè&. On a mangé la bouillie de sarrasin. On a fait
la méridienne. On revient, par les caches verdoyantes, à la pièce,
d'orge ou de froment, d'e

mariés ne partiront pas les premiers, il n'y a pas de presse,
justin. Moi aussi, je pars. Je suis veuf sans enfants... Ma

pauvre femme I... Hi... hi,.. hi...
Joséphine, à part. Voilà trois ans qu'il l'a perdue, sa femme,

et c'est la première fois que ça lui prend !■..

LÉON BIENVENU.

ATEjj ŒiPftiâ'IFArV'a'. -- Nous appelons à o-qs . ■ ■ i
que tput renouvelieinent, changement d'adresse ou r^clamaixon,
dyîi être accompagna»-] de l'une des dernières 1m ).....' - JQorjxal.

mère, fille, fils, valet, tous enfin, jusqu'au bonhomme-, retournent
au dur travail après un court repos.

Le temps est suberbe. Au coin, dans le V que forment deus
pans de falaises, respendit, sur la mer, en nappe éblouissante,
ce reflet du soleil d'août qui décline déjà dans le ciel.

Les criquets sonnent aigrement de leur rietite trompette,
,d-ans les sillons et sous les fougères.

L'air est rempli de la vague odeur de miel des sarrasins en
fleur

C'est la Relevée, brûlante, sans brise, pendant les rudes heures
de laquelle le paysan va réellement gagner son pain à la sueur
de son corps maigre et noirci,

Mélie, la fille à la Hochette, brave et haute fille, solide sur
ses jambes, et travailleuse comme pas une, se dirige lentement
vers les champs paternels.
-Dans le hameau, on dit que Mélie est un tant soit peu piaf*

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aiiiFÈ,81. m'assures que tomsifcn

- Onî, «r je m me sentirais plus nen paar toi, s
BiifUlfDdîTOit. Et poisse les Prussiens eut

w il fut «iei • ftidn su f k, ?•' *"
iw. lî Win! »i frili ci, ter •« i!. K je i
pokldeblsnt

-Eîad aasii. C'est de voir toat ch, vois-tu, ce
es esches, ees bîteùs, tout le }mm qui me [ai'
m fà parti, je ne penserai pins qa'àtoi, Mélie, E
retteFrance... -

- Jean, je t'aime iïm quand ta prœîtcj enanDe
•l'an non garçeii... allons, ijnitte-moi, je ïaissek

- A te soit, ma Sllel jn tenus p^ i„|
Et Jean aniasse lie, et Hit arasa

faetiuffe d'ajoncs lenris.
BtonsdiEs'eniontaikli!iii,leeteœpi1j

Itprtalpoitlltlie, fet dnrdtpei»r
'«te f«J»is, tandis jne ptifeto
""f"1'"» AlkiigM, ou dans ma

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