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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 3.1870

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L'ECLIPSE

LÎBEHTÉ-F1

Un traité passé entre
l'administration de l'fî-
.clipse et vîM. Margeli-
don et Georges Hébert,
45, rue Lafayette, in-
venteurs du nouveau
procédé baptisédunom
de Pseitdo - Céramique,
nouspermetd'ofMrau-
îourd'hui à nos abon-
nés d'un an une prime
vraiment exception-
nelle :

Le buste de la
Liberté, réduction
exacte de l'œuvre de
M. Georges Hébert,
terre cuite mesurant
50 centimètres de hau-
teur avec son support.

Cette figurine, facile
à accrocher à la mu-
raille, peut également
prendre place sur un
meuble, sur un rayon
d'étagère et de biblio-
thèque, sur un marbre
de cheminée ou de con-
sole. Elle peut arner
indifféremment le sa-
lon ou le boudoir, la
chambre à coucher ou
le cabinet de travail.

Prix de la Prime avec L'abonnement a'-im an :

PARIS (prise dans nos bureaux)..................... 13 fr.

DÉPARTEMENTS (prise dans nos bureaux, emballage

compris)......................................mtm ■&& fr.

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Nos abonnés déjà inscrits peuvent jouir de cette prime, en
déduisant des prix ci-dessus indiqués le monta i de l'abonne-
ment déjà paye.

LA GUERRE DE PRUSSE

DEVANT LE COMPTOIR

La scène se passe chez un débitant de liqueurs du faubourg
Saint-Denis,

Madame Vitriol est dans son comptoir, versant et rsnouve-
lant de nombreuses tournées à un groupe passablement échauffé
par 15 patriotisme et le mêlé-cassis.

camusot Je vous dis qu'ils n'entreront pas... c'est impossi-
ble 1... Vous n'avez donc pas vu les travaux de la barrière de La
Chapelle ?... Au jour d'aujourd'hui, ils seraient criblés comme
une râpe à sucre!...

MAuaissET. Oui... mais c'est pas tout ça qu'est à craindre!...
C'est les trahisons.

camusot. Allons donc I Est ce qu'on trahit en France, au jour
d'aujourd'hui?...

maukisset Je ne parle pas des Français... Mais on dit qu'il y
a a Paris plus de trente mille têtes carrées qui pourraient bien
nous jouer un vilain tour pendant îe siège.

camcsot. Laissez-moi donc tranquille!... tout ça est sur-
veillé de i>rès... an jour d'aujourd'hui; on sait ce que vos trente
mille allemauds fout ménute par ménvle.,. Ils ne mangent pas
une den.i-livre de choucroute sans que M. Piétri sache combien
ils ont mis de saucisses avec;

A ce moment de la conversation, un des buveurs, qui avait
gardé le silence, prend mystérieusement la parole en ces
termes :

M. trehblïnard, îe petit papetier d'à côté. N'empêche qu'on dit
de drôles de choses...

M. Camcsot. Allons, bon!,.. voilà encore le père Tremblinard
qui va nous mettre du ïioir dans l'âme.

M- tremblinard. Mais non.,. mais non... seulement je dis ce
qu'on dit. Il paraît qu'il y a un rkhe Allemand qui a acheté, en
1866, une propriété dans les environs de Saint-Denis, e& que
depuis ce temps là il ne fait que creuser des souterrains qui
vont aboutir au fort de l'Est, à celui de La Briche et à celui
d'Aubervilliers !...

maurisset. Ah!... voyez-vous!... Quand je vous le disais!...

M. tremblinard. Alors, vous comprenez... pendant le siège,
avec une allumette, il fait sauter de chez lui ces trois forts-là.

madame vitriol, bondissant sur sa banquette de velours rouge.
C'est-il Dieu possible!... C'est comme dans le Chevalier de
Maison-Rouge..,. le souterrain du père Morand ! — Ah ! les bri-
gands !...

m. trembumard. Il paraît même qu'il a creusé une autre voûte
qui va jusqu'à la citadelle de Strasbourg, et que le même jour,
tout sautera à la fois.

madame vitriol. Oh! les horreurs!...

camusot. Père Tremblimard, tout- ça c'est des blagues... Je
vous dis que vous êtes un pessimiste t...

m. tremblimard. Moi, vous savez... je vous dis ce qu'on m'a
dit...

camusot. Eh bien !... moi, je peux vous raconter que ce sont
des inventions. Au jour d'aujourd'hui, ces ehoscs-là ne sont
plus possibles. J'ai u,on cousin qu'est dans l'a/tillerie, et il m'a
dit positivement que les mines c'était de la balançoire. On a
in\enté au jour d'aujourd'hui une certaine poudre fulminable
qui ne part pas quand c'est l'ennemi qui y met Je feu !...

madame vitriol, un peu calmée. A la bonne heure!... par exem-
ple .. C'est ça, qu'est travailler pour la patrie!...

maurisseT. Tiens!... voilà Chaffouin qui passe, il doit avoir
des nouvelles!... (Frappant au carreau.) Hé!... père Chafiouin!...
payez-vous une tournée?

CH'FPOUIN, entrant. Bonjour la compagnie!... Moi, je prendrai
ans pruoe à Teau-de-vre.

Mme Vitriol renouvelle les consommations.

MAORJS8ET BJi bien, quoi de neuf, père Chaffouin ? Sont-ils
à Pierre fit te ?...

cmFFOUW. A Pierreflttel... Vous voyez donc pas que c'est
une feinte !... Ils ont autant envie de venir à Paris que moi
d'embrasser 1h père Tremblinard.

madame vitriol, jogeus". Ah! vraiment?

chaffouin. Parbleu! e»t-ce que ça ne se voit pas tout do
suite... Moi, vous savez, j'ai éventé le truc de Fritz comme si "je
l'avais fait, et ce ui de Bazaine aussi. Voilà comme ils vont s'y
prendre...

Maubisspt. Voyons ce plan... Madame Vitriol, redoublez-nous
ça .. hein ? C'est la tournée de Camusot.

chaffouin. Vous comprenez... Bazaine et Mac-Mahon, qui
connaissent leur affaire, vont laisser Fritz f.iire ses petites pro-
menades. Pendant ce temps-là, ils vont culbuter Steiniïietz et
Frédéric-Charles dans la Moselle, au risque d'empoisonner les
goujons Une fois cette bj-ogne-la faite, Mac-Mahon et Bazaine
s'al'jiraclient à pas de loup de Fritz- et de son papa Guillaume...

madame vitriol, jubilant.. Je vois ça d'ici .. Quelle raclée!...

chaffouin, continua/il. . après avoir donné â chacun de I&uTs
soldats une petite crécelle d'un sou

camusot. Ça devient intéressant... Mme Vitriol!... une tour-
née, c'est celle du père Tremblinard,..

GBAFFOuiN. Ils s'approchent... ils s'approchent tout douce-
ment derrière l'armée de Fritz ; une fois qu'ils so>t à por ée, ils
se dissimulent dans un bois et un beau matin, ils font tous aller
leur crécelle en même temps Le prince Fritz prête l'oreille et
dit à son père : Pypa ! .. entends-tu comme on parle allemand dans
ce bois ?

— Oui mon Fritz, répond Guillaume, c'est le corps de Tran-
katitatschYuck qui vient nous rejoindre... a lons-y 1... avec
lui nous entrons dans Paris comme un imbécile ciicz une som-
nambule. |

Là dessus, ils pénètrent dans le bois en hurlant ; l'armée
f-ançaise fait tourner ses crécelles avec vigueur, Fritz dit à son
papa : Il n'y a pas à s'y tromper. . ce son' bien eux.

Mac-Manon se referme et les fait tous [irisonmers !...

Madame.vitriol. Bravo... Bravo I. J'offre aussi ma tournée...
la tournée de ta victoire !...

chaffouin. L'année pi ussiènne entourée fait raine de résister;
mais sur l'affirmation de Bazaine que les prisonniers ne seront
jamais conduits au Vaudeville, elle se rend.

camusot. Au jour d'aujourd'hui.....

La scène et le mêlé cassis continuent...

LÉON BÎKNVENU.

CHARGES A LA BAÏONNETTE

Le pape, privé de l'appui des troupes françaises, ne peut
manquer, tôt ou tard, de faire la culbute. Voilà ce qu'il y a de

plus infaillible à Rome.

Au moment du danger, l'homme aux lunettes a fui
pied aussi léger que le cœur.

il a le

Définition de l'état de siège :
Bâillon et Baïonnette.

m

A Bade, il paraît que Madame Th'erret, la joyeuse et gras-
souillette actrice, a rudement remis à sa place un employé de
la douane, qui était 'nconvenant.

Elle a envoyé le Badois badiner loin d'elle.

Réflexion faite le 15 août :

Si l'on décore pas davantage les femmes, c'est probablement
afin de ne pas nuire au dëco-e homme.

En Grèce, le Ministère est nouvellement reconstitué. C'est
Beauponlot, comme on sait qui est ministre des finances.
On n'a pas encore nommé le ministre du brigandage.

Les Prussien* ont sur leur casque une pointe qui ressemble à
un paratonnerre; tôt ou tard l'orage devait éclater sur eux.

*

Des déserteurs de l'année de Guillaume, faits prisonniers,
sont internés à Tours. Là, à cause des pruneaux, ils auront au
moins le ventre libre.

Les années précédentes, au lo août, les faiseurs de cantates
nous donnaient des vers, cette année nuus avons eu des revers.

Il y a un ouvrage en terre que je voudrais voir faire autour de
Paris : L'enfouissement des Prusriens.

A l'heure qu'il est, tous les Prussiens sont levés, nous les
pulvériserons bientôt et lis seront de boue.

L'abbé Loyson, en déclarant, pour l'exemple, qu'il exécute
dns terrassements aux fortifications, manie de la sorte l'appel
au peuple.

8 Ce n'est que lorsqu'il y a
L font feu l'une sur l'autre.

du froid entre deux nations qu'elles

*

S'armer du fusil à tabatière, c'est ce qu'on peut appeler une
prise d'armes.

Les Prussiens sont vraiment complaisants : ils sont venus
chercher les coups que nous voulions leur porter.

BlPI'ÙLïTE BIUOLLET,

SCÈNES DE HAMEAU

III

IE-SAC Bli BONHOMME

Heltéville, août 1870.

Il fait nuit close dehors.

Le vent de mer siffle à travers les joncs, et tord les hêtres
dans lts landes désertes.

Les gens de la maison snnt en train de souper. Une goutte de
soupe au suif, avec un go 'et de cHre.

Le bonhomme (le grandr-pèrt») est assis, près de i'ôtre, dans
sa g ande chaire de chêne brun.

Il s'apprête à se coucher. Son bonnet de coton se dresse déjà
sur sa tète.

Tout à l'heure, il s'agenouillera au pied de l'espèce d'armoire
obscure, qui est leur lie, à lui et à la bonne femme, et il priera
le ciel pour les gens d« guerre, devant toute la famille, très-
simplement.

Le bonhomme, pendant le jour, est l'araignée laborieuse d'une
toile qu'il manœuvre habilement de ses vieilles mains ridées et
bleues.

C'est un tisserand.

Les gens ont gerbe, aujourd'hui wfannant à la chaleur du jour,
eoaime le vanneur de Du Bellay.

Maintenant, à la lueur fumeuse du crasset qui pend au man-
teau de la cheminée, ils devisent des choses de la politique, en
mangeant.

On n'est pas gai. Jean est parti à l'armée l'autre jour; Jean,
le promis de Mélie, vous le savez. Je vous ai raconté cela déjà.

Ces gens ne sont pas bien alertes, comme ils disent; mais la
pensée confuse que leur Jean fait ce qui doit être fait, puisqu'il
est jeune et que la patrie appelle tous les garçons à son secours,
leur met du baume sur le cœur.

D'ailleurs le bonhomme, dans son temps, en a vu bien d'au-
tres. Et il en est revenu. Et s'il le fallait encore, il prendrait
son mousquet, qui esc là, en bon état, accroché au mur.

Le vieux tisserand, qui ne dit jamais plus de trois paroles
par heure, ordinairement, en mettant les bobines de fil dans sa
navette luisante, est ce jour très bavard.

Et de sa haute chaire, comme d'une tribune, il parle aux gens
qui l'écoutent.

Le petit Gat lui-même, roide et pensif, sur un billot de bois,
dans le fond de la cheminée, semble prêter les oreilles aux
discours du bonhomme.

Le bonhomme prêche ainsi :

— « Qu'est-ce que j'ai dit, la dernière fois, à notre Jean? Je
« lui ai dit : au moment de cribler l'ennemi, regarde ton sac ;
« regarde ton sac, que je lui ai dit, et ça te donnera de la vail-
c lance', et ça t'échauffera le cœur comme un verre d'eau-de-
« vie. Regarde ton sac, comme je l'ai regardé, en 1814, et tu te
« battras bien.

« A cette heure, vois-tu, notre Jean, que je lui ai dit, c'est
« une guerre comme en ce ternes-là. Il s'agit de défendre ton
« pays.

« Le Prussien est sur les champs français ; il ne s'agît d<>nc
« plus du gloère et de l'Etat. C'est ton pays, c'est les amis, c'est
« toi, qu'il faut protéger contre les mangeurs de choucroute.

« Regarde ton sac, mon Jean, que je lui ai dit.

n L'sac du soldat, quand la contrée est envahie,'c'est tout ce
« qui h reste de chez lui; c'est tout c'que l'gouœrnement ti permet
« d'emporter de sa lamille.

« L' sac, c'est ce hameau, Jean, que je lui ai dit.

« Défends ton sac ! Défends-le jusqu'à la mort. Ne .laisse pas
a l'ennemi prendre toutes les pauvres affrétions qu'il contient,
« et il ne prendra pas ceux des amis et des parents.

« Regarde ton sac, noue Jean, que je lui ai dit, Regarde-Ie-
« bien II est fait avec la peau de nos bêtes. La peau des va-
« ques rousses, qui te connaissent si bien.

« Le drapeau, c'est bien, c'est la France, qui est à tout le
a monde; mais l'sac, mon Jean, c'est ton toit, ton foyer, tes
« champs, tout ce que tu as en propre.

a Regarde ton sac, et tu combattras avec des bras de fer, qu.
<■ ne se fatigueront jamais.

« Tout ce qu'il y a dans ton sac. c'est nous qui te l'avons
« acheté, à la dernière assembler. Le fil, les aiguilles, c'est
m Mélie qui te les a donnés Les chemises, c'est ta mère qui en
« a filé le lin de sa main, l'hiver, près du vetlleux.

« Regarde ton drapeau, pour savoir que l'guuvernement te
« contemple, mais regarde aussi ton sac, et ça te rappellera
« tout ce que les Prussiens veulent prendre et saccager,
« not'maison, nos pièces, nos bêtes, notre bonheur et notre
a pain.

« Regarde ton sac, mon Jean, que je lui ai dit, et il m'a pro-
« mis de le faire.

Et le bonhomme continue.

« Sans cette pensée-là, moi qui vous parle, nos gens, eh bien.
« souvent le cœur m'eut défailli, et, blanc de peur, car j'étais
« conscrit, quand le canon tonnait, j'aurais eu peur, et je me
« serais sauvé.

« Mais je regardais mon sac, je caressais l'poil chaud de la
« peau qui le recouvre, et, bougre, ça me faisait du bien

« Et je déchirais les cartouches plus gaiement pour dé-
« fendre mon hameau, mon cher hameau que je revoyais en
« regardant mon sac. Je le voyais, tomms je vous voie, av«c



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LïSeine se sacrifie;

On ferait mielï, je crois, d'j rid

h lin, fa fort*.

Kos mobiles n'ont eneor
Pas tu le champ de bataille ;
Gaieté, qui toujours raille,
Dit: Pourtant, ils ont Sant-1

On arme la îille entière
Denisilsàtatatiàre,
ïour ([u'à l'heure du combut
Le Prussien ai» du tabac,

g des Prussiens, il
ol soit abreuvé!
Qusod le dernier sera ersn
fa dirons, dans la tum
L'étendard sanglait est LA

Sainte-Gentvitre,

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