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L'ECLIPSK

.

o»i O *3 - —

Nous rappplous à nos anciens souscripteurs de 1870 que.
par suitf de la prolongation dp du mois pour tous les abon
Déments • F&e'b£afl>> ;û 15 aoûi coarai»t.coi're«{t.ndà celie
du 15 novembre 1870.

. Le:- frai.- de posi- a.yani été.dr.iihlé-, force nous a é*è d'ê
lever- de 2 franc-, le prii de.no» abonnements des depàrte-

Nous prions donc no> anciens souscripteurs de nous faire
parvenir le complément de leurs abonnements courante,
variant selon le temps qui leur reste a courir.

Le tableau oi-de-.-ous indique l< s dates des nouvelles
échéances et. les sommes à verser comme supplément. :

L'échéance de Décembre 1870 correspond à Sept™*

_J»dv 1871 _— :.
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août

Sommes
à verser

0 50

:: :■::
0 80

Octobre
Noverûb

Déeerab. 1 »

Jaov. 1872 1 18
Février bA 3»

Mars 1 30

Avril 1 85

Mai J-B0

vient annoncer que

IOTJR

L'âSSEf

L REBïtf .

DE

NATIONALE A

3âRlS

Compte-rendu anticipé de la première séance

Présidence de M.

^_______ Grévy

A une heure, M. le président brûle d'envie d'ouvrir la séance;
mais sur les 750 membres qui composent l'Assemblée. 3i0 seu-
lement sont à leurs bancs La droite en ma-se est absente.

Peu à peu, pourtant, on voit les ruraux arriver inquiets et
s'installer à leurs places avec mille précautions.

Un graml nombre ont des cuirasses ou les cottes de mailles
sous leur gilet, ce qui n'ajoute pas grand' cho^e à la grâce de
leur" démarche, mais ne peut d'ailleurs rien retrancher à l'élé-
gance de leur tournure.

Au début de la séance, on entend un bruit strident qui se
prolonge ensuite eu s'éloignant : quelque chose comme le choc
violent de deux fortes casseroles suivi de la dégringolade de
cinq on six boîtes a lait dans na escalier très raide.

On apprend que oYst M Ravinai cuir-^é, qui .Vêtant heurté
au détour d'un cou'oir dans M. Belea.~tel bardé hu-m^me. a
I rnulé jusqu'au ohs de l'escalier avec se* brassards,ses cuissards
I et -es mul... lardg

L'Assemblée, un peu remise de son-émotion, entre en séance.
Le plus grand calme règne aux abords du Palais législatif.
Les membres de la gauche sont rayonnants et le bonheur de
; revenir siéger à Paris se lit su* leur visage.

S-ule 11 droite semble terrifiée ; elle est morne, jette autour,
d'elle d^s.regards effarés et .tressaille sur ses bancs chaque fois
\ que l'on ouvre une porte.

M le président — La paroi- est à M Ravinel.
M. Ravinel m<mte à la .tribu;se avec précaution, regardant sur
chaque marche avant de poser le pi-d >À on n'y aurait pas mis;
: des bombes Orsî.ni.

M. Ravinel. —Messieurs ..vous avez vote le retour à Pa-
l ris... je l'i-spL-'ete Ipj chose j-ugée. mais mu conviction est la
' même, nous ne soi uc ... sûreté ici...

M. Paul Mjrin, qui s'aperçoit de la fraye&fr galopante qui en-
l vahit la droite-; croit la morne ut venu d'en tirer un parti con-
venible.

Il prend en cachette un gros sac en papier, souffle dedans et
le fai>. peter bruyamment eu donnant un coup de poing dessus.
A ce bruit, la droite (-litière se lèv&.-CQjmue mue par.un ressort.
Ua Gavardie. — Nous en étions Suis !. . C'était un gue -
. apeas!... Ce coup de ôàhon, messiéuraf, c'estle signal de l'at-
taque!. .

M., de Kergai-iou. —- Nous devons être,cornés ; il faut que
' l'uu de nous ai île .sur le péristyle v^ir/èe qui se passe dehors.
"Voix à droite. ~ Oui . oui., envoyons quelqu un de nuus.
M. le président. — Qui veut y aller?-"
M. Salvy — Messieurs! . c'est dans ces circonstances so-
lennelles qu'une assemblée nationale vraiment dïgve de ce nom .
doit se muntrer à la hauteur de sa tâche (B'-avrs proton es ) Je
propose que tous... nous envoyions -lïtohuissier voir Ce qui passe
sur la place de la Concorde.,

La proposition est acceptée. — La gauche ne peut prendre
part au vote, oecupée qu'elle est à se (cuir l«s côtes.

Au bout d'un iustant, l'huissier vient rendre compte de sa
mission ; il n'a vu sur la place qu'un petit chien qui paraissait
avoir perdu sou maître et un omnibus de la ligne.;de Cliaillot.
— Les députés de la droite reviennent à eux,

M. Ravinel, a la tribune, — Je persiste; messieurs à soute-
nir que 1 Assemblée court les plus grands danger,-; a Paris... Ce
calme, que l'on vient de constater autour du palais, ne dit---rien
de bon, la démagogie veille dans l'ombre, et...

A ce moment, ou entend quelque^ coups suurds qui semblent

; venir de dessous terre. — La droite se lève de nouveau eu

proie à la plus vive anxiété. — Les coups sourds continuée-"-.

M R*vinel. — Eatendez- vous, sous vos pieds, messieurs...

ce bruit insolite?...

M de Kerganou, — Nous sommes rainés !...
M. wavardie.- Les fédérés qui Sont restés dwpuis trois mois
; Bans vivres dans les catacombes, vont faire sauter l'assemblée...
\ Trahisoul.,.

Le désordre devient à son comble. — Un long cup de sifflet
• suivi d'un double appel de trompette veuant du dehors, aug-
mente le trouble. ~- La gauche se tord les boyaux dans des

éclats de rire coovulsifs; mais la droite a quitté ses.places,
parcourant la salle et semblant chercher des issues

M.. Salvy. — Nous allons être envahisl... Il faut nous mon-
trer au peuple... Il faut sortir! ..

M Trocbu. — Sortir !... qui parle de sortir? ..
M enta von, qui s'était précautiouné d'une échelle de -corde,
j la lance contre ua vasistas pour y fixer les grappias ; en une
secutrde, tous les échelons sunt garnis de-députea qui y grim-
pent,

M le président. — Voyons, messi-urs... du calme. . le péril
ne doit pas rmu- faire oublier notre dignité. Nous soiames ici
par la volonté du peuple et nous n'en sortirouis...

Le tumulte, étouffa les dernières paroles du président. Cepen-
dant, l'huissi'-r envoyé en reconnaissane

la place est complètement déserté ^__________

M. 3alvy, — Mais alors d'où venaient ces coups-sourds ?
M le président. — C'est un ouvrier qui répare la chaussée
du quaiet.qui frappe sur les payisiavec.sa .demoiselle pour les
enfoncer.

Quelques membres de la droite semblent se rassurer et rïe-
viè&Ljgnt à Inura,bancs.

M Ventayonj en haut cl?, son échelle de corne, — Et le coup de
sifflet que nous avons entendu ! .. N'était-ce pas un signal?

M.-le président. — C'était un bateau-mouche qui arrivait à
sa station.

M. Gavardie. — ïout cela n'explique pas ce lugubre et
double appel de trompette qui a.frappé nos.oreilles et qui ne
p<-ut être qu'un moyen de r-Ilioment de nos envahisseurs.

M. le président. — Que l'assemblé- se tranquillise. Je me
soi- assuré que c'est l'omnibus américain de Snint-Cload qui
arrivait poai faire changer ses roues à la place delà Concorde.
La droite, sensihftenl^nft; calmée par ces explications, se remet
en place:

M. le îBarqais ïPÂii&eîarre, entrant tout, essouflê àin&la
saVe.— Messieurs. . Dans cinq minutes nous allons être cernés :
une InDgue colonne descend l'avenue des Champs-Ely-ées, se
dirigeant vers l'Assemblée: autant que j'ai pu-distinguer.,le gje*
néral eut vêtu de noir; derrière lui vhnt son état-major; j'ai
très distinctement compté cinq panaches,, les huit cent mille
hommes qui suivent ne poussent aucun cri; ils paraissent ani-
més d'une sombre et froide résolution.

A ces mots, débités avec volubilité, la droite sent passerdans
ses veines un frisson d'horreur. Tous les ruraux se lèvent en
désordre. M. Ventavon réapplique contre le vasistas son échelle
de corde.

M. le marquis d'Audelarre, continuant. —Oe n'est pas
tout, messieurs Un mouvement énorme se produit sur le quai,
tout le monde se précipite en'-ourant sur le pont de la Con-
corde.. Tenez. . en endez ces clameurs!...

En effet, des cris arrivant'du dehors retentissent-jusque dans
la salle des séances" — Le tumulte1 atteint des propulsions
inouit-s ; la droite en délire moticré-le-poing à la gauche imper-
turbable- et l'aucune de sa perte. - Ou se précipne. sur la tri-
bune du président, ou la renverse, ou la trahie jusqu'à ta porte
principale pour la barricader. — Avt-c les banquettes, les pupi-
tres et tout ce qui tombe,. suiis la main, ou bouche les issues.

A ce moment les cris du dehors redoublent; on distingue
des bravo* enthou-iaste's et des applaudis-ements : l'huissier
rniiire et va rendre compte à M le- président de ce qui se passe.
M Salvy. — Messieurs... ces vivats ne peuvent vous lais-
ser aucun doute su" notre sort ; ils a'adressent certainement aux
criminels qui viennent mettre le feu. au palais .. Ne sentez-
vous pus d^jà l'udèi'.rdu pétrole?. . Préparons-nous à mourir ! ..
sa le présidant. — Cdmez vos iaquiétudes, messieurs, ces
clameurs que nous .venons d'en'endre étai-nt causées par un
accident : c'est un pêcheur h l'a ligue qui ét.ùt tombé ài:eau et
quiin brave garçon vietjttci'^a retirer au péril de sa vieet aux
applaudissements de la f mie.
(Murovure^ d* iO<>lnQ-rnnt\)

v". ie m-rquia d'^awieïarrà.^—' Allons doncî.,. Et la co-
lonne de h .it.Cent mille hommes qui marche sur l'Assemblée
avec unetat-major do pliunuts !...

M. le président Gette„çolonïià de huit cent mille hommes
est composée de cinquante-trois ci oyens ; elle vient de passer
devant l'Assemblée : c'est u$ enterrement, de première classe.
Après tant d'émotions.-la séance e-t levée.
Au moment'-iules membres de la droite sortent, M. Paul Mo-
rin jette clandestinement pour ciuq: sous dé: pois fulminants
sur les marches du péristyle, ces pois éclatent sous les pas des
ruraux., qui se précisent tous dans la Seine, persuadés qu'ils

sont couverts de feu grégeois.

Pour sténographie :

LÉON BliÈNVSNU.

Afin de faire perdre aux députés le moins de temps'possible
Chevet a récemment installé un restaurant à proximité de la
salle des séances.
. On ne se plaindra pas que l'Assemblée soit mal gardée- car
elle a toujours beaucoup de monde à son Chevet.

Est-ce une flatterie à l'adresse de l'irascible questeur de la
Chambra ?

Le journal l'Union a pour épigraphe -Le droit pour basé-, i
Pas le droit d'être malhonnête, cependant.

M. Yeuillot est un écrivain qui doit plaire" aui ï
H fait constamment des articles sur les saints.

„ Yxoa-

J'ai un oncle qui est homme de bon conseil. Il me répète
constamment :

'— Délie-toi des femmes qui font de l'œil ; elles sont générale-
ment de mœurs louches.

Pensée d'un républicain à l'adresse de M. de Chambord :
Il se peut que la monarchie française ait été de l'histoire,
mais aujourd'hui ce n'est plus qu'un comU.

Les journaux légitimistes annoncent tous à leur quatrième
page qu'un papetier du passage Choiseul v ent de mettre en
vente — d-ms un but de propagande royaliste — un nouveau
portrait photographié du comte de Chambord.

Les légitimistes tourneraient-ils à la philosophie, qu'ils ont
recours maintenant au système des cartes ?

Jehan Valter.

MM PARLER D'AUTRE CHOSE..

Ç!à, et Là

Tous les journaux ont annoncé la mariage de mademoiselle
Hùrtense Schueider avec un lord d'Angleterre.

— Oh, cette femme! disait hier la petite B..., des Variétés,
toujours la soif de tard.

Place aux jeunes.

Le nouveau ministre des affaires étrangères est né en 1797;
Il n'a, par conséquent, que soixante-quaiorze ans.

A ce propos, ou parle d'une pétition demandant que les mi-
nistères soient transportes aux Invalides.

Bans un récent manifeste
qu'il conserverait, jusqu'à

L'héritier du trône de France
Seraii-il tombé dans l'enfance?
Entre nous, il faut être enfant
Pour se vouer ainsi au blanc.

le comte de Chambord a déclaré
a mort, le drapeau blanc de "sts

J'ai un ami, qui est bourdon aux environs de Saint-Germain-
en-Laye.
C'est à prendre ou à laisser.
Qu'il soit préférable de compter des amis dans des classes
infiniment plus distinguées de la société récemment sauvée:
p»r M Thiers. je n'en disconviens pas.

Je connais beaucoup de personnes dont c'est la joie d'entre-:
tenir des relations amicales avec des notaires, des fabricants;
de chaussures à vis, des ingénieurs des pianistes ou des mar-'1;
chnnds de petires mains en ivoire pour se gratter le dos dans le
sîleoce du cabinet

Ces personnes sont d'heureuses créatures évidemment, leur
félicite me touche, et je fais des vœux pour elles.
- Mais je pense qu'on ne me fera pas un crime d'avoir un faible
pour être.placé dans l'humble condition que j'ai désignée ei-
dessus.

Les marchands de petites mains en ivoire pour se gratter le
dos, ont du, bon, sans doute; mais mon ami, qui est bourdon
dans le jardin de M. Canoby, musicien distingué, à Port-Marly,
n'est pas à dédaigner non plus.

Aussi, dimanche dernier, à la sortie du scrutin, je me suis
dit tout à coup :

— Tiens ! si j'allais voir mon ami, qui est bourdon, aux envi-
rons de Sai''t-Germain-en-Layer"

N'écoutant que le cri de mou cœur, et décidé à tout braver
pour satisfaire mon désir, j'embrassai-à l'instant la carrière de
« monsieur qui attend une place dans un omnibus, avec un pe-
tit papitr numéroté à la main, sur le bord d'un trottoir, devant
uii bureau de correspondance. »

Quatre heures après, j'arrivais à la g-are de l'Ouest.

— Quelle belle invention que la vapeur ! me dit, — comme
par hasard, — le voyageur à côté duquel je me trouvai en che-
min de fer.

~ A qui le dites-vous, monsieur, lui répondis-je aveu iine
froideur polaire. Je dois ma fortune à cette belle invention.

—■ Monsieur est sans doute actionnaire de la Compagnie?
poursuivit l'infernal causeur, souriant.

■— Non! repris-je avec négligence... non... "mais j'ai eu le
bonheur de perdre tous mes parents — qui étaient riches —
dans une série d'accidents de - chemins de fer plus horribles les.
uns que les autres. tjJ^-

Le monsieur devint grave et se tut. Il était dompté!

Grâce à cet artifice de langage, je pus atteindre Rueil sans
avoir eu à subir un nouvel interrogatoire.

Enfin, je vis Port-Marly, et le jardin dans lequel mon ami est
bourdon

J'eus un battement de cœur.

Car, pour tout dire, un an s'était écoulé depuis ma dernière
visite, et j'avais peur de ne plus trouver mon ami dans sa fleur
accoutumée.

Un mot de Canoby me rassura à cet égard.

— Tranquillisez-vous, me dit Canoby. votre bourdon est tou-
jours bien portant et gras comme un moine. Et ce matin, je l'ai
encore trouvé eu complet état d'ivresse dans une rose-trémiere...
et je l'y ai basse..-,

— Ah ! le gaillard I fis-je, toujours le même !

Toujours le m-ême, en effet, ce brave bourdon! D'après ce
que je venais d'eateedre, mon ami ne paraissait avoir change en
rhmses habitudes. Et -çcîame fit plaisir d'apprendre, l'instant
d'après, que pendant la semaine, il continuait défaire la ruche
buisèonuièrô quatre j©«rs sur sept.

Me faire conduire* îa roae-trémière, dans laquelle dormait
mon coquin a* btnmto'n fut pour moi l'affaire d'une seconde* ;

16g,

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