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L'ECLIPSE

Prime de l'Eclipsé

A partir de ce jour, l'Eclipsé met

à la disposition de ses aboiiués un
superbe buste de la République, par ,
Georges Hébert.

JÛette figurine, en imitation de
terre cuite, mesure 50 centimètres
de haut avec son support.

Facile à accrocher à la muraille,
elle peut également prendre place
sur un meuble, sur un rayon d'é-
tagère ou fie bibliothèque, sur un
marbre de cheminée ou de console.
Elle peut orner indifféremment le
salon ou le boudoir, la chambre
à coucher ou le cabinet de travail.

Prix de la Prime

Prise dans nos bureaux, sans

être emballée............... 8 fr.

Emballée avec soin, et prête à
■ être expédiée............... 9 fr.

Le Port reste à la charge
du destinataire.

J'ai reçu votre honorée du,...

PETIT COURBIER

Monsieur Truffier, à Pèronne

Vous me faites part, monsieur, de votre enthousiasme tou-
chant le désintéressement de la famille d'Orléans, et vous pa-
raissez surtout émerveillé de la conduite du duc de Penthièvre,
fils du prince de Joinvilîe, qui consent à servir la France sans
solde en-qualité de lieutenant de vaisseau.

Certainement, monsieur Truffier, j'en conviens avec vous : le
duc de Penthièvre est un digne jeuD'e homme, et si vous aviez
une fille à marier, je la lui donnerais hien.

Seulement, sans vouloir jeter le trouble dans des illusions
qui semblent vous être chères, je vous demanderai", à vous qui
me paraissez un homme d'expérience à la façon dont vous col-
lez les timbres-poste sur les enveloppes, si vous ne vous êtes
jamais aperçu que les choses qui se donnent pour rien coûtent
souvent beaucoup plus cher que celles que l'on paie?

Rentrez en vous-même un instant, cher monsieur Truffier,
fit peut-être cinq secondes de réflexion suffiront-elles à vous
convaincre que la générosité des princes prétendants ressemble
beaucoup à celle des gens qui vous offrent l'absinthe pour se
faire payer à dîner.

A propos... si vous rencontrez votre candidat bonapartiste
qui s'est si bien fait reconduire aux élections de dimanche
dernier, demandez-lui donc s'il serait disposé à, me prêter vingt
mille francs, seulement j usqu'à la restauration de Napo-
léon III.

Recevez, cher monsieur/etc...

Madame veuve Michel, à Gareassonne.

Vous avez lu, me dites-vout, madame, dans plusieurs journaux
l'annonce d'une société dite : Société des Treize, qui vient de
se fonder sous la présidence d'un monsieur Léopold Lequesne ;
et vous me demandez des renseignements sur cette entre-
prise.
Très-volontiers.

Cette société a pour ■ but de combattre et de détruire les
erreurs, superstitions et préjugés populaires.

Vous n'ignorez pas, madame, que beaucoup de gens prati-
quent des croyances saugrenues : les uns sont persuadés,
lorsqu'ils se cassent un ongle, qu'un grand malheur va
leur arriver- .

D'autres ne mettraient pas un chapeau neuf 1" vendredi pour
tout l'or du monde.

On a même vu de? femmes, s'aperceva-.t-tout à coup qu'elles
étaient à une table de treize personnes, accoucher entre le po-
tage et le rôti pour éviter un malheur dans l'année.

Eh bien, madime, ce sont ces préjugés que la Société des
Treize veut essayer de déraciner; et ils bout décidés à user de
tous les moyens.

ainsi, en ce moment par exemple, pour leur entrée en cam-
pagne, ils attaquent avec acharnement l'idée de fatalité qui
s'attache au nombre treize : Ils ont acheté treize actions des
Galions de Vigo et prouvent par A -{-* B que ça ne leur a pas
porté malheur : au eona-airo, puisqu'ils auraient pu en acheter
quatorze

A propos;.. Si vous rcconU'w. «être eai i ,.' bonapartiste
qui s'est si bien fait reconduire au i é m .i ' dimaaeîce der-
nier, demandez-lui donc s'il serait dispu-.e à me prêter vingt
mille francs, seulement iusqu'à la restauration do Napoléon JIX.
J'ai l'honneur, Madame etc., etc..

Monsieur Bourlizon, à Niort.

Je ne vous comprends pas du tout, monsieur... vous venez
vous plaindre à moi de ce que Jules Richard vous ennuie. Per-
sonne ne vous force à lire ses articles. Est-ce que vous croyez
qu'ils m'amusent, moi ?

Tenez... dimanche dernier, j'ai encore cueilli ceci dans sa
chronique :

« Je suis de ceux qui voudraient qu'il n'y eut pas trop de libertés
» politiques ; je préférerais une bel te armét au droit de réunion et
» une bdle artillerie à la liberté de fonder des journaux. »

Eh bien ! j'ai lu ça et je ne me plains pas.

Je ne me plains pas, parce que je n'ai eu que ce que je méri-
tais; je n'avais qu'à ne pas le lire.

Faites comme moi et ne venez plus m'ennuyer avec vos doléan-
jees;' j'ai bien assez de lire mon Gaulois, moi qui ne puis guère

Madame Tolupe, à Avignon.

Vous me dites, madame, que vous mariez mademoiselle votre
fille samedi prochain, et vous me faites l'amitié de me prier
d'assister à la noce et même d'amener Ernest d'Hervilly, pour
qu'il fasse des vers au diner sur la vertu de la mariée.

Vous offrez de payer le voyage et de nous louer deux habits
en arrivant. Je ne vous ai jamais vue : mais je vous reconnais
bien là.

Nous vous remercions beaucoup, d'Hervilly et moi ; mais,
samedi prochain, nous dînons justement chez M. Thiers avec
toute une société d'hommes politiques qui pour être choisie
n'en est que plus mêlée.

Seulement, puisque vous paraissez tenir à avoir quelqu'un de
bien au mariage de Mile. Tolupe, je prends la liberté de vous
recommander les princes d'Orléans qui, depuis quelque temps,
se sont fait une spécialité de figurants pour hymànées.

Ainsi que vous pourrez le voir par les journaux, ils sont très
occupés en ce moment (en moyenne, cinq mariages par se-
maine), mais en les retenant à l'avance vous pourrez peut-être
les avoir tout de même.

A titre de renseignement, je crois que, comme le duc de Pen-
thièvre, ils opèrent sans solde.

A propos... Si vous rencontrez votre candidat bonapartiste
qui s'est si bien fait reconduira aux élections de dimanche der-
nier, demandez-lui donc s'il serait disposé à me prêter vingt
mille francs, seulement jusqu'à la restauration de Napoléon III.

J'ai l'honneur. Madame, etc., etc..

faire autrement, sans être encore obligé de vous consoler de la
lecture du vôtre, vous qui pouvez en choisir un autre.

A propos... si vous rencontrez votre candidat bonapartiste
qui s'est si bien fait reconduire aux élections de dimanche der-
nier, demandez-lui donc s'il serait disposé à me prêter vingt
mille francs, seulement jusqu'à la restauration de Napo-
léon 111.

Je vous présente, monsieur, etc., etc.

Monsieur Binardot. homme de lettres à Brie-Comte-Robert

Vous m'écrivez, monsieur et cher confrère, pour me faire
part de votre ravissement au sujet d'une amélioration qui
vient d'être apportée dans la commission de colportage.

En eifet, il paraît que, par mesure d'économie, les douze lec-
teurs qui composaient cette commission seront réduits à trois.

Vous pensez que trois censeurs seront nécessairement moins
sévères que douze* et que vos brochures passeront plus aisé-
ment que par le passé.

Brave jeune homme !... je vous aime sans vous connaître.

Voici ce que l'amélioration que vous me signalez produira ou
je me trompe fort :

Comme il y aura beaucoup plus de brochures déposées à la
Commission et beaucoup moins de censeurs pour les examiner,
chaque lecteur se trouvera avee 360 livres par jour à feuilleter.

Alors, il se dira :

— Saur 360. brochures, je ne puis en lire plus de trois sans met-
tre ma santé en danger ; donc les 357 autres sont dangereuses
pour moi ; et du moment où des brochures sont dangereuses, je
dois leur refuser l'estampille.

Voilà, mon cher confrère, tout ce que je puis faire pour raf-
fermir votre conSauce en la nouvelle commission de colpor-
tage.

A propos... si vous rencontrez votre candidat bonapartiete
qui s'est si bien fait reconduire aux élections de dimanche der-
nier, demandez-lui donc s'il serait disposé à me prêter vingt
mille francs, seulement jusqu'à la restauration de Napoléon III.

Je vous présente, etc., etc..

Monsieur Bbrlureau, à Gones&e.

Vous ne dormez plus, me dites-vous, monsieur, depuis que le
Courrier de Vougelas a soulevé la grave question de la pronon-
ciation du mot : obus.

Vous avez une fièvre de cheval et vous craignez de mourir
avant de vous être rendu compte si l'on doit .dire : obuce, obuze
ou obu.

— Comment appelleriez-vous un obus? m'écrivez-vous dans
un de vos transports.

D'abord, jamais de la vie je n'appellerais un obus, vous sau-
rez ca ; il vient toujours asssz tôt.

Mais, enfin, pour ne pas vous désobliger, je vais vous dire
mon opinion sur ce cas de linguistique.

N'écoutez pas les malins qui vous disent que obus vient du
Hollandais (hauîmsef}, c'est faux. Obus vient... de l'obusier qui
l'envoie.

Maintenant, quant à la prononciation, elle varie selon la.
marche du projectile.

S'il est bien dirigé, il part obuze et il arrive au but.

A propos, si vous rencontrez votre candidat bonapartiste qui
s'est si bien fait reconduire aux élections de dimanche der-
nier, demandez-lui donc s'il serait disposé à me prêter vingt
mille francs, seulement jusqu'à la restauration de Napoléon III.

Veuillez agééer, etG.

Léon Bienvenu.

so nets-silhouettes

Disposition

Silhouettes-sonnets,
Politiques, poétiques,
Et même prosaïques,
Autant que des Manets !

Faire, en quatorze traits,
Des profils satiriques
Pris dans toutes les cliques :
C'est ce que je promets.

Mes encres sympathiques
Aux types artistiques ;
Aux vrais héros français

Mes sanguines épiques...
Mais pour vous, empiriques,
Je dessine — au sang frais !

BAZAINB

Fantômes des héros qui sauvèrent la France,
Martel, Hoche, Villars, — qu'importe le drapeau I —
Formez-vous en conseil : à toi la présidence.
Jeanne Darc ! sois greffier, Marceau !

— Patrie, il a perdu même ton espérance !...

— A la défaite, vous, préférant le tombeau,
D'Assas, Bayard, Joubert, préparez sa sentence ;

Maximilien sera bourreau.

En vain, pour lui, Bourmont plaide ou Raguse prie.

— <c J'ai gardé Metz, » dit Guise. Et Fabert se récrie :

— « 0 Caïn I qu'as-tu fait de ton pays natal ? »

«Deton sang.dansl'Histoire,après son nom,mets: traître!»
Dicte Latour d'Auvergne au fusillé, — son maître.

— « Trahir ! non I ! !» — Soit : on meurt en soldat, maréchal !

Jules Cauvain.

LES VICTIMES DE L'IMPOT

Un comptoir d'épicier. Madame met en ordre l'abondante recette
de la matinée. Monsieur, debout en face d'elle, tient un journal à
la main.

L'épicier. — Allons, bon 1
L'épicière. — Qu'est-ce que c'est?
L'épicier — Enc ;re un impôt I

— Sur quoi donc ?

— Sur les t'âtons de réglisse. II n'est pas encore promulgué,
mais il paraît qu'il va l'être.

— Vraiment? •

— Oui, il va y avoir un droit de dix francs par mille bâtons.
Ça nous fait juste- un millime de plus par bâton. Je vais être
obligé de vendre ceux de deux sous trois sous... C'est désolant !

— Désolant !

— Et si c'était tout !

1— Comment, ce n'est pas tout.

— Allons donc I On nous promet encore un impôt sur les rai-
sins secs. Est-ce assez triste i

— Eh bien, quoi ! On en sera quitte pour en donner moins.

— Tu ne connais que ce moyen-là, toi : en donner moins.
C'est très-bien. Mais à force de donner moins, nous finirons
par ne plus rien donner du tout ; et quand nous ne donnerons
plus rien, le client finira par s'apercevoir qu'il n'a pas son
compte. Et purs, du reste, ça n'est pas honnête ; moi, je suis
pour l'honnêteté. Si les raisins secs augmentent de cinq pour
cent, nous en doublerons le prix, voilà tout !

l'épicière, avec un soupir. — Nous en doublerons le prix 1

l'épicier — Voilà tout !

l'épicière. — Voilà tout !

l'épicier. —Jusqu'à ce que les vexations du Gouvernement
nous obligent de les vendre trois fois plus qu'ils ne nous coû-
tent. (Se reprenant vivement.) Je. veux dire trois fois plus qu'ils
ne valent.

— C'a fend le cœur d'y penser !

— Oui, c'eit navrant! Quand il y a tant de pauvres diables
pour qui la vie est si difficile ! Il faut que nous ayons' un gou-
vernement bien sans cœur. Oh ! je le hais ce gouvernement 1
Voudrait-il pas nous faire, croire que c'est pour les Prussiens
tout cet argent-là! Plus souvent! C'est pour lui s'amuser avee.
Non. j'ai honte d'e penser qu'il y a des Français — oh! ils ne
méritent pas le nom de Français ! — qui profitent des- malheurs
de la patrie pour arrondir leur petite pelotte.

Une acheteuse à qm l'on rend sa monnaie. — Comment I six
sous an lieu de quatre,-, le paquet d'aïluiheihies ! Je croyais qu'il
n'y avait que trois centimes d'impôÉ.

L'épicier. -—C'est vrai-, inadamo; nous avons- l'air de ga-
gner sept centimes dé plus par paquet ; mais- eu n'empêche que
nous perdons, sur la qhaut.i-té. (A sa femme.) Ah ! je ne sais pas
ce qui nie retient de fermer boutique !

L'Épicf-È-KE — Voyons, ne te monte pas la tête.

L'épicier. — Je suis exaspéré, nia-parole !: Ce gouvernement-
là a juré notre ruine. II veut ruiner le commerce... Air! lé siège
m'avait commencé, mais ea, ça m'achève...

Silence. Gn n'entend plus que' le bruit des pièces d'argent que
compte madame.

L'épicière. — Dix et dix vingt, et vingt quarante...

L'épicier. — A combien nous- revient la- fameuse mélasse.

— Celle que nous avons eu au rabais à cause de- son mauvais
état?

— Oui.

— A trente-cinq centimes.

— Je vais l'afficher à quatre-vingts. Les temps Sont durs ?..,
Et la dernière eau-de-vie?

— Celle qui a esquivé- les droits ?

— Celle-là même.

— A vingt-six sous le litre.

— E-les droits nouveaux sont de six sous par litre. Six
sous ! Si ce n'est pas scandaleux ! Vingt-six et six, ça fait
trente-deux. Passe-moi les étiquettes : 2.50;.. Pendant que j'y
suis, je vais augmenter aussi Je cirage et là moutarde.

— Mais le cirage n'est pas imposé, ni la moutarde non plus.

— S'ils ne le sont pas encore, ils vont l'être. Il faut s'atten-
dre à tout de la part d'un gouvernement pareil... Je n'ai pas

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