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L'ÉCLIPSÉ
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'encan.
tournant
•)
JT.
LA REVALESCIÈRE D'ORLÉANS
Le théâtre représente le cabinet du docteur- Pouyer-Quertier,
un médecin fort à la mode pour le moment. Une foule énorme de
malades de tout âge et de tout sexe entoure le célèbre opérateur.
Cliacun, d'eux expose brièvement l'état de ses souffrances, le docteur
écoute, hoche la télé, et conseille à ses clients d'user de la.PANACÉE
UNIVERSELLE, qu'il a découverte tout dernièrement.
Au dehors, il fait un temps de chien : Ntige, pluie, boue, ver-
glas, etc.
LE commerce. — Docteur, ça ne va pas. Je suis faible, très
faible. Mes chemins de fer sont comme paralysés, mes ca-
naux sont obstrués. Que faire?
le docteur. — Rendez, matin et soir, aux princes d'Or-
léans les biens de leur famille, et vous m'en direz des nou-
velles. C'est là mon remède souverain.
un pauvre homme. — Tout augmente, j'ai froid, je dîne ra-
rement. Une pipe de tabac me calmerait. Mais le tabac est
hors de prix. Que faire, docteur ?
le docteur. — Rendez matin et soir aux princes d'Orléans
les cent millions dont vous les avez privés, et vous verrez qije
tout marchera sur des roulettes après cela.
un contribuable.— Monsieur le docteur, on m'a saigné aux
quatres veines ; moi qui n'ai pas de revenu, je paie certainement
pour vos ordonnances, beaucoup plus que mon voisin, un ren-
tier avare, qui se prive du nécessaire, afin de flouer le fisc. Je
suis épuisé, que faire ?
le docteur.—Eûcoreun coup de lancette, cher ami 1 Rendez,
matin et soir, aux princes d'Orléans la fortune qui leur est in-
dispensable et vous serez guéri subito.
LES paysans. — Monsieur le rebouteux, nos champs sont dé-
vastés, la graine manque pour les ensemencer. On a brûlé nos
maisons, brûlé ma charrue, mangé mes vaches, éreinté mes
chevaux.Plus de poules,plus de moutons, Ah ! jetions mal,bien
mal, monsieur le rebouteux, et pourtant, je lions à l'église, et je
payons à monsieur le curé les prières qu'il fait pour mon bien.
Pourriez-vous pas me bâiller un petit remède ?
LE docteur.— Certainement, cher ami. Parbleu! —Rendez,
matin et soir, aux princes d'Orléans les sommes que leurs aïeux
ont acquises... habilement, d'une façon ou d'une autre, et la
moisson prochaine, sans parler de la" vendange, sera extraor-
dinaire.
une dame EN noir. — Monsieur, j'avais deux fils. Mon aîné
aimait l'empire. Il est mort pour lui sur la paille, dans une
forteresse prussienne. Mon second aimait la République, oh I
monsieur, il l'aimait follement !... et il va mourir, sur la paille,
dans une forteresse française... Je suis veuve. Je suis seule. Je
suis vieille. Je n'ai plus de soutien. Je ne peux pas travailler.
Dois-je mourir à mon tour?
le docteur. — Allons donc! Mais ma bonne femnw, voiune
lisez donc pas les journaux. Vous ne connaissM donc pas ma
panacée universelle! ma Revalescière d'Orléansl Affreuse ignorance!
Tenez, je veux être bon : — Rendez matin et soir aux princes
d'Orléans les cent millions dont ils n'ont que faire, et le bon-
heur vous sourira de nouveau. Allez, et ne pleurez plus !
le pays. — Où trouver les milliards qui restent à payer à la
Prusse? Comment débarrasser nos départements envahis des
poux allemands qui les rongent et les souillent encore.
Ne va-t-on pas réduire les traitements énormes que reçoivent
des gens déjà trop enrentés ? Notre inutile marine militaire,
dont les frais d'entretien et de réparation sont épouvantables,
ne sera-t-elle pas supprimée ?
LE docteur. — Commencez par rendre, matin et soir, à ces
infortunés de la branche cadette les domaines reçus jadis de la
faveur paternelle des rois qui reposent à Saint-Denis, et les
milliards de l'indemnité de guerre sortiront de terre comme
par enchantement.
la misère. — Du pain I
LE docteur.— Rendez les cent millions, d'abord, nous ver-
rons ensuite.
• l'ignorance — Instruisez-moi. — L'instruction va être obli-
gatoire. A quand sa gratuité ?
le docteur. — Elle sera gratuite quand vous aurez rendu,
matin et soir, les biens de la famille d'Orléans.
la misère. — Us n'en ont pas besoin, de cet argent t Les
princes chassent à courre. Us ont maison de ville et maison de
campagne. Moi, je crève, les piedsnus...
LE docteur. — Vous êtes vif et pressé, mon bon. Je ne nie
pas vos besoins. Je me plais à les reconnaître. Nous vous soula-
gerons aussi. Vous aurez votre tour. Mais, avant tout, il faut
rendre, matin et soir, aux descendants du frère de Louis XVI
les jolis petits louis d'or qu'ils aiment tant.
TOUS les malades. — Je souffre, docteur, je soufre!... Un
peu d'espoir, au moins, pour notre urgent, docteur ?...
le docteur. — Je vous l'ai dit, prenez ma Revalescière
d'Orléans, ma patriotique Revalescière, mon inimitable Reva-
lescière.
les.malades. — Docteur, ceux qui vont t'obéir te saluent.—
Vive la République î
(Ils, sortent navrés.)
ERNEST D'HETiVILLY.
GAZETTE À Uh MAIN
Tout Paris porte-plume, porte-crayon et porte-voix a connu
Dinochau. La réputation de ce Médicis culinaire était quasi
européenne. Les 6inq_ parties du monde des lettres — y com-
pris les poètes qui représentent l'Oceanie — se sont laissé
tapoter Gonfraternellcmeiit sur le ventre par le mastroquet
ingénieux du coin d« la place Bréda,.,
C'est de cela, je croie, que celui-ci est mort.
Dieu lui fasse paix I 11 nous tutoya tous ! Seul à-cofnpte qu'il
reçut de la plupart de ses clientsI...
Ai-je besoin d'ajouter que c'est fi l'hôpital que ce brave
garçon a débouché sa dernière fiole...'do tisane?
Sa fortune se montait, pourtant, à pltig àe trente mille...
poignées de ra-aùa. 1
Si les réclames excessives que Dinochau a dues, sinon de?
mandées, à la reconnaissance de l'esto^c, ont profité à sa po-
pularité, sinon à sa fortune, en revanche, elles avaient dans les
derniers temps, singulièrement altéré le cachet, sinon de ses
bouteilles, du moins de son établissement.
Les gandins y étaient venus d'abord, les cocodès ensuite;
puis, les petits et les grands crevés.....
Les uns désiraient voir comment mange Monselet...
D'autres tenaient à passer auprès des dames pour un J)u-
randoau achevé...
Il y en avait, qui, en s'asseyant à la table Noriac, s'imagi-
ginaient avoir écrit Le 101e Régiment
m
Devant cette invasion des barbares, —et de leurs épouses,—
les étoiles de la table d'hôte avaient filé...
Et, lorsqu'un Anglais touriste,lorsqu'un notaire de province
venaient, l'été passé, dîner chez Dinochau, comme ils avaient
visité la veille lpg. abattoirs de la Villette, le musée des Souve-
rains et les ruines de i'hôtel de ville, le pauvre taveruier se
trouvait fort empêché de leur présenter quelque illustration...
Un souvenir de l'époque — déjà lointaine, — où Mùrger, Bar-
tbet, Scholi, Pothey, Banville, Bataille, Rolland, Delvuuettant
d'auires, qui ont rendu leur portefeuille, gravissaient — deux
fois par jour —l'escalier en colimaçon qui conduisait de
la boutique du marchand de vin aux salons du premier
étage.
Un soir le chaatear Berthelier y arriva avec une jeune fille ..
Dinochau tenait une bouteille, et Gustave Mathieu criait :
— Buvon« ! C'est la liqueur feénie, née d'un baiser du soleil-
tes Erpagnes à la vigne de la Gironde.
— Du bordeaux? fit Éertheli«r. Bnte»ds-tu, Hortsçsa, c'est
un compatriote.
Puis aux dîneurs :
— Un peu de place, messieurs, aujourd'hui pour une dame
qui saura °'en faire beaucoup demain.
Au bout de dix minutes, Hortense s'était tellement assimilée
aux habitudes de la maison, qu'elle dit à Dinochau :
— Je redemanderai du rôti-
— Du rôti, la petite mère ? faudrait attendre qu'il fût servi...
— Si j'attendais, il n'y en aurait plus, voila pourquoi j'en re-
demande d'avance.
On applaudit de la fourchette sur l'assiette et du couteau sur
le verre.
Dinochau interrogea Berthelier :
— D'où vient-elle la blondinette?
Blondinette débarquait d'Agen. Elle avait loué rue Geoffroy-
Marie, un petit appartement dans des prix d'une douceur angé-
lique; Berthelier lui servait de cornac; elle devait débuter le
même soir à l'Ecole Lyrique dans Michel et Christine, et le direc-
teur des Variétés avait consenti à lui accorder une audition le
lendemain...
Ce lendemain-là, ou la vit revenir toute désolée...
Cogaiard l'avait reçue à peu près comme on recevrait un
bœuf dans un magasin de porcelaine...
Heureusement Offenbach recrutait pour les Bouffes des
Champs-Elysées.
Hortense parvint à se produire dans le Violonnenx et dans
Tromb-Alcazaf, dans les 'Pantins de Violette et dans la Rose de
Sainî-Flour...
Dès ce moment, elle donna congé de son appartement de la
rue Geoffroy-Marie et ne reparut plus chez Dinochau.
Eïoai flTes - Parisiens.
C'était cette semaine, à la répétition générale de Boule âe
Neige...
Offenbach, auquel on a — comme vous savez — fait la répu-
tation d'avoir le mauvais œil, arrive et se dirige vers un groupe
de connaissances.
A son approche, un homme de lettres qui veut faire le gentil
vis-à-vis de l'assistance, feint .d'avoir peur du jettatore et,
comme préservatif, fait à la décohâeles eûmes.
Mais il n'a pas de chance, le maestro l'a vu, et comme Tau- '
teur en question est plus connu par ses infortunes conjugales
que par ses œuvres, il l'apostrophe en ces termes :
— _ Pourquoi me faire les cornes ? C'est vraiment trop de pré-
cautions,— puisque vous n'avez pas votre chapeau sur votre
tête.
m
_ Quant à Mme Peschard, je ne la connais guère qu'approwima-
tivement.
On raconte que, lorsque Mme Lauters fut engagée à l'Opéra,
le tapissier Duvai alla lui proposer de lui fournir un mobilier
à tempérament.
Mme Lauters accepta ; mais, en véritable artiste, elle voulait
tout de suite se donner le luxe du palissandre le plus sculpté,
— N'allons pas si vite, lui objecta M. Duval, méfiant cumm«
un fournisseur. Commençons par Vacajou; plus tard, nous ver-
rons.
— Va donc pour l'acajou, dit en soupirant la cantatrice dé-
sappointée.
Açrès je troisième acte du Tpouvère, lorsque le succès de la
soirée s'était décidé en faveur de Mme Lauters,'celle-ci rece-
vait derrière le rideau les compliments d'une foule d'admira-
teurs, lorsqu'elle vit un homme qui passait rapidement sur le
théâtre, qm lui cria de loin :
— Ce sera en palissandre!...
Si cette historiette était racontée par M. Dennery, il ne man-
querait pas d'ajouter en forme de conclusion : « L'homme était
M. Duval, le tapissier de l'Opéra: »
Pour savoir à quoi m'en tenir sur le compte de la débutante
des Bouffes, je me suis adressé au tapissier du théâtre que
l'heureux Jules Noriac gouverne :
— Si madame Pesehttrd, avait besoin d'un mobilier...
L'industriel m'a interrompu :
— Oh! monsieur, tout ce qu'elle voudra! Ivoire, laque de
Chine, fatin capitonné!...
Au premier bal de l'Opéra :
PREMIER domino. — Irma?....
deuxième domino. — Quoi ?
premier domino. — Es-tu avec quelqu'un?....
deuxième domino. — Je ne sais pas, j'arrive.
Emile Blondet.
ÉTREïl'SVKS UTILES
Parmi les étrennes utiles d'une haute élégance, il faut citer
en première ligne les magnifiques collections de foulards des
magasins de la Malle des ïDdes, 24 et '&, passage Verdeau.
On est toujours sûr do succès rt'un cadeau lorsqu'il se présente
sous le patronage de la Malle des Indea, avec une jolie boîte
illustrée remplie de foulards.
Le nouvel an est un prétexte pour renouveler la provision des
foulards de poche ; les types si variés de l'Inde et de la Chine se
présentent avec leurs beaux dessins aux riches couleurs, les
tonds unis à bordures mates, les fonds pleins à dispositions de
cachemire.
On sait que la Malle dea iEdes est une maison de confiance,
il suffit de lui désigner le prix qu'on veut y mettre, et les fou-
lards sont expédiés (franco contre l'envoi d'un bon de poste), par
douzaine ou par demi-douzaine, dans des conditions aussi avan-
tageuses que si on avait choisi soi-même. Ceti est dit pour nos
lecteurs on lectrices de province ou de l'étranf »r.
ROSSEL
Sa photographie, prix 1 franc, rendue franco.
GRAftD SUCCÈS
INITIALES TIMBRÉES, DÉCOUPÉES ET GOMMÉES
Pour chiffrer soi-même son papier à lettres.
La boite de 50 lettres assorties de couleur, 1 fr; 50. -^ En
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•)
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LA REVALESCIÈRE D'ORLÉANS
Le théâtre représente le cabinet du docteur- Pouyer-Quertier,
un médecin fort à la mode pour le moment. Une foule énorme de
malades de tout âge et de tout sexe entoure le célèbre opérateur.
Cliacun, d'eux expose brièvement l'état de ses souffrances, le docteur
écoute, hoche la télé, et conseille à ses clients d'user de la.PANACÉE
UNIVERSELLE, qu'il a découverte tout dernièrement.
Au dehors, il fait un temps de chien : Ntige, pluie, boue, ver-
glas, etc.
LE commerce. — Docteur, ça ne va pas. Je suis faible, très
faible. Mes chemins de fer sont comme paralysés, mes ca-
naux sont obstrués. Que faire?
le docteur. — Rendez, matin et soir, aux princes d'Or-
léans les biens de leur famille, et vous m'en direz des nou-
velles. C'est là mon remède souverain.
un pauvre homme. — Tout augmente, j'ai froid, je dîne ra-
rement. Une pipe de tabac me calmerait. Mais le tabac est
hors de prix. Que faire, docteur ?
le docteur. — Rendez matin et soir aux princes d'Orléans
les cent millions dont vous les avez privés, et vous verrez qije
tout marchera sur des roulettes après cela.
un contribuable.— Monsieur le docteur, on m'a saigné aux
quatres veines ; moi qui n'ai pas de revenu, je paie certainement
pour vos ordonnances, beaucoup plus que mon voisin, un ren-
tier avare, qui se prive du nécessaire, afin de flouer le fisc. Je
suis épuisé, que faire ?
le docteur.—Eûcoreun coup de lancette, cher ami 1 Rendez,
matin et soir, aux princes d'Orléans la fortune qui leur est in-
dispensable et vous serez guéri subito.
LES paysans. — Monsieur le rebouteux, nos champs sont dé-
vastés, la graine manque pour les ensemencer. On a brûlé nos
maisons, brûlé ma charrue, mangé mes vaches, éreinté mes
chevaux.Plus de poules,plus de moutons, Ah ! jetions mal,bien
mal, monsieur le rebouteux, et pourtant, je lions à l'église, et je
payons à monsieur le curé les prières qu'il fait pour mon bien.
Pourriez-vous pas me bâiller un petit remède ?
LE docteur.— Certainement, cher ami. Parbleu! —Rendez,
matin et soir, aux princes d'Orléans les sommes que leurs aïeux
ont acquises... habilement, d'une façon ou d'une autre, et la
moisson prochaine, sans parler de la" vendange, sera extraor-
dinaire.
une dame EN noir. — Monsieur, j'avais deux fils. Mon aîné
aimait l'empire. Il est mort pour lui sur la paille, dans une
forteresse prussienne. Mon second aimait la République, oh I
monsieur, il l'aimait follement !... et il va mourir, sur la paille,
dans une forteresse française... Je suis veuve. Je suis seule. Je
suis vieille. Je n'ai plus de soutien. Je ne peux pas travailler.
Dois-je mourir à mon tour?
le docteur. — Allons donc! Mais ma bonne femnw, voiune
lisez donc pas les journaux. Vous ne connaissM donc pas ma
panacée universelle! ma Revalescière d'Orléansl Affreuse ignorance!
Tenez, je veux être bon : — Rendez matin et soir aux princes
d'Orléans les cent millions dont ils n'ont que faire, et le bon-
heur vous sourira de nouveau. Allez, et ne pleurez plus !
le pays. — Où trouver les milliards qui restent à payer à la
Prusse? Comment débarrasser nos départements envahis des
poux allemands qui les rongent et les souillent encore.
Ne va-t-on pas réduire les traitements énormes que reçoivent
des gens déjà trop enrentés ? Notre inutile marine militaire,
dont les frais d'entretien et de réparation sont épouvantables,
ne sera-t-elle pas supprimée ?
LE docteur. — Commencez par rendre, matin et soir, à ces
infortunés de la branche cadette les domaines reçus jadis de la
faveur paternelle des rois qui reposent à Saint-Denis, et les
milliards de l'indemnité de guerre sortiront de terre comme
par enchantement.
la misère. — Du pain I
LE docteur.— Rendez les cent millions, d'abord, nous ver-
rons ensuite.
• l'ignorance — Instruisez-moi. — L'instruction va être obli-
gatoire. A quand sa gratuité ?
le docteur. — Elle sera gratuite quand vous aurez rendu,
matin et soir, les biens de la famille d'Orléans.
la misère. — Us n'en ont pas besoin, de cet argent t Les
princes chassent à courre. Us ont maison de ville et maison de
campagne. Moi, je crève, les piedsnus...
LE docteur. — Vous êtes vif et pressé, mon bon. Je ne nie
pas vos besoins. Je me plais à les reconnaître. Nous vous soula-
gerons aussi. Vous aurez votre tour. Mais, avant tout, il faut
rendre, matin et soir, aux descendants du frère de Louis XVI
les jolis petits louis d'or qu'ils aiment tant.
TOUS les malades. — Je souffre, docteur, je soufre!... Un
peu d'espoir, au moins, pour notre urgent, docteur ?...
le docteur. — Je vous l'ai dit, prenez ma Revalescière
d'Orléans, ma patriotique Revalescière, mon inimitable Reva-
lescière.
les.malades. — Docteur, ceux qui vont t'obéir te saluent.—
Vive la République î
(Ils, sortent navrés.)
ERNEST D'HETiVILLY.
GAZETTE À Uh MAIN
Tout Paris porte-plume, porte-crayon et porte-voix a connu
Dinochau. La réputation de ce Médicis culinaire était quasi
européenne. Les 6inq_ parties du monde des lettres — y com-
pris les poètes qui représentent l'Oceanie — se sont laissé
tapoter Gonfraternellcmeiit sur le ventre par le mastroquet
ingénieux du coin d« la place Bréda,.,
C'est de cela, je croie, que celui-ci est mort.
Dieu lui fasse paix I 11 nous tutoya tous ! Seul à-cofnpte qu'il
reçut de la plupart de ses clientsI...
Ai-je besoin d'ajouter que c'est fi l'hôpital que ce brave
garçon a débouché sa dernière fiole...'do tisane?
Sa fortune se montait, pourtant, à pltig àe trente mille...
poignées de ra-aùa. 1
Si les réclames excessives que Dinochau a dues, sinon de?
mandées, à la reconnaissance de l'esto^c, ont profité à sa po-
pularité, sinon à sa fortune, en revanche, elles avaient dans les
derniers temps, singulièrement altéré le cachet, sinon de ses
bouteilles, du moins de son établissement.
Les gandins y étaient venus d'abord, les cocodès ensuite;
puis, les petits et les grands crevés.....
Les uns désiraient voir comment mange Monselet...
D'autres tenaient à passer auprès des dames pour un J)u-
randoau achevé...
Il y en avait, qui, en s'asseyant à la table Noriac, s'imagi-
ginaient avoir écrit Le 101e Régiment
m
Devant cette invasion des barbares, —et de leurs épouses,—
les étoiles de la table d'hôte avaient filé...
Et, lorsqu'un Anglais touriste,lorsqu'un notaire de province
venaient, l'été passé, dîner chez Dinochau, comme ils avaient
visité la veille lpg. abattoirs de la Villette, le musée des Souve-
rains et les ruines de i'hôtel de ville, le pauvre taveruier se
trouvait fort empêché de leur présenter quelque illustration...
Un souvenir de l'époque — déjà lointaine, — où Mùrger, Bar-
tbet, Scholi, Pothey, Banville, Bataille, Rolland, Delvuuettant
d'auires, qui ont rendu leur portefeuille, gravissaient — deux
fois par jour —l'escalier en colimaçon qui conduisait de
la boutique du marchand de vin aux salons du premier
étage.
Un soir le chaatear Berthelier y arriva avec une jeune fille ..
Dinochau tenait une bouteille, et Gustave Mathieu criait :
— Buvon« ! C'est la liqueur feénie, née d'un baiser du soleil-
tes Erpagnes à la vigne de la Gironde.
— Du bordeaux? fit Éertheli«r. Bnte»ds-tu, Hortsçsa, c'est
un compatriote.
Puis aux dîneurs :
— Un peu de place, messieurs, aujourd'hui pour une dame
qui saura °'en faire beaucoup demain.
Au bout de dix minutes, Hortense s'était tellement assimilée
aux habitudes de la maison, qu'elle dit à Dinochau :
— Je redemanderai du rôti-
— Du rôti, la petite mère ? faudrait attendre qu'il fût servi...
— Si j'attendais, il n'y en aurait plus, voila pourquoi j'en re-
demande d'avance.
On applaudit de la fourchette sur l'assiette et du couteau sur
le verre.
Dinochau interrogea Berthelier :
— D'où vient-elle la blondinette?
Blondinette débarquait d'Agen. Elle avait loué rue Geoffroy-
Marie, un petit appartement dans des prix d'une douceur angé-
lique; Berthelier lui servait de cornac; elle devait débuter le
même soir à l'Ecole Lyrique dans Michel et Christine, et le direc-
teur des Variétés avait consenti à lui accorder une audition le
lendemain...
Ce lendemain-là, ou la vit revenir toute désolée...
Cogaiard l'avait reçue à peu près comme on recevrait un
bœuf dans un magasin de porcelaine...
Heureusement Offenbach recrutait pour les Bouffes des
Champs-Elysées.
Hortense parvint à se produire dans le Violonnenx et dans
Tromb-Alcazaf, dans les 'Pantins de Violette et dans la Rose de
Sainî-Flour...
Dès ce moment, elle donna congé de son appartement de la
rue Geoffroy-Marie et ne reparut plus chez Dinochau.
Eïoai flTes - Parisiens.
C'était cette semaine, à la répétition générale de Boule âe
Neige...
Offenbach, auquel on a — comme vous savez — fait la répu-
tation d'avoir le mauvais œil, arrive et se dirige vers un groupe
de connaissances.
A son approche, un homme de lettres qui veut faire le gentil
vis-à-vis de l'assistance, feint .d'avoir peur du jettatore et,
comme préservatif, fait à la décohâeles eûmes.
Mais il n'a pas de chance, le maestro l'a vu, et comme Tau- '
teur en question est plus connu par ses infortunes conjugales
que par ses œuvres, il l'apostrophe en ces termes :
— _ Pourquoi me faire les cornes ? C'est vraiment trop de pré-
cautions,— puisque vous n'avez pas votre chapeau sur votre
tête.
m
_ Quant à Mme Peschard, je ne la connais guère qu'approwima-
tivement.
On raconte que, lorsque Mme Lauters fut engagée à l'Opéra,
le tapissier Duvai alla lui proposer de lui fournir un mobilier
à tempérament.
Mme Lauters accepta ; mais, en véritable artiste, elle voulait
tout de suite se donner le luxe du palissandre le plus sculpté,
— N'allons pas si vite, lui objecta M. Duval, méfiant cumm«
un fournisseur. Commençons par Vacajou; plus tard, nous ver-
rons.
— Va donc pour l'acajou, dit en soupirant la cantatrice dé-
sappointée.
Açrès je troisième acte du Tpouvère, lorsque le succès de la
soirée s'était décidé en faveur de Mme Lauters,'celle-ci rece-
vait derrière le rideau les compliments d'une foule d'admira-
teurs, lorsqu'elle vit un homme qui passait rapidement sur le
théâtre, qm lui cria de loin :
— Ce sera en palissandre!...
Si cette historiette était racontée par M. Dennery, il ne man-
querait pas d'ajouter en forme de conclusion : « L'homme était
M. Duval, le tapissier de l'Opéra: »
Pour savoir à quoi m'en tenir sur le compte de la débutante
des Bouffes, je me suis adressé au tapissier du théâtre que
l'heureux Jules Noriac gouverne :
— Si madame Pesehttrd, avait besoin d'un mobilier...
L'industriel m'a interrompu :
— Oh! monsieur, tout ce qu'elle voudra! Ivoire, laque de
Chine, fatin capitonné!...
Au premier bal de l'Opéra :
PREMIER domino. — Irma?....
deuxième domino. — Quoi ?
premier domino. — Es-tu avec quelqu'un?....
deuxième domino. — Je ne sais pas, j'arrive.
Emile Blondet.
ÉTREïl'SVKS UTILES
Parmi les étrennes utiles d'une haute élégance, il faut citer
en première ligne les magnifiques collections de foulards des
magasins de la Malle des ïDdes, 24 et '&, passage Verdeau.
On est toujours sûr do succès rt'un cadeau lorsqu'il se présente
sous le patronage de la Malle des Indea, avec une jolie boîte
illustrée remplie de foulards.
Le nouvel an est un prétexte pour renouveler la provision des
foulards de poche ; les types si variés de l'Inde et de la Chine se
présentent avec leurs beaux dessins aux riches couleurs, les
tonds unis à bordures mates, les fonds pleins à dispositions de
cachemire.
On sait que la Malle dea iEdes est une maison de confiance,
il suffit de lui désigner le prix qu'on veut y mettre, et les fou-
lards sont expédiés (franco contre l'envoi d'un bon de poste), par
douzaine ou par demi-douzaine, dans des conditions aussi avan-
tageuses que si on avait choisi soi-même. Ceti est dit pour nos
lecteurs on lectrices de province ou de l'étranf »r.
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