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https://doi.org/10.11588/diglit.3713#0056
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f^femamùmm^^mm
SOUSCRIPTION PATRIOTIQUE
DES FJMMES DE FRANCE
Pour la libération des départements occupés
Notre journal aussi veut s'associer au mouvement patriotique
qui tente de chasser les Prussiens de France — à balles d or et
d'argent, puisque-les Salies de plomb n'ont pas sufn, helas I
Pour suivre l'initiative si ingénieusement délicate du direc-
teur du Moniteur, M. Dalloz, nous consacrons le produit du
présent numéro de VEclipse à la souscription libéral, ice des
Femmes te France, à la rançon de la terre natale encore en
proie aux griffes des envahisseurs germains.
Nous pensons que nos abonnés et acheteurs au numéro
répondront à l'appel sacré de nos sœurs françaises implorant
le rachat de leur mère !
Dans un de nos prochains numéros, nous donnerons le
chiffre exact de là recette.
F. Polo.
HOUVELLE PBÏfflE DE L'ECLIPSE
En ces temps de projectiles creux, — obus et manifestes, —
qui ne e'est arrêté devant les croquis de Draner, — ce conti-
nuateur, souvent heureux, de Gavarni?
C'est la Comédie humaine en images! C'est la note gaie des
choses tristes I C'est l'humour narquoise de l'observateur qui
rit des événements, des types contemporains, — de peur d'être
obligé d'en pleurer I
Que de fois, dans les jours sans pain et sans gloire, — fece-
runt Ferry et Trochu, — nous avons dévoré des yeux les vitrines
que tapissaient les Souvenirs du siège et Pans assiégé ! Potel
et Chabot nous manquaient! On les remplaçait par Draner!
C'était économique et sain! De l'esprit sur du pain noir! Il
y a des tartines plus mortelles !
Il manquait à ces dessins le consécration de Yutilitè...
L'Eclipsé vient de la leur donner.
De ces « Remember ! » d'une époque où l'on mangeait si peu
elle a fait.....
Quoi ?
DES ASSIETTES ! ! I
Mon Dieu oui, des assiettes, dans la transparence desquelles
les charges piquantes de Draner se reproduisent lithographique-
ment, pour ainsi dire, avec la même netteté de trait et le même
Ini de détails que sur le papier enluminé.
Telle est la prime originale que nous vois offrons aujour-
d'hui.
En croquant son dessert dans ce nouveau cadeau de notre
feuille à ses fidèles, plus d'un convive s'écriera :
— C'est moi ! je me reconnais ! je suis dans mon assiette I
Pour d'autres, il sera une diversion .. économique.
Quand on admire ce qu'il y a au fond de son assiette, com-
ment songer à ce qui est dedans?
Toute personne -qui prendra un abonnement d'un an à
VEclipse aura droit à une douzaine de ces assiettes illustrées,
aux conditions ci-dessous énoncées.
PHIX DE LA PRIME
Prise dans nos bureaux.........,.....,............ 3 50
Emballée avec soin et prête à être expédiée........ 4 »
Le port reste à la charge du destinataire
UNE ASSEMBLÉE DE RECHANGE
Il y a nn proverbe qui dit : « Deux précautions valent m*ffuœ
qu'une. » Si le proverbe est juste, trois précautions valent mieux
que deux, et ainsi de suite.
C'est pourquoi, tout en rendant justice à la loi Tréveneuc
que vient 'de voter Versailles, et par laquelle, prévoyant le cas
où l'assemblée serait dispersée par la violence, on a décidé que
les conseils généraux en formeraient une autre de rechange,
Nous pensons que l'on aurait pu, pendant qu'on y était, pousser
plus loin la précaution.
11 n'est jamais trop tard pour bien faire, et nous soumettons
à 1.assemblée le projet de loi suivant, qui n'abandonne rien au
hasard.
Le pays a besoin de stabilité. Il faut tout prévoir pour la lui
assurer.
ARTICLE PREMIER
La loi Tréveneuc est maintenue ; mais il lui sera mis les ral-
ï suivantes :
ARTICLE II
Dans le cas où les conseils généraux: seraient, par un coup
d'Etat, enlevés en même temps que l'Assemblée nationale, les
conseils municipaux se réuniront immédiatement et continue-
ront à expédier les affaires du paye comme s'il n'était rien ar-
river d'extraordinaire.
ARTICLE III
Si — car tout est possible —■ les conseils municipaux étaient
victimes du même guet-apens qui aurait enlevé l'assemblée
et les conseils généraux, les adjoints de toutes les mairies de
France s'assembleraient dans le plus bref délai et se met-
traient à faire des lois de façon à ce que le pays ne s'aperçoive
de rien.
ARTICLE IV
Mais s'il arrivait — ces gens-là sont capables de tout,—que
leB adjoints, les conseillers municipaux, les conseillers géné-
raux et les députés fassent tous emballés dans la même nuit ;
de suite, les gardes-champêtres de toutes les communes de-
France se grouperaient en se faisant assister des bedeaux, des
facteurs de la poste et des tambours de ville, et continue-
raient à réorganiser l'armée, à voter le budget et à poursuivre
les jonnutUjrfrç de manière à ce que la nation se dise ; Tiens...
mais c'est drôle comme la politique est calme !... on entendrait
un roi .croeheter une constitution.
ARTICLE V
Cependant — car les révolutionnaires sont si intrigants —
dans le cas où tous les tambours de ville, les facteurs, les be-
deaux, les gardes-champêtres, les adjoints, les conseillers mu-
nicipaux, les conseillers généraux et les députés auraient été
coffrés d'un seul coup de filet,
Alors... comme il faut atout prix que le pays ne soit
ébranlé par aucune secousse, tous les citoyens inscrits sur les
listes électorales se réuniraient pour achever les lois laissées
en train, de façon à ce que personne ne puisse seulement soup-
çonner qu'il y a eu un changement dans le gouvernement.
ARTICLE VI
Seulement, comme il serait assez difficile à huit millions
d'électeurs de se réunir dans un local maintenant que l'on fait
les maisons si petites, ils resteront chacun chez eux et nom-
meront une nouvelle Assemblée nationale.
ARTICLE VII
Mais, attendu qu'il est beaucoup plus simple d'en venir là
tout de suite, puisque le pays le désire et qu'il n'a pas tout-à-
fait tort,
L'Assemblée de Versailles est dissoute, et une nouvelle
Chambre sera nommée le dimanche 25 février 1872.
ARTICLE VIII
Enfin, la Chambre nouvellement nommée n'aura pas à s'in-
quiéter de ce qui la remplacera, en cas de violence, puisque
librement élue, cette fois, et ayant proc'amé franchement la
République, elle sera populaire et respectée de tous.
ARTICLE IX
En conséquence, la loi Tréveneuc et les dix premiers articles
de la présente sont annulés comme parfaitement inutiles,
Versailles, le 23 février 1872.
Voilà notre contre-projet de loi ; nous savons très-bien qu'il
serait difficile, même en fouillant dans le portefeuille de M. Jean
Brunet, de trouver Quelque chose de si... innocent-
Il n'a qu'un mérite, c'est celui de prouver que l'assemblée de
Versailles ferait mieux de ne pas s'entêter à prendre le plus
long, puisque toutes les routes la conduisent au renouvelle-
ment.
LÉON BIENVENU.
LES QUESTIONS OU JOUR
La géographie vient de s'enrichir d'un nouvel atlas.
C'est l'atlas des cartes, payées ou à payer, depuis le com-
mencement du siècle, pour le compte de nos gracieux mo-
narques.
Nous recommandons ces menus aux femmes de ménage, aux
maîtresses de maison et aux bureaux de placement, pour les
propager.
Années 1804 à 1815. — Chair à canon, trois millions d'hom-
mes; domestiques mâles et femelles; cendres d'usines et de
monuments ; gloire de deux invasions et profit d'un démem-
brement ; liste civile :
Première carte à payer : 115 milliards
1815 à 1830. — Domestiques mâles et femelles; chair à cor-
ruption et à confession; milliard aux conducteurs des lourgons
étrangers ; boutures de lys et garnitures de drapeaux blancs;
liste civile :
Deuxième carte à payer : 41 milliards
1830 à 1848. — Domestiques mâles et femelles; parapluies à
renouveler; électeurs à solder; Angleterre à contenter; Prit-
chard à indemniser; républicains à encourager; liste civile ;
prospérité toujours croissante :
Troisième carte à payer : 39 milliards
1851 à 1870. —Domestiques mâles ôt femelles ; chair à canon ;
gloires du Boulevart Montmartre et triomphe de Sedan ; pau-
vreté de Rouher ; déménagement du Palais d'Été ; coup de
pied du Mexique ; manipulation des finances ; traitement des
consciences; (génie et courage surprenants; encouragements
aux républicains; liste civile; invasion et démembrement :
Quatrième carte à payer : 43 millards.
Cette gastronomie de millards a mis en goût Baragnon,
Batbie et Desjardins, Rouher et Piétri ; ils voudraient de nou-
veau miiliarder. On a beau les chasser, ils revolent au gâteau
comme les frelons au miel.
Les maîtresses de maison sont assiégées d'offres de service,
vu le grand nombre de domestiques mâles et femelles sans
ouvrage monarchique. Eugénie en a expédié un convoi en Es-
pagne.
Les bureaux de placement rogorgent de bonnes et de bons à
tout faire dans la cour... des contes.
Les cartes à payer ne regardant pas eaux et celles qui man-
gent notre argent depuis le commencement du siècle, on ne
doit pas s'étonner de l'appétit des consommateurs et de la mul-
titude de leurs domestiques... ni de lenr opiniâtreté à vouloir
en présenter de nouvelles. Les précédentes ont allumé leur
hystérie budgétivore.
A cet Atlas est jointe une magnifique carte de Versailles,
capitale allemande de l'invasion, tête et cœur... de Seine-et-
Oise.
Elle est illustrée à l'eau-forte, des portraits enluminés de
Levert, de Dahireî, et de Zuccoco, avec un guide de l'é-
tranger.
RENSEIGNEMENTS :,
Industrie de Versailles : restauration des
leurs listes civiles.
et de
Commerce de Versailles
cip.és.
Villégiature de Bazaine, retour de Metz.
Lieu célèbre pour un meeting de restaurateurs.
Cet atlas sera distribué gratuitement, 1° aux d
Parisiens qui, aux prochaines élections, auront vor^P%
Bazaine, Trochu ou l'abbé Duloup; 2°à toùt'abonn'?1'3^
qui aura vu Duerot victorieux ou mort Sardo *l
Veuiliot décapuciné. U patri^ B
ANNONCES ■ AMÉRICAINES
JDE L'ÉCLIPSÉ
La ligna: 100 francs. — Pour les Dames ■ «...
_,, , , ■ &r«tlS,
S'adresser aux bureaux du journal. — Discrétion
Double sortie pour le beau sexe *'
Oubliettes dans le parquet pour lés maris nui c. «"
H>u se a^
BONIMENT
Voilà un temps infini que l'on nous tourmentait pour J.
la publicité de VEclipse à la disposition des gens qui J
choses plus ou moins graves â faire savoir à d'aut L
nous avions toujours refusé, sans savoir au juste pouf ï
C'est cette même-raison qui nous décide à accepter a,?1"
d'hui. — Nos annonces américaines sont ouvertes à tous- 2T
reux, conspirateurs, chiens perdus, femmes trouvées... tju
monde a droit de correspondre par notre entremise. Notas1. *
vietion intime est que c'est parfaitement immoral et que"
-va brouiller beaucoup de ménages ; mais nous ne répondoi
pas de la casse. ■
Et puis, nous avons une excuse : nous faisons paver h
Ui1 PATIT PftTÏM 1U1 Passe tous les soirs a senti».
Il rfti.lL DttUM res et demie devant le magasina
modes de la rue Vivienne, n- 116, est prévenu que la patro,,,
croit que c'est pour elle. Trouver un moyen de s'expliquer plœ
clairement qu'en toussant toujours devant la porte. — Emu
est instamment prié par le proprié.
taire de Mlle M..., 32, rue des Slar.
tjrs, de penser au terme de janvier échu, sans quoi sa femmi
sera prévenue.
M: CYPRIEM D.
A HlâDME X.
n'étaient pas dedans.
U. V.
Reçu votre dernière let-
tre ; les cheveux annoncés
A
X. U. V.
Votre tapissier a recula
lettre qui promet à- j
compte pour le 15. Trouvé" une mèche cheveux blonds dans h
lettre. Pas compris, erreur sans doute. Mèche à votre disposi-
tion.
SI MONSIEUR BOIMRD, ^Kl
le, il n'a qu'à pendre un soir à son balcon une serviette nouée,
puis dire à sa femme qu'il s'absente deux jours pour affaires,
et se cacher dans une armoire. Il m'en dira des nouvelles, ffra :
personne obligeante.
MADAME GARBAMGE ^,T^Z
de nouvelles depuis quinze mois, qu'elle est. sur le point de le :
rendre père.
LE JEUNE HOMME
qui ma demande en mariage ;
hier et que maman veut nie
forcer à épouser, est prévenu que s'il s'entête, ça lui jouera un
mauvais tour. — Mademoiselle H... G..., quartier Turbigo.
AflDTtITÎÏ> D Demain soir, mon mari rue çièneà
ditItlLU JD... Rabagas, stalles 226-228, lofcea la
stalle 230, au premier entr'acte criez : A bas l'empirel... il vous
traitera de pétroleur; ça fera une dispute... Si vous ïous y
prenez bien, vous pouvez le faire fourrer ou poste.— BlamhtS...
MÎ>PRQn™iF ^ a perdu jeudi 500 francs en'billet*
IfillôUlVlVEi de banque, rue Coqnillère, est pré-
venue qu'ils ont été ramassés. Qu'elle se figure avoir acheté des
actions des Bouillons Porret avec; cela lui fera paraître là perte
moins amère.
A C U ROT7 TTÏ à Chisl7345st. - Tout va W- '
JCÎ. ù.I. 04°' m L'arm74 est d3A7 d'exc379nt4s dw-
p43B8ons. QuatSo géné643aux sont pour n. 385. Partit on
crie : Vive l'Em4796url.,. ■'T7n4z vous prêt à déb86q£«.-
TB.OMBINELLI.
TURLUPW.
LA FOIRE AUX COUPS-D'ÉTAT
Cette année, pas de foire aux Jambons à Paris,
Ce ne sont pas les cochons qui manquent, pourtant. Mais
l'état des esprits, mais la gravité de l'heure présente, et sur-
tout de l'heure future , sont tels qu'ils ne permettent guère a
peuple parisien d'entonner, avec son enthousiasme ordmair,
ce fameux chant national r a Amour sacré de la saucissel etc.»
En revanche, la Foire aux Coups-d'Etat qui s'ept installée
sous les marronniers du Parc 'de Versailles, promet d'être ior
brillante et fort suivie.
L'ouverture doit en être faite très prochainement, aax Pre'
mières feuilles.
.si»?*'".,,* „,««
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SOUSCRIPTION PATRIOTIQUE
DES FJMMES DE FRANCE
Pour la libération des départements occupés
Notre journal aussi veut s'associer au mouvement patriotique
qui tente de chasser les Prussiens de France — à balles d or et
d'argent, puisque-les Salies de plomb n'ont pas sufn, helas I
Pour suivre l'initiative si ingénieusement délicate du direc-
teur du Moniteur, M. Dalloz, nous consacrons le produit du
présent numéro de VEclipse à la souscription libéral, ice des
Femmes te France, à la rançon de la terre natale encore en
proie aux griffes des envahisseurs germains.
Nous pensons que nos abonnés et acheteurs au numéro
répondront à l'appel sacré de nos sœurs françaises implorant
le rachat de leur mère !
Dans un de nos prochains numéros, nous donnerons le
chiffre exact de là recette.
F. Polo.
HOUVELLE PBÏfflE DE L'ECLIPSE
En ces temps de projectiles creux, — obus et manifestes, —
qui ne e'est arrêté devant les croquis de Draner, — ce conti-
nuateur, souvent heureux, de Gavarni?
C'est la Comédie humaine en images! C'est la note gaie des
choses tristes I C'est l'humour narquoise de l'observateur qui
rit des événements, des types contemporains, — de peur d'être
obligé d'en pleurer I
Que de fois, dans les jours sans pain et sans gloire, — fece-
runt Ferry et Trochu, — nous avons dévoré des yeux les vitrines
que tapissaient les Souvenirs du siège et Pans assiégé ! Potel
et Chabot nous manquaient! On les remplaçait par Draner!
C'était économique et sain! De l'esprit sur du pain noir! Il
y a des tartines plus mortelles !
Il manquait à ces dessins le consécration de Yutilitè...
L'Eclipsé vient de la leur donner.
De ces « Remember ! » d'une époque où l'on mangeait si peu
elle a fait.....
Quoi ?
DES ASSIETTES ! ! I
Mon Dieu oui, des assiettes, dans la transparence desquelles
les charges piquantes de Draner se reproduisent lithographique-
ment, pour ainsi dire, avec la même netteté de trait et le même
Ini de détails que sur le papier enluminé.
Telle est la prime originale que nous vois offrons aujour-
d'hui.
En croquant son dessert dans ce nouveau cadeau de notre
feuille à ses fidèles, plus d'un convive s'écriera :
— C'est moi ! je me reconnais ! je suis dans mon assiette I
Pour d'autres, il sera une diversion .. économique.
Quand on admire ce qu'il y a au fond de son assiette, com-
ment songer à ce qui est dedans?
Toute personne -qui prendra un abonnement d'un an à
VEclipse aura droit à une douzaine de ces assiettes illustrées,
aux conditions ci-dessous énoncées.
PHIX DE LA PRIME
Prise dans nos bureaux.........,.....,............ 3 50
Emballée avec soin et prête à être expédiée........ 4 »
Le port reste à la charge du destinataire
UNE ASSEMBLÉE DE RECHANGE
Il y a nn proverbe qui dit : « Deux précautions valent m*ffuœ
qu'une. » Si le proverbe est juste, trois précautions valent mieux
que deux, et ainsi de suite.
C'est pourquoi, tout en rendant justice à la loi Tréveneuc
que vient 'de voter Versailles, et par laquelle, prévoyant le cas
où l'assemblée serait dispersée par la violence, on a décidé que
les conseils généraux en formeraient une autre de rechange,
Nous pensons que l'on aurait pu, pendant qu'on y était, pousser
plus loin la précaution.
11 n'est jamais trop tard pour bien faire, et nous soumettons
à 1.assemblée le projet de loi suivant, qui n'abandonne rien au
hasard.
Le pays a besoin de stabilité. Il faut tout prévoir pour la lui
assurer.
ARTICLE PREMIER
La loi Tréveneuc est maintenue ; mais il lui sera mis les ral-
ï suivantes :
ARTICLE II
Dans le cas où les conseils généraux: seraient, par un coup
d'Etat, enlevés en même temps que l'Assemblée nationale, les
conseils municipaux se réuniront immédiatement et continue-
ront à expédier les affaires du paye comme s'il n'était rien ar-
river d'extraordinaire.
ARTICLE III
Si — car tout est possible —■ les conseils municipaux étaient
victimes du même guet-apens qui aurait enlevé l'assemblée
et les conseils généraux, les adjoints de toutes les mairies de
France s'assembleraient dans le plus bref délai et se met-
traient à faire des lois de façon à ce que le pays ne s'aperçoive
de rien.
ARTICLE IV
Mais s'il arrivait — ces gens-là sont capables de tout,—que
leB adjoints, les conseillers municipaux, les conseillers géné-
raux et les députés fassent tous emballés dans la même nuit ;
de suite, les gardes-champêtres de toutes les communes de-
France se grouperaient en se faisant assister des bedeaux, des
facteurs de la poste et des tambours de ville, et continue-
raient à réorganiser l'armée, à voter le budget et à poursuivre
les jonnutUjrfrç de manière à ce que la nation se dise ; Tiens...
mais c'est drôle comme la politique est calme !... on entendrait
un roi .croeheter une constitution.
ARTICLE V
Cependant — car les révolutionnaires sont si intrigants —
dans le cas où tous les tambours de ville, les facteurs, les be-
deaux, les gardes-champêtres, les adjoints, les conseillers mu-
nicipaux, les conseillers généraux et les députés auraient été
coffrés d'un seul coup de filet,
Alors... comme il faut atout prix que le pays ne soit
ébranlé par aucune secousse, tous les citoyens inscrits sur les
listes électorales se réuniraient pour achever les lois laissées
en train, de façon à ce que personne ne puisse seulement soup-
çonner qu'il y a eu un changement dans le gouvernement.
ARTICLE VI
Seulement, comme il serait assez difficile à huit millions
d'électeurs de se réunir dans un local maintenant que l'on fait
les maisons si petites, ils resteront chacun chez eux et nom-
meront une nouvelle Assemblée nationale.
ARTICLE VII
Mais, attendu qu'il est beaucoup plus simple d'en venir là
tout de suite, puisque le pays le désire et qu'il n'a pas tout-à-
fait tort,
L'Assemblée de Versailles est dissoute, et une nouvelle
Chambre sera nommée le dimanche 25 février 1872.
ARTICLE VIII
Enfin, la Chambre nouvellement nommée n'aura pas à s'in-
quiéter de ce qui la remplacera, en cas de violence, puisque
librement élue, cette fois, et ayant proc'amé franchement la
République, elle sera populaire et respectée de tous.
ARTICLE IX
En conséquence, la loi Tréveneuc et les dix premiers articles
de la présente sont annulés comme parfaitement inutiles,
Versailles, le 23 février 1872.
Voilà notre contre-projet de loi ; nous savons très-bien qu'il
serait difficile, même en fouillant dans le portefeuille de M. Jean
Brunet, de trouver Quelque chose de si... innocent-
Il n'a qu'un mérite, c'est celui de prouver que l'assemblée de
Versailles ferait mieux de ne pas s'entêter à prendre le plus
long, puisque toutes les routes la conduisent au renouvelle-
ment.
LÉON BIENVENU.
LES QUESTIONS OU JOUR
La géographie vient de s'enrichir d'un nouvel atlas.
C'est l'atlas des cartes, payées ou à payer, depuis le com-
mencement du siècle, pour le compte de nos gracieux mo-
narques.
Nous recommandons ces menus aux femmes de ménage, aux
maîtresses de maison et aux bureaux de placement, pour les
propager.
Années 1804 à 1815. — Chair à canon, trois millions d'hom-
mes; domestiques mâles et femelles; cendres d'usines et de
monuments ; gloire de deux invasions et profit d'un démem-
brement ; liste civile :
Première carte à payer : 115 milliards
1815 à 1830. — Domestiques mâles et femelles; chair à cor-
ruption et à confession; milliard aux conducteurs des lourgons
étrangers ; boutures de lys et garnitures de drapeaux blancs;
liste civile :
Deuxième carte à payer : 41 milliards
1830 à 1848. — Domestiques mâles et femelles; parapluies à
renouveler; électeurs à solder; Angleterre à contenter; Prit-
chard à indemniser; républicains à encourager; liste civile ;
prospérité toujours croissante :
Troisième carte à payer : 39 milliards
1851 à 1870. —Domestiques mâles ôt femelles ; chair à canon ;
gloires du Boulevart Montmartre et triomphe de Sedan ; pau-
vreté de Rouher ; déménagement du Palais d'Été ; coup de
pied du Mexique ; manipulation des finances ; traitement des
consciences; (génie et courage surprenants; encouragements
aux républicains; liste civile; invasion et démembrement :
Quatrième carte à payer : 43 millards.
Cette gastronomie de millards a mis en goût Baragnon,
Batbie et Desjardins, Rouher et Piétri ; ils voudraient de nou-
veau miiliarder. On a beau les chasser, ils revolent au gâteau
comme les frelons au miel.
Les maîtresses de maison sont assiégées d'offres de service,
vu le grand nombre de domestiques mâles et femelles sans
ouvrage monarchique. Eugénie en a expédié un convoi en Es-
pagne.
Les bureaux de placement rogorgent de bonnes et de bons à
tout faire dans la cour... des contes.
Les cartes à payer ne regardant pas eaux et celles qui man-
gent notre argent depuis le commencement du siècle, on ne
doit pas s'étonner de l'appétit des consommateurs et de la mul-
titude de leurs domestiques... ni de lenr opiniâtreté à vouloir
en présenter de nouvelles. Les précédentes ont allumé leur
hystérie budgétivore.
A cet Atlas est jointe une magnifique carte de Versailles,
capitale allemande de l'invasion, tête et cœur... de Seine-et-
Oise.
Elle est illustrée à l'eau-forte, des portraits enluminés de
Levert, de Dahireî, et de Zuccoco, avec un guide de l'é-
tranger.
RENSEIGNEMENTS :,
Industrie de Versailles : restauration des
leurs listes civiles.
et de
Commerce de Versailles
cip.és.
Villégiature de Bazaine, retour de Metz.
Lieu célèbre pour un meeting de restaurateurs.
Cet atlas sera distribué gratuitement, 1° aux d
Parisiens qui, aux prochaines élections, auront vor^P%
Bazaine, Trochu ou l'abbé Duloup; 2°à toùt'abonn'?1'3^
qui aura vu Duerot victorieux ou mort Sardo *l
Veuiliot décapuciné. U patri^ B
ANNONCES ■ AMÉRICAINES
JDE L'ÉCLIPSÉ
La ligna: 100 francs. — Pour les Dames ■ «...
_,, , , ■ &r«tlS,
S'adresser aux bureaux du journal. — Discrétion
Double sortie pour le beau sexe *'
Oubliettes dans le parquet pour lés maris nui c. «"
H>u se a^
BONIMENT
Voilà un temps infini que l'on nous tourmentait pour J.
la publicité de VEclipse à la disposition des gens qui J
choses plus ou moins graves â faire savoir à d'aut L
nous avions toujours refusé, sans savoir au juste pouf ï
C'est cette même-raison qui nous décide à accepter a,?1"
d'hui. — Nos annonces américaines sont ouvertes à tous- 2T
reux, conspirateurs, chiens perdus, femmes trouvées... tju
monde a droit de correspondre par notre entremise. Notas1. *
vietion intime est que c'est parfaitement immoral et que"
-va brouiller beaucoup de ménages ; mais nous ne répondoi
pas de la casse. ■
Et puis, nous avons une excuse : nous faisons paver h
Ui1 PATIT PftTÏM 1U1 Passe tous les soirs a senti».
Il rfti.lL DttUM res et demie devant le magasina
modes de la rue Vivienne, n- 116, est prévenu que la patro,,,
croit que c'est pour elle. Trouver un moyen de s'expliquer plœ
clairement qu'en toussant toujours devant la porte. — Emu
est instamment prié par le proprié.
taire de Mlle M..., 32, rue des Slar.
tjrs, de penser au terme de janvier échu, sans quoi sa femmi
sera prévenue.
M: CYPRIEM D.
A HlâDME X.
n'étaient pas dedans.
U. V.
Reçu votre dernière let-
tre ; les cheveux annoncés
A
X. U. V.
Votre tapissier a recula
lettre qui promet à- j
compte pour le 15. Trouvé" une mèche cheveux blonds dans h
lettre. Pas compris, erreur sans doute. Mèche à votre disposi-
tion.
SI MONSIEUR BOIMRD, ^Kl
le, il n'a qu'à pendre un soir à son balcon une serviette nouée,
puis dire à sa femme qu'il s'absente deux jours pour affaires,
et se cacher dans une armoire. Il m'en dira des nouvelles, ffra :
personne obligeante.
MADAME GARBAMGE ^,T^Z
de nouvelles depuis quinze mois, qu'elle est. sur le point de le :
rendre père.
LE JEUNE HOMME
qui ma demande en mariage ;
hier et que maman veut nie
forcer à épouser, est prévenu que s'il s'entête, ça lui jouera un
mauvais tour. — Mademoiselle H... G..., quartier Turbigo.
AflDTtITÎÏ> D Demain soir, mon mari rue çièneà
ditItlLU JD... Rabagas, stalles 226-228, lofcea la
stalle 230, au premier entr'acte criez : A bas l'empirel... il vous
traitera de pétroleur; ça fera une dispute... Si vous ïous y
prenez bien, vous pouvez le faire fourrer ou poste.— BlamhtS...
MÎ>PRQn™iF ^ a perdu jeudi 500 francs en'billet*
IfillôUlVlVEi de banque, rue Coqnillère, est pré-
venue qu'ils ont été ramassés. Qu'elle se figure avoir acheté des
actions des Bouillons Porret avec; cela lui fera paraître là perte
moins amère.
A C U ROT7 TTÏ à Chisl7345st. - Tout va W- '
JCÎ. ù.I. 04°' m L'arm74 est d3A7 d'exc379nt4s dw-
p43B8ons. QuatSo géné643aux sont pour n. 385. Partit on
crie : Vive l'Em4796url.,. ■'T7n4z vous prêt à déb86q£«.-
TB.OMBINELLI.
TURLUPW.
LA FOIRE AUX COUPS-D'ÉTAT
Cette année, pas de foire aux Jambons à Paris,
Ce ne sont pas les cochons qui manquent, pourtant. Mais
l'état des esprits, mais la gravité de l'heure présente, et sur-
tout de l'heure future , sont tels qu'ils ne permettent guère a
peuple parisien d'entonner, avec son enthousiasme ordmair,
ce fameux chant national r a Amour sacré de la saucissel etc.»
En revanche, la Foire aux Coups-d'Etat qui s'ept installée
sous les marronniers du Parc 'de Versailles, promet d'être ior
brillante et fort suivie.
L'ouverture doit en être faite très prochainement, aax Pre'
mières feuilles.
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