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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 5.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3713#0092

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ALBUM

DE LA

L.UIVE et de l'ECLIPSE

CENT DESSINS DE GILL

Composer avec les plus célèbres dessins d'André Grill, pris
dans la collection de l'Éclipsé et de la Lune, un. album aussi
nouveau qu'élégant et portatif, tel est le problème que nous
avions à résoudre.

Nous croyons l'avoir résolu de la manière suivante : Cent des
plus remarquables charges du populaire artiste ont été réduites
au moyen d'un procédé graphique tout nouveau, qui leur conser-
ve l'originalité et la fleur du premier coup de crayon.

Les dessins ainsi reproduits sont d'une délicatesse et d'une
fidélité parfaite, de plus on les a finement coloriés.

Le furmat choisi est des plus commodes : C'est Vin-quarto de
bibliothèque, très~facile à mettre sur une table.

En " Somme, Y Album des cent des-ins de G-itl, est une œuvre à
part, que les collectionneurs de notre journal devront se pro-
curer, pour être complets , et qu'achèteront certainement ceux
de nos lecteurs qui n'ont pas chez eux la collection des amu-
santes compositions d'André Gill.

Le prix de VALBUM, pris au bureau est de 12 francs. (Ajouter
1 fr. pour le recevoir franco dans les départements).

Toule personne qui s'abonnera à V'Eclipse ou renouvellera son
abonnement pour un an, pourra retirer dans les bureaux de VEcbpse
l'Album de la Lune et de l'Eclipsé pour 9 francs (Ajouter 1 fr. pour
le recevoir franco dans les départements).

LES DRIW1ES DE L'ELYSÉE

INCROYABLES DÉTAILS

Lundi dernier, les agents de la sûreté postés aux abords de
l'Elysée, remarquèrent six individus bien couverts qui, groupés
vis-à-vis de Ventrée, tournaient vers le monument des regards
chargés d'indignation et de menaces.

S'étant approchés, autant que la discrétion le leur permet-
tait, ils purent saisir au vol les paroles suivantes :

« Il faut que ça finisse... Thiers disparaître... la vie durer-
ai, l'on pouvait le faire découper. »

Puis après s'être entretenus à voix basse, ils se séparèrent
sur les mots :

— A.ce soirl

Averti aussitôt, le chef de sûreté pensa faire coffrer les six
individus séance tenante ; mais, avec une rapidité de coup
d'œilqui lui fait honneur, il réfléchit qu'en retardant le moment
de leur arrestation, il saurait peut-être mieux pourquoi il les
arrêtait, et pourrait mettre la main sur tous les fils de la noire
conspiration qui fie méditait.

Sur son ordre, les six individus furent donc immédiatement
filés par six agents qui avaient pour mission de ne pas leur
mettre la main au collet tant qu'ils ne se rendraient coupa-
bles d'aucun acte répréhensible.

Nous avons eu la rare fortune de pouvoir consulter les rap-
ports de ces six agents et voici les étonnantes machinations
qu'elles nous ont révélées.

A dix heures du soir, le conspirateur n° 1 pénétra le premier
à l'Elysée, et manœuvrant a^ec beaucoup d'adresse, alla de
chambre en chambre donner, sans en avoir l'air, un coup de
pouce au balancier de toutes les pendules.

Au moment où il s'apprêtait à sortir, l'agent mis à ses trous-
ses, comprenant qu'il avait devant lui un des chefs les plus dan-
gereux de la conspiration, lui intima l'ordre de le suivre.

— Yous arrêtez les pendules, dit le facétieux agent, eh bien,
moi, je vous arrête à mon tour.

Le conspirateur, tout à fait interloqué par cette plaisanterie
d'homme d'ordre, se laissa emmener sans mot dire.

Cependant le n° 2 pénétrait bientôt après dans les salons de
l'Elysée avec une femme charmante au bras.

Il allait droit à M. Thiers, auquel il serrait affectueusement
la main, demandant la permission de lui présenter sa compa-
gne, avec laquelle M. le président faisait un tour de salon, le
sourire aux lèvres.

L'agent ne pouvant croire qu'un homme, connu particuliè-
rement de M. Thiers, fit partie delà conspiration, s'abstint mo-
mentanément ; toutefois, il resta en observation.

Sa courageuse persistance devait être à la fin couronnée de
succès.

Il s'était écoulé déjà plus d'une heure lorsque la dame et son
conducteur s'étant rejoints, celui-ci dit à celle-là :

— Vous savez que je compte sur vous pour lui faire oublier
l'heure.

La dame fit un signe d'intelligence et alla glisser dans l'o-
reille de M. Thiers deux mots, afin de l'entraîner dans l'em-
brasure d'une croisée où elle parut le tenir un moment sous le
charme de sa conversation.

Que faisait pendant ce temps-là le n° 3?

Suivi de son agent qui ne pouvait se décider à voir là-dedans
un acte séditieux, il s'était littéralement accroché à M. Barthé-
lemy-Saint-Hilaire et ne le quittait pas d'une semelle.

Toute la remarque que put faire l'agent préposé au n° 3,
c'est que, dès que M. Thiers se trouvait à proximité, le conspi-
rateur s'empressait d'entraîner le secrétaire de la présidence
dans une direction opposée.

Le nû 3 s'efforçait surtout d'empêcher M. Barthélemy-Saint-
Hilaire de toucher à sa montre. A chaque mouvement de la
main dans la direction du gilet, il avait une façon nouvelle et
heureuse de détourner son attention.

Cependant, comme les ressources de l'art no sont pas inépui-
sables, il se trouva court pour une fois, et M. Barthélémy put
consulter sa montre,

Il n'y eut pas plus tôt jeté les yeux, qu'il se précipitait dans
les salons en demandant :

— M. le président 1 M. le président !

ut/mim

Il ne se fit nul scrupule d'interrompre l'agréable conversa-
tion de son maître et ami pour lui demander :

— Savez-vous l'heure ?

M. Thiers porta la main à son gousset.

— Tiens, je n'ai plus ma montre !

■ En effet, le n° 4 venait de la lui soulever en causant avec lui
un quart d'heure auparavant. Inutile d'ajouter qu'il avait été
immédiate met cueilli par son agent avec tous les égards dûs à
un filou de bonne compagnie.

— Il est minuit moins vingtl s'ex-clamaM. Barthélemy-Saint-
Hilaire, haletant.

— Ciel! s'écria le président, qu'on attelle! Mille pardons,
belle dame.

La dame se mordait les lèvres.

A ce moment, le n° 5, déguisé en domestique, et porteur d'un
plateau, offrait à M. Thiers de se rafraîchir. M. le président
déclina cette offre.

Bien lui en prit, car le contenu du plateau, aussitôt saisi par
la police et confié aux chimistes les plus expérimentés, décela
daus les verres la présence a'un narcotique puissant.

M. Thiers, ne soupçonnant guère à quelle trame odieuse il
venait d'échapper, se hâtait d'endosser son pardessus pour
descendre; mais le n° 3, resté libre (ayant paesé sa soirée en-
compagnie de M. Barthélemy-Saint-Hilaire, il était en réalité
plus à plaindre qu'à blâmer), le n° 3, resté libre, se trouvait
encore descendu dans la cour avant lui.

L'agent, qui avait peine a le suivre, le vit tourner autour de
la voiture avec des mouvements dont le sens lui échappa
d'abord.

Il ne les comprit que lorsque M. Thiers, ayant crié : «Foutte,
cocher! » et le cocher, ayant exécuté l'ordre reçu, les chevaux
seuls partirent tandis que la voiture restait en place.

Le misérable avait coupé Jes traits.

On lui mit aussitôt la main sur le collet.

— Soit, dit-il, en regardant victorieusement son oeuvre, je
suis heureux de souffrir à présent. J'ai bien travaillé. Ça me

SUffitl

Et comme on cherchait en toute hâte au dehors une voi-
ture.

— AppelezI appelez! continuaifc-il avec un rire sarcastique,
vous n'en trouverez pas ; nous avons fait le vide autour de
l'Elysée.

Et il criait avec joie :

— Il est minuit moins un quart 1 minuit moins un quart !
Heureusement M. Thiers venait d'avoir une inspiration pro-
videntielle.

Avisant un gendarme à cheval, il lui fit signe de descendre,
et, se hissant à sa place, piqua des deux et disparut, en faisant
jaillir les étincelles du pavé, dans la direction du chemin de
fer de l'Ouest.

—Fatalité! s'écria le prisonnier consterné, et il tomba dans les
bras du gendarme.

Les six conspirateurs se trouvaient tous les six sous la main
de l'autorité. Ils furent conduits dans la nuit à la préfecture
pour y subir un premier interrogatoire.

L'appel de leurs noms provoqua un véritable coup de
théâtre.

C'étaient six des plus ardents députés de la droite.

Interrogés par M. le préfet de police sur le mobile qui les
avait fait agir, ils ne cachèrent pas que leur intention était de
faire manquer à M. le président de la République le train de
minuit, afin de fouetter par là, le zèle de la commission de per-
manence et de leur fournir, à la rentrée, le motif d'une inter-
pellation violente.

— Le cas est peut-être moins grave que nous le supposions,
dit M. le préfet de police en respirant; mais, dites-moi pour-
quoi diable avez-vous parlé ce matin de faire « découper»
M. Thiers. Ce mot-là nous a bien effrayé?

— Comment « le faire découper ! » s'exclamèrent les six
conspirateurs en ehœur; il n'a jamais été question de cela.

Et le plus malin s'écria :

— Ah ! je comprends ; c'est quand nous avons parlé de le faire
v découcher, » votre agent qui a de l'œil a manqué d'oreille.

Sur les vives instances de M. Thiers, une ordonnance de non-
lieu vient d'être rendue.

Paul Parfait.

LA COLÈRE DE PUPITRE DE SAINTE CROIX

Invocation

Muse, prête-moi ta trompette I

Je chante la colère bleue qu'éprouva, hier matin, le célèbre
député de la droite, Pupitre de Sainte-Croix, actuellement en
vacances, à la lecture d'un journal de Paris!

Pupitre de Sainte-Croix, à peine reruralisé, visitait Ses prés,
Ses champs, Ses bois, Son verger et Ses électeurs, la canne à la
main.

Son oie favorite le suivait !

Sur la lisière de Sa forêt, il rencontre soudain le messager
de la poste, son sac sur le dos.

— Monsieur, voici vos journaux, dit le facteur.

— Donne, fit Pupitre de Sainte-Croix. Mais a^ant de me
quitter, signe moi, je te prie, cette pétitisa contre l'instruc-
tion gratuite, obligatoire et laïque.

— Mais, monsieur I

— Signe! ouje te fais révoquerl
Le piéton signa, — avec une croix.

Alors, selon sa constante habitude, après ces sortes de ren-
contres, Pupitre de Sainte-Croix passa la main sur la tête de
son oie favorite, et sourit.

Puis il déplia lentement le journal qui lui tomba In prem.
sous la main. lec

Souriant, il l'ouvrit donc et murmura :

Nous allons voir comment se comporte la salutair
bienheureuse Commission de permanence !

Mais l'œil de Pupitre de Sainte-Croix fut comme-piqué
à coup, en pleine prunelle, par ce titre épouvantable, écr'f°Ut
gros caractères, en tête du journal : — Soirées a l'Ely -^
Réceptions db M. Thiers ! SESl

Pupitre de Sainte-Croix fit un saut en arrière, pui
en avant, expectora un : —Il a donc osê\i] — et
noui.

L'oie favorite se précipita sur le corps de son
fit entendre alors un cri de détresse strident,
répéta.

ud Baut
éva-

déPuté, et
^ l'écho

Muse, prête-moi ta trompette !

Des laboureurs qui passaient prêtèrent leurs soin* M
à Pupitre de Sainte-Croix. ^pressés

Le malheureux constituant-ouvrit les yeux mais f
verser des pleurs d'une dimension terrible. ' ce lut pour

Et tandis que son oie favorite lui disait tout bas ■

-Ami, sèche tes larmes, et je signerai encore sent f ■ i
pétition contre l'instruction obligatoire. 8 *

Et tandis que les paysans» qui avaient tous," entre tiawv
le discours dé Gambeita dans îear taefa* - sounilP; Jfchese>
gardant Pupitre de Sainte-Croix: «"Piraient en r*.

—- Crève doue, vieille urne!

Pupitre de Sainte-Croix s'éeria t

* *

Pupitre de Sainte-Croix, dtâ^J^ s'éeria :

des dînera à Pans, maigre. ■*■(! - Il reçoit 1» «£XT
cour, à Paris, malgré nousll» I*... le... misérable) n
rit de nousI et à Paris en*o»S Àhl ah! c'en est trot, r i! t
donne ma dém... ^ '■J lui

Les laboureurs, écoutaient, suspendus aux lèvres de Saint
Croix. Deux syllabes de pîniSi. %t ils allaient lui sauter „„ „.T

Mais Samte-Croix, se reprenant, ajouta prudemment t.

- Je lui donne ma maléd&tion 1 (à part) et j« gKde m.,
appointements.

Ernest tf tatoua,

LE RECENSEMENT

On sait que le gouvernement a fait commencer depuis quel-
ques jours un recensement général de la population française.

L'ÉcUpse a pensé que ce travail serait très-iucompîot si elle
ne s'en mêlait pas.

Elle s-'en est mêlée.

Tous nos- correspondants ont bien voulu se casKjw de re-
cueillir des renseignements- partials-que nous attâfô (poupes et
que nous offrons à nos lecteurs,

Ces renseignements joints à la s&tistique SâuriMle que le
ministère va publier dans quelques joursj formKEûûftane annexe
précieuse pour les gens qui collectionnent ceginrB'de docu-
ments eè aiment à- savoir où enefltlf^croisfiemeritde'teurpays.

SUPPLÉMENT? AU REGEWSEMHNT OFBitllBE CB 187g.

Lapopulatianmâle de la France est ai^j>urd!nuicUpI5,'îl5 813;
huit cent quatorze, si l'on compte Albert WcdFf,

Les uns veulent le compter, les autres ne veulent!:pas. Nous,
ça nous est égal. Si noua le comptons dans lai population mâle,
nous ne le compterons pas dans l'autre.; aela revient toujours
au même.

Cette population se décompose comme'finit-:
Abonnés de la Gaeeite de France,- mais qui; eûiWii*-

Abonnés a la, Gazette d& France^ qui n'en ■ rougisr
sent pas,

Citoyens qui croient que l'Assemblée' nationale,
qui n'avait été nommée que pour faire la paix au de-
hors, n'est plus bonne maintenant qu'à nous exposer
à la guerre au dedans,

Bonapartistes par intérêt,

Bonapartistes par conviction,

Bonapartistes sans savoir pourquoi*,

1.825.315
6.437

mémoire
82.511

Abonnés du Constitutionnel pour êtrev bien notés
par leur balle-mère, 4.322

Abonnés du Constitutionnel pour leur plaisir, $

Le reste se compose d'anfants trop jeunes pour avoir une opi-
nion pelitique et d'hommes trop vieux pour que. JL.Oahirel ne
leur soit pas aussi indifférent que M. Salvandy-

Yoici en dehors de la politique, quelques reBseignements sta-
tistiques qui ne sont pas inutiles.

En ce moment, il y a juste autant d'hommes mariés que de
femmes mariées en France.

Le nombre des veuves est beaucoup plus considérable opt
celui des veufs, ce qui tendrait à prouver qu'il y a plus de
moyens qu'on ne le croit, pour les hommes, d'en finir avec la
vie.

Il y a un veuf sur six qui se remarie ; les cinq autres, en le
voyant faire, ont l'air ahuri de gens qui viennent de s'é'jhappur
de l'Athénée et qui voient un des leurs y rentrer.

Quant aux veuves, il n'y en a, au contraire, qu'une sur sis
qui ne, se remarie pas. Elle est sûre de faire un heureux de plus
que les einq autres : celui qu'elle aurait pu épouser.

Les veufs qui se remarient deux fois sont très-rares. Trois
fois, ça ne se voit, presque jamais; quatre fois, c'éÊt sans
exemple.

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mtdé WaJUbu« rat un curé.

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(odéâitip a P m brent t'
Tiiiàâ»i«i8l«P>'te'

CâHiâiiMe ««s «émulant l

até k M fiire uns concurrence dél

Voici notre prospectus:

REIÈDE imiUME HPOS

COiïTBB LA

Le Rigoilot cl

m cm

Dépôt dans toutes les saorisl

Sa prenant le RigàM its fiûks

une remise de trois francs. Cette i

poor le repos de l'âme des impies

Wi saint,

E miOinu 655.
îï*j*ip(!»fltMtai(rl

Ure les certificats suivants :
««(»• 115.825, - Monsieur, j'a
fcffcetje m'en suis fort lien I
«gurerlenesqu'afaitlapet
«P'KiîqaelecœurdeJésusétai
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logement sur le tmi i J

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