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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 5.1872

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L'ECLIPSE

FRIME DE L'ÉCLIPSÉ

En ces temps de projectiles creux, — obus et manifestes, —
qui ne s'est arrêté devant les croquis de Draner, — ce conti-
nuateur, souvent heureux, de Gavarni?

C'est la Comédie humaine en images 1 C'est la note gaie des
choses tristes I C'est l'humour narquoise de l'observateur qui
rit des événements, des types contemporains, — de peur d'être
obligé d'en pleurer I

Il manquait à ces dessins la consécration de l'utilité,..

L'Eclipsé vient de la leur donner.

De ces « Remember\ » d'une époque où l'on mangeait si peu
elle a fait.....

Quoi ?

DES ASSIETTES II I

Mon Dieu oui, des assiettes, dans le fond desquelles les
charges piquantes de Draner se reproduisent lithographique-
ment, pour ainsi dire, avec la même netteté de trait et le même
fini de détails que sur le papier enluminé.

Telle est la prime originale que nous vois offrons aujour-
d'hui.

Toute personne qui prendra un abonnement d'un an à
{'Eclipse aura droit à une douzaine de ces assiettes illustrées,
aux conditions ci-dessous énoncées.

PRIX DE LA PRIME

Prise dans nos bureaux............................ 3 50

Emballée avec soin et prête à être expédiée........ 4 ;»

Lt port reste à la eliarge du destinataire

i »ii—♦■a:^

PAS GYMNASTIQUE SUR PLACE

Tout le monde connaît ce mouvement qui consiste à lever
alternativement la jambe droite et la jambe gauche, comme si
l'on voulait courir; et à reposer le pied toujours à la même place.

C'est peut être excellent pour empêcher les araignées de
faire leurs toiles entre les jambes d'un pantalon dans lequel il
y a quelqu'un.

Mais il faut bien avouer -que si cela avait été inventé pour
faire six lieues à l'heure, le but serait absolument manqué.

Eh bien, n'en déplaise aux enthousiastes que, depuis trois se-
maines, les horions parlementaires qui s'échangent à Versailles
plongent dans une joie folle, je crois que ces grands combats
stériles, ces énormes batailles qui durent deux jours, et au
bout desquelles chacun rentre dans ses positions respectives,
ne peuvent être mieux comparées, quant au résultat, qu'auras
gymnastique sur place.

***

Éjans doute, il est au mieux que M. Noël Parfait ait stupéfié
la France entière en démasquant l'homérique consommation
d'épongés de M. Schneider.

Sans doute, il est très intéressant que M. d'Audiffret-Pasquier
ait montré au pays de quelle façon les ministres de l'Empire
volaient à la viatoire.

Sans doute, il n'est pas indifférent que M. Gambetta Impose
silence à M. Gavardie et nous apprenne que ce dernier a usé
uniond de culotte dans son antichambre àBordeaux-en venant
solliciter une place.

Sans doute, il est de la dernière importance que l'on ne per-
mette pas à M. Rouher de compter dans ses 12,000 canons exis-
tants soi disant avant la guerre, ceux qui n'étaient plus bons
qu'a scier à la culasse pour e-n faire des tuyaux à gaz.

Mais après???...

Où cela mène-t-il?

Arien... puisque tout le monde s'accuse et que l'on ne
juge personne.

**#

Loin de moi la pensée de nier l'utilité de toutes ces enquêtes.
Seulement, je suis navré de ne pas leur voir prendre une autre
tournure.

Cela devrait être fini depuis longtemps.

Voyez un peu quelle lenteur et quelle puérilité :

M. d'Audiffret-Pasquier monte un jour à la tribune pour
faire le procès à l'empire.

— Vovs deviez avoir 18,000 canons, s'écrie-t-il, vous en aviez
531... Vous accusiez trois millions de chassepots, il y en avait
200,000 !... Vous disiez que vous étiez prêts, vous aviez une
paire de souliers pour 15 hommes I... Vous nous avez donc
trahisI... Vous nous avez donc vendus I... etc.. etc.

La chambre, enlevée, vote l'impression du discours à 300,000
exemplaires.
Tout le monde s'embrasse !... Tableau.

Trois jours après, M. Rouher demande à répondre à M. d'Au-
diffret. — Accordé.

Le grand jour arrive.

— Messieurs!... s'écrie*-t-il à son tour... On nous a calom-
niés... nous avions bien 10,000 pièces d'artillerie.

M. D'AUDIFFRET-PASQUIER. — Non... 531...

M. ROUHER. — Si... 10,000 1...

M. D'AUDIFFRET-PASQUIER. — Non... 531...

M. rouher. — Si !... 10,000 ! Nous avions aussi nos trois
millions de fusils.

M. D'AUDIFFRET-PASQUIER. — Non..: 200,000 I

M. ROUHER. — Sil... Trois millions !...

M. D'AUDIFFRET-PASQUIER. — Non!... 200,0001...

M. rouher.— Si!... trois millions!... de plus, tous nos sol-
dats avaient des chaussures pour aller jusqu'à Berlin !...

M. d'audiffret-pasquier. — Non... ils n'en avaient pas!...

m. rouher. — Si!.,, ils en avaient!,.. Je le répète, mes-
sieurs, et je l'affirme... nous étions prêts, archi-prêtsl...

H. d'audiffret-pasquib«. — Non... vous n'étiez pas prêts!.,.

M. rouher. — Si... nous étions prêts!... Et puis, au fait,
vous m'agacez I... Dieu nous jugera!... {Il descend de la
tribune.)

* *

Aussitôt rentré à son banc, M. Rouher demande l'estampille
du colportage pour 300,000 exemplaires de cette brillante: justi-
fication de l'empire.

On la lui accorde.

Chacun va se rasseoir de son côté.

Et l'on passe à autre chose, jusqu'à la prochaine occasion.

#*#

Les paysans, qui vingt jours auparavant ont lu les 300,000
discours de M. d'Audiffret-Pasquier, reçoivent et se mettent à
lire les 300,000 réponses de M. Rouher.

Ils voient que d'un côté on prétend qu'il y avait 10,000 ca-
nons.

Que de l'autre, on affirme qu'il n'y en avait que 53.

Comme, à leurs yeux, l'affaire n'a pas de solution, ils com-
prennent peu ou pas du tout et se remettent à leurs travaux en
se disant :

— Tout ça... c'est des blagueurs.

S'ils ne se disent pas — ce qui est autrement dangereux :
— Ce pauvre cher homme, tout d'même... jusqu'au dernier

moment ils lui aviont caché qu'il n'avait plus que 53 canons !...

Yaviont-y assez trahi 1... heinl...

* *

Eh ! bien, je le répète :

Où nous mènent toutes ces criailleries stériles qui se tradui-
sent par le soupçon de tout le monde et la mise en accusation
de personne.

A rien.

Ou du moins à rien de bon.

Car cela ne ne nous conduit qu'à entretenir le doute sur une
question qui devrait être vidée et jugée dix fois pour une.

Si l'empereur revenait, ceux qui l'ont renversé seraient tous
jugés dans l'espace d'une semaine.

Et voilà bientôt deux ans que nous tournons autour de l'em-
pire en ayant l'air de ne pas oser y toucher.

Nous lui disons tous les deux jours qu'il a vendu et trahi le
pays.

Il nous répond que nous en avons menti.

Et nous nous rasseyons là-dessus comme des gens qui ne
sont pas bien sûrs de leur fait.

Et lui, pas si bête que nous me semblons... bons, il se re-
tourne vers des 7,500,000 imbéciles et leur dit :

— Vous voyez bien... on n'ose pas nous poursuivre, tant nous
sommes purs!...

*

Et voilà pourquoi, je le répété pour la dernière fois :

Les discours de M. d'Audiffret-Pasquier, les rapports de

M. Noël Parfait, les anathèmes de M. Gambetta ne sont que de

bonnes choses qui ne mènent à rien.
A rien qu'à remettre l'Empire en question, quand il devrait,

depuis plus de six mois, avoir dix mille pieds de terre sur le

corps.

Conclusion

La haute-cour pour les Napoléon, les Grammont, les Le Bceuf,
les Ollivier, les Palikao, les Rouher, etc..

La haute-cour!... et finissons-en.

Car, si nous les laissons faire, l'audace de ces Jean Hironx
va devenir telle que l'on ne saura bientôt plus qui d'eux ou de
nous sont juges ou accusés,

LEON BIENVENU.

L'ÉPISTOLIER DE CAMBDEN-PLACE

Napoléon III ne pouvait se consoler de penser que l'ami
Rouher accaparerait le succès de la semaine pour lui tout seul.

Alors il a pris la plume — sa bonne plume d'oie — et il a
écrit cette lettre à ses anciens généraux qui restera comme un
monument de ce que l'imbécillité d'un despote fourbu peut en-
fanter.

C'est presque aussi fort que la lettre à- John Burgogne —
celle où ce Jocrisse découronné a fourni lui-même, avec une
naïveté si rare, un des plus écrasants témoignages qui existent
contre lui.

Après avoir avoué, quand personne ne le lui demandait, que
« des considérations politiques, l'avaient seuls contraint à la
marche désastreuse » sur Sedan, il éprouvait le besoin d'affirmer
à ceux qui pouvaient en douter encore, que c'était bien lui qui
avait de son chef, livré 80,000 hommes à l'ennemi.

Que dis-je, il l'affirme, il en revendique l'honneur I

On n'aurait jamais cru que cet homme fût capable de pousser
le courage aussi loin.

Mais que doivent penser en à parte ses derniers mamelouks ?

Je les plains, ces infortunés, qui, depuis dix-huit mois, s'es-
criment à nous convaincre que leur maître ne commandait pas
à Sedan,

Ils auraient bien dû veiller au moine à ce qu'il ne vendit pas
la mèche au dernier moment.

Je leur souhaite à présent de sortir de ce dilemme :

Ou le maître commandait en réalité ; et alors i\ est passible
du conseil de guerre. Ou il ne commandait pas, eVpuisque, de
son propre aveu, il se permettait alors d'usurper, en donnant
des ordres — et quels ordres ! — des fondions qui ne lui ap-
partenaient pas, il se trouve avoir encouru toute la rigueur des
lois militaires.

Le grand homme l'a sans doute compris; car, après avoir dé-
claré dans sa lettre qu'il a la conscience tranquille — un joli
pendant au cœur léger que cette conscience tranquille — il a le soin
prudent d'ajouter qu'il ne reconnaît pas à la commission d'en-
quête le droit d'apprécier ses aotes.

1 °ù fîgUre,

neuf millions de

Pour le coup, c'est un chef-d'œuvre!
Voyez-vous Troppmann, ne reconnaissant pasaujum, v-
traction le droit de le faire passer en cour d'assises & S"
Le voyez-vous, s'écriant avec la main sur le cœur :

— Vous qui ayez eu entre les mains toutes les pièces d
dossier, vous qui connaissez à fond mon affaire, je voua 8niCI1
je n'accepte pour juges que ceux qui ne la connaissent S*" '

« Responsable devant le pays par les constitutions de 1'"
pire, écrit-il avec un aplomb qui devient comique, je n'a ^
de jugement que celui que prononcerait la nation régulier? ^
consultée, » ^^

En autres termes :

a Je n'accepte d'autre conseil de guerre que celui
ront neuf millions de jurés. »

Or, comme une. salle de vingt-cinq lieues de circonfér
serait à peine suffisante pour les contenir, et que d'ài]^
cette salle n'existe nulle part, cela revient absolument à d61"8

« Je n'entends passer que devant des juges impossibles •' '^:
nir. » reu'

Après cela je sais bien qu'on pourrait recueillir les avi i
domicile. , a

C'es> peut-être ce que Conscience-Tranquille III entend
« la nation librement consultée. » ^ar

Je ne serais même pas étonné que par « librement co
sultée, » il entendît que ce serait lui-même qui poserait ""
tribunal public les questions à résoudre.

11 pourrait demander, par exemple, à
jurés :

•<- Voulez-vous l'ordre? Voulez-vous la paix? Voulez-vous 1
gloire? Voulez-vous le bonheur?

Et comme tout le monde répondrait d'une seule voix •

— Oui!

Il s'écrierait victorieusement :

— Vous yoyez bien que tout le monde me redemande.
Malheureusement pour la joie universelle, je douté que le

gouvernement actuel consente à prêter les mains à ce genra de
consultation.

Consolons-nous en pensant que Conscienee-Tranquille III nous
enverra encore souvent de ses lettres — de ces bonnes et excel-
lentes lettres qui désarçonnent ses plus vaillants champions et
les portent à se demander tput bas. si les souffrances "amères
d'un exil aux truffes n'ont pas légèrement détraqué la cervelle
de l'homme aux « grandes pensées » d'autrefois..

Faisons plus.

Ce n'est pas assez d'espérer que le philosophe de Cambden-
Place nous enverra encore souvent de ses lettres, il fautlW
courager de toutes nos forces à en mettra à la poste Je p]Us
fréquemment possible.

Disons-le lui bien hqut :

— Sire, vos lettres font notre joie. Elles nous procurent à la
rate les chatouillements les plus agréables. Aussi éçrivez-geus
encore; écrivez-nous toujours. ; écrivez-nous tant que vos. forces
voua le permettront.

Et pûur que cet encouragement ne soit pas purement pa-
nique, je suis d'avis d'offrir à ConsciencerTranquille III ua
porte-plume d'honneur.

A dater de ce jour, une souscription est ouverte à c&t effet ■
dans les bureaux de VÉclipse, qui s'inscrit la première pour deus
francs cinquante,

Paul Parfit.

ON LIT DANS LE FIGARO

DU 18 MAI :

Les journaux publient en ce
moment une lettre de Victor
Hugo adressée au Peuple souve-
rain. C'est plus obscur que
VOEU crevé, mais beaucoup
moins amusant.

Les gens bien informés esti-
ment que c'est un farceur vul-
gaire qui a écrit cette lettre
ridicule.

COVIELLE.

M. Victor Hugo aparfois des
éclairs de bon sens.

Dans la lettre qu'il écrit à la
rédaction du Peuple souverain,
il esquisse le programme d'un
journal populaire.

(Suit une citation êlogieuse fc
la, lettre.)

F. MAGNARD,

Deux jugements si différents sur Victor Hugo dans le même
numéro du même journal !...

La mise en pages n'est pas soignée..

En tous cas, il y a un des deux rédacteurs qui est un.....

homme d'esprit.

Qui, de M. Covielle ou de M. Magnard, consentira à être...,,
l'autre ?

Qu'ils s'arrangent ensemble.

Tohlupin.

ENTRE BIRMANS

La scène représente un salon dans un grand hôtel. Les Birmans mystén
arrivés depuis huit jours à Paris sont assis, ça et là, sur des i ■
Ils fument des londrèj. Onze heures et demie du soir sonnent à Sam -
Germain -l'Auxerrois.

premier birman. — Encore une fois, tout est à recom-
mencec. ,,

second birman. — Fiasco complet! Kouher est de
lonné. :

premier birman. - C'était bien la peine 1 - Je commence
en, avoir assez. — On me doit encore mon mois de JaP°™s Z

second birman. — Moi, j'ai reçu un à-compte. C est ega ,
ne fais plus les ambassadeurs étrangers... .

premier birman. — Pourtant, la réussite de l'entreprise P
raissait bien assurée cette fois. M. Rouher prenait la P«
Le Gaulois le soutenait. Sa Majesté avait écrit sa lettre.. ""
Pasquier, ça aurait marché.





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