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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 5.1872

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3, ÉCLIPSE

B-LIU_____Bi..l



-Ah|

s Nil,,,

Paraître et

llJBIti

scandale

K Thiers est lin petit de Euonaparte. Qu'en dites-vous, Saint-
Pieu? , „

ohevalieh DE SAWT'MEU. - Je dis, baronne, que ba
Maiesté ne compte pas assez sur le dévouement de ses gentils-
hommes. Qu'il «e, fasse seulement un signe, et je le débar-
rasse de ce monsieur dp (Jambetta, cornebelle I
l'abbé jonille. tî pnsieu.r Je chevalier! au nom de Dieu!...
baronne. - V «Ww a r«Pon... modérez-vous, chevalier,
laiustieedece temps m fait un plaisir de chagriner la no-
Wease tes robins 4'anjour<J'hui vous enverraient en prison,
ur huit jours au me.ifls, si vous nous défaisiez de ce serpen-
teau républicain.

'à chevalier DE SUNT-OTTC- - Cornebelle, baronne ! Le

nrovez-vous? Quoil la mort d'une espèce de ce genre tirerait a

nséouence? Ahl ce monsieur de Gambetta, cornebelle! je le

hais II a WPelé la mCD^rchie, une banqueroutiers I Cela fait

écumes, baronne!

le COMTE DE donjoncreux. — Banqueroutiere ! il 1 a dit, en

irité! "OfiS gm Ie r««8ectent rien. Jusqu'à présent, grâce a

amis. )e peuple était persuadé, et c'était la vente, que les

évolutions avaient ruiné le royaume... maintenant, il ne veut

,„us rien entendre I,.. Il nous jette au nez le règne de Si Ma-

■ té Lou'S-VWen-aimé' à tout propos. Mousqueton, te aquais

Jnei'aimis hors |Wer, m'a dit, en propre terme, et dans un

langage que je vqus épargne, baronne, des choses révoltantes

sur le comte d'Artois...

l'abbé jonille (vivement). — A propos de la reine-martyre ?

dedONJONCREdx.-Point! A propos du débarquement de

l'Ile-Dieu-la-Glorieuse. Il m'a dit que, s'il avait vécu à cette

énocrae là, il aurait cru de son devoir de patriote (pouah !) de

tirer une balle à ce noble cœur. - Hideux I

la BARONNE. — Je vous le dis, en vérité, mes amis. Ce mon-

• M Thiers et le Serpenteau nous forceront de monter l'esca-

UMde l'étranger encore une fois. Le régime que nous subis-

ons est intolérable. Moi, la baronne de Ventrebleu, je n'ai

même plus le crédit de faire placer mon neveu, le vicomte de

Nezfendu, dans une ambassade ! Jarnidieu, c'est le monde ren-

ie dites-vous,' chère victime ! Le

versé I

de saint-pieu. — A qui
filleul du frère de la seconde nièce de monseigneur, et mon
propre parent, n'a pu obtenir une place au conseil d'Etat ! mal-
gré mes, recommandations !

DE donjoncreux.?— J'avais exigé pour mon fils, d'une direc-
tion supérieure dans un ministère. On m'a répondu qu'il y
avait justement des examens à l'Hôtel-de-Ville, pour des em-
plois à la Préfecture de la Seine, et que de Donjonereux pou-
vait se porter candidat. C'est comme cela. De Donjonereux
candidat!... Pouah 1...,

l'abbé jonille.— Cependant, ces messieurs de la Droite
noue avaient fait espérer que bientôt....

la baronne (haussant les tvaules). — Vos messieurs de
la Droite ! des poules mouillées, jarnidieu ! que n'abandonnent-
ils ce monsieur Thiers ! Qui serait marri, si, quittant Versailles,
ces messieurs soulevant leurs provinces, revenaient demander
le respect de leur droit, à la tête de cent mille lances !

l'abbé jonille. — Oh! madame !... si l'on vous entendait !...

La baronne.. — L'abbé, jetez-moi le collet aux orties ! Prenez-
moi l'épee, et, au nom du Roi, en avant! Vous êtes tous des
loqueteux! Nos amants, jadis, faisaient fi de la vie, comme
d'une catin connue... C'étaient des braves !

l'abbé (Il tousse et se mouche). — Le Dieu de paix...

LA baronne.—Allons, vous n'êtes qu'un théophage, M. l'abbél
comme disait M. de Voltaire ! A votre place, moi, je trousse-
rais cette cotte noire, et je bataillerais, jarnidieu, comme un
soudard.

de donjoncreux. — Hum ?

de saint-pieu. — Eb I eh I

l'abbé.— Rappelez-vous, madame, les paroles que vous pro-
nonciez tout à l'heure... les robins d'aujourd'hui ne sont pas
cemme des...

La baronne. — Embastillez-les, vos robins ! embastillez aussi
tous les grimauds qui se permettent de ne pas penser comme
vous. Vous êtes tous des croquants !

de saint-pieu . — Cornebelle ! baronne, c'est aller vite en

la baronne. — Dame, à notre âge, on n'a pas le temps d'at-
tendre.

l'abbé. — Le ciel nous reste.

de donjoncreux. — Oui, mais...

le baronne. — Jarnidieu, j'y compte bien ! mais...

de saint-pieu. — C'est évident, mais... allons, allons, cou-
rage... je le sais de bonne source, un soulèvement en notre
faveur est imminent. Le peuple, au fond, n'aime que le Roi...
Et, tenez, entendez-vous ? (Bruit au fond du théâtre.) je crois

que l'heure de la Restauration sonne... Ecoutez; il me semble
qu'on acclame Sa Majesté I

Tous. — Ecoutons! Oui... on crie quelque chose...

LA foule, (sortant d'un banquet). — A bas la monarchie!...
Vive la République!... Vive Gambetta!... ViveM, Thiers!...
A bas les jésuites!...

Le cousin Jacques.

GAZETTE DE TROUVILLE

Trouville est devenu l'objectif de l'Europe. Les lorgnettes du
monde entier se braquent sur le Ghatet Oardier. Chaque matin,
chaque soir, des trains supplémentaires emportent des fournées
de curieux sur la côte normande où moutonnent les Roches-
Noir çs..,.

pans cette localité à la mode, dont Auréljen Soholl a écrit :
trou, oui. je ne dis pas, ville, assurément, non I l'encombre-
ment atteint des proportions formidables, exhorbitantes, mons-
trueuses et paradoxales!...

Lçs villas particulières craquent de diplomates étrangers. Il
y a des. hommes d'État dans toutes les chaumières ; quant aux
châteaux des environs, ils sont tellement bondés de grands sei-
gneurs et de grandes dames, que, lorsque se présente quelque
retardataire qu'il ne serait point poli ni politique d'évincer, il
n'est pas rare d'entendre le maître ou Ja maîtresse du logis
commander à ses domestiques :

— Jean, conduisez M. le due à l'écurie.,.
Ou:

— Jeannette, mettez madame la princesse au grenier.

Sur la plage, hôtelleries, auberges, cabarets, tout est plein,
— jusqu'aux jeunes messieurs qui dégobillent : Vive l'empe-
reur !...

On campe dans les cafés...

Votre reporter de VÉclipse a dû coucher sur un billard...

Sa nuit ne lui coûte pas moins de vingt cinq francs I...

Dame! à deux francs cinquante centimes l'heure !...

C'est juste, mais c'est roide !...

m

Aux alentours, même affluence. A Honneur, pour obtenir un
pichet de cidre, une omelette et un tabouret, il s'agit d'adresser
au maire une pétition apostillée par le chef du Gouverne-
ment. ..

Pour se procurer une côtelette, un verre de Bordeaux et un
lit, c'est bien autre chose, sur ma foi I...

A moins que l'on n'ait en poche une lettre de recommanda-
tion de M. Barthélemy-Saint-Hilaire I...

La cohue a reflué jusqu'au Havre. Pas de place à Frascati ni
dans les caravansérails confortables de la rue de Paris. On est

obligé de se rabattre sur les tavernes louches qui bordent les
bassins...

Un excursionniste se présente dans l'une de celles-ci, — quai
des Casernes...'

Le dialogue suivant s'engage entre lui et la personne qui
siège au bureau :

— Madame, je désirerais une chambre...

— Sans punaises?

— Naturellement.

— C'est cent sous.

— Diable î

La dame prenant un air gracieux :

— Nous en avons aussi à moitié prix.,;

— Avec punaises?

— Naturellement.

Maintenant, si vous vous imaginez que toute cette foule s'est
dérangée pour prendre des bainB à la lame, et qu'elle s'ingénie
à essuyer à tour de bras les verres de ses jumelles marines
pour mieux voir émerger de l'onde moulés dans un maillot qui
ne demande qu'à faire des révélations, — le gaillard d'avant
de madame de Court-à-1'Aise, ou le gaillard d'arrière de ma-
dame de Crac-y-Fait...

Eh bien! la! parole d'honneur I vous vous trompez absolu-
ment !...

C'est vers ce personnage, en chapeau gris, que convergent
toutes les attentions, toutes les sollicitudes et tous les téles-
copes.. .

Vers ce personnage minuscule, dont la tenue — plus que
modeste — a fait éclore la strophe suivante sur la lèvre d'un
émule de Monselet :

Ce n'est pa$ sur un canapé
Qu'il usa cette redingote :
Si vous la voyez si râpée,
C'est qu'ell' ressemble à sa culotte.
On voit, à. travers, le prussien
De l'homme... estimezTcaractère...
Un 'cliand d'habits n'en voudrait pas pour rien ; (bis)
Mais sa personne nous est cnère I

*

La présence de M. Thiers à Trouville n'empêche pas, du
reste, l'esprit parisien de courir le galet.
Un quidam pourchasse une dame...

— Pardon, monsieur, est-ce que vous me suivrez longtemps?

— Toujours!

— Jama?sTPÎe ' ~ ** V°US Prie de me laisserI

— Mais enfin, monsieur, que voulez-vous?

— une place daus votre cœur!

— Irop tard, — il y a quelqu'un I

Deux ouvriers se rencontrent au Casino ..

— Bonjour, Flampin, comment vas-tu?

— Gomme la Bourse.

-— Il y a longtemps qu'on ne t'a pas vu, où demeures-tu à
présent ?

— Bue de Tivoli. Et toi?

— Rue de Tivoli, pareillement.

— Tiens, mais alors...

— Quoi donc?

— Nous avons le même huissier !

Deux de nos hétaïres les plus cossues se promènent, — bras
dessus bras dessous,— sur lajetée...
Elles en sont aux confidences...

— J'ai un coupé, dit l'une, trois billets de mille à chiffonner
par mois, deux femmes de chambre, un nègre bon teint et une
pension pour mon père. v

— Alors tu es heureuse.

— Certainement, qu'est-ce que je peux désirer de plus ? Et
cependant je ne suis pas gaie, j'ai depuis quelque temps un
hanneton qui me poursuit.

— Lequel, s'il te plaît ?

— Eh. bien, maintenant que j'ai tout; ce que j'espérais, je vou-
drais devenir honnête femme.

— Ah ! répond l'autre en soupirant, on voit bien que tu as
tout ce qu'il te faut, tu ne sais plus quoi dem.and.cr 1

Emile Blondêe.

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