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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 5.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3713#0193

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blancheur de leur émail des noms qui parlaient à son cœur,
a lus tôt il ne les avait vues qu'aussitôt il les avait prises,..

en affection.

T'était le soir généralement, quand l'ombre l'environnait et

leur doux tic-tac, porté jusqu'à lui, berçait son premier

1° 03 qu'il s'était senti captivé par elles. Se dressant alors

"^ son séant tout à coup, il avait prêté l'oreille, charmé par

n-entille chanson ; puis il s'était relevé pour écouter de

lus près puis il avait frotté une allumette sur la cheminée
nour voir la belle, puis il était allé se recoucher mais sans

ouvoir dormir, retenant son souffle pour entendre mieu$ ce
ronron charmant. Le lendemain on le relevait pâmé avec la
pendule entre les bras; nouvelle conquête qui, dûment enve-
loppée ■»? avec le grand ressort à part — allait prendre place
dans son volumineux bagage.

Et maintenant Wilhelm, de retour dans ses foyers, les avait
toutes autour de lui, ses jolies pendules! A chacune, il avait
offert une cheminée ; et, penché sur le marbre, il allait écouter
avec ravissement, tantôt l'une, tantôt l'autre, avec la désinvol-
ture d'un valant qui jouit d'une belle, un instant, et tout aussitôt
court glisser un dons mot à l'oreille' d'une autre.

Comment se fit-il que tout à coup Wilhelm leur battit froid
et parut inquiet? Cette inquiétude coïncida d'une façon singu-
lière avec l'annonce de la visite prochaine de deux grands hô-
tes Chose étrange I Elle s'accrut à mesure qu'avançait l'épo-
que fixée pour leur réception. Enfin, la veille, "Wilhelm n'y
tint plus, il fit sauter plusieurs lames du plancher de sa cham-
bre à coucher ; il alla prendre toutes ses pendules à deux bras,
_ses.jolies pendules françaises! —les enfouit délicatement
sur un lit de ouate, puis remit le plancher à sa place, poussa
un fros soupir, comme une ame déchargée d'un gros poids, et
sembla dès lors tranquille.

Oui, il les mit sous le plancher, ses jolies pendules. Par ja-
lousie? Peut-être. Peut-être aussi pour ne laisser voir à per-
sonne ses goûts singuliers. Peut-être aussi parce .que dans le
public il était tort question de jeunes pendules enlevées. En
opposition au surnom de Roi-Soleil ,' on se jetait tout bas, de
l'un .à...Tautre le surnom de Roi-Gadran. "Wilhelm voulait-il
étouffer ces bruits? Mais encore une fois, à quoi bon se perdre
en suppositions. -Je raconte le fait tel qu'il s'est passai voilà

tout.

Cependant'les hôtes augustes étaient arrives. AI-je dit qu ils
étaient augustes? N'importe"; le fait est qu'ils l'étaient Ils
avaient mis le pied dans la première chambré, et leur regard,
instinctivement dirigé vers la cheminée, avait manifesté, d'une
façon claire, l'étonnement qu'ils éprouvaient de ne rien voir
dessus. En traversant la seconde chambre, mêmejeu; môme jeu
en traversant la troisième. Ils se, jetèrent l'un à l'autre un coup
d'œil qu'on pouvait traduire ainsi : « Quels bruits absurdes on
fait courir 1 s

Toutefois, de chambre en chambre, d'étonnement en étonne-
ment, ils étaient arrivés dans la chambre à coucher. Wilhelm,
ravi de son idée, leur montrait le chemin. Dans l'allégement
de son cœur, il invita ses hôtes à se reposer et, poussant jus-
qu'aux dernières limites la folle audace du triomphe, il ins:
talla sa 'propre chaise sur l'endroit même qui recouvrait les,
pendules cachées

11 se sentait singulièrement à l'aise. Ses hôtes s'assirent. Ils
causèrent de choses familières auxquelles Wilhelm répondit
gaîment. Cependant, bientôt il devint pâle et souhaita leur dé-
part. La tête lui faisait mal et il lui semblait que les oreilles
lui tintaient; cependant, ils restaient toujours assis et toujours
ils causaient.

Le tintement devint plus distinct, il persista et devint plus
distinct encore. Wilhelm bavarda plus abondamment pour se
débarrasser de cette sensation ; mais elle tint bon et prit un
caractère tout à fait décidé, tant qu'à la fin il découvrit que le
bruit ne venait pas de ses oreilles.

Wilhelm pâlit affreusement ; cependant,'il bavarda plus cou-
ramment encore et en haussant la voix. Le son augmentait
toujours. Et comment n'aurait-il pas cherché à le couvrir? C'é-
tait un tic-lac clair, persistant, implacable, le tic-tac si connu
des pendules aimées.

Wilhelm respira laborieusement. Ses hôtes n'entendaient pas
encore. Il causa plus vite, avec plus de véhémence, mais le
bruit croissait incessamment. Il se leva, disputa sur des niai-
series, dans un diapason très-élevé et avec des gestes violents ;
mais le'bruit'montait, montait toujours. — Pourquoi ne vou-
laient-ils pas s'en aller ? — Il arpenta çà et là le plancher
lourdement et à grands pas, comme exaspéré par les observa-
tions de ses contradicteurs ; mais le bruit croissait singulière-
ment.

Que pouvait-il donc faire? Ilécumait, il batta/it la campagne,
il jurait. Il agitait la chaise sur laquelle il éîaty assis et la fai-
sait crier sur le parquet ; mais le tic-tac dominait toujours et
croissait indéfiniment. Il devenait plus fort, plus fort, toujours
plus fort !

Et toujours les dçux hôtes causaient, plaisantaient et-sou-
riaient". Etait-if possible qu'ils n'entendissent pas!

Non, non, ils entendaient, ils soupçonnaient, ils savaient ;
mais ils se faisaient un jeu de son effroi ! Wilhelm le crut au
moins. N'importe quoi lui parut plus tolérable que cette déri-
sion. Il ne pouvait supporter plus longtemps ces hypocrites sou-
rires ; aussi, lavant la voix, tandis ,qne le bruit montait à lui,
montait, montait encore :

— Allons, s'écria-t-il, ne dissimulez pas plus longtemps!
Et montrant la.parquet :

— Arrachez ces planches, c'est là, là', là qu'elles sont, les
pendules françaises !

PADL PARFAIT.

GAZETTE

AU DÏABLE-YAUVERT

Le Conquête — Finistère.

Mon cher Poïo,

Puisque tout le mondé' voyagé, ~- cest ]a mode, en cette
saison, — y compris,le bon sens public-, — lequel, hélas! j'en
ai grand peur, ne reviendra pas de si tôt, —j'ai sauté, \a se-
maine passée, sur l'aile d'un; -'nqyi folâtrait le long d e la
^gne de l'Ouest.....

A. parler franc, je n'avais guère envie de pou3ser plus loin
que Sèvres ou Bellevue...

Mais quoi I j'étais allé, la veille, à l'Odéon, où l'on représen-
tait le premier acte de Diane de Lys, mis en musique par
M. Coppée...

Pour peu que tu te souviennes, tu vois cela d'ici :

Une grande dame curieuse chez un rapin amoureux 1...

Ces jeunes ont des inventions!...

Il est vrai que le peintre de M. Coppée reste honnête. . après
comme devant !

En pouvait-il être autrement chez un poète qui a écrit pour
les hermines de Saint-Gratien et les sensidves du Sénat?...

m

Bref, le Rendez-vous est — pour moi — une chose d'un ennui
désespéré et écrasant.

Si désespéré et fi écrasant, qu'ayant encore dans les oreilles,
après deux jours de réflexion, la mélopée mélancolique de ce
duo de mirlitons, je me suis endormi à Meudon pour me ré-
veiller au Conquetl...

Au Conquetl...

Comprends-tu?-..

En Basse-Bretagne!...

Sous Brest!...

A trois' cents trente-troïs kilomètres — et une fraction
— de la rue du Croissant, de mademoiselle Colombier et de ce
second Théâtre-Français dont les p...ondeurs de rimes sont en
train de faire un second théâtre-Miniature I ! !

Figure-toi une cage — pleine de pies — accrochée dans le
vide à un tuyau de cheminée! ..

Le tuyau, c'est le cap Finistère, — le cap sombre où la France
s'arrête dans l'écume de l'Océan et la brume de l'infini!...

La cage, c'est le Conquet, — un port large comme la main,
taillé dans la falaise à pic!...

Les pies, ce sont les paysannes, — en corset et en jupons
noirs et en coiffes blanches dont la toile s'enfle ou flotte au
ventcomme une voile, — qui jacassent, là, sous ma fenêtre...

Je^me suis approché de l'une d'elles tout à l'heure...

Et je lui ai demandé — à la bonne franquette — ce qu'elle
pensait des gentilles fontaines de sir Richard "Wall&ce, delà
dernière circulaire de M. Victor Lefranc et du mariage du père
Loyson...

Du diable si cette fillette ne m'a pas regardé comme si j'é-
tais le 4 Septembre!

Ici, point de chalet officiel ; point d'expériences d'artillerie;
point de concerts où Faure chante comme il chantait, il y a
deux ans, à Bruxelles, pendant qu'on se battait chez nous.

C'est sous les lourds sabots des gars, sous les pieds nus des
enfants, sous les bottes ferrées des pêcheurs que crie le galet
pur de tout talon de cuivre, vierge de toute traîne de guipure.

■On prend son bain sans Amelià...

Et la lame n'en est pas moins fortifiante et caressante...

Notre Casino, c'est l'auberge...

Notre orchestre, c'est un biniou...

Oh! le biniou !...

Un instrument qui parle du nez!...

Ça m'a rappelé le cours de M. Samson!

Un brave Cornouaillais, qui revient de la foire de Lesneven,
m'a dit, eu me montrant un poulain qu'il a acheté :

— C'est une bête qui a de l'avenir !

J'ai salué comme si on me présentait à l'auteur de la Coupe
du roi de Thuté.

Je lis sur un mur :

«

AVIS

AUX MATELOTS QUI REVIENNENT DE PARIS

Guèrison radicale de l>.i gale, en une hture.

Un indigène m'explique que cette annonce a été placardée à
la fin du siège de la Capitale....

Il est constant qu'au Bourget, à la Gare-aux-Bœufs et par-
tout, nos marins ne touchaient pas les Prussiens avec des pin-
cettes !

Nouvelles du Boulevard

Je rencontre un quidam qui me dit arriver du café de
Suède...

Je lui demande :
• --4 Vous avez vu Mazeppa, aux Folies-Dramatiques?

— Oui.

— Eh bien?

— Eh bien, le premier acte n'est pas gai..

— Ah!

— Le second même est assez triste...

— Oh!

— Mais, par exemple, le troisième...

— Le troisième?. .

— Le troisième est assommant.

*

Le quidam, en revanche, me parle avec enthousiasme du tri-
ple succès que tiennent Je Palais-Royal avec le Réveillon, les Va-
riétés avec le Tour du Cadran, et le Fumoir-Coigniard avec le
Boudoir de Vénus et Une poignée de bêtises. J'irai applaudir tout
cela à mon retour. Il m'apprend pareillement la mort de Léon
Laya et de Mme Dash.

j'étais placé, voici tantôt sept ou huit ans, à côté de M. Léon
Laya, à une représentation des Troyens, de Berlioz.

A la fin de je ne sais plus quel tableau, l'auteur du Duc Job se
leva avec une bruyante satisfaction :

— Ouf! que je suis content! fit-il.

— Content de quoi I

— Dame! nous avons failli avoir un duo de plus... J'ai eu
une peur!...

Quant à la comtesse Dash, que je n'ai jamais aperçue, je ne
me l'imagine pas autrement qu'en poudre, avec un pouf au sen-
timent, des mules à hauts talons, un corsage à échelle, et une
jupe en taffetas zinzolin,

Cette grande dame du dix-huitième siècle, égarée au milieu
des croquants de la troisième République, avait parfois., dit-on,
le langage sale que la Princesse Palatiue prête aux duchesses
authentiques des soupers fins de la Régence et des priapées de
Choisy.

On connaît sa fameuse phrase :

— Il y a trois choses que personne au monde n'a vu tirer à
Barbey d'Aurevilly : son épée du fourreau, d'abord; un écu de
sa poche, ensuite; la troisième..,

La troisième...

Madame Dash la disait...

Moi, je n'ose pas l'écrire...

Tu conçois, moa ami: j'aurais trop peur que ce numéro de
l'Eclipsé ne tombât, par hasard, sous les yeux de mademoiselle
Alice Regnault ou de mademoiselle Berthe Legrand!

■M

C'était madame Dash qui, un jour que M. de M... lui montrait
certain vase de porcelaine, décoré de ses initiales, s'écriait :

— Voilà un grand exemple pour les petits écrivassiers I

— Lequel?

— Mais de voir un homme du monde signer ses œuvres.

Le mot de la fin.

Il y des dames au Conquet.....

C'est assez constater, mon cher Polo, que le démon de Médi-
sance n'y perd pas tout à fait ses droits.....

Noua causions— sur la jetée— de mademoiselle B...

— Elle est charmante l
î'— Délicieuse 1

— Adorable !

— Quels yeux!

— Superbes !

— Une taille!

— A prendre dans les deux, doigts I

— Des cheveux !

— Magnifiques !

— Une bouche f

— Une rosel l'ait madame P... — Elle a de vilaines dents,
— heureusement.

Emile Blondet.

Pour paraître le 5 Octobre prochain

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