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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 5.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3713#0208

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L'ÉGLiPSE

PRIMES OE L'ÉCLIPSÉ

1» PRIME : LA REVANCHE

L'idée qui fait bouillonner les cerveaux, l'espoir qui" fuit
bondir ]çs cœurs ont pris, — sinon un corps, — un buste I...

La Revanche vit désormais, — dans le marbre et le stuc, —
celui-ci popularisant celui-là !

Un artiste a pétri pour nous cette, image de nos rêves.

'L'Éclipsé offre à ses abonnés la statuette de la Revanche.

Chacun voudra avoir cette figure sous les yeux.

La statuette de la Revanche, avec son piédestal, prise dans
nos bureaux : 6* francs ; emballée avec soin et prête à être ex-
pédiée : 7 francs.

Le port reste à la charge du destinataire,

2« PRIME : Albam de la LUNE et de l'ÈCLIPSfi

Cent dessins les plus célèbres de Gill, réduits au moyen d'un
procédé graphique tout nouveau, formant un album élégant
et portatif.

Les dessins ainsi reproduits sont d'une délicatesse et d'une
fidélité parfaite, et de plus on les a finement coloriés.

Le prix de VAlbum, pris au bureau, est de 6 francs. (Ajouter
1 franc pour le recevoir franco dans les départements.)

BURNICHON VEILLE

Tous les insectes nuisibles ne sont pas, malheureusement,
épingles et mis sous verre à l'Exposition ouverte en ce moment
dans le jardin du Luxembourg.

Nous en savons qui, en dépit du. froid naissant, et comme
pour braver la poudre insecticide, ont l'audace de revenir sur
les lieux qu'ils ont dévastés.

D'aucuns, plus hardis encore, profitent de la nuit et du som-
meil apparent des personnes dont ils ont sucé le sang et la
moelle jadis, pour s'aventurer jusque dans la Maison d'où ils
ont été expulsés à grand'peine, oubliant qu'ils peuvent y être
écrasés à la fin.

Car le Français n'est pas méchant, mais quand on l'attaque, il
se défend.

Qu« les punaises et les puces, ces buveurs de sang, y prennent
donc garde ! Tout bons sauteur^, *t6ut:àgiles marcheurs qu'ils
soient, un jour ils y seront pinces, entre le pouce et l'index.

Ça sentira mauvais, mais au moins ils disparaîtront à jamais.

En attendant, Burnichon veille, un Burnichon de première
qualité, un Burnichon qui ne plaisante pas avec les insectes,
nuisibles, et qui, sans s'inquiéter des noms historiques qu'ils
pauvent porter, vient de leur poser ce dilemme désagréabi* :

— Ou prenez la poudre d'escampette, ou je vais vous souffler
la mienne quelque part,

Bravo, Burnichon de l'Elysée 1

LE COUSIN JACQUES

Y EN A-ML?... N'Y EH A-T-IE PAS?.,

Insoluble problème qu'il va falloir soumettre au père Gagne,
si l'on veut en sortir.

Il y a quelque temps, Gambetta a ameuté contre lui une
partie de la presse avec sa fameuse phrase : Il n'y a pas de
question sociale !..-

On lui a répondu de toutes parts :

— Vous vous trompez !... il y a uae question sociale.

Voilà que dans son récent discours de Grenoble, il vient de
dire qu'il y a des couches sociales.

Et, aussitôt, M. Thiers lui réplique en pleine commission de
permanence :

— Vous faites erreur!... il n'y a pas de couches sociales, il
n'y a que la nation française !...

Gambetta a trouvé le moyen de mécontenter tout le monde
et son père.

En juillet, il prétend qu'il n'y a pas de question sociale ; la
moitié de la France lui tombe dessus.

En octobre, il assure qu'il y a des couches sociales, l'autre
moitié lui saute à la gorge.

Cruelle alternative I... que faire?

*

* *

Gambetta n'a plus qu'à attendre une nouvelle occasion et
haranguer le peuple, comme le fameux paysan aux pommes à
cidre :

— Vous savez... pour dire qu'il y a une question sociale, on
peut dire qu'il n'y a pas de question sociale... mais pour dire
qu'il n'y a pas de couches sociales, on peut dire qu'il y a des
couches sociales...

De cette façon,'chacun cherchera dans le tas ce qui pourra
lui faire plaisir, et tout le monde sera content.

Maintenant, s'il m'était permis de donner mon humble avis
sur ce conflit de mots, je dirais que M. Thiers et M. Gambetta,
niant à tour de rôle l'existence de la' question sociale et des
couches sociales, ressemblent tous deux à des gens qui nieraient
que le soleil de décembre soit plus froid que celui de juillet.

Ni l'un ni l'autre ne peut se refuser de convenir qu'il y a
des gens qui vivent à ne rien faire et d'autres qui meurent de
travailler.

Ils n'ont pas non plus l'intention, je le suppose, de nier qu'un
ouvrier qui a six enfants à nourrir est dans l'impossibilité de
gagner une plus grosse journée que celui qui est célibataire-
lis ne prétendent pas soutenir davantage que la femme peut
se suffire avec des journées de dix-huit sous, ni qu'un manœu-
vr d'usine peut économiser douze cents francs de rente, même

en turbinant pendant trente-cinq années, pour assurer l'indé-
pendance de sa vieillesse,

#*#
Eh ! bien., toutes ces questions, que nous ne tranchons pas,
bien entendu, et que nous voulons même croire très-difficiles à
résoudre, .constituent, quoi qu'on fasse et quoi qu'on dise, un
ensemble, un vaste problème incessamment à l'étude pour les
gens qui se sont donné la mission de travailler à l'amélioration
de nos destinées.

C'est ce problème que l'on a baptisé : question sociale.
Ily a beaucoup de gens que ce mot-là ennuie.
Mais de bon compte, pouvait-on l'appeler : la question de
l'Alabàma ?

Quand donc serons-nous assez raisonnables pour ne plus nous
chicaner sans cesse sur des mots, parce qu'ils sont, pour quel-
ques-uns d'entre nous, d'une consonnanee plus ou moins désa-
gréable ?
Il faut pourtant nous habituer à ces discussions-là.
Et parce que, pendant longtemps, on est parvenu à faire peur
aux imbéciles en leur conjuguant dans la Patne le verbe s'as-
socier de la façon suivante :

je m'associe,

tu me chipes ma montre,

il nous vole notre grain,

nous chapardons les meubles,

vous pillez la Banque de France,

ils nous soulèvent nos porte-monnaie.
Ce n'est pas une raison, maintenant que nous sommes de-
venus un peu moins bêtes, et que nous avons fait l'expérience
qu'entre les monarchistes et les républicains, les plus parta-
geuœ ne sont pas ceux qu'on pense, ce n'est pas une raison, di-
sais-je, pour 'cacher nos chaînes de montre d'un air enrayé
chaque fois que l'on nous parle de la question sociale.

Les couches sociales existent parfaitement, la question so-
ciale aussi.

On peut même dire qu'il n'.y a absolument que celle-là qui
existe.

Qu'on la désigne sous le nom que l'on voudra, il faut la re-
connaîtra, l'aborder, l'étudier, la travailler et la résoudre.

Je sais bien que cela contrarie beaucoup les gens qui ont
plus qu'il ne leur faut.

Mais, comme c'est en même temps le seul espoir de ceux à
qui tout manque,

Il sera très-difficile de faire comprendre à ces derniers que
la modification bi-hebdomadaire de la forme des képis de l'ar-
mée est le plus suprême effort qu'un gouvernement puisse
• tenter pour l'extinction du paupérisme.

LÉON BIENVENU.

M PRÉFET QUI R'ft PAS.DE CHANCE

Un préfet qui n'a pas de chance, par exemple, c'est le préfet
de la Sole-Supérieure.

La Sole-Supérieure est un de nos départements du centre.

Inutile de préciser davantage.

Ce pauvre préfet de la Sole-Supérieure, un brave légitimiste,
mâtiné de bonapartiste, avec une légère teinte d'orléanisme
par dessus'le marché, espère depuis un an pouvoir faire enfin
preuve de poigne.

Son rêve, son unique ambition, est de donner des gages à la
réaction.

Eh bien, il n'y peut parvenir !

Les moutons sont des démagogues furieux à c'ôté de ses ad-
ministrés

Pas moyen de les faire sortir de leur douceur et de leur
tranquillité ordinaires. Les agents provocateurs eux-mêmes
y perdraient leur mouchard.

Pas moyen par conséquent de se signaler par un acte de vi-
gueur, et de faire de l'ordre avec du désordre, pour aller le
dire à Versailles d'abord, et à Rome ensuite.

Pour comble de malheur, le département de la Sole-Supé-
rieure ne renferme point de grotte miraculeuse, attirant les pè-
lerins à manifestations de cent lieues à la ronde.

En outre, les paysans de la Sole-Supérieure n'éprouvent ja-
mais le besoin de fêter un anniversaire républicain, par cette
excellente raison qu'ils ignorent absolument qu'il y a eu jadis
des dates célèbres.

Aussi, privé de grottes et de banquets, le préfet de la Sole-
Supérieure se ronge les poings, se mange le foie, enfin est dans
un état déplorable de rage et d'envie, en pensant qu'il ne
pourra jamais s'illustrer comme ses collègues,'Limbourg, Tra-
cy, etc., etc., par quelque tentative de répression.

Il n'en, dort plus.

Il en dort mêmesi peu qu'il a inventé,pendant ses insomnies
prolongées, un truc assez joli pour sortir de l'ornière où il se.
traîne. >

Couvert d'une souquenille Ignoble, une casquette sur le coin
de l'oreille, il s'échappe tous les soirs par la porte de derrière
de la préfecture, et vient roder autour de ce logis officiel.

Après quelques allées et venues, qui effrayent les rares pas-
sants, il se met à hurler tout seul : —« A bas le préfet ! Vivent
■ les rouges 1 Dansons la carmagnole ! Ohé! ohé! m... pour,
> M. Thiers I Guillotinons les riches 1 Ohé I ohéI II nous faut.
» des otages I A bas'les praires I »

Puis, au moment où les six agents delà ville de X... (le chef-
lieu du département cîè la Sole-Supérieure, se précipitent hors
du bon vieux poste où ils-dormaient-chaudement, le préfet s'es-
quive,regagne son cabinet de travail, et, à la lueur d'une lampe,
rédige des proclamations dans le genre de la suivante, que les
habitants de X... lisent le lendemain avec stupeur :

Habitants de X..,,
— Des misérables ont encore parcouru notre ville pendant la nuit
dernière en proférant contre les classes les plus respectables de la
iociélé les cris de haine les plus violents. Des menaces de mort ont

été adressées à la magistrature, au clergé. Le président de la Repu-
blique lui-même n'a pas été épargné par ces ignobles individus.
Habitants de X...,

Si de pareils faits se renouvellent, qu'on le sache, je ne pactise
rais pas avec Vémeute l Je traiterais la basse démagogie avec toute
la rigueur des lois, en vertu de l'article 2604 du décret de Philippe-
le-Bel sur les tapages nocturms.

Mais le pauvre préfet en est toujours pour ses irais de rédac
tion, et pour l'enrouement qu'il gagne chaque nuit à pousser
des cris séditieux, car les habitants de X.. lisent en frissonnant
les affiches alarmantes de leur administrateur, et, loin de for-
mer des groupes qu'on pourrait disperser par la force armée ils
se hâtent d'aller s'enfermer chez eux, et se gardent bien de nro
tester. p

Enfin, chose plus grave, après huit jours de hurlements sui-
vis de proclamations, il est arrivé ceci au préfet de la Sole-
Supérieure qu'il a été pris dans ses filets, et arrêté par ses
propres agents, trompés par sa casquette et sa souquenille.

Son identité n'a été constatée qu'après une nuit passée à
Vostau, comme on dit dans le pays, en compagnie d'un baquet.

L'affaire a été étouffée, comme bien on pense, avec une célé-
rité extraordinaire ; mais, depuis cette époque, le préfet de la
Sole-Supérieure est plongé dans un noir chagrin de nouvelle
espèce.

Ce chagrin, vous ne devineriez jamais ce qui l'a causé.

lia pour source et pour base un article d'un journal réac-
tionnaire de Paris, le seul qui ait parlé de la S oie-Supérieure.

Cette feuille, ignorant les efforts faits par le préfet, dans le
sens de l'ordre, s'est permis de dire sur son compte :

« La gangrène s'élance de jour en jour dans nos campagnes.
» Le préfet de la Sole-Supérieure lui-même s'est laissé en-
» tramer par le mauvais exemple. Gomme il n'a encore rien
» réprimé depuis qu'il est en place, tout porte à croire qu'il est
» d'acct.rd avec laradicaille. Sa destitution serait un bienfait.
» Il faut un exemple. Le gouvernement de Versailles ne peut
» autoriser un pareil manque d'énergie. Le préfet de la Sole-
» Supérieure doit être destitué. »

Cet entrefilet a été le coup du lapin pout le pauvre préfet.
Etre méconnu à ce point lui a brisé le cœur.

Et il est navré à ce point qu'il n'a pu casser, en huit jours
dernièrement, que trois des décidons prises par le conseil mu-
nicipal de X...

Ërkkst d'Hervilly*

FAITS DIVERS

Encore un pari d'ivrogne qui vient de se terminer d'une façon
déplorable :

Dimanche, deux ouvriers zingueurs étaient attablés chez un
marchand de vin du quai de la Râpée.

L'un d'eux, le nommé V..., paria de boire un litre d'absinthe
pure, d'un trait.

Son camarade accepta la gageure.

Mais à peine le malheureux V... aehevait-il de vider le litre
qu'il tenait à la main, qu'il......en demanda un autre.

Jeudi, le sieur D...., ayant surpris sa femme en conversa-
tion criminelle avec un de ses voisins, résolut de mettre fin à
ses jours.

Il partit comme un fou.

Heureusement, on le rattrapa au moment où il prenait un
billet au guichet du chemin de fer T. L. M.

Depuis quelqde temps, un assez grand nombre de pièces de
cinq francs fausses circulent.

Voici le moyen de les reconnaître :

Recevoir sans examen toutes les pièces de cinq francs que
l'on voua passe.

Faire des enïplettes et payer avec.

Celles que l'on vous refusera seront les mauvaises.

Toujours les accidents causés parles armes à feu.
M. B... avait remarqué chez Galandun revolver superbe.
Il rentra chez lui prendre de l'argent pour aller l'acheter, et
dans sa précipitation, se cassa la jambe en montant son escalier.

'Uh statisticien vient d'établir qu'à Paris, sur onze ménages
doht'le mari va faire l'ouverture de la chasse un peu loin, neuf
s'augmentent d'un nouveau-né au mois de mai suivant.

Turlupin.

LA COMMISSION DD MÈTRE

On sait qu'une commission vient de se réunir pour réviser le
mètre, en établir définitivement la longueur et tâcher d'obte-
nir un étalon uniforme.

Mais, ce que l'on ignore, ce sont les résolutions qui ont été
prises par cette commission, dans le but de ramener, autant
que possible, au système métrique tous les faits et gestes de
l'humanité.

Voici un extrait du procès-verbal de la dernière séance de
cette assemblée :

La Commission du mètre,

Considérant qu'il importe au plus haut degré d'établir une
mesure unique, sur toute la surface du globe d'abord, sous ré-
serve des autres mondes qui pourraient être découverts ulté-
rieurement,

Décide que par tous les moyens possibles, ses membres de-
vront chercher à soumettre l'humanité aux règlements sui-
vants :

* Le mètre est reconnu comme seule mesure officielle pour
définir les étendues, surfaces et capacités — saufv celles de
Jules Ferry que l'on mesurera comme on pourra.

En conséquence, les membres delà commissiondu mètre s'en-
gagent à s'opposer à ce que les citoyens emploient, dans la



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