•MES M LtCilPSE
1" PRIME : LA REVANCHE
L'idée qui fait bouillonner les cerveaux, l'espoir qui fait
bondir les cœurs ont plis, — sinon un corps, — un buste I...
La Revanche vit désormais, — dans le marbre et le stue, —
celui-ci popularisant celui-là 1
Un artiste a pétri pour nous cette image de nos rêves.
VÊcHpse offre à ses abonnés la statuette de la Revanche.
Chacun voudra avoir cette figure sous les yeux.
La statuette de la Revanche, avec son piédestal, prise dans
nos bureaux : 6 francs ; emballée avec soin et prête à être ex-
pédiée : 7 francs.
Le foH retic à la charge au destinataire.
2VWIHE "• ilftnra de la LUNE et «e l'ÉCLIPS»
Cent dessins les plus célèbres de GUI, réduits au moyen d'un
procédé graphique-tout nouveau, formant un album élégant
et portatif.
Les dessiDS ainsi reproduits sont d'une délicatesse et d'une
fidélité parfaite, et de plus on les a finement eoloriés.
Le prix de l'Album, pris au bureau, est de 6 francs. (Ajouter
1 franc pour le recevoir franco dans les départements.)
PETITE CHRONIQUE
C'est dur... mais ça vient tout de même...
Ils font des aveux timides; ils y apportent des restrictions,
dee réticences ; mais enfin ils y viennent, ils y viendront tous.
M. le comte Tanncguy-Duchâtel, dont les sympathies orléa-
nistes sont connues, vient de prononcer, à l'occasion de la
distribution des prix de Mirambeau. un discours dans lequel
nous cueillons cette demi-avance à la République:
« Depuis un an, j'ai beaucoup étudié la mai che des événe-
» ments, et je vous le dis avec toute l'énergie d'une parole sin-
» eère : si l'épreuve commencée depuis dix-huit mois, desinsti-
» tutions républicaines, peut se poursuivre dans les mêmes
» conditions d'ordre et de prospérité matérielle, nous donne-
» rons au monde ce grand et beau spectacle d'un peuple
» renaissant par lui-même à la vie et à la liberté. >
Certainement, ce n'est pas encore là une profession de foi
républicaine d'une netteté irréprochable.
Il y a bien, dans ce pathos incolore, comme une réminis-
cence des théories de M. de la Palisse : Si la République con-
tinue à bien aller, ce sera la preuve qu'elle ne marche pas mal.
Mais enfin, c'est toujours cela ; et ces qaarts de demi-qu*rts
de conversion sont précieux à enregistrer.
Ils prouvent tout au moins que, dans l'esprit de beaucoup de
gens qui retiraient leurs clefs des tiroirs de leur commode au
seul mot : République, ce mot n'est déjà plus synonyme de :
vol à main armée.
C'est énorme que la République ne soit plus reçue par le pays
comme un journaliste par M. Baze, et que l'on, eonsente enfin à
lui dire :
— Prenez donc un siège... et causons.
Où Ton voit que la vieil!* ! Gazette de France rabagàché.
Elle retarde de beaucoup .''.cette bonna vieille Gazette.
Reprenant en sous-œuvre les, théories de M. Sardou, elle
essaie de prouver que tous les. républicains n'attendent qnie les
faveurs du prince de Monaco pour se rallier à la monarchie*
Et donnant un coup de son vieux plumeau à Un cliché moisi
dont le temps et le bon sens ont fait justice, elle accuse ïlo-
chefort d'avoir émargé à l'Hôtel-de-Yille sous l'empire.
Quelle caducité, grands dieux !. .
Il surirait donc d'avoir reçu d'un gouvernement dix-huit cents
francs d'appointements en échange de dix-huit cents francs de
travail, pour être à jamais condamné, sous peine de forfaiture, à
admirer tous les coups de casse-tête qu'il peut plaire à œ
gouvernement de distribuer sur le dos des gens qui se pro-
mènent en regardant les étalages?
Ace compte-là, le portier devrait voter comme son proprié-
taire, le domestique comme son maître, l'ouvrier comme son
patron, sous prétexte qu'ils sont payés par eux.
Je sais bien que la Gazette de France (maison fondée en 1632),
n'hésiterait pas une seule minute à nous répondre : Mais, cer-
tainement! ...
Ce qui ne nous étonnerait pas du tout et nous convaincrait
encore moins.
Nous ne voyons pas les choses de la même façon! Les ein»
ployés de l'Etat, payés par l'Etat, sont les employés, de tout
le monde, salariés par tout le monde.
Il nous semble que c'est suffisant pour prétendre qu'ils ne
dépendent de personne.
La PATRIE est bien susceptible,
La Patrie se plaint amèrement de ce que les radicaux appel-
lent l'Assemblée nationale : Assemblée de Versailles.
Ce « terme de mépris », ne lui dit rien de bon.
Mais, excellente Patrie, journal du soir, ou plutôt de la nuit,
comment donc voudrais-tu qu'on l'appelât, ton Assemblée?
Elle siège avec entêtement à Versailles, elle fait des bêtises
à Versailles, elle discute à Versailles, elle dort à Verailles,
elle se quitte à Versailles et se retrouve à Versailles.
Tous les quinze jours on lui demande: est-ce que vous ne
trouvez pas qu'il serait temps de rentrer à Paris ?
Et elle;répond : non, je -veux rester à Versailles.
Elle a fait venir les ministres à Versailles, M. Thiers à Ver-
sailles; elle fait juger les fédérés à Versailles, elle les fait fu-
siller à Versailles.
Tous Us dessins'^e Gili sont .obligés d'aller se faire apostil-
1er à Versailles. Sur huit qu'ir envoie, six restent à Versailles.
Elle a tout emmené, tout attiré à Versailles.
Si elle, avait pu, elle aurait fait scier le boulevard des Ita-
liens en 'dessous, et on l'aurait emporté à Versailles.
Quel nom, bonne Patiie\.„ voudrais-tu donc que l'on donnât
à ton Assemblée?
Le théâtre que l'on construit près de la porte Saint-Martin
L i^i-n'ô'!^
ue peut pourtant pas s'appeler : Théâtre de la Barrière-du-
Trône.
Le limonadier qui est au pied du Gymnase ne peut pourtant
pas intituler son établissement : Café Montparnasse.
On porte fatalement le nom de l'endroit où l'on vit, où l'on
meurt.
L'assemblée a voulu vivre à Versailles, elle mourra proba-
blement à Versailles ; elle porte et elle portera toujours le nom
d'assemblée de Versailles.
Nous serions bien bêtes de lui en donner un autre. Qu'est-ce
qu'il nous resterait alors pour celle qui doit plus tard rentrer à
Paris et rendre" définitivement la République à la France?
L'histoire même, nous l'espérons, consacrera ce mot :
Assemblée de Versailles, et ce serajustice.
Une idée nouvelle et une v'eille manie.
Pour l'idée nouvelle, un bon point.
Quant à la vieille manie, tapons dessus.
Ou va placer, à l'un des angles de chacune des places indi-
catrices des rues de Paris, le numéro de l'arrondissement
auquel appartient chaque rue.
Ce numéro sera en chiffres romains :
Pourquoi en chiffres romains plutôt qu'en chiffres ordinaires?
Tout simplemeut par routine.
Le chiffre romain n'a sur l'autre aucun avantage, au con-
traire.
11 est incontestable que, sur une plaque qui est forcément
de petite dimension :
XVIII* ARRONDISSEMENT
est beaucoup plus encombrant et beaucoup moins clair que :
18e Arrondissement.
Ce ne sera donc que par amour du rococo que l'on con-
servera ce mode de numérotage.
Pourquoi ne pas svoir le bon sens de rompre brutalement
avec touies les vieilleries quand elles n'ont aucun avantage
sur ce qui les a remplacées.
Voytz la première pape des vieux bouquins. C'était donc bien
joli et bien commode pour iudiquer qu'un livre.était édité en
1788, d'aligner une rangée de lettres comme ceci :
MDCULXXXVIII
Allons, un bon mouvement, messieurs les congeillers munici-
paux, et mettez-nous les chiffres romains à la vieille ferraille.
Ils font de plus en plus : qsss! ,
sss ! ..
Les journaux bonapartistes sont sur les dents.
Chaque jour,-ils essaient d'ameuter une classe de la société
contre M. Thiera.
Ils ont tenté de gagner l'intéressante corporation des chif-
fonniers en leur faisant comprendre que sous l'Empire, on en-
levait les tas d'ordures deux heures plus tard pour leur laisser
le temps de. ramasser toutes les arêtes de merlans et les bou-
chons de carafes nécessaires à leur existence.
Ils ont ensuite fait l'impossible pour conquérir le3 maîtres
d'hôtel à la bonne cause en leur répétant que s'ils avaient des
logements vacants, c'était la faute de la République.
Aujourd'hui, ils tentent un coup plus sérieux. Il s'agit de
faire maugréer l'année.
A cet erïVt, ils'versent un. pleur sur le malheureux sort des
soldats que le gouvernement envoie en semestre en Σi habil-
lant avec de vieilles défroques de mobiles, au lieu de leur
laisser emporter leur grande t^nue qui est si nécessaire h dès
soldats qui vont se reposer pendant six mois dans leurs
foyers.
Ils font ronfler les mots sonores : 0% froisse l esprit militaire et
le légitime avëur-propre du soldat, pour économiser vingt-cinq
centimes.
Et v'ian l.., ça y est, le tour est joué.
On n'a plus qu'à télégraphier à Chïslehurst :
* Tout va bien .. Boldats en congé ébranlés parce que pas
» tuniques neuves. . envoyez toujours monacos à force...
» Allons essayer de vous gagner les allumeurs de réverbères
» en leur affirmant que si l'empire revenait, il y aurait pleine
n lune trois semaines par mois. »
Il inl faut da nouveau, n'en fût-il plus au monde!...
C'est du Courrier de France qu'il s'agit.
Ce journal a terrassé Louis Blanc par un argument bien
inattendu.
Analysantson dernier discours, il relate les principaux points
du progruiume indiqué par Louis'Blanc :
L'instruction gratuite, obligatoire et laïque.
■Le service militaire pour tous.
L'abolition de la peine de mort.
La justice gratuite.
L'impôt unique,
La liberté de la presse, de réunion, etc.. etc.. ■
Et là-dessus, le Courrier de France s'écrie victorieusement :
<e Remarquez que c'est toujours la même chose, et que ce
» programme ne contient pas un trait nouveau, pas une révé-
» lation.. etc »
Qu'est-ce que le Courrier de France s'attendait donc à voir
demander d'original à M. Louis Blanc?
Il pensait peut-être que pour ne pas avoir l'air de répéter
toujours la même chose, Louis Blanc allait ajouter à la liste
des revendications sociales : la liberté de jouer de l'harmonr-
flùte.
Le Courrier de France est vraiment d'une gaîté folle avec ses
airs de dire à la France :
« Voyez un peu ces réformateurs!... sont-ils assez à court
» d'argument I... on ne leur accorde rien de ce qu'ils deman-
» dent et ils réclament toujours les mêmes choses. »
C'est tout à fait l'histoire de ce monsieur qui disait à son
tailleur :
— Voilà au moins quinze fois que vous me présentez la même
note ; c'est assommant!... 11 faut que vous ayez bien peu d'ima-
gination!.,.
Qu'est-ce Que cela prouve ?
Tous les trois mois, les statisticiens publient un travail qui
prouve uniformément que les chaaces de mortalité sont plus
grandes chez les veufs que chez les hommes mariés.
Qu'est-ce que cela prouve?
Uniquement que la douleur est plus facile à supporter que la
joie.
LÉON BIENVENU.
LA CLAUSE SECRÈTE
Les honorables grenouilles, assises à la droite de l'Assem-
blée , et qui demandent saos relâche un roi, cherchaient depuis
longtemps un moyen sûr de fermer la bouche aux gens qui ré-
clament leur départ.
Jadis, ces honorables grenouilles avaient trouvé le fameux—
en présence de i'mnemi\ — qu'elles lançaient dans la conversa-
tion parlementaire, toutes les fois que cette conversation se
terminait par ces mots désagréables ; — la dissolution !
Mais le fameux — en présente de l'ennemi ! — a fini par s'user
et les grenouilles en question ont beau s'en servir de tous leurs
poumons, cela n'empêche pas le pays de demander maintenant
à tout propos, et très-légitimement, la dissolution delà cham-
bre.
Aussi le, grenouilles, désolées, cherchaient-elles un moyen
nouveau de retarder le plus longtemps possible cette mi8e à la
porte qui les menace.
Ce moyen, elles croient l'avoir trouvé.
Les honorables grenouilles qui demandent un roi, assises â
la droite de l'Assemblée, ont donc inventé ce qui suit •
« 1° Le traité de Francfort contient une clause secrète.
s 2° Par cette clause secrète, le gouvernement français s'en-
» gage à ne d.swudre l'Assemblée de Bordeaux-Versailles qu'après
» h payement intégral de l'indemnité de guerre due a la Prut-se.»
Done! s'écrient les honorables grenouilles, donG il est anti-
politique de demander notre dissolution, puisque notre retraite
avant terme, serait un violent coup de canif donné dans le
traité de Francfort.
Et alors, reprennent les honorables grenouilles, avec un petit
frémissement de jnie qui n'a rien de patriotique, alors la Prusse
ferait sentir à ce pays qui ne veut plus de nous, qu'on ne sau-
rait se moquer d'elle.
Et la France serait punie pour avoir eu l'audace de dire des
représentants de la droite : — Je les ai dans le nez — ou dans
le dos, au choix.
Les houorables grenouilles qui demandent un roi, assises à
la droite de l'Assemblée, soat très-heureuses d'avoir trouvé
la Clause secrète.
Mais, dans leur joie, elles n'ont pas réfléchi que leur trou-
vaille ne valait pas deux sous, et que tout le monde allait
s'écrier :
— C'est une blague l
Car, ce qu'il y a de charmant dans cette clause secrète, c'est
que c'est une clause secrète que tout le monde connait, —
dans la grenouillière de la droite.
J'aime beaucoup cette clause secrète qui est tout à coup
publiée, au bon moment, par les journaux de la réaction.
Polichinelle lui-même avait des secrets mieux gardés que
ceux de la France et de la Prusse, si les clauses secrètes que peu-
vent avoir perpétrées ces deux gouvernements, dans le silence
du cabinet, sont connue-s d'un tas de vieux bavards qui n'étaient
pas présents à leur rédaction.
Allons, cette clause qui devient publique après deux ans
d'existence secrète, et juste à l'instant où la dissolution est le
mot d'ordre du jour, est encore une invention qui n'a pas plus
de fon'iement que l'édifice impérial n'a eu de couronnement.
Si elle existait, il y a beau jour que les droitiers l'auraient
invoquée avec violence.
»**
D'ailleurs les honorables grenouilles qui demandent un roi,
assises à la droite de l'Assemblée, sont animées de sentiments
si peu français, que si on leur apprenait demain que l'indemnité
de guerre est payée tout entière, et qu'en vertu de la fameuse
clause secrète, elles'doivent s'en aller chez elles, — elles protes-
teraient !
Oui, elles protesteraient, se colleraient à leurs bancs, et re-
fuseraient de se dissoudre.
Il y a même plus. La droite arriverait à faire monter le royal
pied-bot sur le trône qu'elles ne voudraient pas s'en aller encore.
Car la véritable clause secrète, la clauae rédigée entre monar-
chistes, c'est de garder le pouvoir jusqu'à la mort, c'est d'ar-
river à la destruction coûteuse, volontaire et cléricale de tout
ce qui a été fait depuis 1789.
Mais ils n'y arriveront pas.
Ils n'y arriveront pas, parce que si l'on peut se moquer d'an
flocon de neige, on est enseveli sous l'avalanche ; parce que si
l'on rit d'un grain de sable, on est étouffé par le simoun, et
parce que l'électeur dont on ne tient pas compte forme à la fin
la boule, et que tout disparaît devant le peuple !
Or quand le peuple aurait dit : allez-vous-en, gens de la
droite, allez-vous-en chacun chez vous, il ne resterait pas plus
de monarchistes en France qu'il ne reste de miettes de pain
sur une nappe, quand la brosse y a passé.
ERNEST D'HERVILLY.
Ml TOUTES fifiSE&VES
Monsieur Baze vient de faire installer des chancelières four-
rées et à eau chaude dans la tribune des journalistes pour la
prochaine session.
***
Sa Sainteté Pie IX vient d'envoyer la bénédiction apostoli-
que au père Hyacinthe avec ce post-scriftUm ;
« B-en des choses à madame. »
Un employé de la préfecture c
de ses opinions bonapartistes.
: police a été révoqué à cause
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1" PRIME : LA REVANCHE
L'idée qui fait bouillonner les cerveaux, l'espoir qui fait
bondir les cœurs ont plis, — sinon un corps, — un buste I...
La Revanche vit désormais, — dans le marbre et le stue, —
celui-ci popularisant celui-là 1
Un artiste a pétri pour nous cette image de nos rêves.
VÊcHpse offre à ses abonnés la statuette de la Revanche.
Chacun voudra avoir cette figure sous les yeux.
La statuette de la Revanche, avec son piédestal, prise dans
nos bureaux : 6 francs ; emballée avec soin et prête à être ex-
pédiée : 7 francs.
Le foH retic à la charge au destinataire.
2VWIHE "• ilftnra de la LUNE et «e l'ÉCLIPS»
Cent dessins les plus célèbres de GUI, réduits au moyen d'un
procédé graphique-tout nouveau, formant un album élégant
et portatif.
Les dessiDS ainsi reproduits sont d'une délicatesse et d'une
fidélité parfaite, et de plus on les a finement eoloriés.
Le prix de l'Album, pris au bureau, est de 6 francs. (Ajouter
1 franc pour le recevoir franco dans les départements.)
PETITE CHRONIQUE
C'est dur... mais ça vient tout de même...
Ils font des aveux timides; ils y apportent des restrictions,
dee réticences ; mais enfin ils y viennent, ils y viendront tous.
M. le comte Tanncguy-Duchâtel, dont les sympathies orléa-
nistes sont connues, vient de prononcer, à l'occasion de la
distribution des prix de Mirambeau. un discours dans lequel
nous cueillons cette demi-avance à la République:
« Depuis un an, j'ai beaucoup étudié la mai che des événe-
» ments, et je vous le dis avec toute l'énergie d'une parole sin-
» eère : si l'épreuve commencée depuis dix-huit mois, desinsti-
» tutions républicaines, peut se poursuivre dans les mêmes
» conditions d'ordre et de prospérité matérielle, nous donne-
» rons au monde ce grand et beau spectacle d'un peuple
» renaissant par lui-même à la vie et à la liberté. >
Certainement, ce n'est pas encore là une profession de foi
républicaine d'une netteté irréprochable.
Il y a bien, dans ce pathos incolore, comme une réminis-
cence des théories de M. de la Palisse : Si la République con-
tinue à bien aller, ce sera la preuve qu'elle ne marche pas mal.
Mais enfin, c'est toujours cela ; et ces qaarts de demi-qu*rts
de conversion sont précieux à enregistrer.
Ils prouvent tout au moins que, dans l'esprit de beaucoup de
gens qui retiraient leurs clefs des tiroirs de leur commode au
seul mot : République, ce mot n'est déjà plus synonyme de :
vol à main armée.
C'est énorme que la République ne soit plus reçue par le pays
comme un journaliste par M. Baze, et que l'on, eonsente enfin à
lui dire :
— Prenez donc un siège... et causons.
Où Ton voit que la vieil!* ! Gazette de France rabagàché.
Elle retarde de beaucoup .''.cette bonna vieille Gazette.
Reprenant en sous-œuvre les, théories de M. Sardou, elle
essaie de prouver que tous les. républicains n'attendent qnie les
faveurs du prince de Monaco pour se rallier à la monarchie*
Et donnant un coup de son vieux plumeau à Un cliché moisi
dont le temps et le bon sens ont fait justice, elle accuse ïlo-
chefort d'avoir émargé à l'Hôtel-de-Yille sous l'empire.
Quelle caducité, grands dieux !. .
Il surirait donc d'avoir reçu d'un gouvernement dix-huit cents
francs d'appointements en échange de dix-huit cents francs de
travail, pour être à jamais condamné, sous peine de forfaiture, à
admirer tous les coups de casse-tête qu'il peut plaire à œ
gouvernement de distribuer sur le dos des gens qui se pro-
mènent en regardant les étalages?
Ace compte-là, le portier devrait voter comme son proprié-
taire, le domestique comme son maître, l'ouvrier comme son
patron, sous prétexte qu'ils sont payés par eux.
Je sais bien que la Gazette de France (maison fondée en 1632),
n'hésiterait pas une seule minute à nous répondre : Mais, cer-
tainement! ...
Ce qui ne nous étonnerait pas du tout et nous convaincrait
encore moins.
Nous ne voyons pas les choses de la même façon! Les ein»
ployés de l'Etat, payés par l'Etat, sont les employés, de tout
le monde, salariés par tout le monde.
Il nous semble que c'est suffisant pour prétendre qu'ils ne
dépendent de personne.
La PATRIE est bien susceptible,
La Patrie se plaint amèrement de ce que les radicaux appel-
lent l'Assemblée nationale : Assemblée de Versailles.
Ce « terme de mépris », ne lui dit rien de bon.
Mais, excellente Patrie, journal du soir, ou plutôt de la nuit,
comment donc voudrais-tu qu'on l'appelât, ton Assemblée?
Elle siège avec entêtement à Versailles, elle fait des bêtises
à Versailles, elle discute à Versailles, elle dort à Verailles,
elle se quitte à Versailles et se retrouve à Versailles.
Tous les quinze jours on lui demande: est-ce que vous ne
trouvez pas qu'il serait temps de rentrer à Paris ?
Et elle;répond : non, je -veux rester à Versailles.
Elle a fait venir les ministres à Versailles, M. Thiers à Ver-
sailles; elle fait juger les fédérés à Versailles, elle les fait fu-
siller à Versailles.
Tous Us dessins'^e Gili sont .obligés d'aller se faire apostil-
1er à Versailles. Sur huit qu'ir envoie, six restent à Versailles.
Elle a tout emmené, tout attiré à Versailles.
Si elle, avait pu, elle aurait fait scier le boulevard des Ita-
liens en 'dessous, et on l'aurait emporté à Versailles.
Quel nom, bonne Patiie\.„ voudrais-tu donc que l'on donnât
à ton Assemblée?
Le théâtre que l'on construit près de la porte Saint-Martin
L i^i-n'ô'!^
ue peut pourtant pas s'appeler : Théâtre de la Barrière-du-
Trône.
Le limonadier qui est au pied du Gymnase ne peut pourtant
pas intituler son établissement : Café Montparnasse.
On porte fatalement le nom de l'endroit où l'on vit, où l'on
meurt.
L'assemblée a voulu vivre à Versailles, elle mourra proba-
blement à Versailles ; elle porte et elle portera toujours le nom
d'assemblée de Versailles.
Nous serions bien bêtes de lui en donner un autre. Qu'est-ce
qu'il nous resterait alors pour celle qui doit plus tard rentrer à
Paris et rendre" définitivement la République à la France?
L'histoire même, nous l'espérons, consacrera ce mot :
Assemblée de Versailles, et ce serajustice.
Une idée nouvelle et une v'eille manie.
Pour l'idée nouvelle, un bon point.
Quant à la vieille manie, tapons dessus.
Ou va placer, à l'un des angles de chacune des places indi-
catrices des rues de Paris, le numéro de l'arrondissement
auquel appartient chaque rue.
Ce numéro sera en chiffres romains :
Pourquoi en chiffres romains plutôt qu'en chiffres ordinaires?
Tout simplemeut par routine.
Le chiffre romain n'a sur l'autre aucun avantage, au con-
traire.
11 est incontestable que, sur une plaque qui est forcément
de petite dimension :
XVIII* ARRONDISSEMENT
est beaucoup plus encombrant et beaucoup moins clair que :
18e Arrondissement.
Ce ne sera donc que par amour du rococo que l'on con-
servera ce mode de numérotage.
Pourquoi ne pas svoir le bon sens de rompre brutalement
avec touies les vieilleries quand elles n'ont aucun avantage
sur ce qui les a remplacées.
Voytz la première pape des vieux bouquins. C'était donc bien
joli et bien commode pour iudiquer qu'un livre.était édité en
1788, d'aligner une rangée de lettres comme ceci :
MDCULXXXVIII
Allons, un bon mouvement, messieurs les congeillers munici-
paux, et mettez-nous les chiffres romains à la vieille ferraille.
Ils font de plus en plus : qsss! ,
sss ! ..
Les journaux bonapartistes sont sur les dents.
Chaque jour,-ils essaient d'ameuter une classe de la société
contre M. Thiera.
Ils ont tenté de gagner l'intéressante corporation des chif-
fonniers en leur faisant comprendre que sous l'Empire, on en-
levait les tas d'ordures deux heures plus tard pour leur laisser
le temps de. ramasser toutes les arêtes de merlans et les bou-
chons de carafes nécessaires à leur existence.
Ils ont ensuite fait l'impossible pour conquérir le3 maîtres
d'hôtel à la bonne cause en leur répétant que s'ils avaient des
logements vacants, c'était la faute de la République.
Aujourd'hui, ils tentent un coup plus sérieux. Il s'agit de
faire maugréer l'année.
A cet erïVt, ils'versent un. pleur sur le malheureux sort des
soldats que le gouvernement envoie en semestre en Σi habil-
lant avec de vieilles défroques de mobiles, au lieu de leur
laisser emporter leur grande t^nue qui est si nécessaire h dès
soldats qui vont se reposer pendant six mois dans leurs
foyers.
Ils font ronfler les mots sonores : 0% froisse l esprit militaire et
le légitime avëur-propre du soldat, pour économiser vingt-cinq
centimes.
Et v'ian l.., ça y est, le tour est joué.
On n'a plus qu'à télégraphier à Chïslehurst :
* Tout va bien .. Boldats en congé ébranlés parce que pas
» tuniques neuves. . envoyez toujours monacos à force...
» Allons essayer de vous gagner les allumeurs de réverbères
» en leur affirmant que si l'empire revenait, il y aurait pleine
n lune trois semaines par mois. »
Il inl faut da nouveau, n'en fût-il plus au monde!...
C'est du Courrier de France qu'il s'agit.
Ce journal a terrassé Louis Blanc par un argument bien
inattendu.
Analysantson dernier discours, il relate les principaux points
du progruiume indiqué par Louis'Blanc :
L'instruction gratuite, obligatoire et laïque.
■Le service militaire pour tous.
L'abolition de la peine de mort.
La justice gratuite.
L'impôt unique,
La liberté de la presse, de réunion, etc.. etc.. ■
Et là-dessus, le Courrier de France s'écrie victorieusement :
<e Remarquez que c'est toujours la même chose, et que ce
» programme ne contient pas un trait nouveau, pas une révé-
» lation.. etc »
Qu'est-ce que le Courrier de France s'attendait donc à voir
demander d'original à M. Louis Blanc?
Il pensait peut-être que pour ne pas avoir l'air de répéter
toujours la même chose, Louis Blanc allait ajouter à la liste
des revendications sociales : la liberté de jouer de l'harmonr-
flùte.
Le Courrier de France est vraiment d'une gaîté folle avec ses
airs de dire à la France :
« Voyez un peu ces réformateurs!... sont-ils assez à court
» d'argument I... on ne leur accorde rien de ce qu'ils deman-
» dent et ils réclament toujours les mêmes choses. »
C'est tout à fait l'histoire de ce monsieur qui disait à son
tailleur :
— Voilà au moins quinze fois que vous me présentez la même
note ; c'est assommant!... 11 faut que vous ayez bien peu d'ima-
gination!.,.
Qu'est-ce Que cela prouve ?
Tous les trois mois, les statisticiens publient un travail qui
prouve uniformément que les chaaces de mortalité sont plus
grandes chez les veufs que chez les hommes mariés.
Qu'est-ce que cela prouve?
Uniquement que la douleur est plus facile à supporter que la
joie.
LÉON BIENVENU.
LA CLAUSE SECRÈTE
Les honorables grenouilles, assises à la droite de l'Assem-
blée , et qui demandent saos relâche un roi, cherchaient depuis
longtemps un moyen sûr de fermer la bouche aux gens qui ré-
clament leur départ.
Jadis, ces honorables grenouilles avaient trouvé le fameux—
en présence de i'mnemi\ — qu'elles lançaient dans la conversa-
tion parlementaire, toutes les fois que cette conversation se
terminait par ces mots désagréables ; — la dissolution !
Mais le fameux — en présente de l'ennemi ! — a fini par s'user
et les grenouilles en question ont beau s'en servir de tous leurs
poumons, cela n'empêche pas le pays de demander maintenant
à tout propos, et très-légitimement, la dissolution delà cham-
bre.
Aussi le, grenouilles, désolées, cherchaient-elles un moyen
nouveau de retarder le plus longtemps possible cette mi8e à la
porte qui les menace.
Ce moyen, elles croient l'avoir trouvé.
Les honorables grenouilles qui demandent un roi, assises â
la droite de l'Assemblée, ont donc inventé ce qui suit •
« 1° Le traité de Francfort contient une clause secrète.
s 2° Par cette clause secrète, le gouvernement français s'en-
» gage à ne d.swudre l'Assemblée de Bordeaux-Versailles qu'après
» h payement intégral de l'indemnité de guerre due a la Prut-se.»
Done! s'écrient les honorables grenouilles, donG il est anti-
politique de demander notre dissolution, puisque notre retraite
avant terme, serait un violent coup de canif donné dans le
traité de Francfort.
Et alors, reprennent les honorables grenouilles, avec un petit
frémissement de jnie qui n'a rien de patriotique, alors la Prusse
ferait sentir à ce pays qui ne veut plus de nous, qu'on ne sau-
rait se moquer d'elle.
Et la France serait punie pour avoir eu l'audace de dire des
représentants de la droite : — Je les ai dans le nez — ou dans
le dos, au choix.
Les houorables grenouilles qui demandent un roi, assises à
la droite de l'Assemblée, soat très-heureuses d'avoir trouvé
la Clause secrète.
Mais, dans leur joie, elles n'ont pas réfléchi que leur trou-
vaille ne valait pas deux sous, et que tout le monde allait
s'écrier :
— C'est une blague l
Car, ce qu'il y a de charmant dans cette clause secrète, c'est
que c'est une clause secrète que tout le monde connait, —
dans la grenouillière de la droite.
J'aime beaucoup cette clause secrète qui est tout à coup
publiée, au bon moment, par les journaux de la réaction.
Polichinelle lui-même avait des secrets mieux gardés que
ceux de la France et de la Prusse, si les clauses secrètes que peu-
vent avoir perpétrées ces deux gouvernements, dans le silence
du cabinet, sont connue-s d'un tas de vieux bavards qui n'étaient
pas présents à leur rédaction.
Allons, cette clause qui devient publique après deux ans
d'existence secrète, et juste à l'instant où la dissolution est le
mot d'ordre du jour, est encore une invention qui n'a pas plus
de fon'iement que l'édifice impérial n'a eu de couronnement.
Si elle existait, il y a beau jour que les droitiers l'auraient
invoquée avec violence.
»**
D'ailleurs les honorables grenouilles qui demandent un roi,
assises à la droite de l'Assemblée, sont animées de sentiments
si peu français, que si on leur apprenait demain que l'indemnité
de guerre est payée tout entière, et qu'en vertu de la fameuse
clause secrète, elles'doivent s'en aller chez elles, — elles protes-
teraient !
Oui, elles protesteraient, se colleraient à leurs bancs, et re-
fuseraient de se dissoudre.
Il y a même plus. La droite arriverait à faire monter le royal
pied-bot sur le trône qu'elles ne voudraient pas s'en aller encore.
Car la véritable clause secrète, la clauae rédigée entre monar-
chistes, c'est de garder le pouvoir jusqu'à la mort, c'est d'ar-
river à la destruction coûteuse, volontaire et cléricale de tout
ce qui a été fait depuis 1789.
Mais ils n'y arriveront pas.
Ils n'y arriveront pas, parce que si l'on peut se moquer d'an
flocon de neige, on est enseveli sous l'avalanche ; parce que si
l'on rit d'un grain de sable, on est étouffé par le simoun, et
parce que l'électeur dont on ne tient pas compte forme à la fin
la boule, et que tout disparaît devant le peuple !
Or quand le peuple aurait dit : allez-vous-en, gens de la
droite, allez-vous-en chacun chez vous, il ne resterait pas plus
de monarchistes en France qu'il ne reste de miettes de pain
sur une nappe, quand la brosse y a passé.
ERNEST D'HERVILLY.
Ml TOUTES fifiSE&VES
Monsieur Baze vient de faire installer des chancelières four-
rées et à eau chaude dans la tribune des journalistes pour la
prochaine session.
***
Sa Sainteté Pie IX vient d'envoyer la bénédiction apostoli-
que au père Hyacinthe avec ce post-scriftUm ;
« B-en des choses à madame. »
Un employé de la préfecture c
de ses opinions bonapartistes.
: police a été révoqué à cause
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