L'ECUPSK
PRIMES DE L'ÉCIIPSE
l** PRIME : LA RBVAKGHH
L'idée qui fait bouillonner les cerveaux, l'espoir qui fait
bondir les cœurs ont pris, — sinon un corps, — un buste I...
La Revanche vit désormais, — dans le marbre et le stuc, —
celui-ci popularisant celui-là I
Un artiste a pétri pour nous cette image de nos rêves.
Ï/Éclîp&e offre à ses abonnés la statuette de la Revanche.
Chacun voudra avoir cette figure sous les yeux.
La statuette de la Revanche-, avec son piédestal, prise dans
nos bureaux : 6 francs ; emballée avec soin et prête à être ex-
pédiée : 7 francs.
Le port reste à la charge du destinataire.
2° PRIME : &lbam de la LTJNE et de l'ÉCLIPS»
Cent dessins les plus célèbres de Gill, réduits au moyen d'un
procédé graphique tout nouveau, formant un album élégant
et portatif.
Les dessins ainsi reproduits sont d'une délicatesse et d'une
fidélité parfaite, et de plus on les a finement coloriés.
Le prix de l'Album, pris au bureau, est de 6 francs. (Ajouter
1 franc pour le recevoir franco dans les départements.)
FORMULES POUR CONSTITUTIONS
L'Assemblée est constituante, c'est convenu. Elle dit, cela
suffit.
Mais comme elle est très-occupée, et qu'elle ne peut pas
tout faire, nous allons l'aider, en lui soumettant quelques
formules de constitution sorties de chez nos meilleurs
faiseurs.
Formule Gallon i D'Istria.
En présence de Dieu, et profitant d'un moment où il est oc-
cupé à autre chose :
Au nfcn du peuple français consulté en mai 1870, et sans des-
cendrefi examiner s'il a changé d'avis depuis cette époque,
L'Assemblée nationale proclame ce qui suit :
Article premier. — Napoléon III, indignement calomnié,
reprend le titre d'Empereur des Français.
Ses appointements lui seront payés comme s'il n'avait pas
cessé de régûer.
Art. il. — Les Tuileries seront reconstruites avec les fonds
votés pour indemniser les pauvres gens qui ont été ruinés
par l'invasion.
Le petit chemin de fer qui apportait dans le cabinet de toi-
lette de la régente ses robes et ses chignons, sera rétabli aur
l'ancien modèle avec une aile en plus pour l'essai loyal des
pouffs dits : Mettez l'article en main.
Art. nr.— Un vélocipède en or massif, orné de pierreries,
sera offert au fils de l'Empereur, à titre de récompense natio-
nale pour sa belle conduite à Sarrebruck.
Art. iv. — Tout l'ancien personnel de l'Empire est remis
en fonctions.
M. Thiers est envoyé à Cayenne.
Sa maison, reconstruite somptueusement, est donnée à Mar-
guerite Bellanger.
Art. v. — Tous les journalistes qui, pendant l'interrègne
de l'Empereur, ont attaqué sa réputation, blagué sa vessie, ou
préconisé la Lanterne, sont condamnés en bloc à six mois de
prison.
Mais, pour fêter le retour de l'Empereur, cette peine est im-
médiatement commuée en celle de la peine de mort.
Art. vi. — L'armée française est licenciée et désarmée
comme n'étant pas assez sûre.
Elle est remplacée par 500,000 soldats prussiens que l'Em-
pereur d'Allemagne prête à l'Empereur des Français comme
garde particulière, moyennant deux millions de francs par jour
pour frais d'entretien.
Art. vu — La France entière est déclarée en état de siège
permanent.
Tout citoyen ayant conservé une sarbacane chez lui sera puni
de mort.
Art. Vin. — Le mouvement financier, industriel et artistique
est repris au point où les événements -de 1870 l'avaient laissé.
Les hauts fonctionaires sont plus que jamais autorisés à pa-
tronner les sociétés anonymes au capital de beaucoup de mil-
lions pour l'exploitation des carrières de bougies diaphanes et
autres.
Les théâtres à femmes sont toujours l'objet de la plus ten-
dre sollicitude de la part de la censure.
Tous les journaux à racontars interlopes sont subvention-
nés.
Art. ix. — Pour ôter tout prétexte à l'émeute, le pouvoir de
l'Empereur sera sanctionné par un nouveau plébiscite.
Et afin d'éviter tout malentendu, la questiqn sera posée
ainsi :
« La France veut-elle oui ou non de l'Empire ?»
Si elle répond : non ; ça voudra dire : oui.
Art. x. — Si l'Empereur vient à mourir avant la majorité
du prince Impérial, l'Impératrice est chargée de la régence.
Toutefois, pour les décisions graves, elle devra prendre
conseil de sa couturière, de son parfumeur et de sa modiste.
Art xi. — Le drapeau allemand flotte sur les Tuileries et les
édifices publics.
Les cent gardes sont remplacés par des uhlans.
Les dragons de l'Impératrice par des cuirassiers blancs.
Art. ïii. — L'Empereur nomme ses ministres sous le con-
trôle de M. Bismark, qui les préside.
Art* xiii. — Quand l'Empreur d'Allemagne vient à Paris, il
s'installe aux Tuileries.
L'Eçrçpereur des Français va demeurer aux Invalides pendant
ce tem^s-là.
Art. xiv. — Tous les actes de l'état civil sont rédigés en
allemand.
Les crimes et délits politiques sontjugés par une cour mar-
tiale prussienne, et les condamnés dirigés sur Berlin.
Art. xv. — Comme gage de confiance et de modération, le
cautionnement, le timbre et l'impôt sur le papier ne sont pas
rétablis.
Mais, comme il faut aussi des garanties au pouvoir, tous les
journaux sont supprimés.
Art. xvi. — L'Officiel seul continuera à paraître sous le titre
de Bismarkifscke-Zeitung,
Le bulletin sera rédigé en vers par M. Belmontet.
Art. xvii. — L'ordre de la Légion d'honneur et celui de
l'Aigle rouge, sont fusionnés.
Art. xviii, — Le prince impérial est fiancé à l'une des filles
de Frédéric-Guillaume, héritier présomptif du trône de Prusse.
ART. xix. — Enfin, comme couronnement de l'édifice, le ré-
tablissement de l'Empire devant effacer jusqu'au souvenir de
nos malheurs,
Il a été convenu ce qui suit entre NapoléonlII et Guillaume:
À la mort de l'Empereur des Français, l'Allemagne rendra
gratuitement à la France l'Alsace et la Lorraine.
Et à partir de ee moment, pour affermir l'union indissolu-
ble des deux grands peuples reconciliés, un Hohenzollern ré-
gnera sur les deux nations.
Fait à Versailles, le...
pour copie conforme:
LÉON BIENVENU.
(Dimanche prochain formule Kervèguen.)
UNE VICTIME DE L'« USURPATEUR »
C'était en Italie, il y a trois mois, par une de ces nuits d'été
splendides et brûlantes, qui arrachent insensiblement au
voyageur pensif des exclamations dans le genre de la sui-
vante :
— Sainte madone ! queje boirais bien un bock!
L'air était rempli du parfum des orangers en fleur.
Sur la route qui va de X... à Rome, deux, voyageurs, deux
cavaliers, la pipeaux dents, s'avançaient en chantant une bar-
carolle.
L'un disait :
Ah ! y eu a, y en a-
Que c'est d'ia fameus' canaille !
Et l'autre reprenait,-
Ah! y en a, y en a,
Que c'est des fameux loufiats !
Tout à coup, au détour du chemin, et débusquant d'un buis-
son, un homme se présenta devant eux.
Il tenait à la main une espingole.
Tandis que les deux voyageurs, «tonnés, le regardaient avec
curiosité, l'inconnu, après avoir négligemment toussé et craché,
leur dit ces paroles, avec la plus grande froideur, en fran-
çais:
Passants, soulagez ma misère,
Donnez au pauvre pèlerin !
Pour vous, je fais une prière ;
Je suis l'ermite du chemin.
— Tiens, moi je connais ça ? reprit l'un des voyageurs.
— Alors, poursuivit l'inconnu d'un ton plus glacial encore,
vous devez savoir le reste de cette romance célèbre dans les sa-
lons de Paris autrefois.
— VoyoDs ça, dit le second voyageur.
Et l'inconnu, armant son escopette, poursuivit son histoire
en ces termes :
— Mais quand la nuit plus sombre obscurcit la montagne,
Le serviteur de Dieu, redevient le maudit :
Garde à toi, voyageur perdu dans la montagne !
Le brigand qui te guette (bis) est l'homme qui t'a dit :
— Au refrain, mes amis 1 au refain, s'écria le premier voya-
geur.
Et tous les trois, en chœur, se mirent à chanter :
Passants sou — lagez ma misère,
Donnez au pati — vre pèlerin!
Pour vous je fais — une prière,
Je suis l'ermi — te du chemin I
— Allons, voilà deux sous, mon brave homme, ajoutèrent les
voyageurs, après avoir f}lé la dernière note.
— Ah 1 ah 1 ah I ricana l'inconnu. Ce n'est pas deux sous
qu'il me faut I c'est votre bourse ou votre vie 1 car,
Comme vous je veux, dans Venise,
Riche et puissant briller un jour 1
Je veux t'amour d'une marquise I
Je veux (bis) un palais, une cour I
— Ah 1 tu veux une marquise, un palais, une cour, et un jar-
din sans doute aussi. Eh bien, j'ai le regret de te l'annoncer, ô
succursale de Fra-Diavolo, c'est le baiser de mon revolver a
trente-neuf coups que tu vas recevoir sur la joue.
En disant ces mots désagréables, le second voyageur posa
une arme de luxe (ce qui n'exclut pas la précision) sur la
tempe du bandit,
— Grâce! signorl hurla le brigand! grâceI ma carabine
n'est point chargée 1
— Causons donc, alors, dit le premier voyageur.
v — Ohl signor ! j'ai si faim 1
— Tu mangeras tout à l'heure. Mais d'abord raconte-nous
ton histoire.
— Hélas t
— Ton nom? ' .
— Je suis monsignar Tristeminol
— Bah! Ton métier?
— Je n'en ai plus. Je suris une victime de l'usurpateur.
— L'usurpateur?
— Oui, Vettorio Emmanuele, le roi galant'uomo.
— Quoi! le roi t'a ruiné?
— Il a forcé mon maître prisonnier et pauvre à se séparer de
moi. Mon maître m'a renvoyé en pleurant.
— Qu'étais-tu donc?
— Hélas 1 aignorj
— Voyons. Parle! —■ Etais-tu Pifferaro?
— Non, signor!
— Marchand de petites statoueltes sur les ponts?
— Point 1 signor.
— Fabricant de vin de Zucco pour le due d'Aumale?
ï Bologne?
i la famille de Napoléon-le-Grand
— Non, signor.
— Vendais-tu du saucisson <
— Non, signor.
— Ramonais-tu les cheminées ?
— Non, signor.
— Serais-tu membre
— Oh! non, signor !
—' Poses-tu pour les peintres ?
— Non, signor.
— Donnais-tu donc (sévèrement) des adresses de demoiselles
gaies ?
— Non, signor.
— Quel était donc ton métier? Vendais-tu des reliques ?
— Non, signor.
— Serais-tu fabricant de bronzes antiques ?
— Non, non, signor!
— Guide au Vésuve, marchand de fruits en marbre, débitant
de melons d'eau, montreur de ruines, ou zouave pontifical?
— Non, Excellence.
■— Monstre, serais-tu ténor ?
— Non, non, signor !
— Alors, mangeur de macaroni, tu as peut-être embrassé
l'horrible profession de correspondant du journal de M. Louis
Veuillot. C'est toi qui dis que le pape n'a pas de quoi manger?
— Hélas ! signor 1
— Quoil tu écris à l'Univers ? Atroce nécessité !
— Non, signor. Je suis tout simplement une victime de l'u-
surpateur. L'usurpateur a obligé le pape à mettre à la porte
ses plus anciens, ses plus fidèles domestiques, et moi-même,
le plus connu des frères lais...
— Qu'étais-tu donc !
;— J'étais le moutardier du pape ! le dernier des moutardiers !
Or, comme le Saint-Père est réduit à la mendicité, ainsi que le
disent tous les journaux, j'ai été congédié. Mon départ a fait
beaucoup de bruit dans Rome.
— Et tu t'es fait bandit ! malheureux.
— Je détroussotte, voilà tout, mais le métier est mauvais.
— Pauvre homme ! Tiens, voilà cinquante centimes. Et ne le
dis pas à Louis Veuillot.
— Merci, monseigneur !
— Ayant ainsi secpuru l'innocente victime du plus mons-
trueux des usurpateurs, les voyageurs reprirent leur route, en
échangeant de3 paroles graves sur les infortunes du clergé
italien.
ERNEST D'HERVILLY.
TROP D'ADJECTIFS QUALIFICATIFS!.
On se rappelle la douce manie que nous avons eue pendant
six mois d'inventer tous les jours un nouveau compte-rendu.
Nous avons créé tour à tour ;
Le compte-rendu perpendiculaire.
Le compte-rendu oblique.
Le compte-rendu parrallèle.
Le, compte-rendu horizontal.
Etc. etc..
***
Voilà que ça nous reprend pour le mot : république que nous
ne pouvons laisser une minute tranquille dans son imposante
simplicité.
Il semble que nous soyons enragés pour augmenter la lon-
gueur des mots afin d'en diminuer l'importance.
Ce n'est pas malin de notre part.
RÉPUBLIQUE dit tout, il me semble.
Mais non ; i\ a fallu que nous y ajoutions quelque chose, pour
arriver à ce que cela ne dise plus rien.
« Démocratique et sociale, » qui était d'ailleurs aussi bête et
aussi inutile, que le reste, a fait son temps.
Alors, nous avons inventé «République conservatrice, a
Naturellement, cela n'a pas satisfait tout le monde; les
mécontents se sont mis en campagne, et ils viennent d'inventer
« la République progressive, » qui ne veut rien dire non plus, pour
répondre à la « République conservatrice, » qui n'en veut pas dire
Ce nouveau qualificatif-rallonge a été trouvé par M. Arnaud
(de l'Ariège) au banquet des maires de Paris.
Nous nous demandons où cette manie s'arrêtera, et quand
messieurs les républicains de la veille, du jour et du lende-
main, comprendront qu'en ajoutant ainsi des adjectifs au bout
de la République, ils renouvellent les pléonasmes si connus de :
Monter en haut, descendre en bas, tourner en rond, lire avec
ses yeux, etc., etc...
Avec cette nuance pourtant que certaines de leurs expres-
sions sont des pléonasmes en sens inverse.
Entre autres celle de ç République conservatrice, » qui signifie
ni plus ni moins que « monter en bas, » puisque « République »
signifie : Marcher, et que « conserver » veut dire rester en place.
Nous savons que les intentions de tous ces costumiers sont
pures ou à peu près.
S'ils affublent ainsi le mot, c'est pour qu'il offusque moins
les bégueules par sa nudité.
Ils travestissent l'étiquette pour mieux faire passer l'on-
guent qui est dans le pot.
C'est une bonne pensée si l'on veut ; mais c'est à coup sûr
un petit moyen.
Nous n'en persistons pas moins à penser que tous ces pal-
liatifs de la forme sont absolument vains.
Et qu'il n'est pas plus permis de dire République conserva-
trice que République progressive.
Quand on parle d'un escalier, on n'a pas besoin d'ajouter
qu'il a des marches-
Quand un homme a ses deux mains, il est évident qu'il a
encore ses deux bras.
^.W** „ p« don*
*>t»-*P de larges te»
:>^!"'t™ relevé il'to"8
^!f,* et obligations <
Jr.de la Ban^e'
: U^°ncH,de.ce
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.■■-'importance avec cette éloquei
ri^est un tour de force tmi
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vleipÉs siamois de la patrie 1..
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■:cMi'rpnous avons confie la
■■et'lerant son bureau, entête-à-té
^di diable si quelque chose a j;
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PRIMES DE L'ÉCIIPSE
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L'idée qui fait bouillonner les cerveaux, l'espoir qui fait
bondir les cœurs ont pris, — sinon un corps, — un buste I...
La Revanche vit désormais, — dans le marbre et le stuc, —
celui-ci popularisant celui-là I
Un artiste a pétri pour nous cette image de nos rêves.
Ï/Éclîp&e offre à ses abonnés la statuette de la Revanche.
Chacun voudra avoir cette figure sous les yeux.
La statuette de la Revanche-, avec son piédestal, prise dans
nos bureaux : 6 francs ; emballée avec soin et prête à être ex-
pédiée : 7 francs.
Le port reste à la charge du destinataire.
2° PRIME : &lbam de la LTJNE et de l'ÉCLIPS»
Cent dessins les plus célèbres de Gill, réduits au moyen d'un
procédé graphique tout nouveau, formant un album élégant
et portatif.
Les dessins ainsi reproduits sont d'une délicatesse et d'une
fidélité parfaite, et de plus on les a finement coloriés.
Le prix de l'Album, pris au bureau, est de 6 francs. (Ajouter
1 franc pour le recevoir franco dans les départements.)
FORMULES POUR CONSTITUTIONS
L'Assemblée est constituante, c'est convenu. Elle dit, cela
suffit.
Mais comme elle est très-occupée, et qu'elle ne peut pas
tout faire, nous allons l'aider, en lui soumettant quelques
formules de constitution sorties de chez nos meilleurs
faiseurs.
Formule Gallon i D'Istria.
En présence de Dieu, et profitant d'un moment où il est oc-
cupé à autre chose :
Au nfcn du peuple français consulté en mai 1870, et sans des-
cendrefi examiner s'il a changé d'avis depuis cette époque,
L'Assemblée nationale proclame ce qui suit :
Article premier. — Napoléon III, indignement calomnié,
reprend le titre d'Empereur des Français.
Ses appointements lui seront payés comme s'il n'avait pas
cessé de régûer.
Art. il. — Les Tuileries seront reconstruites avec les fonds
votés pour indemniser les pauvres gens qui ont été ruinés
par l'invasion.
Le petit chemin de fer qui apportait dans le cabinet de toi-
lette de la régente ses robes et ses chignons, sera rétabli aur
l'ancien modèle avec une aile en plus pour l'essai loyal des
pouffs dits : Mettez l'article en main.
Art. nr.— Un vélocipède en or massif, orné de pierreries,
sera offert au fils de l'Empereur, à titre de récompense natio-
nale pour sa belle conduite à Sarrebruck.
Art. iv. — Tout l'ancien personnel de l'Empire est remis
en fonctions.
M. Thiers est envoyé à Cayenne.
Sa maison, reconstruite somptueusement, est donnée à Mar-
guerite Bellanger.
Art. v. — Tous les journalistes qui, pendant l'interrègne
de l'Empereur, ont attaqué sa réputation, blagué sa vessie, ou
préconisé la Lanterne, sont condamnés en bloc à six mois de
prison.
Mais, pour fêter le retour de l'Empereur, cette peine est im-
médiatement commuée en celle de la peine de mort.
Art. vi. — L'armée française est licenciée et désarmée
comme n'étant pas assez sûre.
Elle est remplacée par 500,000 soldats prussiens que l'Em-
pereur d'Allemagne prête à l'Empereur des Français comme
garde particulière, moyennant deux millions de francs par jour
pour frais d'entretien.
Art. vu — La France entière est déclarée en état de siège
permanent.
Tout citoyen ayant conservé une sarbacane chez lui sera puni
de mort.
Art. Vin. — Le mouvement financier, industriel et artistique
est repris au point où les événements -de 1870 l'avaient laissé.
Les hauts fonctionaires sont plus que jamais autorisés à pa-
tronner les sociétés anonymes au capital de beaucoup de mil-
lions pour l'exploitation des carrières de bougies diaphanes et
autres.
Les théâtres à femmes sont toujours l'objet de la plus ten-
dre sollicitude de la part de la censure.
Tous les journaux à racontars interlopes sont subvention-
nés.
Art. ix. — Pour ôter tout prétexte à l'émeute, le pouvoir de
l'Empereur sera sanctionné par un nouveau plébiscite.
Et afin d'éviter tout malentendu, la questiqn sera posée
ainsi :
« La France veut-elle oui ou non de l'Empire ?»
Si elle répond : non ; ça voudra dire : oui.
Art. x. — Si l'Empereur vient à mourir avant la majorité
du prince Impérial, l'Impératrice est chargée de la régence.
Toutefois, pour les décisions graves, elle devra prendre
conseil de sa couturière, de son parfumeur et de sa modiste.
Art xi. — Le drapeau allemand flotte sur les Tuileries et les
édifices publics.
Les cent gardes sont remplacés par des uhlans.
Les dragons de l'Impératrice par des cuirassiers blancs.
Art. ïii. — L'Empereur nomme ses ministres sous le con-
trôle de M. Bismark, qui les préside.
Art* xiii. — Quand l'Empreur d'Allemagne vient à Paris, il
s'installe aux Tuileries.
L'Eçrçpereur des Français va demeurer aux Invalides pendant
ce tem^s-là.
Art. xiv. — Tous les actes de l'état civil sont rédigés en
allemand.
Les crimes et délits politiques sontjugés par une cour mar-
tiale prussienne, et les condamnés dirigés sur Berlin.
Art. xv. — Comme gage de confiance et de modération, le
cautionnement, le timbre et l'impôt sur le papier ne sont pas
rétablis.
Mais, comme il faut aussi des garanties au pouvoir, tous les
journaux sont supprimés.
Art. xvi. — L'Officiel seul continuera à paraître sous le titre
de Bismarkifscke-Zeitung,
Le bulletin sera rédigé en vers par M. Belmontet.
Art. xvii. — L'ordre de la Légion d'honneur et celui de
l'Aigle rouge, sont fusionnés.
Art. xviii, — Le prince impérial est fiancé à l'une des filles
de Frédéric-Guillaume, héritier présomptif du trône de Prusse.
ART. xix. — Enfin, comme couronnement de l'édifice, le ré-
tablissement de l'Empire devant effacer jusqu'au souvenir de
nos malheurs,
Il a été convenu ce qui suit entre NapoléonlII et Guillaume:
À la mort de l'Empereur des Français, l'Allemagne rendra
gratuitement à la France l'Alsace et la Lorraine.
Et à partir de ee moment, pour affermir l'union indissolu-
ble des deux grands peuples reconciliés, un Hohenzollern ré-
gnera sur les deux nations.
Fait à Versailles, le...
pour copie conforme:
LÉON BIENVENU.
(Dimanche prochain formule Kervèguen.)
UNE VICTIME DE L'« USURPATEUR »
C'était en Italie, il y a trois mois, par une de ces nuits d'été
splendides et brûlantes, qui arrachent insensiblement au
voyageur pensif des exclamations dans le genre de la sui-
vante :
— Sainte madone ! queje boirais bien un bock!
L'air était rempli du parfum des orangers en fleur.
Sur la route qui va de X... à Rome, deux, voyageurs, deux
cavaliers, la pipeaux dents, s'avançaient en chantant une bar-
carolle.
L'un disait :
Ah ! y eu a, y en a-
Que c'est d'ia fameus' canaille !
Et l'autre reprenait,-
Ah! y en a, y en a,
Que c'est des fameux loufiats !
Tout à coup, au détour du chemin, et débusquant d'un buis-
son, un homme se présenta devant eux.
Il tenait à la main une espingole.
Tandis que les deux voyageurs, «tonnés, le regardaient avec
curiosité, l'inconnu, après avoir négligemment toussé et craché,
leur dit ces paroles, avec la plus grande froideur, en fran-
çais:
Passants, soulagez ma misère,
Donnez au pauvre pèlerin !
Pour vous, je fais une prière ;
Je suis l'ermite du chemin.
— Tiens, moi je connais ça ? reprit l'un des voyageurs.
— Alors, poursuivit l'inconnu d'un ton plus glacial encore,
vous devez savoir le reste de cette romance célèbre dans les sa-
lons de Paris autrefois.
— VoyoDs ça, dit le second voyageur.
Et l'inconnu, armant son escopette, poursuivit son histoire
en ces termes :
— Mais quand la nuit plus sombre obscurcit la montagne,
Le serviteur de Dieu, redevient le maudit :
Garde à toi, voyageur perdu dans la montagne !
Le brigand qui te guette (bis) est l'homme qui t'a dit :
— Au refrain, mes amis 1 au refain, s'écria le premier voya-
geur.
Et tous les trois, en chœur, se mirent à chanter :
Passants sou — lagez ma misère,
Donnez au pati — vre pèlerin!
Pour vous je fais — une prière,
Je suis l'ermi — te du chemin I
— Allons, voilà deux sous, mon brave homme, ajoutèrent les
voyageurs, après avoir f}lé la dernière note.
— Ah 1 ah 1 ah I ricana l'inconnu. Ce n'est pas deux sous
qu'il me faut I c'est votre bourse ou votre vie 1 car,
Comme vous je veux, dans Venise,
Riche et puissant briller un jour 1
Je veux t'amour d'une marquise I
Je veux (bis) un palais, une cour I
— Ah 1 tu veux une marquise, un palais, une cour, et un jar-
din sans doute aussi. Eh bien, j'ai le regret de te l'annoncer, ô
succursale de Fra-Diavolo, c'est le baiser de mon revolver a
trente-neuf coups que tu vas recevoir sur la joue.
En disant ces mots désagréables, le second voyageur posa
une arme de luxe (ce qui n'exclut pas la précision) sur la
tempe du bandit,
— Grâce! signorl hurla le brigand! grâceI ma carabine
n'est point chargée 1
— Causons donc, alors, dit le premier voyageur.
v — Ohl signor ! j'ai si faim 1
— Tu mangeras tout à l'heure. Mais d'abord raconte-nous
ton histoire.
— Hélas t
— Ton nom? ' .
— Je suis monsignar Tristeminol
— Bah! Ton métier?
— Je n'en ai plus. Je suris une victime de l'usurpateur.
— L'usurpateur?
— Oui, Vettorio Emmanuele, le roi galant'uomo.
— Quoi! le roi t'a ruiné?
— Il a forcé mon maître prisonnier et pauvre à se séparer de
moi. Mon maître m'a renvoyé en pleurant.
— Qu'étais-tu donc?
— Hélas 1 aignorj
— Voyons. Parle! —■ Etais-tu Pifferaro?
— Non, signor!
— Marchand de petites statoueltes sur les ponts?
— Point 1 signor.
— Fabricant de vin de Zucco pour le due d'Aumale?
ï Bologne?
i la famille de Napoléon-le-Grand
— Non, signor.
— Vendais-tu du saucisson <
— Non, signor.
— Ramonais-tu les cheminées ?
— Non, signor.
— Serais-tu membre
— Oh! non, signor !
—' Poses-tu pour les peintres ?
— Non, signor.
— Donnais-tu donc (sévèrement) des adresses de demoiselles
gaies ?
— Non, signor.
— Quel était donc ton métier? Vendais-tu des reliques ?
— Non, signor.
— Serais-tu fabricant de bronzes antiques ?
— Non, non, signor!
— Guide au Vésuve, marchand de fruits en marbre, débitant
de melons d'eau, montreur de ruines, ou zouave pontifical?
— Non, Excellence.
■— Monstre, serais-tu ténor ?
— Non, non, signor !
— Alors, mangeur de macaroni, tu as peut-être embrassé
l'horrible profession de correspondant du journal de M. Louis
Veuillot. C'est toi qui dis que le pape n'a pas de quoi manger?
— Hélas ! signor 1
— Quoil tu écris à l'Univers ? Atroce nécessité !
— Non, signor. Je suis tout simplement une victime de l'u-
surpateur. L'usurpateur a obligé le pape à mettre à la porte
ses plus anciens, ses plus fidèles domestiques, et moi-même,
le plus connu des frères lais...
— Qu'étais-tu donc !
;— J'étais le moutardier du pape ! le dernier des moutardiers !
Or, comme le Saint-Père est réduit à la mendicité, ainsi que le
disent tous les journaux, j'ai été congédié. Mon départ a fait
beaucoup de bruit dans Rome.
— Et tu t'es fait bandit ! malheureux.
— Je détroussotte, voilà tout, mais le métier est mauvais.
— Pauvre homme ! Tiens, voilà cinquante centimes. Et ne le
dis pas à Louis Veuillot.
— Merci, monseigneur !
— Ayant ainsi secpuru l'innocente victime du plus mons-
trueux des usurpateurs, les voyageurs reprirent leur route, en
échangeant de3 paroles graves sur les infortunes du clergé
italien.
ERNEST D'HERVILLY.
TROP D'ADJECTIFS QUALIFICATIFS!.
On se rappelle la douce manie que nous avons eue pendant
six mois d'inventer tous les jours un nouveau compte-rendu.
Nous avons créé tour à tour ;
Le compte-rendu perpendiculaire.
Le compte-rendu oblique.
Le compte-rendu parrallèle.
Le, compte-rendu horizontal.
Etc. etc..
***
Voilà que ça nous reprend pour le mot : république que nous
ne pouvons laisser une minute tranquille dans son imposante
simplicité.
Il semble que nous soyons enragés pour augmenter la lon-
gueur des mots afin d'en diminuer l'importance.
Ce n'est pas malin de notre part.
RÉPUBLIQUE dit tout, il me semble.
Mais non ; i\ a fallu que nous y ajoutions quelque chose, pour
arriver à ce que cela ne dise plus rien.
« Démocratique et sociale, » qui était d'ailleurs aussi bête et
aussi inutile, que le reste, a fait son temps.
Alors, nous avons inventé «République conservatrice, a
Naturellement, cela n'a pas satisfait tout le monde; les
mécontents se sont mis en campagne, et ils viennent d'inventer
« la République progressive, » qui ne veut rien dire non plus, pour
répondre à la « République conservatrice, » qui n'en veut pas dire
Ce nouveau qualificatif-rallonge a été trouvé par M. Arnaud
(de l'Ariège) au banquet des maires de Paris.
Nous nous demandons où cette manie s'arrêtera, et quand
messieurs les républicains de la veille, du jour et du lende-
main, comprendront qu'en ajoutant ainsi des adjectifs au bout
de la République, ils renouvellent les pléonasmes si connus de :
Monter en haut, descendre en bas, tourner en rond, lire avec
ses yeux, etc., etc...
Avec cette nuance pourtant que certaines de leurs expres-
sions sont des pléonasmes en sens inverse.
Entre autres celle de ç République conservatrice, » qui signifie
ni plus ni moins que « monter en bas, » puisque « République »
signifie : Marcher, et que « conserver » veut dire rester en place.
Nous savons que les intentions de tous ces costumiers sont
pures ou à peu près.
S'ils affublent ainsi le mot, c'est pour qu'il offusque moins
les bégueules par sa nudité.
Ils travestissent l'étiquette pour mieux faire passer l'on-
guent qui est dans le pot.
C'est une bonne pensée si l'on veut ; mais c'est à coup sûr
un petit moyen.
Nous n'en persistons pas moins à penser que tous ces pal-
liatifs de la forme sont absolument vains.
Et qu'il n'est pas plus permis de dire République conserva-
trice que République progressive.
Quand on parle d'un escalier, on n'a pas besoin d'ajouter
qu'il a des marches-
Quand un homme a ses deux mains, il est évident qu'il a
encore ses deux bras.
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■■et'lerant son bureau, entête-à-té
^di diable si quelque chose a j;
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