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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 6.1873

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https://doi.org/10.11588/diglit.6773#0092
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— Ah ! flûte ! siffla l'ex-préfet du Sud-Maritime. Voilà qu'on
me fait voyager comme mon collègue de Guérie, qui est allé de
la Somme d§gs & Haute-Garonee et de la Haute-Garonne dans
la Gironde, en moins de vingt-quatre heuress ! Flûte ! Je rede-
viens radical, si ea continue 1

— Les voyageurs pour la ligne du Nord ! cria un employé.
Le secrétaire gémirai de la préfecture du Sud-Maritime, en

entendant ceci, sauta à bas du wagon et salua son ex-préfet en
►souriant.

Celui-ci, plus torturé que jamais, mais toujours résolûment
conservateur, descendit péniblement du train et reprit place
dans un nouveau wagon.

La locomotive siffla. Une seconde plus tard, l'infortuné ex-
préfet de l'Ouest-Sardine et du Sud-Maritime était en route
pour l'Bscaut-lnférieur.

Ici, nous l'abandonnerons.

Croyons qu'il est arrivé à bon port et que ses besoins parti -
culiers et ses aspirations spéciales ont pu enfin être satisfaits,
d'une façon, ou d'une autre, dans l'Escaut Inférieur.

Ce qu'il nous importait de faire connaître, c'était la force
d'âme et de résistance des fonctionnaires résolument conser-
vateurs de M. Beulé.

ERNEST D'HERVILLY.

GAZETTE A LA

A travers le Salon

Un jour, Vernet invita Gros à examiner un tableau qu'il ve-
nait d'achever. ' , ^ , . . , .

Gros se rend dans l'atelier de son confrère. Celui-ci lui
exhibe Une charge de cavalùrs Gros hausse les épaules :

— D'un coup de cravache, décîare-t-il, on couperait les jar-
rets à vos chevaux.

L'autre se mordit les lèvres et ne répliqua rien,

A quelque temps de là, ce fut au tour de Gros d'engager

Vernet à venir contempler un plafond qu'il avait terminé au

Louvre et qui représentait le Temps.
"Vernet avait son parapluie.

— Eh bien? questionne Gros.

— Eu bien ! répond Vernet en ouvrant son riflard, le Temps
est mauvais. Je me sauve.

Co pendant au Renard et à la Cigogne va me servir d'cnti-
chi.mbre pour pénétrer au Salon.

J'y suis entré, hier, par hasard. Il faisait chaud. J'avais soif.
L'ami, qui me servait de livret, m'a demandé :

— "Veux-tu que je te mette eu face d'un Bon Bockl

— Parbleu !

Il m'a mené devant la toile de Manet...
J'ai été désappointé...
Puis, je me suis écrié :

— Tiens ! Belot!... Bonjour!... Ça va bien?...
Puis encore, j'ai réfléchi...

L'horloge marquait quatre heures et demie...

Belot devait être en train de prendre son absinthe à la bras-
serie de Chateaudun...

C'était lui, cependant, avec son ventre à la Sancho, ses
épaules à la Porthos et son sourire de frère Jean <\qs Entomeu-
res. Sa pipe fumait entre ses dents comme les cheminées de
mon appartement, — 126. rue de Miroménil, j'ai donné congé
pour lé terme, — et, au-dessus de sa pipe, son nez étincelait,
— ce nez qui. lorsqu'il vague sur les hauteurs de la chaussée
des Martyrs, fait croire à un incendie à Montmartre !...

Oh ! ce brave Belot !...

Il m'a semblé qu'il allait ouvrir la bouche pour me dire,
comme il dit — autrefois — à Scholl ou à Noriac :

— Je ne fréquente les gens de lettres qu'afin d'apprendre
d'eux les trucs de la conversation.

" m • - . :tl

Voici M. Dufaure, par Mlle Nélie Jacquemard. U est parlant.
Passons viie ! Dieu 1 s'il s'avisait de recommencer son discours
de la semaine dernière !...

Voici le Blue Boy, de maislre KAROLVS DVRAN, ou la tra-
duction au pinceau de la fameuse symphonie de Schaunard :
De l'Influence du Bleu dans les Arts...

Voici li grande composition de M. Jobbé Duval : le Souper
de la centième représentation dt la Fille de madame Angot aux Folies-
Dramatiqi es...

Voici les Articles d'Alsace de la maison Lix, Jundt, Marchai et
O, — un exécrable portrait de M. Alexandre Dumas fils, par
Dubuffe, — un excellent portrait du général Chanzy, par
M. Henner ..

Mais comme je donnerais tout cela — et le reste : Le premier
né, de M. Vibert ; la Tante à succession, de M. Worms ; la Ren-
contre, de M. Jazet ; l'Abandon, de M. Locadre ; le Permis de sé-
jour, de M. Simon ; l'Arrivée de la Diligence à Quimper-Cormtin,
de M. Jules Noël ; l'Eléphant savant, de M. Lenoir, et tous les
Français, les Luminais, les Zacamoïsants et les B rne-Belk-
courtuans...

Comme je donnerais jusqu'au R'pos, de Protais, jusqu'à la

Retraite, de Détaille, jusqu'à U Vallée deCernay, de Pelouze et
jusqu'au Christ, de Lévy, pour :

LA DERNIÈRE CARTOUCHE, de NEUVILLE,

cet épisode terrible du drame de Sedan!...
Que voulez-vois?
J'aime Chauvin,

C'est lui qui a ropris Paris à l'émeute.

C'est lui qui rep.-endra Metz et Strasbourg aux Prussiens.

m

J'oubliais mademoiselle Croizelte à cheval sur son bidet...
Le bidet est magni'jque...

Il paraît, cependant, que celui $a mademoiselle Léonide
Leblanc est beaucoup plus superbe encore...
Bois de rose plaqué d'argent...
Comme le comptoir de la mègS Moreau !

Kevoo mqsicmle

AwnêMlP. nationale : Gr«f«l-Of«». ballet-pantomime *n un acte, mu-
tique de M. Guiraud. — Reprisa de Prei/snlwtz. — Opétî\-Com qok :
Le Roi. l'a dit, opéra comique en trois actes, paroles de M. Gondinet,
musique de M. Léo Delihes. — Çooffes-Pabisieks : Clô'ure. —
tkéa.tbe-L-ïriqot. : Raphaël ou un succès... de vire.

Le fameux forgeron de Gretn<i-Green, — dont le marteau a
rivé sur Penclumé-âptel tant de chiîriPg conjugales sans auto-
risation préalable des grands parents, — possède une jolie
fille qui adore un joli garçon ..

Or, le bonhomme ne s'avise-t-il pas de refuser au joli gar-
çon, — qui la lui demande avec toutes sortes d'entre chats,—la
menotte delà jolie fille.

Que font nos amoureux ?...

Déguisés, celle-ci en baronnelle, celui-là en officier, ils
viennent réclamer de notre fabricant de mariages le service
que, moyennant finances, celui-ci rend journellement aux
misses et aux gentlemen dont l'entêtement des familles sépare
les cœurs bien épris...

din\ din\ din\ les guinees sonnent dans le tablier EPS forge-
ron. Tccl toc \ ioc\ le marteau frappe les trois coups. Toutes le<
économies des deux jeunes gens y ont passé; mais les voilà
unis désormais! Cette fois, c'esï Vulcain lui-même q' i s'est pris
dans ses propres filets!,..

Sur ce canevas peu compliqué, M. Guiraud, déjà connu par
des Suites d'Orchestre estimées, a écrit une musique très-vive
et très-soignée. Sa valse du Colin-Maillard deviendra populaire
à l'instar de celle de Giselle et du célèbre Galop de Gustave. On
ne saurait, du reste, imagiuer rien de plus charmant que ce
pas.

Ah! si M"e Beaugrand avait seulement les jambes de Mme
Zina Mérante!...

Il est vrai que si Mme Zina Mérante avait le buste, les bras
et la physionomie de M11" Beaugrand!...

Quant à Mlle Fiocre, elle ne fait que croître et embellir, —
croître, surtout, — depuis ce triomphant début. — en 1860, —
dans \'Amou \ du divertisseiuerit de Pierre de Méd^cis, qui arra-
chait ce cri du cœur à Aubryet :

— Comme je prendrais cet amour de fiocro à l'heure!

Il serait superflu de parler de la reprise de Fnyschuiz autre-
ment que pour remercier M. Halanzier de nous avoir rendu ce
chef-d'œuvre.

Si l'exécution n'en est point tout à fait irréprochable, ce
n'est certainement pas la faute de l'intelligent directeur.
Un abonné rencontra ce dernier :

— Eh bien, votre ténor?

— Mon ténor?... Quel ténor?...

— Je vous demande : Silva...
M Halanzier interrompt :

— S'il va?.. Ehl mon cher monsieur, s'il allait, vous me
verriez moins préoccupé!

Succès très bruyant, très durable et très mérité, à la salle
Favart, avec le Roi l'a dit. Livret ingénieux et amusant. Parti-
tion mélodique et spirituelle. Ensemble d'interprétation excel-
lent.

Le Roi Public l'a dit : Applaudissez ! Ma foi,
Qu'aux aut«urs, aux acteurs, ici. chacun sourie,
Puisque, pour nous servir du style du Grand-Roi,
Sur cette scène heureuse où le talent fait loi,
Nous voyons s'agiter et le? Jeux et L'IIérie!

Les Bouft'es-Pàrisiens ont clos leur année — de neuf mois —
avec un brelan de saynètes

Le Grelot, — un grelot qui sonne faux, — de M. Vass... heur
et malheur ;

Pattes Blanehes, une nêgre ie fort réussie, de M. Laurent de
Rillé;

Et le Mouton inragé, qu'il me sera peut-être donné d'entendre
bêler à la réouverture...
Est-ce boa?. . — Est-ce mauvais?... _ On ne sait...
Adhuc sub Judic ( Elise) est!

Seigneur! mon Dieu ! comme on a ri, vendredi soir, à la pre-
mière représentation de Raphaël, au Théâtre-Lyrique!

Figureï-vous le Tremblement de terre de Lisbonne en musique !

Décidément,
André I

M. Giunti Bellini est un véritable maître.

Quelle diable d'idée M. Houssaye a-t-.il eue là ? Refaire les
Filles de marbre sous le titre de Mademoiselle de Trente-six

Vertus !

Ce nornographe des salons a beau se démener dans la pré-
face de cette pièce : le public ne s'habituera jamais à voir en
lui un moraliste bien austère.
Aussi, comme chante une vieille chanson... modifiée :
Sifflais-tu, bel Alcindor,
En écoutant les dictons d'Arjène ?
Mademoiselle Marie Colombier n'a pas peu contribué à mé-
najrer à la pièce un convoi de première classe.
Quelqu'un demandait :

—■ Qu'est-ce que cette jeune personne a donc de chaque côt
de la figure ? ^

— Monsieur, ce sont ses joues".

— Ses joues ?.,. Elle devrait y mettre de la crinoline.

STAR.

--^_

La Librairie des Bibliophiles, 338, rue Saint-Honoré, plublie
deux volumes en vers : Les Calvaires, par Ch. Gilbert-Martin,
et Poèmes et Fantaisies, par Gustave Vinot. Le premier, écrit
avea talent, porte l'empreinte d'une douleur résignée qui ne su
dément jamais Nous ne connaissons pas M. Gilbert-Martin;
mais, a.près. l'avoir lu, nous sommes tenté de croire, ainsi qu'il
le dit dans une de ses chansons : qu'il a « beaucoup aimé » et
« beaucoup soubVt » Bien des morceaux méritent d'être cités ;
nous recommandons particulièrement Le Rtfuge et Sursum. C'est
un livre à lire.

Qnant au second, nous voudrions en dire autant de bien ;
mais nous sommes obligé de reconnaître que la bonne volonté
de l'auteur en est la qualité dominante. Dont acte.

Ces deux livres sont imprimés chez M. Jouaust avec le soin
qu'il apporte à tous ses travaux. C'est une recommandation
dont les Calvaires pouvaient se passer, mais qui n'est pas inu-
tile au second.

-:—3Ks—i--

Les Merveilles de l'Industrie, ou description populaire des pro-
cédés industriel depuis le? temps les plus reculés jusqu'à nos
jours, tel est le titre d'une nouvelle publication périodique de
M. Louis Figuier. Dans ce recueil, destiné à faire suite aux
Merveilles de la Science du même auteur, les industries! chimi-
ques, mécaniques, agricoles et alimentaires seront passées en
revue avec le secours de nombreuses gravures, dessinées d'après
nature ou d'après les documents les plus exacts H paraît deux
livraisons à 10 cent, par semaine et une séria à l f?. 10 par
mois. Les six premières séries, illustrées de 328 gravures, sont
en vente et contiennent : le Verre et le Cristal, les Poteries,
les Faïences et les Porcelaines, le Savon (Furne, Jouvet et Ce,
éditeurs, 45, rue Saint-André-des-Arts, Paris.)

Vient de paraître, chez Vaton, éditeur, 77, boulevard Saint-
Germain, Mon carnet de Voyage ( Naples — Messine — Athènes
— Syra — Bouches-de-Bonifacio), par M. Henri Duguiès. —
Un joli volume in-12. Prix 2 francs.

Vient de paraître chez Lemerre, passage Choiseul, 27 :
Le Tome III de Molière avee notes et variantes par Alphonse
Pauly.

On remarque parmi les annonces celle qui fait part au public
de la mise en vente par livraisons d'une nouvelle édition de
l'Histoire des deux Restaurations, de M. Ach. de Vaulabelle. Cette
nouvelle édition offre le même aspect typographique quel'His-
toire de la Révolution et l'Histoire au Consulat et de l'Empire, de
M. Thiers, dont elle forme la suite. L'auteur a ajouté, en marge
du texte, cas manchettes que présentent les ouvrages de M»
Thiers, et qui sont si utiles pour guider le lecteur et surtout
pour faciliter les recherches. Une suite de gravures, d'après les
peintres contemporains des événements, enrichit cette nouvelle
édition, qu'on peut tenir pour définitive.

Les éditeurs de l'Histoire dru deux Restaurations rappellent en
même temps au publm la publication en livraisons du magni-
fique Rabelais, illustré par Gustave Doréj qui suit son cours
régulier avec le plus'grand succès.

(Voir aux annonces du numéro précédent.).

t ir Pnchayrajtg —; Guérisjju., $$*raetloB
'»* pose do de»î« sorts douleur, 4;V'rue ^afsyffta.

REGOLOPATIQJN

BE8 €HE¥£?JX

ET DE LA BARBE

SARAH FÉLIX

Pommads des Pées — Pommade Féerique

^ ENTREPÔT GÉNÉRAL, KDE RICHER, 45 ^Jj

Le Geranip. ut rsvéhend

P*ri». — Irapriauri» P. BE30NS »* ». 19, n» An CrofauajU.

--

10 c. la livraison

SUITE DE LÀ PUBLICATION

50 c.la série

DE

E LA REVOLUTION D

Par JULES CLARETIE

Le gouvernememt de M, Thiers. — L'Assemblée nationale. — Les procès politiques. — L'émigration alsacienne. — La libération

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La 101™ livraison à 10 centimes paraîtra le 17 juin

10 c. la livraison - 50 cl la série. - Une livraison à 10 c. le mardi et le vendredi de chaque semaine.

Une série tous les vingt jours environ.

Ce qui a été déjà publié de YHistoire de la Révolution de 1870-71
forme un neau et très-fort volume in~4 ! 10 francs.
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