KHHHSHBSS*
L'ÉCLIPSÉ
Et l'attente paraissait cruelle.
Mais, tou à coup, un cri de victoire a retenti.
—Il arrive! Il arrive !
Qui ça?
L'Ordre moral. Il a pris le chemin de fer hier; il débarquera
dema;n à Paris par la ligne de Lyon.
Et ce fut à qui sa porterait curieusement sur son passage.
Les bardes de la Patrie, postés au seuil de la gare, chantaient
sur leurs lyres d'or :
— Le voilà donc, l'Ordre moral annoncé ! On ne nous traitera
plus de farceurs. Ainsi, se réaliseront toutes nos prédictions
une à une... Et ceci n'est que le commencement !
Et, tandis qu'ils parlaient, l'Ordre moral avait mis pied à teire.
Il s'avançait sous la figure d'un César à tout jamais classé,
d'un général célèbre pour avoir conquis son nom dans les tran-
chées.
Et le public s'étonnait généralement de voir l'Ordre moral
ainsi représenté.
Cependant, une déesse aux [cheveux, roux emboîtait le pas
derrière lui, comme pour le couvrir de son égide.
Et les curieux se demandaient :
Est-ce donc la déesse de l'Humilité... ou Minerve qui préside
à la sagesse?
La déesse aux cheveux roux releva la tête et dit :
— Je m'appelle Cora Pearl!
LEO.
GAZETTE A LA MAIN
Le grand prix de P*ria
Hier, dimanche, à deux heures, la dernière olympiade du
bois de Boulogne a commencé 1...
Mon Dieu ! je constaterais bien que tout Paris était là, à
pitd,,à cheval et en voiture ; que les tribunes ployaient sous
lea toilettes d'été; que cinquante mille bourgeois endimanchés
s'étouffaient contre le cordeau qui entoure le vaste hippodrome
—jbt que j'ai reco: nu, parmi les parieurs, dont la foule assié-
geait les Agtnces des Poules, bon nombre d'électeurs de M. Baro-
det... , . „ . .
J'ajouterais non moins volontiers que chacun avait 1 air pai-
sible, gai, souriant, satisfait...
Qu'il n'était uas plus question de l'ancien président de la
Républiqu« que du vaiaqueur de l'an passé...
Et que l'on s'occupait davantage de Buïard et de Doncaster
que Ou la suppression du Corsaire ou de la présence du piince
Napoléon à faris...
Mais j'aurais peur qu'on ne m'accusât de semer des rumeurs
rassurantes pour pervertir l'esprit des populations !
Il est entendu qu'il y avait force gommeux et gommeuses.
J'écoute avec plaisir leur conversation. Elle est presque tou-
jours instructive, — et amusante, donc!..,
Mademoiselle X..., ctt'e blonde hétaïre des Variétés, des
Folies-Dramatiques et de la Gaieté, — dont en a dit qu'ëlleavait
invente ta poudre des oies, — est en train de causer avec un gen-
tilbomme breton dont le nom est des plus connus à 1 Assem-
blée :
— Est-ce vrai, lui demande-t-elle, que ton grand-pere est
mort?
— Parbleu!
— De combien?
— De vingt-cinq mille livres de rente.
— Tu n'a» pas de crêpe à ton chapeau?
— Ma foi, non... C'est gênant pour aller dans le monde...
Et puis, c'est un signal pour les créanciers...
— Cependant, un si proche parent, — et qui te laisse une
fortune...
— J en conviens... C'est embafassant... Qu'est-ce que tu
ferais a ma place?
— Oh 1 moi, mon cher, jene porte que ledeuildes souverains,
— parce que ça pose.
■.^X:•-' - Wtf^,^l^\---—......
Au retour, les équipages se sont mêlés, accrochés, bousculés
que c'en était une malédiction!.
La plupart des cochers étaient, gris.
Un gentleman anglais, lord Y..furieux de l'échec de Don-
cas er, dirait à madame de Z. ., qu'il ramenait dans son break :
— C'est affreux Comment la France peut-elle offrir un spec-
tacl" pareil? Tous ces laquais sont ivres... Tandis qu'en
Angleterre...
— Ahl oui, répartit la Parisienne, en Angleterre, ce sont les
maîtres.
...On meurt beaucoup, depuis quinze jours,—sans doute
afin de n'en pas perdre l'habitude...
Apres l'académicien Lebrun, après le limonadier Lèehenaut,
après la Pépita Sanchez, sont venus successivement le prince
Bibesco, le viee-présilent Vitet, le chef d'orchestre Georges
Hainlrt le restaurateur Cnallet .:
Celui-ci aura ienu sa place — entre Dinochau et Brébant
— parmi les noorrissfurs de la littérature...
C'était un aimable garçon, auquel je ne sais rien à reprocher,
mite à part sa manie de faire des calembours...
La > ernière foi» que j > dînai chez lui :
— Je vais, me dit-il au dessert vous servir un café dont vous
me donnerez des nouvelles ! Le nec plus ultra des cafés ! Un café
sans Ganrabert ni Mac-Mahon\...
— Comment?
— Dame! puisqu'il sera sans marc et chaud ! ! .'
Sans
Nota pour les lecteurs de la Revue des Deux-Mondes,
maréchaux.
Un de nos confrères qui, à l'endroit des dames, ne passe pas
précisément pour l'un des Amants magnifiques dont parle Molière,
a reçu la médaille militaire pour avoir,pendant le siège, monté
consciencieusement la garde à la purte des boucheries.
Deux de ses anciennes maîtresses le rencontrent en train de
promêïier son ruban jaune sur le boulevard.
— Ti«ns! questionne l'une, où mahie a-t-ikbien pu se faire
médaillée ?
— Parbleu ! riposte l'autre, à l'Exposition des chiens.
Théâtres
Grand succès, à la Comédie-Française avec l'Absent, de
M, Manuel.
La mère pleure,
L'enfant pleure'
Tout le monde est là qui'pleure !
Que je meure
Tout à l'heure
S'ils, ne sont pas tous en pleure... !
Grand succès, au Vaudeville, avec Dianah, de M. Théodore
Barrière. A l'Od^on, grand succès avec la reprise de la Vie de
Bohême... Mademoiselle Broissat interprète la Mimi de Murger
avec un naturel, un sentiment, une passion que l'on ne saurait
trop louer. Et comme mademoiselle uéoûide Leblanc a bien tout
ce qu'il faut pour représenter .Musette! N'est-ee pas, en eflet,
de cette charmante créature que f un ae nos confrères a vit :
— Placez-la sur le sommet de l'Hymalaya, elle y sera encore
fort accessible!
On cause de l'Oubliée, le nouveau drame de M. TourouSe, au
théâtre de la .Renaissance
Quelqu'un déclare :
— C'est hardi, — très-hardi, — excessivement hardi !,..
— Eh, sacrebleu! réplique un Monsieur, si je mettais culotte
bas en pleine rue, devant des dames, ce serait au-.si hardi, —
tres-htrdi, — excessivement hardi !... Mais ce n'en serait pas
moins malpropre !...
Ces demoiselles
Il y a quelques années, mademoiselle B .. était engagée au
Vaudeville pour y tenir l'emploi de soubrette. Elle ne venait
jamais au théâtre sans-êtie accjinpaguée ae sa plus jeune
sœur, qui aujourd'hui joue, elle aussi, la comédie.
Un jour, à l'avant-veilte d'une première représentation, un
auteur, Choler, je crois, s'aperçut que mademoiselle B...
n'était nullement dans l'esprit de son rôle, qu'elle semblait ne
pas comprendra ; il en fit i'observatiou a l'actrice, qui répondit
qu'elle ne pouvait pas l'interpréter autrement.
Choler alla trouver le directeur et lui demanda une autre
soubrette. Le directeur en promit une, mais préalablement
voulut avoir l'explication de la mauvaise volonté que parais-
sait avoir sa pensionnaire.
Il la lit donc appeler. Celle-ci arriva au cabinet directorial
toujours suivie de sa sœur.
— Comment, lui dit l'autocrate d'un ton paternel, Vous
m'avez tourmenté pour avoir un rôle, je vous en trouve un, et
vous refusez, pour ainsi dire, de le jouer?
— Oh! je ne refuse pas... Mais, si vous saviez, monsieur !...
fit mademoiselle B... en pleuraut.
— Quoi donc? demanda le directeur intrigué.
— Je ne puis vous dire, parce que si je vous disais, vous
parleriez a votre tour, et mon pere saurait bientôt tout.
— Diable I diable 1 rit le maître en bourrant son nez de tabac,
c'est donc bien grave?
— C'est si grave que mon père me tuerait.
De plus en plus excité dans sa curiosité, le directeur proposa
son intermédiaire ; counaissant la famille de la comédienne, il
promit d'obtenir son pardon, quelle que fût la faute commise.
Eucouragée, Mllc B..., ouvrant ltia bras et son manteau,
s'écria :
— Monsieur, je suis enceinte!
— Ce n'est que cela 1 dit le directeur; aujourd'hui, je verrai
votre père, et demain il n'y pensera plus.
— OU l monsieur, exclama à sou tour la petite sœur, fondant
également en larmes, et ouvrant de même les uras et, sou man-
teau, pendant que vous y sexez, parltz donc aussi pour moi !
STAK.
et pc.se de dents iàïu dcntUvr, 45. rg8 Ltfoytte.
Nous recommandons à l'attention des capitalistes l'émission
des obligations do la Société houiliè,edela S one et du Rhône
Non seulement il s'agit d'uue em,reprise nationale destinée à
développer la production d'un coin mstible qui chaque jour de-
vient plus rare et plus cher, niais il s agit encore d une entre-
prise qui offre une occasion exceptionnellement avantageuse
d'employer ses capitaux.
En effet, les obligations qu'on va émettre jouissent d'un re-
venu fixe qui représente S i/9 p. c 5 et de plus, elles donnent
droit ensemble a 8© p. c. dans les bénéfices nets.
Chaque souscripteur de cinq obligations reçoit gratuitement
une part bénéficiaire qui l'associe aux chances d avenir d'une
industrie qui a donné presque partout des résultats magnifi-
que s.
Cette participation emprnnte à la Compagnie de la Saône et du
lïhône une valeur d'autant plus grande, que cette Compagnie
possède unerichesse reconnue de plus de dix neuf millions de
tonnes de charbons. Or, on sait à quel degré de prospérité ont
atteint les charbonnages en France et à l'étranger, quoique la
plupart n'aient pas débuté dans des conditions a beaucoup
près aussi avantageuses.
juiLUJiwirniii n""i ' mm T~"------rr 1 r( ..... un i
Le Gérant : us révérend
COMPAGNIE ANONYME
LES
Paris. — Imprimerie F. DEBONS et Ce, 16, rue du Croissant.
L L E R E S
de la
SAONE ET DU RUOXE
CAPITAL SOCIAL:
TROIS MILLIONS OE FRANCS
SIEGE SOCIAL :
rue du Faubourg-Sain t-Honoré, à PARIS
É MLISSÏOIV DE
2 0,0 0 0 OBLIGATIONS
Rapportant 15 fr. d'intérêt annuel
PayaWe par semPstr» : V fr. so le 1S janvier
et t fr. BO lo 15 juillet
. C s Obligations, émi es à 200 frAncs et ressortant à 180
francs n-.>s. ;o <t remboursables à 300 francs, en cinquante
M644 par tirage annuei*.
Les Souscripteurs de Cinq Ob i^ations recevront, à titre gra-
ttât, u>ae des 4,( 00 paUs de jouis-aace, créeVs eu vertu de la
délibération de l'Assemblée générale du 50 mai 1873 et aux-
quelles U est réservé 30 p. 100 dai.s le# bénéfices.
Il m résuite que chaque Souscripteur de CINQ OBLIGA-
TIONS a droit :
A 75 fr. » de revenu fixe.
Et 38 fr. 25 de revenu éventuel.
Total: I 13 fr. 2 5 pour un déboursé de 900 fr.
Soit 8 1t3 OtO de revenu fixe et 4 It4 0i0 en plus de
revenu éventuel
Ensemble, plus de 12 112 OiO.
Oonseil d'administration :
M. le baron de FARINGOURT, *, ancien préfet,
MM. Aristide BOUINAIS, *.
MirieOLAUDIN, ancien Maître de forgss.
de GAY d.i PAL LAN D *, ancien Sous-Préfet .
E. LION NET, ancien Gbet d'exploitation des Mines du
Berry pour e Oreuzot
L'exploitation de lac mp*g ie, qui comprend les houillè-
res de Commu^ay. de Norroy et de Forges, porte sur une
étendue de 6 69u hectares, dont la riches houillère, évaluée
et ik;o nue par troi. ingénieurs d' n* compétence iudiscu-
tab e représente, d'après leurs évaluations, une moyenne de
19 c226 000 tonnes.
Le produit net, calculé à raison de 5 fr. par tonne, avec une extrac-
tion annuelle de 275,r 00 tonnes, représente un bénéfice brut de
1,3O7,S00 fr., qui, déduction faite de toutes les charges existantes,
frais de toute nature, amortissement, réserve, etc., laisse net
1,024,-00 fr., tandis que le service des 20,000 Obligations qui
font l'objet de la présente émission, n'exige, amortissement compris,
qu'une somme de 328,585 fr. par an.
I 2 COWlTiONS US LtHISSIOB
Os Obligation.- «ml émises à 200 francs 1 u< e, jouissance
du 15 janvier 1873, -payables : .
En souscrivaul........................ 90 fr.
A la répartition.....,................. 30
15 juillet.............................. 50
*5 octobre............................ 59
15 janvier 1874...........„......:.... 50
A déduire, leé coupons du 15
juillet et du 15 janvier................. fg » l
Escompte bonifié »ux Souscrip-
teurs qui te libèrent immédiatement.. 5 » f
200 fr.
20
Ce qui fait ressortir l'Obligation à 180 fr.
A SOU'CR'PTIÛN • Sï O'iVERTfc
DU 9 AU 15 JUIN IXGUJSiYFJlEïvT .
A PARIS : Au Siège de la Société, rue du Faubonrg-
Saiat-HofforS, 1.1, et chez M. A. BEAURË, Directeur de "la
li inq»e générale de Crédit, 7, rue Lafavette.
DÉPARTEMENTS : Banquiers, Agents de Change et
Changeurs.
Les dtmamles accompagnées du versement doivenl ê're adressées, par
lettres chargées, a MM les A Imin straieura d* la Com lagnie, ou à M. A.
HEAUR.O, banquier au cr-d t duquel on peui égalemejt verser daas les
suo'ur'stileB delà Banque de Fiance.
NOTA. — On recevra en paiement de.* sonsepin-
ttonw et m» sis ai>cuii8 Trais :
1" Tous les coupons unyab'fs en juillet;
2° Toutes les valeurs nètj .ciables dont la vente aura lieu au cours moyeu
du jour de la réception des ti.res.
RECOLORATION
!E8 CHEVEUX
ET DE LA BARBE
Il ra
m
SARAH FELIX
Pommade des Fées — Pommade Féerique
ENTREPÔT GÉNÉRAL, RUE BICHEH, 43>
îO c. la livraison
HISTOI
LA FBEiMIÈBE LIVRAISON PâB. LE 17 JUlJV
SXJITJB I>E LA PUBLICATION
DE
50 c. la série
REVOLUTION DE
Le gouvernememt de M. Thiers.
Par JULES CLARETIE
■ L'Assemblée nationale. — Les procès politiques. —- L'émigration alsacienne,
du territoire. — La présidence du maréchal Mac-Mahon, etc.
Avis des éditeurs
La libération
l'hist rieo
M. Jules Claretie s'est donc décidé à céder à la demande qui lui était faite,'«t, après avoir meué à bonne fin le récit de 'a chute de l'Empire, da l'invasion, de la Difenso nationale, de la guerre civile et des premier
mois du gouve.netu-nt de M. Tniers, il entreprend aujourd'hui^de raconter ces années à remplies, si curieuses, si poi^cames qiî suivnent, et où l'or, r<-ncoi tre des tableaux d'un fn'é ét'si sîrand et si rra.triot que' In
présilence de M. Tbiers, les lude* de l'Assemblée Datiooal<i, l'émigration et les souffrances de ■ os compatno es d. A.1 ace et d* Lorraine, l'état de l'Allemagne aprè< U d-rnière et lerri .le gnerr-, le s >ccèi col us 1 û:
l'emprunt, le message fameux du président de la République, l'œuvre de-la libération du territoire, l* combat encore iivre eutTK ja R-.pub'iq ie et la Monarci.i . et enfin 1 aténement du maréchal de Mac-Mah >n à U Prési-
dence de la Répub.ique française. Quelles pages seraient plus saisùsantts? Quelle histoire passionnerait davautage notre pays que ce réçit, pris t-ur le vif même de «es diu e.rs, de ses el'fons, da ses cra ntes et de ses
espérances. . .
Comme pour le début de l'Histoire de la Révolution de 1870-71, 1 auteur c'est lUpiH des acteurs eux-mêmes, Çtes hommes et des choses ; il a étudié son sujet à l'Assemblée, dans les journaux français et éfrsngetv, et
dans les propos même de ceux qui tiennent en mains les destinées de notre patrie. C'est donc encore est toujours une histoire vivante, palpitinte, quon présente au public. Les document» ofliculs ou peu connus
compléteront d'une façon touc à lait intéressante le travail de l'historien.
L'œuvre de M. Jules Claretie sera illustrée par les premier» artistes, et à côté des scèneï représentant les derniers événements, on retrouvera les portraits des personnages en renom de ces dernières années, gravés
par Robert d'après les dessins de Gilbert et accompagnés d'autographes. En un mot, VHittoire de la RévoMtorl ae 1870-71 continue le cours de sa publication et nous ne doutons pas que «es nombreux lecteurs ne lui
ceniervent aussi son succès et leurs suffrages.
L'ÉCLIPSÉ
Et l'attente paraissait cruelle.
Mais, tou à coup, un cri de victoire a retenti.
—Il arrive! Il arrive !
Qui ça?
L'Ordre moral. Il a pris le chemin de fer hier; il débarquera
dema;n à Paris par la ligne de Lyon.
Et ce fut à qui sa porterait curieusement sur son passage.
Les bardes de la Patrie, postés au seuil de la gare, chantaient
sur leurs lyres d'or :
— Le voilà donc, l'Ordre moral annoncé ! On ne nous traitera
plus de farceurs. Ainsi, se réaliseront toutes nos prédictions
une à une... Et ceci n'est que le commencement !
Et, tandis qu'ils parlaient, l'Ordre moral avait mis pied à teire.
Il s'avançait sous la figure d'un César à tout jamais classé,
d'un général célèbre pour avoir conquis son nom dans les tran-
chées.
Et le public s'étonnait généralement de voir l'Ordre moral
ainsi représenté.
Cependant, une déesse aux [cheveux, roux emboîtait le pas
derrière lui, comme pour le couvrir de son égide.
Et les curieux se demandaient :
Est-ce donc la déesse de l'Humilité... ou Minerve qui préside
à la sagesse?
La déesse aux cheveux roux releva la tête et dit :
— Je m'appelle Cora Pearl!
LEO.
GAZETTE A LA MAIN
Le grand prix de P*ria
Hier, dimanche, à deux heures, la dernière olympiade du
bois de Boulogne a commencé 1...
Mon Dieu ! je constaterais bien que tout Paris était là, à
pitd,,à cheval et en voiture ; que les tribunes ployaient sous
lea toilettes d'été; que cinquante mille bourgeois endimanchés
s'étouffaient contre le cordeau qui entoure le vaste hippodrome
—jbt que j'ai reco: nu, parmi les parieurs, dont la foule assié-
geait les Agtnces des Poules, bon nombre d'électeurs de M. Baro-
det... , . „ . .
J'ajouterais non moins volontiers que chacun avait 1 air pai-
sible, gai, souriant, satisfait...
Qu'il n'était uas plus question de l'ancien président de la
Républiqu« que du vaiaqueur de l'an passé...
Et que l'on s'occupait davantage de Buïard et de Doncaster
que Ou la suppression du Corsaire ou de la présence du piince
Napoléon à faris...
Mais j'aurais peur qu'on ne m'accusât de semer des rumeurs
rassurantes pour pervertir l'esprit des populations !
Il est entendu qu'il y avait force gommeux et gommeuses.
J'écoute avec plaisir leur conversation. Elle est presque tou-
jours instructive, — et amusante, donc!..,
Mademoiselle X..., ctt'e blonde hétaïre des Variétés, des
Folies-Dramatiques et de la Gaieté, — dont en a dit qu'ëlleavait
invente ta poudre des oies, — est en train de causer avec un gen-
tilbomme breton dont le nom est des plus connus à 1 Assem-
blée :
— Est-ce vrai, lui demande-t-elle, que ton grand-pere est
mort?
— Parbleu!
— De combien?
— De vingt-cinq mille livres de rente.
— Tu n'a» pas de crêpe à ton chapeau?
— Ma foi, non... C'est gênant pour aller dans le monde...
Et puis, c'est un signal pour les créanciers...
— Cependant, un si proche parent, — et qui te laisse une
fortune...
— J en conviens... C'est embafassant... Qu'est-ce que tu
ferais a ma place?
— Oh 1 moi, mon cher, jene porte que ledeuildes souverains,
— parce que ça pose.
■.^X:•-' - Wtf^,^l^\---—......
Au retour, les équipages se sont mêlés, accrochés, bousculés
que c'en était une malédiction!.
La plupart des cochers étaient, gris.
Un gentleman anglais, lord Y..furieux de l'échec de Don-
cas er, dirait à madame de Z. ., qu'il ramenait dans son break :
— C'est affreux Comment la France peut-elle offrir un spec-
tacl" pareil? Tous ces laquais sont ivres... Tandis qu'en
Angleterre...
— Ahl oui, répartit la Parisienne, en Angleterre, ce sont les
maîtres.
...On meurt beaucoup, depuis quinze jours,—sans doute
afin de n'en pas perdre l'habitude...
Apres l'académicien Lebrun, après le limonadier Lèehenaut,
après la Pépita Sanchez, sont venus successivement le prince
Bibesco, le viee-présilent Vitet, le chef d'orchestre Georges
Hainlrt le restaurateur Cnallet .:
Celui-ci aura ienu sa place — entre Dinochau et Brébant
— parmi les noorrissfurs de la littérature...
C'était un aimable garçon, auquel je ne sais rien à reprocher,
mite à part sa manie de faire des calembours...
La > ernière foi» que j > dînai chez lui :
— Je vais, me dit-il au dessert vous servir un café dont vous
me donnerez des nouvelles ! Le nec plus ultra des cafés ! Un café
sans Ganrabert ni Mac-Mahon\...
— Comment?
— Dame! puisqu'il sera sans marc et chaud ! ! .'
Sans
Nota pour les lecteurs de la Revue des Deux-Mondes,
maréchaux.
Un de nos confrères qui, à l'endroit des dames, ne passe pas
précisément pour l'un des Amants magnifiques dont parle Molière,
a reçu la médaille militaire pour avoir,pendant le siège, monté
consciencieusement la garde à la purte des boucheries.
Deux de ses anciennes maîtresses le rencontrent en train de
promêïier son ruban jaune sur le boulevard.
— Ti«ns! questionne l'une, où mahie a-t-ikbien pu se faire
médaillée ?
— Parbleu ! riposte l'autre, à l'Exposition des chiens.
Théâtres
Grand succès, à la Comédie-Française avec l'Absent, de
M, Manuel.
La mère pleure,
L'enfant pleure'
Tout le monde est là qui'pleure !
Que je meure
Tout à l'heure
S'ils, ne sont pas tous en pleure... !
Grand succès, au Vaudeville, avec Dianah, de M. Théodore
Barrière. A l'Od^on, grand succès avec la reprise de la Vie de
Bohême... Mademoiselle Broissat interprète la Mimi de Murger
avec un naturel, un sentiment, une passion que l'on ne saurait
trop louer. Et comme mademoiselle uéoûide Leblanc a bien tout
ce qu'il faut pour représenter .Musette! N'est-ee pas, en eflet,
de cette charmante créature que f un ae nos confrères a vit :
— Placez-la sur le sommet de l'Hymalaya, elle y sera encore
fort accessible!
On cause de l'Oubliée, le nouveau drame de M. TourouSe, au
théâtre de la .Renaissance
Quelqu'un déclare :
— C'est hardi, — très-hardi, — excessivement hardi !,..
— Eh, sacrebleu! réplique un Monsieur, si je mettais culotte
bas en pleine rue, devant des dames, ce serait au-.si hardi, —
tres-htrdi, — excessivement hardi !... Mais ce n'en serait pas
moins malpropre !...
Ces demoiselles
Il y a quelques années, mademoiselle B .. était engagée au
Vaudeville pour y tenir l'emploi de soubrette. Elle ne venait
jamais au théâtre sans-êtie accjinpaguée ae sa plus jeune
sœur, qui aujourd'hui joue, elle aussi, la comédie.
Un jour, à l'avant-veilte d'une première représentation, un
auteur, Choler, je crois, s'aperçut que mademoiselle B...
n'était nullement dans l'esprit de son rôle, qu'elle semblait ne
pas comprendra ; il en fit i'observatiou a l'actrice, qui répondit
qu'elle ne pouvait pas l'interpréter autrement.
Choler alla trouver le directeur et lui demanda une autre
soubrette. Le directeur en promit une, mais préalablement
voulut avoir l'explication de la mauvaise volonté que parais-
sait avoir sa pensionnaire.
Il la lit donc appeler. Celle-ci arriva au cabinet directorial
toujours suivie de sa sœur.
— Comment, lui dit l'autocrate d'un ton paternel, Vous
m'avez tourmenté pour avoir un rôle, je vous en trouve un, et
vous refusez, pour ainsi dire, de le jouer?
— Oh! je ne refuse pas... Mais, si vous saviez, monsieur !...
fit mademoiselle B... en pleuraut.
— Quoi donc? demanda le directeur intrigué.
— Je ne puis vous dire, parce que si je vous disais, vous
parleriez a votre tour, et mon pere saurait bientôt tout.
— Diable I diable 1 rit le maître en bourrant son nez de tabac,
c'est donc bien grave?
— C'est si grave que mon père me tuerait.
De plus en plus excité dans sa curiosité, le directeur proposa
son intermédiaire ; counaissant la famille de la comédienne, il
promit d'obtenir son pardon, quelle que fût la faute commise.
Eucouragée, Mllc B..., ouvrant ltia bras et son manteau,
s'écria :
— Monsieur, je suis enceinte!
— Ce n'est que cela 1 dit le directeur; aujourd'hui, je verrai
votre père, et demain il n'y pensera plus.
— OU l monsieur, exclama à sou tour la petite sœur, fondant
également en larmes, et ouvrant de même les uras et, sou man-
teau, pendant que vous y sexez, parltz donc aussi pour moi !
STAK.
et pc.se de dents iàïu dcntUvr, 45. rg8 Ltfoytte.
Nous recommandons à l'attention des capitalistes l'émission
des obligations do la Société houiliè,edela S one et du Rhône
Non seulement il s'agit d'uue em,reprise nationale destinée à
développer la production d'un coin mstible qui chaque jour de-
vient plus rare et plus cher, niais il s agit encore d une entre-
prise qui offre une occasion exceptionnellement avantageuse
d'employer ses capitaux.
En effet, les obligations qu'on va émettre jouissent d'un re-
venu fixe qui représente S i/9 p. c 5 et de plus, elles donnent
droit ensemble a 8© p. c. dans les bénéfices nets.
Chaque souscripteur de cinq obligations reçoit gratuitement
une part bénéficiaire qui l'associe aux chances d avenir d'une
industrie qui a donné presque partout des résultats magnifi-
que s.
Cette participation emprnnte à la Compagnie de la Saône et du
lïhône une valeur d'autant plus grande, que cette Compagnie
possède unerichesse reconnue de plus de dix neuf millions de
tonnes de charbons. Or, on sait à quel degré de prospérité ont
atteint les charbonnages en France et à l'étranger, quoique la
plupart n'aient pas débuté dans des conditions a beaucoup
près aussi avantageuses.
juiLUJiwirniii n""i ' mm T~"------rr 1 r( ..... un i
Le Gérant : us révérend
COMPAGNIE ANONYME
LES
Paris. — Imprimerie F. DEBONS et Ce, 16, rue du Croissant.
L L E R E S
de la
SAONE ET DU RUOXE
CAPITAL SOCIAL:
TROIS MILLIONS OE FRANCS
SIEGE SOCIAL :
rue du Faubourg-Sain t-Honoré, à PARIS
É MLISSÏOIV DE
2 0,0 0 0 OBLIGATIONS
Rapportant 15 fr. d'intérêt annuel
PayaWe par semPstr» : V fr. so le 1S janvier
et t fr. BO lo 15 juillet
. C s Obligations, émi es à 200 frAncs et ressortant à 180
francs n-.>s. ;o <t remboursables à 300 francs, en cinquante
M644 par tirage annuei*.
Les Souscripteurs de Cinq Ob i^ations recevront, à titre gra-
ttât, u>ae des 4,( 00 paUs de jouis-aace, créeVs eu vertu de la
délibération de l'Assemblée générale du 50 mai 1873 et aux-
quelles U est réservé 30 p. 100 dai.s le# bénéfices.
Il m résuite que chaque Souscripteur de CINQ OBLIGA-
TIONS a droit :
A 75 fr. » de revenu fixe.
Et 38 fr. 25 de revenu éventuel.
Total: I 13 fr. 2 5 pour un déboursé de 900 fr.
Soit 8 1t3 OtO de revenu fixe et 4 It4 0i0 en plus de
revenu éventuel
Ensemble, plus de 12 112 OiO.
Oonseil d'administration :
M. le baron de FARINGOURT, *, ancien préfet,
MM. Aristide BOUINAIS, *.
MirieOLAUDIN, ancien Maître de forgss.
de GAY d.i PAL LAN D *, ancien Sous-Préfet .
E. LION NET, ancien Gbet d'exploitation des Mines du
Berry pour e Oreuzot
L'exploitation de lac mp*g ie, qui comprend les houillè-
res de Commu^ay. de Norroy et de Forges, porte sur une
étendue de 6 69u hectares, dont la riches houillère, évaluée
et ik;o nue par troi. ingénieurs d' n* compétence iudiscu-
tab e représente, d'après leurs évaluations, une moyenne de
19 c226 000 tonnes.
Le produit net, calculé à raison de 5 fr. par tonne, avec une extrac-
tion annuelle de 275,r 00 tonnes, représente un bénéfice brut de
1,3O7,S00 fr., qui, déduction faite de toutes les charges existantes,
frais de toute nature, amortissement, réserve, etc., laisse net
1,024,-00 fr., tandis que le service des 20,000 Obligations qui
font l'objet de la présente émission, n'exige, amortissement compris,
qu'une somme de 328,585 fr. par an.
I 2 COWlTiONS US LtHISSIOB
Os Obligation.- «ml émises à 200 francs 1 u< e, jouissance
du 15 janvier 1873, -payables : .
En souscrivaul........................ 90 fr.
A la répartition.....,................. 30
15 juillet.............................. 50
*5 octobre............................ 59
15 janvier 1874...........„......:.... 50
A déduire, leé coupons du 15
juillet et du 15 janvier................. fg » l
Escompte bonifié »ux Souscrip-
teurs qui te libèrent immédiatement.. 5 » f
200 fr.
20
Ce qui fait ressortir l'Obligation à 180 fr.
A SOU'CR'PTIÛN • Sï O'iVERTfc
DU 9 AU 15 JUIN IXGUJSiYFJlEïvT .
A PARIS : Au Siège de la Société, rue du Faubonrg-
Saiat-HofforS, 1.1, et chez M. A. BEAURË, Directeur de "la
li inq»e générale de Crédit, 7, rue Lafavette.
DÉPARTEMENTS : Banquiers, Agents de Change et
Changeurs.
Les dtmamles accompagnées du versement doivenl ê're adressées, par
lettres chargées, a MM les A Imin straieura d* la Com lagnie, ou à M. A.
HEAUR.O, banquier au cr-d t duquel on peui égalemejt verser daas les
suo'ur'stileB delà Banque de Fiance.
NOTA. — On recevra en paiement de.* sonsepin-
ttonw et m» sis ai>cuii8 Trais :
1" Tous les coupons unyab'fs en juillet;
2° Toutes les valeurs nètj .ciables dont la vente aura lieu au cours moyeu
du jour de la réception des ti.res.
RECOLORATION
!E8 CHEVEUX
ET DE LA BARBE
Il ra
m
SARAH FELIX
Pommade des Fées — Pommade Féerique
ENTREPÔT GÉNÉRAL, RUE BICHEH, 43>
îO c. la livraison
HISTOI
LA FBEiMIÈBE LIVRAISON PâB. LE 17 JUlJV
SXJITJB I>E LA PUBLICATION
DE
50 c. la série
REVOLUTION DE
Le gouvernememt de M. Thiers.
Par JULES CLARETIE
■ L'Assemblée nationale. — Les procès politiques. —- L'émigration alsacienne,
du territoire. — La présidence du maréchal Mac-Mahon, etc.
Avis des éditeurs
La libération
l'hist rieo
M. Jules Claretie s'est donc décidé à céder à la demande qui lui était faite,'«t, après avoir meué à bonne fin le récit de 'a chute de l'Empire, da l'invasion, de la Difenso nationale, de la guerre civile et des premier
mois du gouve.netu-nt de M. Tniers, il entreprend aujourd'hui^de raconter ces années à remplies, si curieuses, si poi^cames qiî suivnent, et où l'or, r<-ncoi tre des tableaux d'un fn'é ét'si sîrand et si rra.triot que' In
présilence de M. Tbiers, les lude* de l'Assemblée Datiooal<i, l'émigration et les souffrances de ■ os compatno es d. A.1 ace et d* Lorraine, l'état de l'Allemagne aprè< U d-rnière et lerri .le gnerr-, le s >ccèi col us 1 û:
l'emprunt, le message fameux du président de la République, l'œuvre de-la libération du territoire, l* combat encore iivre eutTK ja R-.pub'iq ie et la Monarci.i . et enfin 1 aténement du maréchal de Mac-Mah >n à U Prési-
dence de la Répub.ique française. Quelles pages seraient plus saisùsantts? Quelle histoire passionnerait davautage notre pays que ce réçit, pris t-ur le vif même de «es diu e.rs, de ses el'fons, da ses cra ntes et de ses
espérances. . .
Comme pour le début de l'Histoire de la Révolution de 1870-71, 1 auteur c'est lUpiH des acteurs eux-mêmes, Çtes hommes et des choses ; il a étudié son sujet à l'Assemblée, dans les journaux français et éfrsngetv, et
dans les propos même de ceux qui tiennent en mains les destinées de notre patrie. C'est donc encore est toujours une histoire vivante, palpitinte, quon présente au public. Les document» ofliculs ou peu connus
compléteront d'une façon touc à lait intéressante le travail de l'historien.
L'œuvre de M. Jules Claretie sera illustrée par les premier» artistes, et à côté des scèneï représentant les derniers événements, on retrouvera les portraits des personnages en renom de ces dernières années, gravés
par Robert d'après les dessins de Gilbert et accompagnés d'autographes. En un mot, VHittoire de la RévoMtorl ae 1870-71 continue le cours de sa publication et nous ne doutons pas que «es nombreux lecteurs ne lui
ceniervent aussi son succès et leurs suffrages.