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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 6.1873

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https://doi.org/10.11588/diglit.6773#0103
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9

L'BCLIPSB

A."VIS IMPORTANT. — Les souscrip-
teurs à 1 liclips© dont l'abonnement ex-
pire le 3 O Juin, sont priés de le renou-
veler sans retard, s'ils ne veulent point
subir d'interruption dans la réception
du j o ui •nul.

« ........ . T.-..;. n * *

IVIEÂ CULPÂ !...

Depuis le 4 septembre, ou le sait, VÉclipse H mis son
crayon et sa plume au service de l'opinion républicaine.

Gill n'a cessé de turlupiner les prétendants et s'est fait,
pour ainsi dire, le poil à gratter des. réactionnaires.

Nous autres, dans la mesure de nos 'orces, nous avons;'
par la plume, manqué de respect, avec une fidélité sans
bornes, à MM. Battue, Chang-àvhiei', Baze, 'torg-efil,
Dahirel, Raoul Duval, Belcastel, etc., etc.

Nous étions tous de bonne foi.

Il nous avait semblé que la France ne pouvait se rele-
ver de ses malbeurs que parla République, et nous vou-
lions contribuer à son établissement.

Erreur!... erreur Ltale !... La humère vient de se faire
tout à coup dans nos âme-, la grâce nous a touchés et le
repentir a envahi nos cœurs.

Nous avons tous jeté un regard terrifié sur le coup-.ble
travail auquel nous nous livrons depuis deux ans. Èt la
honte nous écrase.

Comment avons-nous pu errer à ce point?... Et aurons-
nous jama'sassez de tons les pouces de nos abonnés pour
les leur mordre de douleur et de repentir!...

Comment avons-nous pu défendre la liberté de la presse,
ce foyer d'infection dans lequel le peu (.le va sans cesse
puiser les doctrines les plus pernicieuses qui le mènent à
douter de tout, môme de la bonne foi de Louis Veudlot !

Comment avons-nous pu demander la levée d'un état,
de siège, grâce auquel nn peut supprimer trois cents jour-
naux à l'heure sans lèttr en donner la raison !

Comment avons-nous pu gouailler la censure, cette
noble institution-■qui permet- d'arrêter la publication- ou
portrait oSi M. MxiC-Mahou^sou» le prétexter* u'aveft un
peu de bonne volonté et eh tonifiant le dessin à l'envers,-
le public pourrait voir, dans le pli de la narine droite dû
maréchal, le profil de Deltscluze on une scène du massa-
< cre des Otages!...

Convaincus de l'énormité des maux que nous avons
causés en prêtant l'appui de VEclipse à Une cause dont
l'iDdignité nous apparaît clairement aujourd'hui, nous
' renonçons à CVamoetta, a ses pompes et à ses oeuvfés:

Nous brûlons ce que nous avons adoré dans un moment
d'égarement.

Désolés et repentants, nous nous agenouillons devant
M. B-ulé et lui demandons du servi e dans son fameux
gouvernement de combat, qui, depuis un mois, a redonné
un tel essor aux affaires que les plus humbles employés
du tribunal.de commerce se font pour quinze francs
d'heures supplémentaires par jour, rien qu'à enregi.-trer
des faillites.

Désormais, nous chanterons les louanges dé M. âe
Broglie, dont la ravissante administration a permis, en-
core ces jours derniei s, de verser aux Prussiens 250 mil-
lions que M. Thiers avait récolté» à cet filet.

Et nous vouons tJnfe haiaë à outrance aux hommes
fatals qui, après avoif pris 18 pays, en 1871, dans un état
pitoyable, 1 ont conduit sur le bôîd du plus èffr yable
abîme en écartant les prétendants qui se disputaient ses
dépouilles, en rétablissant l'ordre, et en asjù'ant la
prompte libération du sol.

Pour toute la rédaction, occupée à endosser le ciltce.

LEON BIENVENU.

La mouvement du 31 octobre 1870,

La révolution du 4 septembre,

Les troubles des mineurs du Crëuziit,

Les journées rie décembre)

Les affaires de j tiin 1848,

La révolution de février,

Celle de 1830;

Les émeutes delà ruè Transnarimn.

Noua le répétons : Pis de faiblesse h..

Jeter sans Cessé sur le fttf des passions pdlittques du présent
l'huile des agitatiotis du passé, est le seul moyen de calmer
les e priis, d'éteindre les haines ët dé rendre a la France là
tranquillité, la confiandê M là prospérité dont elle i tâflfc
besoin.

LÉON BIENVENU.

ENÎMEKiiTS Clïil.

ou

PAS DE DÉFAILLANCES!...

M. Rnnc est.poursuivi , justice va è re faite!
C'est tweÏ!,

Depuis Tissez longtemps l'opinion publique réclamais est
acte de haute réparation.
Mats ce-n'est pas tout.

D'autres criminels, épargnés parlepréeé lent gouvernement,
doivent, aujourd'hui que lés honnêtes gens ont uioinphé, ren-
dre compte de léur conduite

Pas de rep-Js, pas dè trêve!...

Nous adjurons le ministre dé la justice de faire, tans retard,
opérer des fouilles iriinuiieuses dans les dossiers qui ont été
abandonnés et peut-être remontés dans les greniers de sou
ministère arec une imprudente mansuétude.

Ce serait coin mettre" ûïïe grande faute que de croire que le
temps Boit êtei dré les rancunes politiques.

En pareille matière, il ne doit pas y avoir de prescription.

Pour nôtre compte, si nous teniorrs les mmeurs des premières
émeutes qui ont eu lieu sous Piiilippe-le-Bél, nous ne pren-
drions aucun repos àvânt de les avoir envoyés a Satory.

Nous espérons que le gouve nemant de combat ne faillira pss
à cette tâthe et qu'avant quinze jours, auront comparu devant
les coi'Seils de guetta tous les bo-jim a qui se son» dérobés à
• k jdation après avoir été iSêléc, de près où de loin aiix êténf.-
menfJ^îïlirts, ftMgl la ttste pourra enéorï; 4*rS Sugawtfte* au
moyen de sérieuses' fouifUs historiques :

«ENLEVEZ LE PAQUET»

Tous les amis de l'égalité applaudiront avec nous à l'arrêté
de M. Dacros, qui fixe à six heures du matin l'enterrement des
libres-penseurs dans le département iî'u Rhône.

Il eût été aussi trop fort que M. 1JÈ préfet — qui ne sort
jamais avant huit heures — fût expo.-é à gratifier d'un coup de
chapeau un défunt qui ne prbi'easait pas les mêmes opinions
que lui. ". ■■'■'■.

" Ce n'eot certainement pas là le seul sentiment qui ait guidé
M. le prefel du Hhène; h aura voulu prod^ér encore — et nous
l'en féiitttdàs — qu'un gouvernemerit vraiment fort peut im-
punémtht Jjêngler avedles questions rl'e conscience qui seraient
si fatales a.u autres.' ^ * ^iiP^Wï'i-

éravo, bravd ! voila flèia b'tjnhe politique, hardie et spiri-
tuelle en Biêoîe temps Eu asa:ûU*nt àui règlements sur l'eu-
levage des boues ce-x relStilS à«t enterrements 6Hiis\ M. le
p/éf'et montre qu'il ne se fciet p'is sédlémeut au-dessus des
lois vulgaires ue.'son pays, rh$is qu'il s*it marner eiiOdréTarinS
si paissante de l'irtmie. \».v' ' ,■-':>-'

Est-ce à dire que l'àrfeté de M.jJbcrds îious satis'fiiséé entiè-
rement ? N#: Qu'il hduS permette de le lui dire avise ùhé verte
franchisé : Fixèé à six. hèurfcs les enterremeets civils ést unë
faute ; -six hearèsj ce n'ëst pas encore assaz tôt. M. lé- préfet
bût dû les fix\r à Quatre heures du matin. En effet, à Six heu-
re*; de eu tomps-ci,' beaucoup île gens' sont déjà Sur pied. Çâ
né leâ gêne qu'à mditié d'alleé rendre les derniers Sëtoirs à

Un ami. . .

Au cont aite, pour être debout â quatre heures, il fâut s'être
fuit réveiller à trois. Le domestique grogne de la besogne que
Vous lui faites faire. Vous le rénovez mal. Il vous sert do mémo",
vous vouj fâchez. Vous arrivez a la maison mortuaire avec une
ligure renfrognée Tous les autres, qui Uni passé par les fcèmts
désagréments, fout la même tête. Pouf un rien, on se dirait des
choses désagréables. Contrairement à leur o-dinairé, les em-
ployés d> s pompes funèbres sont vraiment fuaèbres ; l'ordon-
nateur bâille, les croque-morts grognent, 'les cochers bâillent
et grognent. To *t le monde est furieux. Si ea ne dégoûte p'àa
de la libre pensée, alors il ne faut plus croire à l'efficacité des
remèdes les plus simples.

Car le but, assez clair, de M. le préfet du Rhône ne peut être
que celui-ci : « Hëndra la vie tellement impassible aux libres
penBeurs, tellement douce aux catholiques, qu'il n'y ait plus
en Frahco un librë penseur dont lé rêve ne devienne d'être
admis, par grâce, dans les rangs eléricaux. »

En effet, le jour oû les libres penseurs né pourront plus ni
se faire enterrer, ni se loger, ni se nourrir, ni vivre d'aucune
mail ère à leur aisé, tandis que les catholiques boiront du lait
du matin au soir, sb donneront des bosses dé tout -s choses a
leur f-intaisie, il est évident qu'uu seul grvd cri s'élèvera de
la France régénérée :

Soyons tous catholiques !

Pour préparer ce triomphe, M. Ducros a fait le premier pas.
Nous avons le férule espoir qu'il ne s'arrêtera pas eO si beau
chemin. Bientôt les Lyonnais pourront lire ce nouvel afiêté
préfectoral qui rendra bien jaloux leurs compatriotes des
quatre-vingt-cinq autres départements :

« Le préfet du Rhône,

« Vu son bon plaisir ,

« Considérant la nécessité d'amenêr lës libres pensêûrs à
regretter leurs erreurs,

« Arrêté : 'ai —

« Ait. 1er. — Lss libres penseurs ne- pourront plus sortir
sans une citrouille sur la tète en guiiîô a* coiffure*

« Art. 2. — Il est formellement interdît *U± boutiquier! cm
leur céder aucun objet, à moins qu'il êdit bien prduté que,
dépuis six semaines.aucun catholique n'en à voulu.

tt Ait. 3. — Ils ne pourront pas àl!tSÎ s'apprivisibnner chez
les isb'afchefs ataht siit heures de l'après-midi, heure ou lés bou-
ti.mes de êes industriels sont toujours formée^

, Art. 4. — Il leur sera permis dé fréquenter lës théâtres et
les salles de bal,— mais seulement dé neuf heures du mttin à
midi.

« Art. 5. — Les ïestauranls leur sefbStlibéralement ouverts
de quatre à cinq heûrés du matin.

« Art. G. — Ils ha pourront entrer dans les cafés qu'à la
condition de n'y pas eoiisdmmer.

i Art. 7. — Si, par surprise, une consommation leur était
servie, lé maître de l'établiosement, ses garçons, les consom-
mateurs; ie propriétaire dé l'immeuble et son notaire, seraient
aussitôt considérés cou.me libres-penseurs.

« Art. 8 — Lêâ libies-ptnseurs sans logement ne pourront
en chercher que de minuit à deux heures du matin.

i Art. 9. — Les Concierge3 qu'ils révôtlleront Côtir demander
le mis du second <Ju la disp"bltmn du rea-de-cnatissee* adroUt
"Te OroTt ptrict de fêSî cas&er leur balai sur le dos.

■ ■ , ■> ..... .i^---. ........ . a......

« Art. 10. — Avant dese marier, tout libre-penseur endevra
solliciter la permission de M. le préfet.

( Art. 11. — 11 demandera, en conséquence, a ce fonction-
naire un rendez-vous par lettre.

« Art. 12. — Au jour et à l'heure indiqués, M. le préfet n'y
sera pas. »

PAUL PARFAIT.

M. THIERS

Nous croyons être bien informés en annonçant à nos lecteurs
qu'une interpellation va être adressée au nouveau ministère
sur la mollesse dont il fait preuve en ne demandant pas un
compte sévère à M. Thiers des crimes qu'il a commis depuis

IWIlM......«IMMII^^^M......IWHMIIII......|1,M IIIWIW III

On ne saurait trop souhaiter que cet incident se dénoue par
la mise en a.ccmation du « siïiistre vieillard » auquel la Franoe
est redevable de tous 'jUrsr malheurs.

Assez longtemps, nous avons gémi.sous le despotisme san-
guinaire de cet homme ambitieux et de mœurs scandaleuses,
qui a ruiné le pays pour satisfaire ses besoins de luxe effréné
et a démoralisé la France que l'Empire avait laissée si brillante,
si riche et si vertueuse.

Il ne sera pas dit qu'un tyran adroit pourra échapper au juste
châtiment qu'il a mérité en réduisant une nation à la mendicité
et en l'accablant de charges et d'impôts écrasants.

De l'enquête qui vient d'être établie sur les agissements de
ce misérable, il ressort clairement qu'en moins de deux ans, il
a extirpé de la poche de tous les citoyens une somme d'environ
cinq milliards.

Et la honte d'une Semblable opération n'était pas encore
assez grande !...

On a des preuves certaines que f ex-président de la Républi-
que a fait passer à l'étranger la totalité de ces sommes mons-
trueuses.

On ne trouve pas d'expressions assez flétrissantes pour qua-
lifier de pareilles horreurs.

En face de faits aussi palpables, le gouvernement ne peut se
refuser à donner satisfaction à l'opinion publique.

Et M. Thiers doit être déféré aux conseils de guerre.

D'ailleurs, il y a assez longtemps que le maréchal Bazaine
est en prison, M. Thiers peut bien aller le relever un peu.

TDRLDPIN.

EEELLEHCE DE LA CENSURE

Décidëmèiit, j'àvais tort. Un reste de vieux levain démago-
gîquë îh'avalt ârjuWht fait dire autant de mal de la Censure
quë du roi dégotiê de Ohàhtilly.

J'avais tort, vous di3-jô. Jëme retràctè.
'. .11 faut de la Censure; ë« trdp O eh faut. Où il n'y a pas de
Censure, il n'y à pas de plaisir.

La Censure est certainement là portion lit plus respectable,
la plus précieuse, la plus ehéouràgeahiè pour l'esprit humain,
de l'héritage que la mohàrchie à légué à la- République, et que
la République a àccfepté avec ivresse.

Sans la Censure, pas de' bonnes mœurs, pas' dë fetyle, pas de
génie littéraire. Voyez la Restauration et le second Empire.
Comme ces deuxêpoqdes ont été féebndes, salutaires, pleines
de génie! - .V* \

La Censurs est, Comme l'amitié d'urrgraad heinme, un véri-
table bienfait des Dieni.

C'est bien sans raiàon, e'èst rn^&e fort etùbidetnent que
Beaumarchais a écrit, en un jour d'irritation : j a condition
de ne parler de rien, il est permis de tout dire, sous l'inspec-
tion de deux ou trois censeurs. >>

Deux ou trois censeurs, qu'est ce que cela! Maintenant nous
en avonë au moins une demi douzaine, et ça va comme sur des
roulettes.

L'autorisation préalable est pour eux comme une île escarpée
et sans bords. Du haut de cette île, qui est escarpée bien qu'elle
n'ait pas de bords (ô Boileau !), ils regardent passer les écri-
vait s et les artistes.

Mais laissons de côté les écrivains, qui vraiment ne recon-
naissent pas avec assez de chaleur l'utilité de la commission
du colportage.

Et moi-même, dont la Lanterne en terres de couleur a été iadis
marquée au crayon rouge, — parce qu'on y disait du mal du
Constitutionnel*. — je suis prêt à déclarer qu'on a bien fait de
me refuser l'autorisation. Cela a fait marcher rondement la
vente.

Ne parlons donc pas des écrivains; occupons-nous spéciale-
ment des artistes comblés d'attentions par la Censure.

Eh bien I je dis ceci : C'est que là Censure donne une preuve
de haute intelligence en refusant d'admettre qu'un caricatu-
riste fasse des caricatures. C'est évidemment pour le pousser
à produire des tableaux d'histoire et des fresques dans les
églises les plus distinguées de Paris, qu'on lui refuse presque
toutes les deux Oji^ntes une charge gaie, Ou Une ilUgua crayon-
née.

En un mot, si on le traque dè cent façons diverses, èt avec
un goût tout particulier, c'est pour le boh motif.

Je ne comprends pas vraiment les plaintes d'un caricaturiste
ainsi ramené dans la bonne voie!

J'admets encore moins qu'on puisse reprocher à la Censure
d'interdire les dessins où l'un ou l'autre des trois prétendants
à la liste civile est malmené.

La Censure a le devoir dè protéger, de mettre sous son aile,
des princes qui, une nuit ou l'autre, peuvent escalader le trône
avec effraction, et faire passer le goût du pain à la République.

La Censuré à ce devoir, parce qu'étant en quelque Sorte ina-
movible, elle compte bien servir avee sèle celui des prétendants
qui volera la timbale.

Sous tous les régimes, comme dit Edmond de Goncourt dans
la pîéfàco dè son beau drame : La Patrie en danger, — « On
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