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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 6.1873

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https://doi.org/10.11588/diglit.6773#0144
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!

L'ECLIPSE

veillaient. Leur mâle attitude a tout fait rater. Nous sommes
encore une fois sauvés...

Quand nous serons à vingt, nous ferons une croix.

Comme lesjpéripéties de cette affaire—étouffée, je l'ai dit, par la
presse résolûment, conservatrice, trop soucieuse de l'honneur de
l'ex-président — sont généralement peu connues, que les détails
manquent notamment sur l'incroyable énergie déployée par
les préposés de l'ordre moral, nous croyons devoir, par intérêt
pour l'histoire, consigner ici les renseignements qui nous sont
transmis à ce sujet par un personnage dont la bonne foi est au
moins égale à la discrétion.

tin salon avea fenêtres sur la rue--Des plumes, de l'encre, du papier, de»

pistolets et tout ce qu'il faut pour sévir

un sous-préposé a l'ordre moral. — Vous savez la

nouvelle ? •
le préposé lui-même, —- Laquelle?

— Une fausse concordance de trains oblige M. Thiers de s'ar-
rêter à Belfort.

— Je le savais. C'était combiné avec la Compagnie de l'Est.
Mais j'en sais bien d'autres. Faites consigner tout de suite la
garnison. Tous les hommes sous les armes. Vous allez prendre
ce pistolet et charger le mien.

— Ce pistolet ?

— Puisque je vous dis que je suis prévenu de tout. Cette
journée doit être historique. Ah ! jeune homme, vous allez voir
des choses terribles, mais qui vous laissent au cœur de fiers
souvenirs... quand on y survit I

— Hein?

— Tenez, ouvrez cette fenêtre. Vous allez voir si je suis ren-
seigné. M. Thiers paraît ?

— Non, pas encore.

— Alors, il va paraître.

— Le voilà.

— C'est bien ça. Il est à cheval ?

— Non en voiture.

— Entre Vermesch et Courbet?

— Non, entre deux dames.

— Il crie : « Vive la Sociale ! »

— Non, il ne crié rien ; mais on crie : « Vive Thiers ! »

— Bon, c'est le commencement. Il tire de dessous son habit
un drapean rouge?

— Non, il tire de sa poche un mouchoir.

— C'est le signal. Des hommes barbus forcent les portes des
habitations ?

— Je ne vois forcer aucune porte.

— Ils forcent la mienne ?

— Mais pas du tout.

— Ils viennent me chercher comme otage? C'est bon, je suis
prêt. J'ai fait d'avance le sacrifice de ma vie. Si vous survivez,
nion ami vous pourrez dire que mon attitude a été ce qu'elle
devait être... mâle ! Vite ! au télégraphe. (Il écrit) :

« Situation menaçante. Chef du complot dans nos murs. La jour
née s'annonce terrible, Envoyez renfort. »
Faites appeler ma femme et mes enfants. Je veux les embras

Ser Une dernière fois. (Il embrasse avec une émotion poignante sa femme
et ses enfants, puis les engage à se retirer.) Maintenant ils peuvent

venir. (Brandissant son pistolet.) Mais qu'ils viennent donc!

— Je n'entends personne. La rue est redevenue silencieuse

— C'est une manœuvre, mais je ne m'y laisserai pas prendre
Ecoutez... Oui, cette fois, mes oreilles ne me trompent pas.

_ En effet, j'entends des pas dans la rue.

— Regardez, c'est une troupe de fédérés, n'est-ce pas ?

— Je ne sais pas si ce sont des fédérés.

— Ils ont des emblèmes séditieux sur leurs coiffures?

— Je ne vois que des lyreg.

— C'est pour mieux dissimuler. Qu'est-ce qu'ils ont dans les

mains?

— Des instruments...

— Demort, j'en étais sûr!

— Non, des instruments 4e musique. Tenez, voilà un trom-
bonne et deux clarinettes,

— Ce sont des clarinettes explosibjes. Qu'est-ce que leurs pro
prtétaires en font ?

— Ils s'apprêtent à souffler dedans.

— Fermez la fenêtre !
La fenêtre est fermée. Long silence. L'attente se prolonge toute

la nuit.

Le lendemain un courrier haletant vient apprendre au préposé
4e l'ordre moral que M. Thiers vient de remonter en wagon
et que la troupe de fédérés de la veille, les fédérés armés de
clarinettes et de trombonnes, s'en est tenue à lui donner une
aubade.

Le préposé triomphant rédige aussitôt le télégramme sui
vant :

Préposé à Intérieur.

« Renfort inutile. Ordre moral sauvé. Conjurés pas osé agir. Thiers
stupéfié par ma mâle attitude. »

PAUL PARFAIT.

GAZETTE A LA MAIN

Voilà le mois d'août passé. Nous arrivons à cette saison
étrange, qu'on appelle la préface de l'automne. Lorsqu'on se pro-
mène, le soir, au parc de Monceaux, les arbres commencent à
laisser tomber leurs feuilles, — déjà entourées d'lm liseré
jaune.

Ceux que le premier frisson ramène sur le boulevard, échan-
gent, r au débotté, — les questions suivantes :

— Est-ce vrai?

— Quoi?... Que la Fusion s'en aille désormais à-vau-l'eau?...

— Mais non. Je vous demande : Est-ce exact?

— Quoi?... Que le département des Vosges soit en état de
siège sans le savoir, — comme M. Jourdain faisait de la prose?

— Vous n'y êtes pas. Réfléchissez. Est-ce probable ?

— Quoi?... Que l'Assemblée ait l'intention de proroger pour
dix ans les pouvoirs du maréchal Mac-Mahon?

— Elle ferait bien. Mais ce n'est pas ça. Voyons, mon cher,
est-ce possible?

— Quoi?.- Qw le petit bourgeois fricote, là-bas, dit-on, en
Suisse, avec les intransigeants du 17 Mars, pour célébrer le
Quatre-Septembre?

— Allons donc ! Parlons raison ! Il s'agit bien de toutes vos
histoires politiques! Encore une fois, écoutez-moi... Croyez-
vous à l'affaire sérieuse ?

— Eh! quelle affaire, sacrebleu?

— L'affaire du Théâtre de la Porte-Montmartre!

Pourquoi pas?

Le prospectus l'affirme. Or, un prospectus ne saurait mentir,
quand il est rédigé avec tant d'esprit et imprimé avec tant dè
luxe.

Et puis, j'en ai la preuve dans la tenue, — soignée et cossue,
— du futur directeur.

Un jour, Moncelet, — un ami au bras, — passait dans' une
rue habitée par d'immodestes jeunes filles.

— Nous récolterons quelques sourires pensait l'auteur ies
Marges du Code, un roman, qu'entre parenthèses, je vous engage
à acheter chez Dentu.

Mais de sourires, — point !

Loin de là : des ricanements dédaigneux !

— Hélas ! murmura Charles, en prenant délicatement le pan
de sa redingote :

Nos habits leur font voir les cordes de nos lyres !

Ces temps sont loin de nous.
J'ai rencontré Moncelet, hier.

Il a un chapeau neuf, un palelot neuf et un petit air préoc-
cupé, — tout neuf aussi, — dont il doit s'être pourvu chez le
fournisseur de M. Hostein.

De loin, on le prendrait volontiers pour ce nouvel Harel de
la Renaissance et du Châtelet.

Et tous les huissiers de Paris seraient tentés d>j ie saluer !

Seigneur ! préservez-le, ce doux Charles que j'aime,
Et tous ses adhérents, — et Lemonuier, lui-même,
Qui réchauffa, jadis, Oswald dans son sein. —
De tout ce qui d'Hostein consomma la ruine :
De Cabot, de Goudchoux qu'adore Odin (Pauline)
Et du sieur de Brossin I

Les Casquettes noires

De laids coquins et de sales têtes dessous !

Des têtes vulgaires, ignobles, hideuses, écœurantes, parmi
lesquelles s'égarent une ou deux physionomies de bacheliers!.,
. Les bacheliers chers à Vallès ! Une variété de réfractaires !
Thouzard, le pion-bandit, et David, le licencié de G-omorrhe !

Aux galères, toute cette canaille !

Madame de T... disait à l'un de nos confrères :

— On parle beaucoup, dans ce procès, des galeries du Palais
Royal. Qu'offrent donc de particulier les personnes qui les fré
quéntent?

— Madame, ce sont des gaillards, qui, en certaines circon
stances, aiment mieux être crottés que mouillés.

De ces drôles, qu'il y a trois mille ans, le feu du ciel n'aurait
point épargnés, à ce duc de Brunwick, qUj vient de mourir
dans la patrie de Jean-Jacques Rousseau, ia distance n'est pas
si grande. .

Tout Paris a gardé le souvenir de ce pnncipicule allemand,
dosa joue luisante de fard, de ses perruques de soie, de son
hôtel badigeonné en rose, du coffre de fer à secret qui renfer-
mait ses diamants, et de son valet de chambre bavard en cour
cl'ci^ sises.

ïyiais Paris, à son aspect, s'était souvent écrié :

— Oh! c'te balle!...

Aussi l'Altesse rancunière a-t-elle légué — par testament — sa
fortune et sa bijouterie à la cité puritaine qUj mire dans le Lé-
man la maison de madame Adèle...

L'autre soir, àMabille, j'entendais ce colloque entre deux de-
moiselles de Trente-Six-Veiius :

— Oui, ma chère, s'exclamait la première, Jules nous a trom-
pées en plein!... Un agent de change, lui !... C'est un horlo-
ger!...

La seconde soupira :

— Si, encore, il était de Genève !

Théâtres, — Variétés

On le sait, feu Scudo, le critique musical delaRevue des Deux-
Mondes, avait commencé sa réputation en mettant en musique
le Kl de la Vierge, de Maurice Saint-Aguet, sur l'air du Domine
salvum. Peu Scudo était sec, maigre, roide, orné d'une mous-
tache et d'une barbiche grises, comme un capitaine en retraite,
et, pour compléter l'illusion, il était décoré. Sa joie était de se
trouver, au théâtre ou ailleurs, à côté d'un homme célèbre et de
lier connaissance avec lui. ,

Un jour, il déjeunait dans un restaurant du boulevard ; à la
table voisine déjeunait aussi M. Ingres, qu'il ne connaissait pas,
mais qu'il reconnut. Comme une couleuvre à travers la fente
d'une roche, il se glissa patelinement vers le grand peintre, et
tous deux se mirent à causer politique, art, musique, musique
surtout. M. Scudo, enchanté de sa bonne fortune, s en alla le
premier et salua M. Ingres, qui lui répondit :

— Je vous souhaite le bonjour, général.

Ce pauvre Scudo, en dépit de ses dents, avait perdu sa peine ;
on ne le connaissait pas !

■ Eh bien ! G-atmais, — le héros de la nouvelle pièce des Varié-
tés, est exactement la même chose que feu Scudo, — à l'excep-
tion que c'est tout le contraire. ;

Gâtinais est un brave avoué de Bar-le-Duc, dont le plaisir,
le rêve, l'ambition, l'idéal, consiste à être pris pour un troupier
fini, comme le capitaine Bastouil, — sac'rrr'bleu, m'sieur! — de
notre ami et collaborateur Ernest d'Hervilly.

Gâtinais, pour venir enterrer sa vie de garçon à Paris, a em-
prunté le nom du commandant Prochard, — un sabreur, un
grognard, un bourreau des crânes et des cœurs, qui vient de se
faire tuer, là-bas, au diable, en Afrique...

Vous narrerai-je les quiproquos qui résultent de cette substi-
tution de personne? Et aussi les tracas de toutes les couleurs
qui pleuvent sur notre officier ministériel, vêtu de la peau du
lion ? Cela dure pendant trois actes d'une gaîté de bonne com-
pagnie, sans rien d'épileptique ni de vertigineux. Grenier s'y
démène d'une façon amusante, et mademoiselle Gabrielle Gau-
thier y fait montre d'une paire d'épaules farcies... d'excellentes
intentions : celle, entre autres, de n'être que les accessoires d'une
comédienne de talent.

Ne quittons pas les Variétés sans applaudir des deux mains
Toto chez Tata et madame Céline Chaumont.

Les auteurs et l'actrice cherchent — un peu la petite bête...

Mais ils la trouvent presque toujours.

Il y a des mots qui appartiennent à l'histoire d'un pays.
A l'époque où M. Dupin était président de l'Assemblée légis-
lative, un député, M. Pétou, monté à la tribune.

— Parlez! lui crie la Droite.

— Non ! réplique la Gauche.

— Voyons, messieurs, interroge M. Dupin en agitant sa son-
nette, voulez-vous que M. Pétou parle?

Une voix de basse-taille :

— Qu'il ne parle pas !

STAR.

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Depuis les Gaulois jusqu'à nos jours

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La librairie de la Société des gens de lettres, S, rue Geoffroy-
Marie, met en vente une nouvelle édition de l'Esprit de Famille,
par le docteur E. Mathieu.

Dans ce volume, présenté sous forme de lettres, l'auteur dé-
montre la nécessité de revenir à la pratique de la famille, pra-
tique qui tend chaque jour à se perdre davantage. Il s'applique
surtout à prouver que c'est de la femme que nous devons at-
tendre le retour aux joies de la famille, par l'influence qu'elle
exerce sur l'esprit, sur le cœur et sur les mœurs de l'homme.
Et, partant de là, il étudie la femme au triple point de vue de
fille, d'épouse et de mère; aussi ses principaux personnages
sont-ils des femmes.

Disons qu'il y a trop peu de livres écrits dans cet esprit ; car,
ainsi que le dit l'auteur, c'est un traité d'hygiène morale.

Sous ce titre, qui est une révélation : Une Gommeuse, l'éditeur
Dentu publie un nouveau roman de Camilts Périer, dont l'in-
térêt dramatique et passionné doit jeter une certaine émotion
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