L'ÉCLIPSÉ
!'air de s'en apercevoir... Il est avec le duc, au foyer de ladanse,
à tournailler autour de ces demoiselles... Je me sauve! Voici les
Margot, de la loge 27, qui m'arrivent ! Pauvre loge ! Elle était
autrefois à la princesse de Cadignan. Quelle mésalliance!... Je
suis chez moi tous les jeudis. Venez donc me demander le thé.
N°us lirons le mandement de Monseigneur de Périgueux...
*
* *
Les ouvreuses, au Théâtre-Français, s'imaginent toutes avoir
V(5cu dans l'intimité de Lekain.
Je disais à l'une d'elles :
— décidément, Got est superbe dans Jean de Thommerayl
— Ah! monsieur, me répondit-elle, si vous y aviez vu Lekain!
*
Une grognarde de l'orchestre de l'Odéon m'en a raconté en ces
termes la réouverture, - le 30 octobre 1842 :
de Mr °Uait Mathieu Luc> un drame en cin1 actes et en verS
les f ,delier"Delanoue- Les poêles fumaient horriblement,
lai t s'élaient lo&és dans les tuyaux non ramonés et rou-
ent à demi grillés parmi les cendres et la suie; un épais
brouillard régnait dans la salle, et, quoiqu'il fit un froid de
°bien, on avait été obligé de tenir les fenêtres ouvertes. Les
qumquets brûlaient jaune et répandaient une lueur terne et
malade. Les corridors n'étaient pas balayés. Nos bonnets pen-
daient flasquement comme des membranes de chauves-souris
mouillées. Les araignées, étonnées d'une lumière et d'un mou-
vement inaccoutumés, descendaient du plafond au bout d'un
fll. »
#
* *
Les ouvreuses de l'Opéra-Comique sont grincheuses, tout
simplement. — Pourquoi? — Demandez-moi pourquoi les pois-
sons rouges ne sont pas blancs !
Au défunt Théâtre-Lyrique, elles avaient une consigne...
Un spectateur, qui venait de prendre un bock, voulait-il re-
gagner sa place...
Impossible, monsieur, MBe Carvalho chante...
— Sacrebleu! c'est justement pour cela que je veux rentrer...
daT rèelements s'y opposent. Vous troubleriez le public
nous verront0"" T°Ut à rheure' quand 011 aM>laudira>
*%
Au Gymnase et au Vaudeville, pfts dames se signent avec
LurinT qU'0n Pronoilce le nom de Rose Chéri et de Louis
Ceux-là sont morts !
deAMn,alaiS R°yal 6t EUX Variétés> c'est lorsqu'il est question
sance " ^>aure^e et Qu'elles se signent — avec reconnais-
Celles-ci vivent!
*
* *
A la Porte-Saint-Martin, à l'Ambigu, à la Gaîté, au Châtelet,
esprit des ouvreuses de loges se résume en ces excitations à la
dépense :
— Voulez-vous vous débarrasser, monsieur, madame?
Ou :
— Monsieur, pour le petit banc de madame ?
Ou bien encore :
— Le programme de madame, monsieur?
Oh! madame!.,.
M
Il *
la polit rare,qu'elles apportent dans ces relations avec le public
invincible6 M" de Coislin fut Jadis le Prototype idéal et
ceur ennemi, c'est le billet de faveur!
Mm« d'p" 6^e^' unecnose connue comme le loup blanc... de
•Mo t au 1)11 de l'Opéra, que la plupart des privilégiés
se fn t m,Pratis pro 1)130 deux places d'une valeur de dix francs
t™ n .ortîinairemom tirer l'oreille jusqu'au gousset pourexpec-
torer cinquante centimes . ?lf
Les ouvreuses les dépistent au flair,
n monsieur faisait ses embarras dans un théâtre que je
n aura! pas la férocité de nommer...
Voilà bien des affaires pour un billet de faveur! s'écria une
ouvreuse.
rwUn b1il,letde fweur o. Qu'appelez-vous un billet de faveur!
est un bûlet payant, entendez-vous?
— Un billet payant-! Allons donc! IL N'Y EN A PAS.
PAUL MAHALIN.
RÉfrLEXIONS D'UN LUNATIQUE
Yef °!livier vieût de rentrer en France. Pour bien prou-
• qu il disait vrai en se vantant d'avoir le cœur léger, il tient
a montrer qu'il n'en a pas.
Le préfet do la Seine grille
De donner bal et cotillon.
Là, les amateurs de quadrille
Seront conduits au violon.
deV T*06110 différence entre VU'wers de Veuillot et le Français
M. Beslay, que l'Univers est le journal des jésuites, et que le
lançais est un journal jésuitique.
H. BRIOLLET
GAZETTE A LA MAIN
La semaine
Dimanche 1er février.
remier banquet des francs-tireurs à la
keu„ Branche de Houx, — dans les salons du
jurant de Valois, au Palais-Royal :
et dUssommeslàunepleine tablée d'anciens camarades de misère
font ,~ataiile' 1ui fraternisons joyeusement du verre et delà
de guette, en nous rappelant les mauvais jours où ii n'y avait
&VaH *? ni de roti P°ur personne, mais où, en revanche, il y
des coups de fusil pour tout le monde.
Le service ne laisse rien à désirer. Le vin est excellent. Les
plats, — abondant, choisis et cuifsà point, — ont l'air da sor-
tir des cuisines du café Riche ou du café Anglais...
Un superbe bouquet, fort artistement composé par M"" Lion
Auffrais, — Au petit Jardin d'Hiver, 21, passage Verdeau, —
éclate en couleurs vives sur la nappe blanche, au milieu des
porcelaines et des cristaux.
Notre chère et vaillante branche de houx y hérisse ses dards
acén s au-dessus des camélias et des violettes.
Ces feuilles, — armées en guerre,— sont nos armes parlantes :
qui s'y frotte s'y pique !
Le capitaine Catalan préside cette réunion essentiellement de
famille.
Ah ! ce capitaine Catalan !.,..
Un type de troupier fini qu'auraient rêvé Charlet, Raffet et
Bellanger !...
Le 19 janvier 1871, lors de l'attaque de Montretout, dans le
parc Pozzo di Borgo, il allumait tranquillement sa cigarette
sous une bourrasque de mitraille. On lui crie :
— Capitaine, couvrez-vous donc !
— Merci. Je n'en ferai rien. Vous êtes trop honnêtes !... Les
balles et moi, nous sommes de vieilles connaissances...Un lapin
d'Afrique qui a porto le fanion du maréchal Bugeaud !...
Il n'a pas achevé qu'un projectile le fouette en plein visage.
Il tombe. On l'enlève. Couvert de sang, il dit à ceux qui le
transportent :
— Voilà mon physique compromis. C'est vexant. Je n'étais
pas joli, joli... Maintenant, je vais faire peur aux dames.,.
On boit, on trinque, on cause, on rit...
Mais, avant de se séparer, .on signe une protestation énergi
que contre Je droit que s'arrogent certains individus, — gardes
nationaux, ambulanciers, prétendus volontaires, — de porter la
branche de houx, — insigne, pendant le siège, du seul bataillon
des Tirailleurs-Eclaireurs des Ternes...
Histoire de démontrer que la Maison n'est pas au coin du
quail
Lundi 2 février
Commencement officiel du Carnaval. On le fête chez Brébant.
Un gommeux dégommé, qui vit aux crocs de ses amis, laisse
tomber une assiette...
— Prenez garde, mon cher ! s'exclame la petite X..., si vous
les cassez, vous ne pourrez plus les piquer.
Mardi 3 février
Un inconnu m'envoie la boutade suivante en vers... et con-
tre la dernière élection académique :
DUMAS PÈRE... ET ESPRIT
Il n'est pour moi qu'un senl Dumas.
Corallien, Alexandre, lu m'as ,
Séduit de fois par le ramas
Des romans que tu l'animas I
Toi, tu lis tout : tu nous charmas,
Tu nous lis rire et nous aimas;
Les vers d'autrui, parfois, rimas!
Juif-errant de tous les climats,
Depuis Paris jusqu'à Damas
Tes perles partout tu semas.
Aussi, je le dis aux lamas
De l'Institut que tu blâmas,
Devant le fils que tu formas :
Au monde, il n'est qu'un seul Dumas !
Mercredi 4 février
Condamnation en police correctionnelle du prince—d'indus-
trie — Ostranitz Markariantz.
Il paraît que des bijoutiers, — qui ne feraient pas crédit d'une
épingle de chrysocale à mon confrère Lubomirski, — ont livré
pour plusieurs millions de diamants à cet Arménien de paco-
tille.
C'est ce qui arrache ce cri du cœurà mon autre confrère Jules
de Gastyne :
— Ce sont ces fournisseurs que l'on aurait dû coffrer pour
cinq ans !
Jeudi 5 février
A la Chambre, demande en autorisation de poursuites contre
M. Melvil-Bloncourt.
Il y a une dizaine d'années, je rencontrai M. Melvil-Blon-
court dans la rue de Rivoli. J'étais au bras d'un ami. Celui-ci
me dit, en désignant le député mulâtre :
— Tiens, les Turcos sont arrivés !
Vendredi 6 février
Répétition générale, à la Gaieté, de la reprise d'Orphée aux
Enfers. J'y rencontre mademoiselle X.,. Je lui demande :
— Où êtes-vous, à présent ?
— Aux Folies-Marigny.
— Et qu'y faites-vous ?
— J'ai un rôle dans la revue..•
— Ah...
—- Oui, vraiment. Je suis de celles qui jouent : Toutes.
m
Après le premier acte, Siraudin, qui veut complimenter le
maestro, sort de la salle, fait le tour du théâtre et pénètre dans
les coulisses.
Au moment où il entre au foyer de la danse, le concierge,
qui s'est élancé à ses trousses, le retient par le pan de son pale-
tot, en s'écriant :
— Où allez-vous donc comme ça ?
Siraudin le regarde, d'abord, avec étonnement...
Puis, il répond avec sang-froid :
— A l'église de la Madeleine.
Samedi 7 février
Mademoiselle A... donne le jour à un fils...
Ladite demoiselle A... est protégée par un riche boursier.
Elle demande à celui-ci de reconnaître le poupon...
— C'est très-grave, dit le financier, je voudrais être bien sûr
qu'elle ne m'a jamais trompé...
— Bah ! interrompt Aurélien Scholl, père ou impair, qu'est-
ce que ça vous fait ?
STAR.
BULLETIN FINANCIER
Mon ami Primedondix, plus attaché à la hausse que ne l'est M. le duo
de Brpglie à son portefeuille, m'accable de ses invectives depuis huit
jours ; a l'entendre, je suis un oiseau de mauvais augure, et Ganandu, en
m'écoutant, s'avouerait surpassé. Et tout cela parce que, contre vents et
mnrées, j'ai prédit la baisse en février, comme en janvier, comme en dé-
cembre, etc., etc.
A vrai dire, ma sagacité n'étonne personne plus que moi-même. J,ai
flairé la faiblesse des rentes, la baisse des institutions de crédit, la dé-
gringolade des fonds étrangers, et voilà que mon nerf olfactif ne serait
pas renié par le plus fin limier de M. Moreau, veneur, député, syndic
des agents de change, etc., etc.
Ce qui m'amuse surtout, c'est d'écouter les réflexions que les solitaires
se font à haute voix derrière les piliers.
Bienheureuse politiijue, chers évêques, adorables communards, grand
Bismarck 1 s'écrie un baissier, que vous êtes bons de m'être propices I
Comptant, épargne, recettes générales, achetez , achetez encore (air de
Gounod), réplique un haussier, et nous verrons le nez des vendeurs !
Gredins de spéculateurs, hurlent les banquiers, éreinter ainsi mes,
Hieilleurds valeurs, mon Egyptien, mon Pérou, mes lots turcs! Je vous
repincerai.
Espérons qu'à la fin du mois, quelques-uns iront en enosur chanter à
leurs courtiers la romance du délai forcé.
Kt tout finit par des clian...ansons, comme dit Brid'oison.
Pauvres courtiers ! c'est encore vous qui entendrez la musique... et
payerez la danse. fflR^
depot général de vente au bureau de l'éclipsé
I.a 4rc série à 50 centimes est en vente.
1 O centimes !a lhraison. - 50 centimes la série
L'AMSQUÏTÉ TinUIARRESQlE
ClS^) ILLUSTRÉE @^gf>
histoire romaine. — histoire grecque
mythologie. — histoire ancienne
Texte par TOUGHATOUT.— Dessins de HADOL
PROSPECTUS
L'auteur de ces cascades sans frein qui ont nom : Histoire de
France tintamarresque, Histoire de Napoléon III et
le Trombinoscope, vient ajouter à sa collection de classiques
jrrotpsqtio» une série plus folle encore que toutes les précédentes.
Il a cette fois braqué son objectif bouffon sur l'antiquité ; et le pu-
blic peut supposer ce que le contraste de sujets si solennels avec
une plume t-i. . irrévérencieuse peut produire d'effets éehevelés.
L'Antiquité tintamarresque, qui comprendra la mytholo-
gie et les précis d'histoires ancienne, grecque et romaine, formera
nn ouvrage complet dont la place est marquée d'avance dans la biblio-
thèque des amateurs du franc rire, à côté des autres œuvres de
Touchatout.
De nombreuses illustrationsnoires et coloriées viendront augmen-
ter l'attrait, de cette publication humoristique dans laquelle l'auteur,
fidèle à un système de démolition par le rire des idoles et des
légendes, s'est complu à réduire aux proportions humaines les dieux,
les demi-dieux, les héros, les rois, les empereurs, en un mot, tous
les personnages des temps antiques que le prestige des siècles en-
toure comme d'une auréole surnaturelle.
^ p<taibw£ H° I Ok ck la.
3^2^LANTEP^f/E ï> E JiOÇUiuioiV. (_ ic
;> Ccjvrucufah (L'ojnjL (h
au coin du peu, contes légers, par Ernest d'Arjis, tel
est le titre d'un charmant volume que met en vente l'éditeur
A. Lemerre. L'esprit français par excellence abonde dans ce
recueil où rien n'est à négliger. Ce qu'il faut surtout lire,c'est
le chapitre « Souvenir de l'invasion », dont on achève la lec-
ture par un éclat de rire; on sent là comme un commencement
de revanche. Mais nous ne saurions mieux faire que de ren-i
voyer nos lecteurs à l'excellente préface de M. Jules Levallois,'
qui met si bien en relief les qualités de l'auteur et dû livre.
En vente, à la librairie de la Société des gens de lettres, 5,
rue Geoffroy-Marie : Le Vicaire de Presles, par F. de Wailly.
La première partie de cet ouvrage est pleine de détails relevés
avec un soin, une minutie qui prouvent que l'auteur a tenu à
faire une œuvre consciencieuse en tous points.
Mais, dès ht. seconde partie, le système des détails disparaît
pour faire place à l'action, et l'on se trouve en face d'un drame
intéressant au premier chef, qu'on aurait pu appeler : les Mar-
tyrs de l'amour et du devoir. C'est dire que le Vicaire de Presles
est un livre essentiellement moral et qui passionne d'autant
plus que les œuvres de ce genre sont pius rares.
Le journal Paris à l'Eau-Forte, dont le troisième volume (pre-
mière année) est en cours d<* publication, s'est placé au premier
rang des publications artistiques. Plus de vingt aqua-fortistes se
partagent ses illustrations, qui réunissent des talents de toute
école, et qui portent le c ichet d'originalité de ce genre de gra-
vures. Les dernières livraisons renferment des planches qui sont
presque des chffs-d'œuvre. On peut citer entre autres : le Monde
de Watteau, de Charbormel ; la Forêt de Fontainebleau, de Protche
et Gery; l'Art et la Curiosité, d'Arteline; de Paris à la mer, de
Cordier ; et Une Soirée chez Victor Huyo, indiscrétion intime que
sa forme artistique peut seule faire excuser. Paris à l'Eau-Forte
envoie des numéros d'essoi sur demande affranchie. — (Ajouter
50 centimes pour emballage et envoi.) Six mois : 23 francs. —
Paris, 20 francs.
La librairie de la Société des Gens de Lettres met en vente
une nouvelle édition d'un ouvrage qui a eu autrefois un grand
succès, et depuis longtemps épuisé : les Six Mariages de Henri VIII,
par Jules d'Argis.
' Cette nouvelle édition, augmentée de nombreux fragments
inédits, embrasse toute la période des Tudor. Si nous ajoutons
que M. .1. d'Argis a préparé depuis plusieurs années cette publi-
cation, et qu'il a même fait un voyage en Angleterre pour con-
sulter des documents originaux qii'il ne pouvait se procurer en
France, on ne devra pas s'étonner de trouver dans cet ouvrage
le fruit de recherches savantes, une mise en scène dramatique,
et lis style bridant qui a fait tout dernièrement encore le succès
du Roman de l'histoire.
Les Six Mariages de Henri VIII, deuxième édition, forment un
beau volume in-18 jésus de 520 pages ; prix : 3 franes.
La première édition du Roman de l'histoire ayant été rapide-
ment épuisée, une nouvelle édition sera mise en vente en même
temps que les Six Mariages de Henri VIII.
LA MIGNONNE est la meilleure et le meilleur marché
des machines à coudre, à navette, point indécousable, pour
familles, lingères, couturières, prix : 150 francs. Machine
à main silencieuse, garantie deux ans, 50 francs. —
escande, 3, rue Greneta, 3, paris, dépôt central des machines
bradbury, envoi prospectus, demande agents.
CARROSSERIE. - MOUSSARD Aîné
7, avenue des Champs-Elysées (Rond-Point).
Grand choix de voitures neuves et d'occasion.
Insensibilisateur Duohesne. — Guérison, extraction et
pose de dents sans douleur, 45, rue Laf&yette.
LE DIPLOME DE MÉRITE
A l'exposition universelle de vienne, a été décerné par le jury
à SARAH FELIX, pour sa merveillepse
.El A. TU X>EJS I^JEIES
et ses autres produits. Cette récompense prouve combien la concurrence
sera impuissante contre ces remarquables produits qui viennent, par ce
seul fait, d'obtenir leurs droits de franchises dans toutes les villes de
l'Europe. — EAU des FEES, pommade des fées, eau de toilette des
fées. 43, rue Richer, Paris.
Le Gérant : lb révérend.
Paris. —
Imprimerie F. DEBONS et C'% 16, rue du CroLun»,
!'air de s'en apercevoir... Il est avec le duc, au foyer de ladanse,
à tournailler autour de ces demoiselles... Je me sauve! Voici les
Margot, de la loge 27, qui m'arrivent ! Pauvre loge ! Elle était
autrefois à la princesse de Cadignan. Quelle mésalliance!... Je
suis chez moi tous les jeudis. Venez donc me demander le thé.
N°us lirons le mandement de Monseigneur de Périgueux...
*
* *
Les ouvreuses, au Théâtre-Français, s'imaginent toutes avoir
V(5cu dans l'intimité de Lekain.
Je disais à l'une d'elles :
— décidément, Got est superbe dans Jean de Thommerayl
— Ah! monsieur, me répondit-elle, si vous y aviez vu Lekain!
*
Une grognarde de l'orchestre de l'Odéon m'en a raconté en ces
termes la réouverture, - le 30 octobre 1842 :
de Mr °Uait Mathieu Luc> un drame en cin1 actes et en verS
les f ,delier"Delanoue- Les poêles fumaient horriblement,
lai t s'élaient lo&és dans les tuyaux non ramonés et rou-
ent à demi grillés parmi les cendres et la suie; un épais
brouillard régnait dans la salle, et, quoiqu'il fit un froid de
°bien, on avait été obligé de tenir les fenêtres ouvertes. Les
qumquets brûlaient jaune et répandaient une lueur terne et
malade. Les corridors n'étaient pas balayés. Nos bonnets pen-
daient flasquement comme des membranes de chauves-souris
mouillées. Les araignées, étonnées d'une lumière et d'un mou-
vement inaccoutumés, descendaient du plafond au bout d'un
fll. »
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Les ouvreuses de l'Opéra-Comique sont grincheuses, tout
simplement. — Pourquoi? — Demandez-moi pourquoi les pois-
sons rouges ne sont pas blancs !
Au défunt Théâtre-Lyrique, elles avaient une consigne...
Un spectateur, qui venait de prendre un bock, voulait-il re-
gagner sa place...
Impossible, monsieur, MBe Carvalho chante...
— Sacrebleu! c'est justement pour cela que je veux rentrer...
daT rèelements s'y opposent. Vous troubleriez le public
nous verront0"" T°Ut à rheure' quand 011 aM>laudira>
*%
Au Gymnase et au Vaudeville, pfts dames se signent avec
LurinT qU'0n Pronoilce le nom de Rose Chéri et de Louis
Ceux-là sont morts !
deAMn,alaiS R°yal 6t EUX Variétés> c'est lorsqu'il est question
sance " ^>aure^e et Qu'elles se signent — avec reconnais-
Celles-ci vivent!
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A la Porte-Saint-Martin, à l'Ambigu, à la Gaîté, au Châtelet,
esprit des ouvreuses de loges se résume en ces excitations à la
dépense :
— Voulez-vous vous débarrasser, monsieur, madame?
Ou :
— Monsieur, pour le petit banc de madame ?
Ou bien encore :
— Le programme de madame, monsieur?
Oh! madame!.,.
M
Il *
la polit rare,qu'elles apportent dans ces relations avec le public
invincible6 M" de Coislin fut Jadis le Prototype idéal et
ceur ennemi, c'est le billet de faveur!
Mm« d'p" 6^e^' unecnose connue comme le loup blanc... de
•Mo t au 1)11 de l'Opéra, que la plupart des privilégiés
se fn t m,Pratis pro 1)130 deux places d'une valeur de dix francs
t™ n .ortîinairemom tirer l'oreille jusqu'au gousset pourexpec-
torer cinquante centimes . ?lf
Les ouvreuses les dépistent au flair,
n monsieur faisait ses embarras dans un théâtre que je
n aura! pas la férocité de nommer...
Voilà bien des affaires pour un billet de faveur! s'écria une
ouvreuse.
rwUn b1il,letde fweur o. Qu'appelez-vous un billet de faveur!
est un bûlet payant, entendez-vous?
— Un billet payant-! Allons donc! IL N'Y EN A PAS.
PAUL MAHALIN.
RÉfrLEXIONS D'UN LUNATIQUE
Yef °!livier vieût de rentrer en France. Pour bien prou-
• qu il disait vrai en se vantant d'avoir le cœur léger, il tient
a montrer qu'il n'en a pas.
Le préfet do la Seine grille
De donner bal et cotillon.
Là, les amateurs de quadrille
Seront conduits au violon.
deV T*06110 différence entre VU'wers de Veuillot et le Français
M. Beslay, que l'Univers est le journal des jésuites, et que le
lançais est un journal jésuitique.
H. BRIOLLET
GAZETTE A LA MAIN
La semaine
Dimanche 1er février.
remier banquet des francs-tireurs à la
keu„ Branche de Houx, — dans les salons du
jurant de Valois, au Palais-Royal :
et dUssommeslàunepleine tablée d'anciens camarades de misère
font ,~ataiile' 1ui fraternisons joyeusement du verre et delà
de guette, en nous rappelant les mauvais jours où ii n'y avait
&VaH *? ni de roti P°ur personne, mais où, en revanche, il y
des coups de fusil pour tout le monde.
Le service ne laisse rien à désirer. Le vin est excellent. Les
plats, — abondant, choisis et cuifsà point, — ont l'air da sor-
tir des cuisines du café Riche ou du café Anglais...
Un superbe bouquet, fort artistement composé par M"" Lion
Auffrais, — Au petit Jardin d'Hiver, 21, passage Verdeau, —
éclate en couleurs vives sur la nappe blanche, au milieu des
porcelaines et des cristaux.
Notre chère et vaillante branche de houx y hérisse ses dards
acén s au-dessus des camélias et des violettes.
Ces feuilles, — armées en guerre,— sont nos armes parlantes :
qui s'y frotte s'y pique !
Le capitaine Catalan préside cette réunion essentiellement de
famille.
Ah ! ce capitaine Catalan !.,..
Un type de troupier fini qu'auraient rêvé Charlet, Raffet et
Bellanger !...
Le 19 janvier 1871, lors de l'attaque de Montretout, dans le
parc Pozzo di Borgo, il allumait tranquillement sa cigarette
sous une bourrasque de mitraille. On lui crie :
— Capitaine, couvrez-vous donc !
— Merci. Je n'en ferai rien. Vous êtes trop honnêtes !... Les
balles et moi, nous sommes de vieilles connaissances...Un lapin
d'Afrique qui a porto le fanion du maréchal Bugeaud !...
Il n'a pas achevé qu'un projectile le fouette en plein visage.
Il tombe. On l'enlève. Couvert de sang, il dit à ceux qui le
transportent :
— Voilà mon physique compromis. C'est vexant. Je n'étais
pas joli, joli... Maintenant, je vais faire peur aux dames.,.
On boit, on trinque, on cause, on rit...
Mais, avant de se séparer, .on signe une protestation énergi
que contre Je droit que s'arrogent certains individus, — gardes
nationaux, ambulanciers, prétendus volontaires, — de porter la
branche de houx, — insigne, pendant le siège, du seul bataillon
des Tirailleurs-Eclaireurs des Ternes...
Histoire de démontrer que la Maison n'est pas au coin du
quail
Lundi 2 février
Commencement officiel du Carnaval. On le fête chez Brébant.
Un gommeux dégommé, qui vit aux crocs de ses amis, laisse
tomber une assiette...
— Prenez garde, mon cher ! s'exclame la petite X..., si vous
les cassez, vous ne pourrez plus les piquer.
Mardi 3 février
Un inconnu m'envoie la boutade suivante en vers... et con-
tre la dernière élection académique :
DUMAS PÈRE... ET ESPRIT
Il n'est pour moi qu'un senl Dumas.
Corallien, Alexandre, lu m'as ,
Séduit de fois par le ramas
Des romans que tu l'animas I
Toi, tu lis tout : tu nous charmas,
Tu nous lis rire et nous aimas;
Les vers d'autrui, parfois, rimas!
Juif-errant de tous les climats,
Depuis Paris jusqu'à Damas
Tes perles partout tu semas.
Aussi, je le dis aux lamas
De l'Institut que tu blâmas,
Devant le fils que tu formas :
Au monde, il n'est qu'un seul Dumas !
Mercredi 4 février
Condamnation en police correctionnelle du prince—d'indus-
trie — Ostranitz Markariantz.
Il paraît que des bijoutiers, — qui ne feraient pas crédit d'une
épingle de chrysocale à mon confrère Lubomirski, — ont livré
pour plusieurs millions de diamants à cet Arménien de paco-
tille.
C'est ce qui arrache ce cri du cœurà mon autre confrère Jules
de Gastyne :
— Ce sont ces fournisseurs que l'on aurait dû coffrer pour
cinq ans !
Jeudi 5 février
A la Chambre, demande en autorisation de poursuites contre
M. Melvil-Bloncourt.
Il y a une dizaine d'années, je rencontrai M. Melvil-Blon-
court dans la rue de Rivoli. J'étais au bras d'un ami. Celui-ci
me dit, en désignant le député mulâtre :
— Tiens, les Turcos sont arrivés !
Vendredi 6 février
Répétition générale, à la Gaieté, de la reprise d'Orphée aux
Enfers. J'y rencontre mademoiselle X.,. Je lui demande :
— Où êtes-vous, à présent ?
— Aux Folies-Marigny.
— Et qu'y faites-vous ?
— J'ai un rôle dans la revue..•
— Ah...
—- Oui, vraiment. Je suis de celles qui jouent : Toutes.
m
Après le premier acte, Siraudin, qui veut complimenter le
maestro, sort de la salle, fait le tour du théâtre et pénètre dans
les coulisses.
Au moment où il entre au foyer de la danse, le concierge,
qui s'est élancé à ses trousses, le retient par le pan de son pale-
tot, en s'écriant :
— Où allez-vous donc comme ça ?
Siraudin le regarde, d'abord, avec étonnement...
Puis, il répond avec sang-froid :
— A l'église de la Madeleine.
Samedi 7 février
Mademoiselle A... donne le jour à un fils...
Ladite demoiselle A... est protégée par un riche boursier.
Elle demande à celui-ci de reconnaître le poupon...
— C'est très-grave, dit le financier, je voudrais être bien sûr
qu'elle ne m'a jamais trompé...
— Bah ! interrompt Aurélien Scholl, père ou impair, qu'est-
ce que ça vous fait ?
STAR.
BULLETIN FINANCIER
Mon ami Primedondix, plus attaché à la hausse que ne l'est M. le duo
de Brpglie à son portefeuille, m'accable de ses invectives depuis huit
jours ; a l'entendre, je suis un oiseau de mauvais augure, et Ganandu, en
m'écoutant, s'avouerait surpassé. Et tout cela parce que, contre vents et
mnrées, j'ai prédit la baisse en février, comme en janvier, comme en dé-
cembre, etc., etc.
A vrai dire, ma sagacité n'étonne personne plus que moi-même. J,ai
flairé la faiblesse des rentes, la baisse des institutions de crédit, la dé-
gringolade des fonds étrangers, et voilà que mon nerf olfactif ne serait
pas renié par le plus fin limier de M. Moreau, veneur, député, syndic
des agents de change, etc., etc.
Ce qui m'amuse surtout, c'est d'écouter les réflexions que les solitaires
se font à haute voix derrière les piliers.
Bienheureuse politiijue, chers évêques, adorables communards, grand
Bismarck 1 s'écrie un baissier, que vous êtes bons de m'être propices I
Comptant, épargne, recettes générales, achetez , achetez encore (air de
Gounod), réplique un haussier, et nous verrons le nez des vendeurs !
Gredins de spéculateurs, hurlent les banquiers, éreinter ainsi mes,
Hieilleurds valeurs, mon Egyptien, mon Pérou, mes lots turcs! Je vous
repincerai.
Espérons qu'à la fin du mois, quelques-uns iront en enosur chanter à
leurs courtiers la romance du délai forcé.
Kt tout finit par des clian...ansons, comme dit Brid'oison.
Pauvres courtiers ! c'est encore vous qui entendrez la musique... et
payerez la danse. fflR^
depot général de vente au bureau de l'éclipsé
I.a 4rc série à 50 centimes est en vente.
1 O centimes !a lhraison. - 50 centimes la série
L'AMSQUÏTÉ TinUIARRESQlE
ClS^) ILLUSTRÉE @^gf>
histoire romaine. — histoire grecque
mythologie. — histoire ancienne
Texte par TOUGHATOUT.— Dessins de HADOL
PROSPECTUS
L'auteur de ces cascades sans frein qui ont nom : Histoire de
France tintamarresque, Histoire de Napoléon III et
le Trombinoscope, vient ajouter à sa collection de classiques
jrrotpsqtio» une série plus folle encore que toutes les précédentes.
Il a cette fois braqué son objectif bouffon sur l'antiquité ; et le pu-
blic peut supposer ce que le contraste de sujets si solennels avec
une plume t-i. . irrévérencieuse peut produire d'effets éehevelés.
L'Antiquité tintamarresque, qui comprendra la mytholo-
gie et les précis d'histoires ancienne, grecque et romaine, formera
nn ouvrage complet dont la place est marquée d'avance dans la biblio-
thèque des amateurs du franc rire, à côté des autres œuvres de
Touchatout.
De nombreuses illustrationsnoires et coloriées viendront augmen-
ter l'attrait, de cette publication humoristique dans laquelle l'auteur,
fidèle à un système de démolition par le rire des idoles et des
légendes, s'est complu à réduire aux proportions humaines les dieux,
les demi-dieux, les héros, les rois, les empereurs, en un mot, tous
les personnages des temps antiques que le prestige des siècles en-
toure comme d'une auréole surnaturelle.
^ p<taibw£ H° I Ok ck la.
3^2^LANTEP^f/E ï> E JiOÇUiuioiV. (_ ic
;> Ccjvrucufah (L'ojnjL (h
au coin du peu, contes légers, par Ernest d'Arjis, tel
est le titre d'un charmant volume que met en vente l'éditeur
A. Lemerre. L'esprit français par excellence abonde dans ce
recueil où rien n'est à négliger. Ce qu'il faut surtout lire,c'est
le chapitre « Souvenir de l'invasion », dont on achève la lec-
ture par un éclat de rire; on sent là comme un commencement
de revanche. Mais nous ne saurions mieux faire que de ren-i
voyer nos lecteurs à l'excellente préface de M. Jules Levallois,'
qui met si bien en relief les qualités de l'auteur et dû livre.
En vente, à la librairie de la Société des gens de lettres, 5,
rue Geoffroy-Marie : Le Vicaire de Presles, par F. de Wailly.
La première partie de cet ouvrage est pleine de détails relevés
avec un soin, une minutie qui prouvent que l'auteur a tenu à
faire une œuvre consciencieuse en tous points.
Mais, dès ht. seconde partie, le système des détails disparaît
pour faire place à l'action, et l'on se trouve en face d'un drame
intéressant au premier chef, qu'on aurait pu appeler : les Mar-
tyrs de l'amour et du devoir. C'est dire que le Vicaire de Presles
est un livre essentiellement moral et qui passionne d'autant
plus que les œuvres de ce genre sont pius rares.
Le journal Paris à l'Eau-Forte, dont le troisième volume (pre-
mière année) est en cours d<* publication, s'est placé au premier
rang des publications artistiques. Plus de vingt aqua-fortistes se
partagent ses illustrations, qui réunissent des talents de toute
école, et qui portent le c ichet d'originalité de ce genre de gra-
vures. Les dernières livraisons renferment des planches qui sont
presque des chffs-d'œuvre. On peut citer entre autres : le Monde
de Watteau, de Charbormel ; la Forêt de Fontainebleau, de Protche
et Gery; l'Art et la Curiosité, d'Arteline; de Paris à la mer, de
Cordier ; et Une Soirée chez Victor Huyo, indiscrétion intime que
sa forme artistique peut seule faire excuser. Paris à l'Eau-Forte
envoie des numéros d'essoi sur demande affranchie. — (Ajouter
50 centimes pour emballage et envoi.) Six mois : 23 francs. —
Paris, 20 francs.
La librairie de la Société des Gens de Lettres met en vente
une nouvelle édition d'un ouvrage qui a eu autrefois un grand
succès, et depuis longtemps épuisé : les Six Mariages de Henri VIII,
par Jules d'Argis.
' Cette nouvelle édition, augmentée de nombreux fragments
inédits, embrasse toute la période des Tudor. Si nous ajoutons
que M. .1. d'Argis a préparé depuis plusieurs années cette publi-
cation, et qu'il a même fait un voyage en Angleterre pour con-
sulter des documents originaux qii'il ne pouvait se procurer en
France, on ne devra pas s'étonner de trouver dans cet ouvrage
le fruit de recherches savantes, une mise en scène dramatique,
et lis style bridant qui a fait tout dernièrement encore le succès
du Roman de l'histoire.
Les Six Mariages de Henri VIII, deuxième édition, forment un
beau volume in-18 jésus de 520 pages ; prix : 3 franes.
La première édition du Roman de l'histoire ayant été rapide-
ment épuisée, une nouvelle édition sera mise en vente en même
temps que les Six Mariages de Henri VIII.
LA MIGNONNE est la meilleure et le meilleur marché
des machines à coudre, à navette, point indécousable, pour
familles, lingères, couturières, prix : 150 francs. Machine
à main silencieuse, garantie deux ans, 50 francs. —
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LE DIPLOME DE MÉRITE
A l'exposition universelle de vienne, a été décerné par le jury
à SARAH FELIX, pour sa merveillepse
.El A. TU X>EJS I^JEIES
et ses autres produits. Cette récompense prouve combien la concurrence
sera impuissante contre ces remarquables produits qui viennent, par ce
seul fait, d'obtenir leurs droits de franchises dans toutes les villes de
l'Europe. — EAU des FEES, pommade des fées, eau de toilette des
fées. 43, rue Richer, Paris.
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Paris. —
Imprimerie F. DEBONS et C'% 16, rue du CroLun»,