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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 7.1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.6767#0088
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fL'JÊQUpsB

La dame, avec un sourire contraint. — Ah! •

Le monsieur. — C'est comme je te le dis. Mais nous
sommes à Paris. Je suis Français, et tu es...

La dame, impatientée. —Allons-nous-en...

Ils s'éloignent. Et si on pouvait lire dans l'âme de cette
femme devant laquelle un mari vient de plaisanter d'une façon
si lourde, on y verrait ceci :

— Quel supplice ferait-on subir, à Stamboul, à un homme
aussi nul et aussi agaçant que mon mari, le malheureux ! S'il
savait!... Le pauvre être !...

Ensuite arrive un ecclésiastique myope.

Il regarde, sans y voir grand'chose tout d'abord, le tableau
d9 Beaulieu, puis il s'aperçoit enfin qu'il a sous les youx une
femme absolument nue, et il se hâte de passer son chemin.
Pour dissimuler son embarras, il se mouche avec fracas.

Après le prêtre, un vieux critique, le crayon à la bouche, se
plante devant l'adultère mahométane et murmure :

— Romantique! Encore un romantique! On ne sait plus
faire la rotule. Le ventre est très-plat, la gorge trop rose. Ce
n'est pas ça. Pas de galbe. Il faut en finir avec ces coloristes !
Bu bleu, du vert, du rouge! des silhouettes 1 Pas une ligne !
pas de modèle. Pouah 1

(Il s'enfuit en crachant.)

te Comme ffe rue dispose à mon tour à m'en aller, le gardien
de la salle s'approche de moi et me dit :

Faut-il que les peintres aient peu de cœur pour Venir ici se
faire dire toutes les stupidités quo j'entends débiter sur leur
compte, pendant un mois.

Et je ne trouve rien à répondre au gardien.

ERNEST D'HERVILLY.

——1———i—

PÊLE-MÊLE-GAZETTE

n ministère qui se défait ! Un autre
qui ne se fait pas ! Rf. de Broglie qui
se retire ! Mademoiselle Dartaux qui
débute! A Versailles, Lorgeril qui
vote avec Routier ! Aux Bouffes, Ju-
dic qui joue sans Peschard 1 Là-bas,
Naquet'uni à Dahirel ! Ici, Théo sé-
parée de Grivot! Quelle semaine
"—»-'— surabondamment remplie ! Quel
chaos d'événements ! Quel embrouillamini de personnalités 1
Quelle olla-podrida de contrastes ! J
Ma tête s'y perd 1 J'en deviens fou ! Pitié, seigneur !...
Voyons, voyons, tâchons de mettre un peu d ordre dans nos
idées: > tmmana *.•>'' *' •> ! „ :

11 paraîtrait d'abord que M. de Goulard a conduit propria
manu 1 orchestre de son théâtre, le soir de la centième représen-
tation d'Orphée... , , . , ,, ,

Que dis-je ! l'illustrissime maestro ne s'est point contenté de
monter —tout podagre et tout égrotant — au fauteuil sur
lequel M. Vizentini semble croire généralement qu'il n'y a que
sa musique, — sa musique à lui, — qui soit arrivée...

11 ne s'est pis borné à faire — du bout de son bâton de
commandement — signe aux clarinettes qu'elles pouvaient at-
taquer en fa dièze et aux trombones qu'il y avait une rentrée
sur la clef de sol...

Non : cet office d'un simple Debillemont, d'un vulgaire Fos-
sey, du premier venu des Artus, il l'a rempli debout, majes-
tueux, resplendissant, — sa face auguste tournée du côté du
public!... J» V

Deus ! ecce Deus ! Jeho'vah sortait du buisson dans sa cheve-
lure de flammes! Peuple, tombe à genoux, cache ton front dans
tes mains tremblantes, et ferme tes yeux éblouis devant cette
aveuglante intensité de splendeur!

Ajoutez que, pour cette fois seulement, l'ouverture-fant'usie
à'Orphée a été exécutée à l'issue du spectacle et en commençant
par la fini...

Voilà qui est certainement nouveau, ingénieux, orignal ! Du
diable si Hérold, Auber ou Boïeldieu auraient jamais rêvé pa-
reil expédient pour raviver le succès du Prè-aux-CIcrcs, de la
Muette ou de la Dame blanche !...

Cela s'est passé ainsi, pourtant. Le secrétaire particulier de
Son Importance le Directeur, M. Barthélémy Saint Mendel, a
daigné l'annoncer aux populations du haut de l'un de ces ar-
ticles-minarets, sur lesquels perché, chaque matin, ainsi qu'un
muezzin à la pointe d'une mosquée, il jette à tous les vents du
ciel le chiffre des recettes de la Gaîté !...

On m'assure, d'autre part, que M. Jacques Offenbach,
chargé par le chef de l'Etat de reconstituer le cabinet, — aurait
proposé à l'acceptation du Maréchal la liste éclectique que

voici i
MM.

Christian, — Intérieur, vice-président du Conseil;
Mendel, — Affaires étrangères;
Grou, — Finances;
TrÉeeu, — Instruction publique;
Gravier, — Guerre;
Gaspard, — Marine;
Grivot, — Commerce;
Vizentini, — Justice;
Godin, — Travaux publics.

L'Opinion publique, — représentée par Mlle Gilbert, — s'est
montrée vivement satisfaite de cette combinaison dans laquelle

nous regrettons que M. Montaubry se soit refusé à entrer, mal-
gré les énergiques instances de l'honorable leader de la Gaîté.
Dieu sait, cependant, si M. Montaubry est bon à mettre au
cabinet !...

Nouvelles.

Notre confrère Emile Solié, qui vient de mourir, était un
petit gros homme, tout rond, tout gai, +out sympathique, le-
quel avait donné maintes preuves d'esprit d'observation, de
finesse et de bonne humeur à une époque où la politique n'avait
pas encore fermé tout débouché aux articles de fantaisie litté-
raire et amusante. 11 avait beaucoup voyagé dans les villes de
jeux des bords du Rhin. C'était, alors, un journaliste qui
p ..ondait presque autant de copie que Timothée. Un jour qu'il
déjeunait au buffet d'Epernay, ia cloche sonna le départ.

— Les voyageurs pour Strasbourg! cria un employé.
Solié ne bougea pas.

— Les voyageurs pour Paris et la ligne! répéta l'employé.

— La ligne? Il a dit : la ligne? C'est à moi qu'il s'adresse!
s'exclama Solié en se précipitant vers les wagons.

... Elle vient aussi de trépasser, je ne sais où, en Italie, cette
pauvre Lise Tautin, qui avait été la première Eurydice d'Or-
phée, la Catarina du Pont des Soupirs et la Geneviève de Brubant
du passage Choiseul! La variole a violacé les roses de son sou-
rire! Ah! dans ce sourire, il y avait trente-deux petits crocs
d'émail qui ne se faisaient point faute de mordre, à l'oc-
casion!...

Avant de partir pour Turin^ elle s'en était allée — à Offen-
bach's-Théater — entendre Eurydice Cico, et, comme quel-
qu'un lui demandait ce qu'elle pensait da cette chanteuse
légère et maigre :

— Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? fit-elle. Cette
malheureuse a un maillot des pieds jusqu'à la tête. Elle est
complètement capitonnée, — et quand sa voix aiguë s'échappe
ne cet amas de coton, on dirait un clou qui sort d'un canapé !

Nous apprenons avec ivresse que notre vieil ami Emile Du-
randeau vient d'être promu aux importantes fonctions do dessi-
nateur en chef de l'Opéra. Emile Durandeau n'est pas seule-
ment l'un des crayons les plus vifs, les plus mordants, les plus
artistiques de notre temps ; c'est encore un poète, — un vrai
poëte, — le poëte de la famille...

Oyez plutôt !

C'est le P'tit Ébéniste, — devenu grand, — qui parle :

Il y a des gens qui, hors de leur ménage,
S'en vont chercher des plaisirs éhoutés!
Pourquoi donc que dedaus le mariage ,
On n'aurait pas les mêmes félicités?

Oh! oui, pourquoi?

Et cet autre couplet, — glorification des saints devoirs du
fécond hymônée :

J'exprime un vœu, ici, dans cette enceinte
C'est, alors que ma femme le sera,
Qu elle considère comme étant sainte
La position qu'elle me deveha

Répétons avec d'Hervilly :

« La morale d'Emile Duraudeau est douce et sage. Les vices
contemporains n'ont point gangrené son cœur. 11 professe le
culte du foyer. »

Express-Théâtre

S'il faut en croire le respectable prime Joseph Lubomirski,
auteur des Souvenirs d'un page de l'empereur Nicolas, cet auto-
crate se pourléchait les yeux, si je puis m'exprimer ainsi, des
romans de Paul de Ko-îk. Il voulait en avoir la primeur. On
les lui envoyait de Paris avant la publication et il les lisait sur
épreuves.

Comme ce barbare de bon sens et de bon goût s'amuserait
présentement à l'Ambigu ! On y joue l'Amant de la Lune. Or,
tout Paris pour Paul de Kock a les yeux du czar Nicolas.

La pièce est intéressante, suffisamment interprêtée, montée
sans trop de parcimonie.. On y applaudit trois ânes aussi nature
que possible, — sans compter MM. Vannoy, Léon Noël et
Montbars.

A la salle Favarf, M. Jules Prével s'est cru autorisé par d'as-
sez nombreux précédents à déranger en opéra-comique la Ser-
vante justifiée, de La Fontaine, sous ce titre : le Cerisier. Cet
opuscule n'ajoutera rien à la renommée de son auteur. M. Jules
Prével a souvent été mieux inspiré ; et M. Duprato, donc !

Par contre, grand succès aux Bouffes avec Bagatelle, d'Olfen-
bach. Jamais Mme Judic n'a été plus charmante. Elle ressem-
ble décidément à son portrait, — à ce portrait d'une touche si
fine, si délicate et si spirituelle qu'a exposé notre ami Piot-
Normatid !

* %

Mot de la fin

A la justice de paix du ix° arrondissement se juge une af-
faire dans laquelle figure comme défenderesse une madame
Marneffe quelconque.

— Quelle est votre profession ? lui demande le juge de paix.

— Sans profession.

— Enfin, quels sont vos moyens d'existence ?

— Je vis aux dépens de ma réputation, répond naïvement la
petite dame.

STAR.

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Paraît tous les jours avant 4 heures
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La Dame qui nt, par George Japy, vient de paraître chez l'é-
diteur A. Lemerre. C'est l'histoire d'une jeune Zélandaise qui,
en oepit de la fortune et des honneurs, garde aux envahisseurs
de son pays, les espagnols, une haine terrible. Pour elle il n'est
pins d autres espérance que celle de la libération de sa patrie,
m d autre joie que d'apprendre la mort d'un Espagnol.

En voyant cette femme jeune, belle et riche, oublier tout
pour 1 amour de son pays, on ne peut s'empêcher défaire des
rapprochements et de regretter que ce sentiment, même sans
être pousse aussi loin, n'ait pas trouvé plus d'unanimité chez
nous dans des circonstances analogues.

En somme, la Dame qui rit est un livre bien écrit, et qu'on lit
avec plaisir.

Sous le titre : Illustrations musicales, l'éditeur Bernard Latte
vient de publier une collection de morceaux do piano à 50 cen-
times, parmi lesquelles on remarque les valse, polka, quadrille
de la Fille de madame Angvt, les valses des Cent Vierges, Prima
Donna, Frcychutz, ornées des portraits de M,nes Patti, Nillson,
Paola-Mariô, Van Gell, Thérôsa, Desclauzas, etc.

En vente, 4, faubourg Saint-Martin (maison Leconte).

La nouvelle collection Jannet, dont nous avons signalé dtfjà
plusieurs publications, vient do s'enrichir do trois nouveaux
volumes pour lesquels l'éditeur s'est tenu, comme toujours,
dans les termes de son programme: « Etablir les textes d'après
les manuscrits on d'après les éditions originales." »

Le tome 4" des Poésies de Ch. d'Orléans sera accueilli par le
public amateur comme un des livres les plus curieux de cette
charmante collection. On voit par la préface de M. Ch. d'Héri-
cault, que l'auteur, quoique né en 139), dut attendrejusqu'au
xvin» siècle pour prendre, parmi les poètes français, la place
qui lui était due et qu'il a conservée, on dépit de critiques sou-
vent violentes.

Quant aux Contes de La Fontaine, as deux charmants volu-
mes, avec préface, notes et glossaire, par P. Jannet, ont leur
place marquée d'avance dans la bibliothèque de*gens de goût.

La librairie delà Société des gens de lettres,, 5, rue Geoffroy-
Marie, met en vente un volume intitulé : Les Prussiens
devant Paris,d'après des documents allemands, parM.Edmond
Neukomm.

( Jamais livre ne mérita plus que celui-ci d'être lu et surtout
d'être conservé ; car il est bon d'avoir à opposer aux calomnies
de nos vainqueurs, leurs propres aveux que l'auteur a pris la
peine d'enregistrer avec soin. C'est, ainsi que le dit M. Neu-
komm, la revanche à coups de guillemets, chaque récit ayant
été puisé dans les livres ou dans les journaux prussiens.

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