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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 7.1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.6767#0103
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L'ECLIPSE

HUCiTACHOÏ ,
AVIS IMPORTANT. — Les souscrip-
teurs à l'jfcbolipse dont l'abonnement ex-
pire le 3 0 juin, sont priés de le
renouveler sans retard, s'ils ne veulent
point subir d'interruption dans la ré-
ception du journal.

NOUVELLES

PRIMES DE L'ÉCLIPSÉ

Histoire tintamarrosquo de Napoléon
iii,. par Touchatout. — Illustrée d'un nombre

considérable de gravures noires et coloriées. Très-
beau et très-fort volume grand in-8°.

Histoire de Franc© tintamarresque,

depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, par
Touchatout. — Illustrée de gravures noires et colo-
riées, par Gill, Lafosse, etc.. Très-beau et très-fort
volume grand in-8".

Album d« ia Luno et de l'JKolipse, conte-
nant cent dessus dé Gill. — Beau volume in-4° à
gravures coloriées.

CONDITIONS : Toute personne qui s'abonnera à VÉclipse,
pourra retirer dans les bureaux de ce journal l'une
des trois primes ci-dessus annoncées, moyennant
trois francs.

Pour les départements, en raison des frais de port, le
prix de chaque prime est de six francs.

AVIS TRÈS-1M PORTANT

L'administrafion do VÊclipsc n'est on mesure de fournir que
ces dernières primes. Il est Je toute impossibilité de faire droit
aux demandes qui parviendraient pour des primes précé-
demment annoncées. Elle» sont toutes épuisées.

-

Des circonstances indépendantes de notre volonté
nous empêchent de publier les vers de (iill qui de-
vaient accompagner son beau dessin :

LA CONSULTATION.

LETTRE D'UN « MOINS IMPOSE

Monsieur le Rédacteur,

Voulez-vous me permettre d'user do votre intermédiaire pour
adresser à l'Assemblée nationale tout à la fois un compliment
et un reproche à l'occasion d'une de ses récentes décisions tou-
chant le fameux principe de la représentation des intérêts.

Vous savez que dans le projet de loi municipale que nous
avait légué en tombant M. de Broglie, — ce ministre qui lais-
sera moins de trace dans l'histoire que sur la boutonnière de
son lils, — on se promettait d'instituer dans chaque commune
une plantureuse fournée de plus imposes qui seraient venus de
droit, et en nombre égal à celui des conseillers élus par le suf-
frage universel, siéger à la mairie et prendre part aux délibéra-
tions du conseil.

Quand on examine le rôle que le projet en question entendait
réserver aux plus imposés dans les affaires publiques, on se
demande vraiment ce qu'il serait resté à faire pour les moins
imposés, ne tenant leur mandat que de l'estime de leurs conci-
toyens.

Le nombre des cas prévus par le projet de loi où les plus
imposés devaient être admis à délibérer était incalculable.

Si la commune voulait voter une demi-douzaine de becs de
gaz supplémentaires, il lui fallait l'avis des plus imposés. S'il
s'agissait de décider l'installation d'un nouveau marché, elle
devait consulter les plus imposés. Pour faire poser un carreau à

la fenêtre de la mairie, on était obligé de convoquer les plus
imposés, etc., etc.

Vous devez vous rappeler, monsieur le Rïdacteur, que dans
une comédie représentée il y a quelques années, un gros bour-
geois, ancien commerçant très-riche, prétendait que le gouver-
nement devait lui donner la croix de la Légiou d'honneur sous
le prétexte que puisque l'on décorait les soldats qui donnent
l'exemple du courage et les artistes qui donnent l'exemple du
talent, on devait aussi décorer les millionnaires qui donnent
l'exemple de la fortune.

Le mot était d'une ironio cruelle, et rien ne pouvait faire
prévoir que cette plaisanterie d'auteur dramatique pût devenir
si vite d'accord avec la théorie d'un gouvernement quelconque.

Nous en sommes pourtant arrivés là, et vous voyez que nous
n'avons pas été longtemps à nous mettre au niveau du bon-
homme qui glorifiait sur la scène le noble « exemple de la for-
tune. »

L'Assemblée de Versailles a fait à ce système l'accueil qu'il
méritait. Que cela lui soit compté au jugement dernier en dé-
duction de... bien d'autres choses, nous le lui souhaitons de
tout cœur.

Elle a reconnu que s'il était immoral de retirer brusquement
aux citoyens le droit de nommer leurs conseillers muiicipaux,
il ne le serait pas moins de faire semblant de conserver le suf
frage universel en annihilant, la puissance de ses élus par l'in-
troduction dans les affaires publiques d'autant de citoyens
riches n'ayant d'autres titres que d'être la pure crème du rôle
des contributions.

L'A^sembli'e a jugé avec équité et bon sens qu'il serait risi-
ble de conserver aux hommes qui donnent l'exemple du mérite
leur légitime intluence dans les affaires si l'on devait, a coté de
cela, paralyser simultanément cette influence par l'introduction
d'autres hommes donnant « l'exemph de la fortune. »

Effectivement, de cetie façon tout serait renversé sans que
l'on ait l'air de rien changer do plAce. On ne toucherait pas au
suffrage universel, c'est vrai ; mais on le noierait tout bêt-ï-
ment dans un flot de « plus imposs. »

L'Assemblée n'a pas voulu prêter la main à c^ projet d'esca-
motage par trop enfantin. C'est bien.

Je vous ai dit plus haut, monsieur le rédacteur, qu'à ce'te
occasion je me proposais d'adresser à nos 730 souverains un
compliment et un reproche.

Lo compliment, il est fait. Voici le reproche. .

Il ne suffisait pas, à mon avis, de repousser ce système per-
fide et insensé. Il fallait encoro profiter de l'occasioa qui était
offorte de le tuer par le ridicule.

Comment se fait-il que parmi les députés républicains que
nous poss ''dons, il ne s'en soit pas trouvé un pour prendre la
ques'ion à rebrousse-poil et pour dire à ses collègues :

Messieurs !...

Sans doute, nous acceptons avec empressement le projet de la
commission en ce qui concerne l'introduction d'office dans les
conseils des « )>lus imposés » de la commune. Oui, nous re-
connaissons volontiers que des gens qui possèdent lo plus d'ar-
gent doivent être consultés avec soin sur toutes les affaires qui
intéressent ceux qui n'ont pas le sou.

Mais il est une autre catégorie de citoyens qui a bien quelque
intérêt aus?i à la lionne gestion des deniers publics, nous vou-
lons parler de celle des « moins imposés ».

En effet, si les hommes qui n'ont besoin de rien peuvent dé-
sirer ardemment que les choses restent en l'état qui leur est
profitable, ceux qui manquent de tout n'ont pas un moindre
dé.-ir de voir se modiiier une situation qui leur est devenue
intolérable.

Vous ne pouvez nier, messieurs, que la véritable représenta-
tion des intérêts est celle des citoyens qui attendent depuis
quinze siècles un adoucissement à leurs mitères.

En conséquence, nous avons 1 honneur de déposer l'amen-
dement suivant :

« Dans tous les ras où le système de l'introduction des plus
« imposes sera mis en pratique, on prendra dans les moins imposés
« de la commune un nombre de contribuables assez grand pour
« que la somme des impôts qu'ils paient soit égale à celle que
a fournissent les plus imposés qui auront été choisis. »

Voilà, monsieur le rédacbur, comment j'aurais compris que
la gauche traitât à l'Assemblée la question de la représentation
des intérêts.

Opposer 10,001» francs d'impôls en peti's morceaux, à 10,000
francs d'impôts en gros morceaux, je crois que cïtait le com-
ble de l'équité, étant donné que l'on admet que les intérêts
doivent être également représentés.

Je no me dissimule P;»s qu'un pareil projet eût fdt beiucoup
rire la droite ; mais je crois que le pays eût ri aussi — et ri du
bon côté, lui.

Recevez, monsieur le rédacteur, mes salutations sincères.

Ua « moins imposé >

fyiur copie,

L$ON BIENVENU.

LA FILLE AU TAMBOUR

a albert ulatignt

C'était un soir, l'été ; je la vis, par hasard,

Sur un tréteau banal, à la clarté des lampes.....

Mais je sentis au cœur comme un coup de poignard,
Et mon sang afflua, brusquement, sous mes tempes.

Un immonde désir me mordait, et, tremblant,
Le gosier sec, les poings crispés, les yeux en flamme,
Je pensais : « Oh! l'avoir! une nuit, pantelant
Entre mes bras raidis, le corps de cette femme!

Posséder cette fille I A ces seins indomptés,
Convulsifs, longuement poser ma lèvre ardente!
Oh! boire en une nuit toutes les voluptés
Des amoureux damnés de ta spirale, ô Dante !

Et l'espoir me grisait ! et de mes regards fous
Je couvrais cette proie, au clair des candélabres
D'une loge de foire où, pour deux ou trois sous,
Un sauvage avalait, en souriant, des sabres !

Cette fille battait gravement du tambour;
Basanée ainsi qu'une écorce de grenade,
Sa face offrait les traits des races d'É limbourg,
De Paris, de Lahor, de Prague et de Grenade ;

Vingt sangs étaient mêlés dans s»s veines; aussi
C'était un type unique, une femme idéale :
Tzygane ou Gitana, bayadère ou gypsy,
Elle me tordait l'âme, empourprant mon front pâle.

Sous ses minces sourcils, arqués avec mépris,
Son œil osirien flamboyait, dur, sauvage;
Et, sur le bon public, ainsi qu'un aigle pris,
Parfois elle jetait un regard plein de rage.

Et souvent, ô douleur ! sa dent blanche plongeait
Dans sa loyre charmante, et sortait toute rouge!
Cotte bohème avait, alors qu'elle bougeait,
Des mouvements de reine et des tressauts de gouge !

Son torse sculptural, hardi, nerveux, sortait,
bien cambré, du jupon, voluptueuse base,
Et sa jambe de biche, au bas rose, invitait
L'œil lascif à percer son caleçon de gaze.

Les paillons éclataient ainsi que des soleils
Sur ses habits; son front portait trois diadèmes
D'argent faux, où pendaient, à des astres pareils.
Des cabochons de strass mêlés de fausses gemmes.

Aussi noirs que la Nuit, et parfumés comme elle,
Ses cheveux lourds, nattés, et jusqu'aux reins pendants,
Lui donnaient l'air méchant qu'ont dans la Tour de Nesle
Marguerite et ses sœurs, près de leurs Buridans!

Faisant saillir sa croupe, e'ie battait toujours
Sur la peau d'Ane, pour les soldats et les bonnes,
E\ corps de granit froid, aux sons muets et sourds,
Stoïque, elle restait entre quatre trombones!

Et j'en avais pitié ! La sueur me coulait

Sur la joue, en voyant cette misère infâme,

Et je sentis, vaincu, qu'une larme roulait

Sous ma paupière, — perle, hélas! pour cette fem<r.e!

Car cette saltimbanque, après le gaz éteint,
Quand le sauvage dort, le bras sur sa cassette,
Et rêve à son pays natal — nommé Pantin,
S'en va probablement en nocturne recette !

ERNEST D'HERVILLY '.

LA PROPAGANDE AUX EAUX

e Pèlerin engage vivement ses lecteurs à pro-
fiter de leurs voyages aux eaux pour...

Se soigner? ■

Non...Pour faire une active propagande en
faveur de l'œuvre de Not e-Dame de Salut.

L'œuvre de Notre-Dame de Salut a pour
but, comme on sait, d'obtenir par des prières
le salut de la France.
Par exemple, les rentrées de notre budget ne se font pas
d'une façon satisfaisante.

— Faites des prières ! dit l'Œuvre.

Vous souhaitez qu'un candidat légitimiste sorte de l'urne élec-
torale avec plus de quatre cents voix ?

— Faites des prières ! répète l'Œuvre.

Qu'un projet de loi prescrivant l'eau de Lourdes obligatoire
soit adopté par la Chambre avec une majorité écrasante...

— Faites des prières !

Cela rappelle un peu le « Prenez mon ours ! » de Lagingeole.

Enfin n'importe. L'œuvre de Notre-Dame de Salut existe.
Elle se remue. Elle demande qu'on parle d'elle. Ne lui refusons
pas cette petite satisfaction.

« Voici, dit le Pèlerin, le momentoù tout le monde se dis-
perse : les uns vont à lacampugne, les aulres vont aux eaux...
Notre-Dame de Salut veut accompagner dans ses pérégrina-
tions divines chacun de nos associés,

« C'est aux eaux surtout qu'ils peuvent, s'ils le veulent, travail-
ler efficacement à la diffusion de l'Œuvre. On se trouve là réu-
nis de tous les points de la France, saucent les journées sont bien
vides...»

Remplir aux eaux le vide des journées en faisant de la propa-
gande pour l'œuvre de Notre-Dame de Salut, tel est le but que
le Pèlerin propose donc à ses lecteurs.

Il est regrettable que cette ingénieuse feuille ne pousse pas la
précaution jusqu'à leur tracer un emploi de ia journée, de fa-
çon qu'ils soient mieux à même de poursuivre une aussi inté-
ressante propagande.

On y verrait la manière la plus adroite pour amener la con-
versation sur l'œuvre de Notre-Dame de Salut.

Au bain, 1

A la pêche aux muules,

Sur la plage,

En partie de bateau,

hn promenade à dnes,

1 Ce morceau est extrait du Harem, charmant volume de vers, que
notre collaborateur Ernest d'Hervilly vient de publier chez l'éditeur Al-
phonse Lemerre.
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