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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 7.1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.6767#0111
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h fiGLlPb6

AVIS I MI>0 5H.TA NT. — jUes souscrip-
teurs à i'fâolipsi© dont l'at>oxiti©m.©HT ex-
pir-e le ,15 juillet, ssoxvt priés <4e le>
renouveler* ssàjas* retard, s'ils ne veuleac
poiuc subiTr d'inter-rxiptioji dans la
oeptiou ttu jourual.

, trWIHTMWl ,«.',-!»v-J --

NOUVELLES

PRIMES DE L'ÉCLIPSÉ

vwwvwwvw

Histoire tintamarresaue de ÏVapôlôon
III, par Touchatout. — Illustrée d'un nombre
considérable de gravures noires et coloriées. Très-
beau et très-fort volume grand. in-8°. , .

Histoire de France ttatamarresque,

depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, par
Touchatout. — Illustrée de gravures noires et colo-
riées, par Gill, Lafosse, etc.. Très-beau et Inès-fort
volume grand in-8°.

Album de la lùune et de l'Eclipso, conte-
nant cent dessins de "Gill. — Beau volume in-4° à
gravures coloriées.

CONDITIONS : Toute personne qui s'abonnera à VÉclipse,
pourra retirer dàns les bureaux de ce journal l'une
des trois primes ci-dessus annoncées, moyennant
trois francs.

Pour les départements, en raison des frais de port, le
prix de chaque prime est de six francs.

AVIS TRÈS-IMPORTANT

L'administration de VÉclipse n'est en mesure de fournir que
ces dernières primes. Il est de toute impossibilité de ïairç droit
uux demandes qui parviendraient pour des primes précé-
demment annoncées. Elles sont toutes épuisées.

LA RENTREE DU JURY

a semaine dernière, — et ptiiït ï#$a«#ê
fois peut-être depuis quatre àn&, — ¥à ïroftr

d'assises était saisie d'un procès <îè $*ès0èi

11 s'agissait de cette feuille, uraqWë 'draïi%
son genre, qui exploite Te moùôJrtëte 'de &
polémique du carré an poisson, SA^i%f$SRp
placé l'argument par ttnjjui'e,
par le spadassinat.

. i
i

Cette feuille était accusée d'avoir 'excité ie.; citoyens à R
haine des uns contre les autres; et la veille deîtoidieiiec bien
des gens amendaient le jugement avec beaucoup dè curiosité.

D'abord, le spectacle était assez attrayant et assez rare, tin
journaliste à qui l'on donne des juges!... Cela fié s'était pas vu
depuis bien longtemps; et le souvenir d'un pareil fait Se perdait
dans les profondeurs de l'état de siège.

Ensuite, il y avait defei longs mois que le jury n'avait $88lr-
tionné en matière de presse, que- tout le monde se demandait
avec angoisse comment il allait se tirer de cette repris» à'sen-
sation.

Les uns prétendaient bu'une longue inaction n'avait altéré
en rien la faculté du jufly, et qu'il possédait encore tons ses
moyens comme sous l'empire.

Les autres affirmaientjque le manque d'cxé'rcroe l'avait tout
à fait rouillé, et que son nouveau fonctionnement allait certai-
nement trahir les faiblelses d'un repos trop prolo"g6.

Le soir, siir les boulevards, on pariait pour l'acquittement
ou la condamnation, cobme la veille an grand prix de Paris.
Des sommes folles étaient engagées sur verdict afenatif.
De non moins folles l'étaient sur verdict négatif.

» * ■ t

L'avouerai-je?... Moi iussi, j'avais parié oui!..-. J'avais mfe
cinquaute centimes sur l'acquittement; et j'ai gagné.

Ces dix sous, que je donnerai au premier pauvre, — car je
n'aime pas cet argent-là, — n'en seront pas moins les plus beaux
dix sous de ma vie.

Car mon pari, — j'ai omis do le dire, — n'était pas un pari
de conviction. Le diable m'emporte si je' croyais avoir uiie
chance'de plus de gagner que de perdre.

C'était un pari de sympathie, tout simplement.

Je désirais fortement <jue le journal en'-question fût acquitté ;
et j'avais mis dix sous siir mes espérances pour essayer de cor-
rompre le destin. Voilà fout.

is acquittement d'un journal par le
si nécessaire, aussi précieux qu'en ce

Oui, je le répète, jac
jury ne m'avait paru a
moment.

En effet, voilà quatrâ ans bientôt qu'en vertu de l'état de
siège, de courageux et illustres-genératrx-suspendent, suppri-
ment ou interdisent, selon les caprices de leur digestion, une
moyenne de seize journaux par semaine.

Ils t'ont tranquillement cel'fc'â'd'ibitaBle '
contre poids, sans aucune discussion, sans aucun contrôle. Ils
s'inspiraient, daus leurs rapports avec la presse, des aimables
procédas d'un poids do quarante tombaut sur une mouche.

„ 1. ■ ..-y '.ivVj*'î

besogne sans aucun

Ils taillent, coupent, rognent, écrasent, tuent, assomment
écrivains et feuilles publiques sans défense.

Et il me semblait plus qu'urgent que la justice régulière con-
voquée une fois par hasard pour se prononcer sur un délit de
p-esse, rendît un arrêt qui contint, à l'adresse de l'état de siège
fonctionnant si commodément depuis quatre années, cette apos-
trophe que j'î lis entre les lignes de ses considérants :

« Cher état de siège... je suis heureux de l'occasion qui m'est
« enfin offerte aujourd'hui de dire au publia ce que je pense
« de toi depuis longtemps. Tu as jugé à toi tout seul, con-
« damné à to! tout seul, exécuté à toi tout seul, et saris leur
« laisser le droit ni de se justifier ni de se défendre, plus dh250
« journaux.

« Sur ce nombre, beaucoup, i! est permis de le croire,étaient
« moins coupables et moi's dangereux que celui dont je viens
« de m'accuper et, que je viens d'acquitter en mon ame et

« conscience.

« Jo les eusse acquittés de même en pion àme et conscience.
« Toi, tu les t-s massacrés. Je ne suis pas fâchée de te le rap-
■« péier.

« Donc, comme état de siège, mon cher ami, je te respecte;
« mais comme principe de justice, je n'ai pas besoin de te dire
« l'effet que tu me fais. mvm^m

# Si îtt yeux t'en rendre compta au juste, tu n'as qu'à le
* procurer fine bonne balance et à lui déïhanJler ce qu'elle
« pense d'un faux poids.»

Maintenant, je sais bientpie tout le monde n'interprète pas
dans le mi me sens que îhoi le récent acquittement en question.

Ainsi,par exemple, en sortant dé l'audience, j'entendais deux
citoyens qui devisaient avec ardeur à propos eu verdict.

L'un était un répubfcain.

L'autre un ordre'rnoraUet-.

J'ai plis la liberté de les suivre fcttr le trottoir qu'ils arpen-
taient et de sténographier — corfittie un simple brigadier de re-
porters du Hffà-ro — leur petite conversation.

Je MB* *«•* ie^èartdé ï'Jîriijwe ! 1

Lé kÉra-BLicAïN. — Eh bien! monsieur Moutonnet,
qu'est-ce que vous tlltès de ce jugement ?

L'ordremoralier. — J'en suis ravi, monsieur Frondi*
nard .. et vous?... Vous devez être rudement vexé.,.

Le RÉruni.i'cAiN. — Moi. . pourquoi cela ?... Pas le moins
du monde... Ce verdict m'enchante.., Je l'espérais !...

Sifofc&fcfekifoR-'AS.i*». — Vous m'étonnez !... Je croyais que
vous fatesmi. les bonapartistes...

fc/EfeiÈÎ'fefii.îcXitî* — Oui, sans doute... mais pas encore
M&tàt <hè .j'•aim* la lifeerlé.

L'ÔR!AS!4'0&Ai,iER. — Enfin !... '6» juge*Wlt n'en acquitte
Ç*BïaW*8 Vos éhnélttïs.

faè ftsvrVï.Wxïïe-, — <=v.ii... S.'Uiètftent il venge mes amis.,,
«et ta rompcri-satitf» est pïàe,

L"'oRURSMOkAi/ï*R. - Éxpliqtiez-vuùs-.

Le RÊr-taBï/ic-Aî^.—Je le vêUx bien... niais, d'abord,expli-
quez-moi vous"toênVe«ïVqiioà un acquitiement dè journaliste.
pM. V<we àatftfairô, vous qUi ne -cessez de réclamer qu'on PS*
èèlïeïe jonrnalïsffiè.

•L'o-sjjre MOft'Aîiï èr. — Justement ! ... Cet acquittement Tait
mon compte paréê qu'il répond à vos prétentions absurde* «h
<c'e qui touché les mesures que prend l'état de si<<ge «oatre la
presse.

républicain. — -le ne comprends pas... je trouve, an

contraire.-.-.

l,'onr>REMÔRft.W*'r. — Ce n'est pourtant pas malin... Vous
vous plaignez •safts cessé àe ce que le ■gouvernement se sertie
ï'à'ùte'té toi ri i ai r. • pour wispendre Îbb journau x-, a u lieu de le*
"renvoyer devant la justice régfrlièijew

Le KÉn:-Tii,rcAiN. — CertainerUeUt.

fc'ORORÈM ora lier. — Xrous Voyez bien que le gouve'rtre--
ment A -raison de faire fe#vîrï'état de siège contre les journaux,
ptrisfrnc peA'ir Une fois qu'il en envoie «H m. coUr <l"asslBeB, te

jury l ac^ultte.

Le RÉru-ELicAix. — Ça IprètaVè que le Juty ne ffc p*

trouvé coupa'bïe.

L'ouDREMoiiALiBîi. —-Pas #à tôUt'!,,-. «'est » MiiâMie--
nement suhvèrsif... \la prouve que 4» tOUverMrft'M àyaat
contre la-presse deux armes à 'disposition dont U5îe ^ffft *Wijïe
très bien : Vrlat de màffe, etl%ftâ<gtkl&WÇfè$ttB du tout : (es
mbmviuT; aurait ie .plus-gçaw* tel* *tè «6«âMHtiâï'*Éaprudem>-
meut dccoSfè'ïjui coupét>o*ï' «e ^'ffelfe'^iâ rie coupe

pas.

Le R*èwiti.rcAiN. - Votre image «è mairie &b d'ingé--
aiosité et je l'accepte. "Permettez-moi de <ô'*èâi!ft(î|^r. 4e Steiè
d'ace -rd avec voiis : l'état de'âtége coupe iûflràffîtâtâl8tëi<ÙI$b
le Jury . Seulemèlatt i& 'quostan -est de savoir si uii 'outil qui
coupe si t>ien que ca doit •êtré'Cmtfe Tes mains dû^tëSÇtaraïe-
ment seul'qoi est partie intéressée et ne peut naturellement
être bon juge.
L'ouDRlEMO-RALrER. f- Cependant...

Te r-t#l-BLTCArN. -^-Laisse^moi achever 'vo'tïe comparai-
sou de routil qui cbrfpe.-.-. Il serait èxcoilont cet outil ; mais
seulement à la oohdition d^tré placî; dans des toaî'ns tierces et
désintéressées. Ces mains sont celles de la justice qui examine-
rait, débattrait et jugerait avant de couper.

L'ordremoraxier. ^-MUis vous voyez bien que l'outil de
la justice régulière ne coupe pas puisque le Jury acqnitto.

Le républicain. — Permettez... si l'outil ne coupe pas
assez à votre goût, rien ne vous empêche de le faire repasser
puisque vous avez une commission de remouleurs qui s'oecupe
activentent depuis trois ans d'une M sur la presse.
L'ordremoralier, un peu trouble. — Tout ça... c'est des

Le républicain, — Pardonnez-moi, ce ne sont pas tant

que ça des bêtises. La preuve c'est que voilà un.tournai bona-
partiste, dûment poursuivi, jugé et acquiité, qui reste en vie,
tandis que 300 journaux républicains assommés sans .débat
sont morts et bien morts.

L'ordremoralier. — Eh! bien, où voulez-vous en venir?
A la liberté illlmi;ée et à la presse qui nous replonge dans l'ère
des Vermersch ?...

Le républicain. — Pas le moins du monde, je veux sim-
plement en venir à ceci : c'est que comme vous—mais pour des
raisons différentes — je suis enchanté de l'acquittement du
journal bonapartiste en question parce qu'il va démontrer l'ab-
solue nécessité d'être juste envers la presse, en donnant à tous
les journaux les mêmes juges quels qu'ils soient. Je crois que
l'on va être enfin forcé de comprendre que si le- Jury est bon,
il est bon pour l'Univers comme pour le Rappel, et que si l'état
de siège est mauvais, il est également mauvais pour l'Ordre et
là République française.

Enfin je suis convaincu que, grâce à la récente décision du
Jury, nous p'al^jas pas plus longtemps avoir à diviser hs jour-
naux en deux catégories : ceux que l'on défère à la justice ré-
gulière dont ils reviennent quelquefois/?! ceil* qtîe l'on voue
à l'arbitraire dont ils meurent toujours.

Ici, î'Ôrdremoralier, n'ayant pas trouvé grand'chose de
bon à répondre, a prétexté qu'il était attendu à la Bastille et
s'est jeté sur l'impériale d'un omnibus.

Je crois, avec lui, que c'était ce qu'il avait de mieux à faire.

LÉON BIENVENU.

CURIOSITES PARISIENNES

LA MANGEOIRE AUX COCOTTES

'est au confluent tumultueux de plu-
sieurs des grandes voies nouvelles qui
traversent maintenant l'aimable paroisse
de Notre-Dame des Lorettes, que se
trouve située la Mangeoire aux co-
cottes.

La Mangeoire aux cocottes est une
grande manufacture de dîners et de dé-
jeuners, à prix fort peu fixes, établie sur
le modèle des illustres Bouillons où les Parisiens ont pris l'ha-
bitude de manger sans nappe sous la surveillance de demoi-
selles coquettes et pâles.

Vers cet établissement matin et soir (comme le lait chaud)
déferlent des flots de créatures d'une vertu contestable, jeunes
ou vieilles, ou simplement mûres : Ce sont les cocottes q«*
viennent becqueter quelques grains pour subsister jusqu'à
l'aube nouvelle.

C'est là que les pauvres filles que le miuotaure parisien sacri-
fie à ses plaisirs, hélas ! arrivent, en grande toilette de combat,
iavant d'aller sur les boulevards à la recherche de l'inconnu.

Pour satisfaire aux demandes de ces estomacs féminins pour-
vus de plus de caprices que d'appétit, la Mangeoire aux cocottes
IftVente, chaque jour, des petits plats bizarres qu'on ne se pro-
curerait pas ailleurs facilement. ; .

Là, ùfaè fetome peut contenter ses envies avec des salades
d'oseille crue ou des compotes de tomates au poivre de
Gayennc.

En tout temps, on y peut trouver des primeurs : des nèfles
au mois de jUin et du melon en janvier.

îÇa coûte Cher, c'est fort mauvais, mais ça faii tant de plaisir !

À là Mangeoire aux cocottes, on sait que là clientèle ne re-
garde pas à l'argent. Il vient de la flûte pour retourner au tam-
bour avec une rapidité vertigineuse. Aussi les personnes qui
dirigent cette usine culinaire font-elles des prodiges d'invention
pour plaire aux dames qui les honorent de leur jolis coups do
fourchette.

Ces dames boive .t sec. Dame, il faut bien se redonner du
ton,-quand on n'a pas le temps, comme dirait Alfred de Musset,
de BOiiet sa ceinture eàtre l'amant du jour et celui de la

î)onc, elles se redonnent du ton avec une conviction éton-
nante, les cocottes de la mangeoire !

Cê «Jh'ôH consomme de cresson au vinaigre et de chairs ef-
hwjy&bleSient saignantes dans l'établissement est une chose
prodi^e'tfic.

Le veau, cette viande calme, dont la digestion ne peut don-
ner l'essor qu'à des pensées bourgeoises et paisibles, est géné-
ralement très-respecté à la mangeoire. On ne le méprise pas ;
on le respecte... du côté des dames, bien entendu.

Mai3 il parait fort detiiandé dans le côté des hommes. Les
vieux messieurs aux poînmettes un peu échauffées, qui s'atta-
blent à la mangeoire, font une vive consommation de veau,
en blanquette principalement.

Si les cocottes négligent le fils de la vache, en revanche elles
témoignent parfois d'un singulier attachement à l'égard de ce
modestefrutt que Tours dessèche avec tant de talent.

Oui, le pruneau obtient un succès flatteur à la Mangeoire des
eocotks.

Il vient réparer les erreurs d'un estomac surmené. Il facilite
lé retour d'habitudes quotidiennes sur lesquelles l'abus du
poivre met trop souvent un cruel embargo.

Tout en dégustant les mets succulents qui doivent lui re*
donner la vigueur et d'agréables contours, la cocotte qui dîne
à la mangeoire essaie sur les consommateurs Masculins l'eflet
de sa toilette fraîche et de son maquillage nouveau.

Le consommateur lui sert de miroir intelligent.

Une lui sert jamais d'autre chose.

La coootte, c'est bien naturel, n'a pas de temps à perdre avec
les gens, vieux ou jeunes, qui viennent faire un modeste repas
à côté d'elle.

C'est pour d'autres dîneurs, des dîneurs de high-life, qu'ell"
a passé son armure de bataille ot arboré son chapeau le pWs
étourîlis'saht.

Mais elle juge du succès futur de ses démarches en cousu1'
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