r.'BGLlP8i]
La mise au l'eu du journaliste combla d'ivresse le bon vieil-
lard.
Enfin, un souverain à moustaches, la couronne en tête, parut
devant le grand justicier de l'enfer.
Je n'ai pasLtesoin de vous dire avec quelles paroles vengeresses
fut accueillie la venue de ce nouveau et important personnage.
Son procès lui lut fait rapidement. Rien n'y manquait. L'ac-
cusé ne reçut pas une injure. On lui dit simplement des véri-
tés : la voix d'en haut se borna à citer des faits. Dans les sons
'lui s'échappaient du porte-voix, on entendait comme l'écho de
fusillade, de cris de blessés, de malédictions de gens spoliés, des
râles d'hommes expirant au pied d'arbres sombres, dans des
colonies lointaines, sous un soleil meuririer...
Cette fois, le vieillard ne riait plus. Il se souvenait et pleu-
rait.
Mais, tandis que la voix parlait, lo diable remuait terrible-
ment la queue, et comme dit Rabelais, grinçait des badi-
goinces.
Enfin le souverain fut enfourné comme les autres, et flamba
à son tour.
Alors, oubliant peu à peu le lieu où je me trouvais, retour-
nant en arrière, plongeant dans lo passé que me rappelait le
Présent, je me crus revenu au temps des Sotties, des farces, des
Moralités, des mystères, alors que le « paouvre populaire » trouvait
d;ms la représentation de ces satires en action un soulagement
et une consolation.
"Voir le diable brûler les méchants, les gens durs au petit
m°nde, les filous de haute volée, les avares, les juges prévari-
cateurs, les prêtres simoniaques, les souverains de proie qui
étaient les pays en coupe réglée, oui c'était, comme c'est en-
£0r°> la suprême félicité de celui qui souffre, que le sort et les
hoQlmes accablent.
Et le vieillard des secondes me fit l'effet d'un Jacques oublié
Par les exécuteurs des hautes et basses œuvres, savourant l'inef-
^ble jouissance do contempler ses exploiteurs et ses bourreaux
Se'tordant dans les flammes de la Géhenne.
ERNEST D'HERVILLY.
GAZETTE A LA MAIN
Imprécation à la Politique.
n mien ami possède dans le bois de
Ville-d'Avray un buen-rctiro perdu
sous la remuée;..
Il y invite, l'autre soir, à dîner
X..., unrapin es lettres de l'école de
Courbet. On s'attarde à causer à ta-
ble. Le dernier train pour Paris
part. Voilà X... obligé de coucher
au logis Sylvestre....
On l'installe dans la plus belle
chambre: on lui donne le meilleur
lit. Afin qu'il s'endorme plus vite,
^ maître de la maison pousse même l'attention jusqu'à placer
a portée de sa main les Demoiselles du Roneay, d'Albéric Se-
cond....
Le lendemain, X... arrive à déjeûner, les yeux battus, —
l'air maussade, fatigué, grognon....
— Auriez-vous mal passé la nuit? s'informe son hôte in-
quiet.
— Ne m'en parlez pas, mon cher. Impossible de fermer l'œil.
H y avait sous ma fenêtre un sacré rossignol qui n'a point cessé
de gueuler!...
Hélasl la politique est comme le rossignol!...
Pas moyen do transpirer en paix, de boire frais sans arrière-
pensée, de piquer une tête aux bains froids sans appréhension
de l'avenir, et de lorgner les toilettes aphrodisiaques des fem-
mes sans se demander avec une anxiété réelle :
Sous quel diable de gouvernement ierai-je l'amour la se-
maine prochaine?
, Entrez-vous dans un café pour vous rafraîchir d'un peu de
bière ?
On cause du manifeste de M. de Chambord jusque dans la
s°ucoupe de votre bock !
, Etes-vous en train d'endosser votre caleçon de natation sur
gâteau de la Grenouillère?
^ans la cabine de gauche et dans celle de droite, deux mes-
•urs> Çui se déshabillent, jasent de la suppression de FUnion.
,■ ^ous êtes-vous assis, chez Tortoni, chez Imoda, avec l'inten-
l0H d'aplanir du bout de la petite cuiller les pentes de quel-
ques frimats parfumés ?
. yos voisines, derrière l'éventail, s'entretiennent de l'interpel-
lation de M. Lucien Brun !
Tenez! hier, à Mabihe, je me suis surpris à adresser cette
T'estion à une merveilleuse dont le corsage de linon laissait
transparaître — arrondis, copieux et blancs — les réservoirs de
maternité :
— Etes-vous pour l'ordre du jour pur et simple ou pour l'or-
dre du jour mottvé de M. Paris, ou de M. Dahirel, ou de M. Al-
bert Grévy?
Sur quoi, Cette créature sensible m'a répondu languissam-
ttient:
Je suis peur la conjonction des centres.
Oh! la politique! la politique!...
— Veux-tu te taire, vilaine bête!
Tutti Prutti.
En 1815, les légitimistes, revenus avec Louis XVIII, eurent
à peine touché le sol de la France, qu'ils annoncèrent l'inten-
tion de faire disparaître tout ce qui pouvait rappeler la Révo-
lution, et de revenir aux us et coutumes de la monarchie d'a-
vant 1780.
Or, un grand nombre d'émigrés trouvèrent que la guillotine
était une des choses qui représentaient le mieux le régime de
la Terreur, et, désireux de l'abolir, intriguèrent, dans ce but,
auprès du nouveau règne.
Un jour, dans les salons du marquis de II..., on vit arriver le
duc do P..., alors très-bien en cour, qui avait pris en main l'af-
laire. Le duc était épanoui, rayonnant, exalté...
— Eh bien? lui demande-t-on avec curiosité.
— Mes amis, s'écrie M. dé P..., je sors des Tuileries. Sa Ma-
jesté a été charmante. On va nous rendre nos anciens supplices!..,
A ces mots, l'allégresse fut à son comble, et toute l'assem-
blée répéta avec enthousiasme :
— Quel excellent prince! quel bonheur! Nous allons avoir nos
anciens supplices !
Cet hiver, dans un fourneau économique.
Une femme se présente; elle exhibe son bon; on lui verse sa
soupe.
— Maintenant, dit-elle, pourriez-vous m'en donner pour deux
sous? Nous avons du monde à dîner.
On s'entretenait hier, — au foyer du Gymnase, -- dans un
entr'acte de la Chute, — de Mmo L..., qui, mariée depuis un an
à peine, est allée, dit-on, chercher des impressions de voyage
en Italie, en compagnie d'un jeune associé d'agent de change.
Or, Mmo L.. est la fille de M. et de Mm° D..., qui ont plaidé
au mois trois fois en séparation de corps, sacs avoir pu jamais
obtenir ce bienfait des dieux pour les unions mal assorties.
Quand ils ont appris la fugue coupable de leur progéniture :
— Vous le voyez, monsieur, s'est exclamée Mmc D.... votre
fille fait des siennes !
— Elle fait des vôtres, madame, a riposté M. D....
-— Que signifie?...
— Dame! l'exemple ! le mauvais exemple!...
— Cet exemple, vous le lui avez donné aussi bien que moi!...
— Eh bien ! madame, disons alors que notre fille fait des
nôtres!.,.
Livre à lire.
Il s'agit ici du Drame de la Sauvagère, de Philibert Audebrand,
le vieil ami d'Auguste et de François Polo et le nôtre, — de
Philibert Audebrand, qui, malgré ses chevrons si vaillamment
gagnés dans vingt journaux, reste encore l'un des plus verts,
des plus laborieux et des plus habiles lapidaires qui aient
jamais su sertir l'anecdote, le mot, le trait <hns le chaton d'or
'd'une prose sans alliage. Ce Drame de la Sauvagère m'a vigou-
reusement empoigné. Il ne ment pas à son enseigne: c'est une
action saisissante, avec des personnages d'une vie et d'un relief
parfaits, qui se précipite d'emotiou en émotion vers un dé-
nouement imprévu, digno du théâtre et capable d'attirer la
foule pendant cent représentations. Napoléon disait de Gœthe :
— Voilà un homme.
On peut dire du Drame de la Sauvagère:
— Voilà un livre.
Théâtres
Je ne chicanerai pas M. Louis Leroy, — qui est un homme
de beaucoup d'esprit, — sur le point de départ et la portée de
son œuvre. La Chute, c'est l'éternelle histoire de la femme, du
mari et de l'amant. Ces trois héros de toute comédie conjugale
sont médiocrement sympathiques chez M. Louis Leroy. Le suc-
cès s'en est ressenti. Si quelque chose pouvait le décider, pour-
tant, c'étaient les saillies, l'humour, la verve endiablée du dia-
logue. L'auteur a pris sa revanche par avance dans cent articles
d'étincelante fantaisie.
Lo mot de la fin.
On nous envoie de plusieurs côtés un mot qui, malgré sa
brutalité, et peut-être à cause de cela, a fait grand bruit cette
semaine.
Une actrice, d'un esprit très-caustique, croyait avoir à se
plaindre d'un auteur, et ne voulait écouter aucune des bonnes
raisons qu'il lui donnait.
— Allons donc ! disait-elle, je vous dis que votre succès vous
fait perdre la tête; vous vous croyez déjà un Molière, et vous
n'en êtes encore qu'à Sganarelle.
C'était une Méchante allusion a une calomnie motivée par
des discussions conjugales. — Aussi, l'auteur fit ce qu'il devait
faire, il se borna à lui répondre que sa plaisanterie n'était guère
de bon goût. ,
Il y avait une galerie. — La dame était'piquee, elle ne voulut
pas avoir le dernier mot. et elle riposta grossièrement :
Tiens ! tiens! mon cher, nous avons donc la corne sen-
sible !
STAR.
Sous le titre de Musée de l'Assemblée nationale, la librairie
d'Alfred Duquesne vient de faire paraître un album renfermant
les portraits de tous les députés. Ces portraits, reproduits d'après
l. s belles photographies de M. Franck, sont d'une ressemblance
frappante. Ainsi groupés par département, ils forment un vé-
ritable dictionnaire illustré de l'Assemblée nationale.
A un centime par portrait, cette publication, qui en contient
sept cent trente-trois, devrait coûter plus de 7 francs ; mais non,
le prix est de deux francs seulement.
Vingt-cinq députés pour un sou ! cela n'est vraiment pas
cher, et les dernières luttes parlementaires ajoutent encore à
l'intérêt de cet album.
maison du pont-neuf—paris
Vêtements complets pour hommes à
Envoi gratuit du Catalogue illustré.
fr.
75
fnit r r fi?f;^sdu 1er juillet contient trois eaux-
fortes: La Vierge et l Enfant Jésus, gravure de M. Waltner, d'a-
prèsle tableau exposé au Salon par M. F. Humbert ; La Riviéree
gravure de M. L. Flameng, d'après Hobbéma, et le Portrait de
M. Beule, grave par A. Gilbert, d'après M. P. Baudry. Dans le
texte on remarque de beaux dessins de maîtres gravés en fac-
simile sur bois et des croquis de MM Gérôme, Cermack, An-
imer, Pille, Munkacsy, Fayen-Perrin, H. Le:oux et Washington,
d api es leurs tableaux du Salon.
t> Le,s ;Yiicle^ s<?ut si8'nés de MM- Charles Blanc, Paul Mantz,
René Ménard, A. Gruyer, L. Gonse, A. Jacquemart et P. Leroi.
Les Écot.iéres, par Emile Dodillon ; tel est le titre d'un
volume paru tout récemment chez l'éditeur A. Lemerre. Il y a
dans ce recueil en vers des morceaux pour tous l^s goûts ; ce
qui, à notre sens, est un gage de succès. Ainsi, pour n'en citer
que doux, auprès de La Mort du Monstre, scène d'un réalisme
enrayant, on trouve Enfantine, qu'on croirait écrit par une
mere pleurant son enfant. Nous n'insisterons pas sur les mé-
rites de ce livre; mais nos lecteurs nous sauront gré de le leur
avoir signalé.
La Chine, son Histoire, ses ressources, par Louis Strauss, consul
honoraire de Belgique. 1 vol. in «u. A. Ghio,-éditeur, quai des
Grands-Augustins (1).
Un long séjour dans l'extrême-Orient a permis à M. Strauss
d étudier ia situation économique de ces contrées, et son but,
en publiant cet important travail, est de faire connaître au
commerce et a l'industrie la situation politique, sociale et éco-
nomique de 1 Empire du milieu, et contribuer à développer
1 esprit dentreqrisa chez nos nationaux et nos relations avec le.
qays de l'Asie orientale.
11 y a d'ailleurs une tendance marquée dans ce sens, puisque
la ville de Lyon vient, comme on le sait, de d cider l'envoi
d une commission scientifique et industrielle dans la Cochin-
chine, l'Indo-Chine et la Chine.
Le livre de M. Strauss répond donc à un véritable besoin,
surtout en ce moment od notre commerce est quelque peu lan-
guissant.
(1) Prix : 8 francs. Euvoi franco.
La grande papeterie de luxe Hector Maquet fils, 11, rue du
Quatre-Septembre, à Paris, expédie franco dans toute la France
contre envoi de dix francs en mandat de poste :
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extra-fort timbrées en i couleurs à 1 initiales enlacées.
2° Une boîte d'un litre Encre-poudre-Eirig pour faire insfanta-
nément son encre soi-même par une simple dissolution dans
l'eau froide.
3° Une boîte de plumes Maquet fils, dorées et inoxydables.
{Les mêmes articles pris à Paris : 8 francs.)
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de-Médecine, la Vie et la Mort, poëme en deux chants, par A
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eugéne scribe, comprenant : la Maîtresse anonyme, Caria
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nouveau roman inédit d'Adolphe Belot, Hélène et Mathildc, la
4e édition est sous presse. Dentu, ôdit. 1 vol. à 3 fr.
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La mise au l'eu du journaliste combla d'ivresse le bon vieil-
lard.
Enfin, un souverain à moustaches, la couronne en tête, parut
devant le grand justicier de l'enfer.
Je n'ai pasLtesoin de vous dire avec quelles paroles vengeresses
fut accueillie la venue de ce nouveau et important personnage.
Son procès lui lut fait rapidement. Rien n'y manquait. L'ac-
cusé ne reçut pas une injure. On lui dit simplement des véri-
tés : la voix d'en haut se borna à citer des faits. Dans les sons
'lui s'échappaient du porte-voix, on entendait comme l'écho de
fusillade, de cris de blessés, de malédictions de gens spoliés, des
râles d'hommes expirant au pied d'arbres sombres, dans des
colonies lointaines, sous un soleil meuririer...
Cette fois, le vieillard ne riait plus. Il se souvenait et pleu-
rait.
Mais, tandis que la voix parlait, lo diable remuait terrible-
ment la queue, et comme dit Rabelais, grinçait des badi-
goinces.
Enfin le souverain fut enfourné comme les autres, et flamba
à son tour.
Alors, oubliant peu à peu le lieu où je me trouvais, retour-
nant en arrière, plongeant dans lo passé que me rappelait le
Présent, je me crus revenu au temps des Sotties, des farces, des
Moralités, des mystères, alors que le « paouvre populaire » trouvait
d;ms la représentation de ces satires en action un soulagement
et une consolation.
"Voir le diable brûler les méchants, les gens durs au petit
m°nde, les filous de haute volée, les avares, les juges prévari-
cateurs, les prêtres simoniaques, les souverains de proie qui
étaient les pays en coupe réglée, oui c'était, comme c'est en-
£0r°> la suprême félicité de celui qui souffre, que le sort et les
hoQlmes accablent.
Et le vieillard des secondes me fit l'effet d'un Jacques oublié
Par les exécuteurs des hautes et basses œuvres, savourant l'inef-
^ble jouissance do contempler ses exploiteurs et ses bourreaux
Se'tordant dans les flammes de la Géhenne.
ERNEST D'HERVILLY.
GAZETTE A LA MAIN
Imprécation à la Politique.
n mien ami possède dans le bois de
Ville-d'Avray un buen-rctiro perdu
sous la remuée;..
Il y invite, l'autre soir, à dîner
X..., unrapin es lettres de l'école de
Courbet. On s'attarde à causer à ta-
ble. Le dernier train pour Paris
part. Voilà X... obligé de coucher
au logis Sylvestre....
On l'installe dans la plus belle
chambre: on lui donne le meilleur
lit. Afin qu'il s'endorme plus vite,
^ maître de la maison pousse même l'attention jusqu'à placer
a portée de sa main les Demoiselles du Roneay, d'Albéric Se-
cond....
Le lendemain, X... arrive à déjeûner, les yeux battus, —
l'air maussade, fatigué, grognon....
— Auriez-vous mal passé la nuit? s'informe son hôte in-
quiet.
— Ne m'en parlez pas, mon cher. Impossible de fermer l'œil.
H y avait sous ma fenêtre un sacré rossignol qui n'a point cessé
de gueuler!...
Hélasl la politique est comme le rossignol!...
Pas moyen do transpirer en paix, de boire frais sans arrière-
pensée, de piquer une tête aux bains froids sans appréhension
de l'avenir, et de lorgner les toilettes aphrodisiaques des fem-
mes sans se demander avec une anxiété réelle :
Sous quel diable de gouvernement ierai-je l'amour la se-
maine prochaine?
, Entrez-vous dans un café pour vous rafraîchir d'un peu de
bière ?
On cause du manifeste de M. de Chambord jusque dans la
s°ucoupe de votre bock !
, Etes-vous en train d'endosser votre caleçon de natation sur
gâteau de la Grenouillère?
^ans la cabine de gauche et dans celle de droite, deux mes-
•urs> Çui se déshabillent, jasent de la suppression de FUnion.
,■ ^ous êtes-vous assis, chez Tortoni, chez Imoda, avec l'inten-
l0H d'aplanir du bout de la petite cuiller les pentes de quel-
ques frimats parfumés ?
. yos voisines, derrière l'éventail, s'entretiennent de l'interpel-
lation de M. Lucien Brun !
Tenez! hier, à Mabihe, je me suis surpris à adresser cette
T'estion à une merveilleuse dont le corsage de linon laissait
transparaître — arrondis, copieux et blancs — les réservoirs de
maternité :
— Etes-vous pour l'ordre du jour pur et simple ou pour l'or-
dre du jour mottvé de M. Paris, ou de M. Dahirel, ou de M. Al-
bert Grévy?
Sur quoi, Cette créature sensible m'a répondu languissam-
ttient:
Je suis peur la conjonction des centres.
Oh! la politique! la politique!...
— Veux-tu te taire, vilaine bête!
Tutti Prutti.
En 1815, les légitimistes, revenus avec Louis XVIII, eurent
à peine touché le sol de la France, qu'ils annoncèrent l'inten-
tion de faire disparaître tout ce qui pouvait rappeler la Révo-
lution, et de revenir aux us et coutumes de la monarchie d'a-
vant 1780.
Or, un grand nombre d'émigrés trouvèrent que la guillotine
était une des choses qui représentaient le mieux le régime de
la Terreur, et, désireux de l'abolir, intriguèrent, dans ce but,
auprès du nouveau règne.
Un jour, dans les salons du marquis de II..., on vit arriver le
duc do P..., alors très-bien en cour, qui avait pris en main l'af-
laire. Le duc était épanoui, rayonnant, exalté...
— Eh bien? lui demande-t-on avec curiosité.
— Mes amis, s'écrie M. dé P..., je sors des Tuileries. Sa Ma-
jesté a été charmante. On va nous rendre nos anciens supplices!..,
A ces mots, l'allégresse fut à son comble, et toute l'assem-
blée répéta avec enthousiasme :
— Quel excellent prince! quel bonheur! Nous allons avoir nos
anciens supplices !
Cet hiver, dans un fourneau économique.
Une femme se présente; elle exhibe son bon; on lui verse sa
soupe.
— Maintenant, dit-elle, pourriez-vous m'en donner pour deux
sous? Nous avons du monde à dîner.
On s'entretenait hier, — au foyer du Gymnase, -- dans un
entr'acte de la Chute, — de Mmo L..., qui, mariée depuis un an
à peine, est allée, dit-on, chercher des impressions de voyage
en Italie, en compagnie d'un jeune associé d'agent de change.
Or, Mmo L.. est la fille de M. et de Mm° D..., qui ont plaidé
au mois trois fois en séparation de corps, sacs avoir pu jamais
obtenir ce bienfait des dieux pour les unions mal assorties.
Quand ils ont appris la fugue coupable de leur progéniture :
— Vous le voyez, monsieur, s'est exclamée Mmc D.... votre
fille fait des siennes !
— Elle fait des vôtres, madame, a riposté M. D....
-— Que signifie?...
— Dame! l'exemple ! le mauvais exemple!...
— Cet exemple, vous le lui avez donné aussi bien que moi!...
— Eh bien ! madame, disons alors que notre fille fait des
nôtres!.,.
Livre à lire.
Il s'agit ici du Drame de la Sauvagère, de Philibert Audebrand,
le vieil ami d'Auguste et de François Polo et le nôtre, — de
Philibert Audebrand, qui, malgré ses chevrons si vaillamment
gagnés dans vingt journaux, reste encore l'un des plus verts,
des plus laborieux et des plus habiles lapidaires qui aient
jamais su sertir l'anecdote, le mot, le trait <hns le chaton d'or
'd'une prose sans alliage. Ce Drame de la Sauvagère m'a vigou-
reusement empoigné. Il ne ment pas à son enseigne: c'est une
action saisissante, avec des personnages d'une vie et d'un relief
parfaits, qui se précipite d'emotiou en émotion vers un dé-
nouement imprévu, digno du théâtre et capable d'attirer la
foule pendant cent représentations. Napoléon disait de Gœthe :
— Voilà un homme.
On peut dire du Drame de la Sauvagère:
— Voilà un livre.
Théâtres
Je ne chicanerai pas M. Louis Leroy, — qui est un homme
de beaucoup d'esprit, — sur le point de départ et la portée de
son œuvre. La Chute, c'est l'éternelle histoire de la femme, du
mari et de l'amant. Ces trois héros de toute comédie conjugale
sont médiocrement sympathiques chez M. Louis Leroy. Le suc-
cès s'en est ressenti. Si quelque chose pouvait le décider, pour-
tant, c'étaient les saillies, l'humour, la verve endiablée du dia-
logue. L'auteur a pris sa revanche par avance dans cent articles
d'étincelante fantaisie.
Lo mot de la fin.
On nous envoie de plusieurs côtés un mot qui, malgré sa
brutalité, et peut-être à cause de cela, a fait grand bruit cette
semaine.
Une actrice, d'un esprit très-caustique, croyait avoir à se
plaindre d'un auteur, et ne voulait écouter aucune des bonnes
raisons qu'il lui donnait.
— Allons donc ! disait-elle, je vous dis que votre succès vous
fait perdre la tête; vous vous croyez déjà un Molière, et vous
n'en êtes encore qu'à Sganarelle.
C'était une Méchante allusion a une calomnie motivée par
des discussions conjugales. — Aussi, l'auteur fit ce qu'il devait
faire, il se borna à lui répondre que sa plaisanterie n'était guère
de bon goût. ,
Il y avait une galerie. — La dame était'piquee, elle ne voulut
pas avoir le dernier mot. et elle riposta grossièrement :
Tiens ! tiens! mon cher, nous avons donc la corne sen-
sible !
STAR.
Sous le titre de Musée de l'Assemblée nationale, la librairie
d'Alfred Duquesne vient de faire paraître un album renfermant
les portraits de tous les députés. Ces portraits, reproduits d'après
l. s belles photographies de M. Franck, sont d'une ressemblance
frappante. Ainsi groupés par département, ils forment un vé-
ritable dictionnaire illustré de l'Assemblée nationale.
A un centime par portrait, cette publication, qui en contient
sept cent trente-trois, devrait coûter plus de 7 francs ; mais non,
le prix est de deux francs seulement.
Vingt-cinq députés pour un sou ! cela n'est vraiment pas
cher, et les dernières luttes parlementaires ajoutent encore à
l'intérêt de cet album.
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75
fnit r r fi?f;^sdu 1er juillet contient trois eaux-
fortes: La Vierge et l Enfant Jésus, gravure de M. Waltner, d'a-
prèsle tableau exposé au Salon par M. F. Humbert ; La Riviéree
gravure de M. L. Flameng, d'après Hobbéma, et le Portrait de
M. Beule, grave par A. Gilbert, d'après M. P. Baudry. Dans le
texte on remarque de beaux dessins de maîtres gravés en fac-
simile sur bois et des croquis de MM Gérôme, Cermack, An-
imer, Pille, Munkacsy, Fayen-Perrin, H. Le:oux et Washington,
d api es leurs tableaux du Salon.
t> Le,s ;Yiicle^ s<?ut si8'nés de MM- Charles Blanc, Paul Mantz,
René Ménard, A. Gruyer, L. Gonse, A. Jacquemart et P. Leroi.
Les Écot.iéres, par Emile Dodillon ; tel est le titre d'un
volume paru tout récemment chez l'éditeur A. Lemerre. Il y a
dans ce recueil en vers des morceaux pour tous l^s goûts ; ce
qui, à notre sens, est un gage de succès. Ainsi, pour n'en citer
que doux, auprès de La Mort du Monstre, scène d'un réalisme
enrayant, on trouve Enfantine, qu'on croirait écrit par une
mere pleurant son enfant. Nous n'insisterons pas sur les mé-
rites de ce livre; mais nos lecteurs nous sauront gré de le leur
avoir signalé.
La Chine, son Histoire, ses ressources, par Louis Strauss, consul
honoraire de Belgique. 1 vol. in «u. A. Ghio,-éditeur, quai des
Grands-Augustins (1).
Un long séjour dans l'extrême-Orient a permis à M. Strauss
d étudier ia situation économique de ces contrées, et son but,
en publiant cet important travail, est de faire connaître au
commerce et a l'industrie la situation politique, sociale et éco-
nomique de 1 Empire du milieu, et contribuer à développer
1 esprit dentreqrisa chez nos nationaux et nos relations avec le.
qays de l'Asie orientale.
11 y a d'ailleurs une tendance marquée dans ce sens, puisque
la ville de Lyon vient, comme on le sait, de d cider l'envoi
d une commission scientifique et industrielle dans la Cochin-
chine, l'Indo-Chine et la Chine.
Le livre de M. Strauss répond donc à un véritable besoin,
surtout en ce moment od notre commerce est quelque peu lan-
guissant.
(1) Prix : 8 francs. Euvoi franco.
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Quatre-Septembre, à Paris, expédie franco dans toute la France
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extra-fort timbrées en i couleurs à 1 initiales enlacées.
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nément son encre soi-même par une simple dissolution dans
l'eau froide.
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eugéne scribe, comprenant : la Maîtresse anonyme, Caria
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4e édition est sous presse. Dentu, ôdit. 1 vol. à 3 fr.
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cru dsvoir changer la couleur bleue de ses flacons, et les nou-
veaux, qui seront de couleur ambrée, porteront sa signature
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