L ' É G L I p S E
GAZETTE..... EN PASSANT
la reprise du Pardon de Ploërmel
II n'y a que les œuvres d'une honnête médiocrité qui, à
leur apparition, ne soulèvent point de tempêtes et sont ac-
cueillies par le public et par la critique avec une fa\ eur una-
nime.
Comme koberUle-Diable, comme les Huguenots, comme le
Prophète et comme l'Étoile du Nord, le Pardon de Ploermd, —
que l'on vient de reprendre à l'Opéra-Comique, — avant de
s'imposer à l'admiration de nos contemporains, s'est vu
l'objet des enthousiasmes les plus vioients et des attaques
les plus passionnées. La pluie des épigrammes ne lui a pas
plus manqué que le tonnerre des brilvos.'Rossini, qui ne
laissait jamais échapper l'occasion de faire des mots sur ses
confrères, disait, le soir de l'apparition de cet avant-dernier
ouvrage du compositeur allemand :
— C'est un succès étourdissant.
xx
Rossini, du reste, étàit coutumier du fait.
C'était encore un de ses mots qu'on répétait, dans les
Petits journaux satiriques, le lendemain de la première re-
présentation des Huguenots.
Cette première eut lieu le '29 février 183G. Pendant un
entr'acte, Castil Blaze se promenait avec Rossini au foyer
et lui demandait son avis :
— Cetie musique?... 11 faut l'entendre cent fois !
Eloge outré qui est une acerbe critique quand on se re-
porte à l'efl'et que les Huguenots, entendus la première fois,
produisaient sur le public : pas de transports, pas d'enthou-
siasme, un froid glacial jusqu'au quatrième acte qui, seul,
dérida un peu les auditeurs.
■ ■ ■ ;:' " xx ■ SjUj ] ; ! & •
Constatons en passant que, jusqu'à la quatorzième repré •
sentation des Hugnenots, Meyerbeer, dit-on, dut remplir la
salle pour f ire croire au succès ; c'est pendant une de ces
quatorze représentations que se passa une petite scène, ra-
contée souvent par les amis de Rossini.
Les deux compositeurs se premenaient dans le foyer de
l'Opéra.
Meyerbeer, quêtant, espérant un mot gracieux,.demanda
à son ami :
— Quand nous donnerez-vôus encore un chef-d'œuvre ?
Vous savez, maître, que nous le désirons vivement.
— A quoi bon ? Vous le voyez, ils n'entendent plus rien
à la musique !
Et le malin Rossini montrait le public applaudissant
Raoul et Valentine.
L'interprétation actuelle
Êlle ne vaut pas, comme ensemble, celle de 1859. Malgré
^eUr jeunesse et leur zè'e, M. Bouhy et MIlc Dalti sont loin
de rappeler Faure et M""". Cabeî. M. Lhérie, en revanche, a
plus de voix que Sainte-Foy, mais il se montre moins natu-
rel et moins comique dans'la peau du sonoeur de biniou
Coreniin. On n'a presque plus fait attention à la chèvre
blanche Dinorah. C'est mademoiselle Lina-Bell qui a hérité
du succès de cette bête intelligente. 0a lui a fait bisser son
"ir du deuxième acte, — à mademoiselle Bell, s'entend, —
qu'elle a, du reste, bêlé avec infiniment de méthode, de lé-
gèreté et de goût.
On me raconte cette particularité de l'ancienne interpré-
tation. Comme on était en train de répéter généralement,
Meyerbeer arrêta tout à coup l'exécution en disant :
— Pardon, c'est très-bien, c'est superbe, c'est admirable ;
niais il me semble qu'une des basses — la grippe règne
beaucoup en ce moment — monsieur Chose, là-bas, seriez-
yous indisposé? — il me semble qu'une des basses a laissé
Passer une petite note douteuse, dont moi et monsieur le di-
re,:teur venons de nous apercevoir...
Tous les artistes se mirent à rire.
Et M. Perrin devint cramoisi en entendant cet appel à ses
c°nnaifsances musicales.
Meyerbeeriana
jî ^Uisque nous tenons l'auteur du Pardon de Ploèrmcl, ne le
Allons pas comme cela.
Aussi bien, notre spirituel et excellent confrère Dupeuty
î^us doane sur ce grand et méticuleux musicien les détails
^8 plus curieux, les plus intéressants et les plus inédits.
Où Meyerbeer était spleudide, par exemple, citait aux
^Pétitions ; rien ne lui échappait, pas plus le silence d'une
cQoriste que la note douteuse d'un instrumentiste; mais
avec quelles précautions polies et chattes il présentait ses
observations ! qu'il savait trouver d'adorables prétextes pour
'aire recommencer vingt fois un morceau jusqu'à ce qu'il mar-
chât convenablement ! comme il excellait à envelopper dans
^u. miel même ses reproches i
Une seule chose paraissait, insupportable à tout le monde,
c'était son parti pris de faire l'étranger ignorant et de lan-
cer exprès des fautes grossières de français qui lui faisaient
dire par Girard, le regretté chef d'orchestre de l'Opéra.
— Mais vous savez bien, Meyerbeer, qu'il n'y a plus que
vous en France qui disiez les ^'Huguenots.
XX
Ce qu'il ne pouvait tolérer, c'était que l'on émît le moin-
dre doute sur la paternité d'un de ses ouvrages.
Il a été malade de la plaisanterie d'Henri Reine qui attri-
bua Robert le Diable à un employé des postes nommé
Gouin.
— Messieurs les z'hàutbois, itisinua-t-il un jour après
l'exécution d'un morceau du Prophète, est-ce qu'il n'y a
pas, sur la partition, un ut dièze ? je ne sajS si je me trompe,
je dois me tromper, mais il rhe semble avoir entendu un
ut...
— C'est que vous aurez écrit un utt riposta Girard qui
prenait toujours la défense de son orchestre devant le monde,
sauf à dire, en particulier, sa façon de penser.
— Oh ! pour ça, non, reprend Meyerbeer; jô dois bieii le
savoir, moi le père de l'ouvrage.
— Hum ! hum 1 le père ! fait Girard qui était là taquine-
rie même.
— Que voulez-vous dire, Girard, avee vos hum ! hum '!
— Dame ! et votre Forçat de Berlin !
A ces mots, Meyerbeer leva immédiatement la répétiaon,
et courant après Girard :
— Oui, je le sais, lui dit il, il y a une feuille de Berlin
qui a imprimé que je tenais un malheureux enfermé dans
ma cave, avec un piano, et que je ne lui donnais à manger
que lorsqu'il avait fini sa page de musique ; mais je vous
donne ma parole d'honneur, mon cher Girard, que c'est une
indigne calomnie, et je vous en prie, n'en parlez plus ja-
mais.
— Eh! bien, je vous le promets, répondit Girard; mais
promettez-mot à votre tour de ne plus dire les z'Huguénols.
Variétés
les mormons a paris
M. Louis Leroy étant de moitié dans les Mormons à Paris,
j'espérais une comédie d'observation et de mœurs, ingénieuse,
paradoxale, hérissée de pointes et de traits comme le dos
d'un porc-épic...
J'ai trouvé une pièce à sensations, où le poivre remplace
le sel, où le mouvement remplace l'esprit...
Mais, telle qu'elle, elle m'a amusé, Le public en a ri aussi.
Nous voilà tous deux désarmés...
Vous narrerai-je les infortunes de Savarin, qui, après
avoir épousé cinq femmes avec les cinq doigts de la main
gauche sur les rives du lac Saté, voit justement deux de ces
Marmonnes lui tomber sur les bras, à Paris, le soir du jour
où il a convolé en sixième et légitime mariage?...
Qu'il vous suffise de savoir que Savarin, — représenté
par le nez de Grenier, — a pour oncle Baron, pour belle-
mère Aline Duval, pour protagoniste Léonce et pour sui-
vantes — et poursuivantes — madame Priston et mademoi-
selle Berthe Legrand... .
Et je suis certain que vous répéterez avec moi, — en fai-
sant une variante au vers de don César de Bazan, dans Ruy-
Blas :
Je me contenterais fort bien des poursuivantes...
Ce que j'ai entendu dans l'entracte.
Entre gilets en cœur :
— Mon cher, je viens de faire une heureuse...
— Comment ?...
— On voulait me marier avec une jeune fille charmante,
bien élevée et sage comme une image.,.
— Eh bien?
— Eh ! bien, j'ai refusé.
Entre Bourgeois :
— C'est drôle. Je lis sur le programme des spectacles : les
Deux Orphelines, par Dennery, tout court, —■ et sur l'affiche
il y a : d'Ennery, avec la particule et l'apostrophe... Pour-
quoi cette différence d'orthographe ?
— Ce n'est sans doute pas le même.
— Vous avez raison : probablement que c'est un autre.
— Oui, c'est peut-être son frère.
Entre farceurs :
— Quelle différence y a-t-il entre une feuille de vigne et le
Septennat?
— ???
— C'est que tous les deux servent à couvrir les partis.
STAR.
CHASSE
Vê'ement Complet
avec carnier.
Maison du Pont-Neuf. Paris.
15
F
Depuis quelques années, l'usage de diverses teintures pour
les cheveux a pris une grande extension.
La nouvelle Société d'hygiène française, \, boulevard
Bonne-Nouvelle, a obtenu, avec l'aide de savants praticiens,
la perfectiou en ce genre. L'Eau Figaro, qu'elle présente au
public, est une teinture d'un parfum exquis et d'une effica-
cité certaine.
Il n'y avait qu'un nom à lui donner, celui du spirituel
barbier de Séville, Figaro, qui, fout en maniant le rasoir,
pratiquait assez habilement la médecine.
Nous avons l'assurance qiiel\Eaw Figaro occupera bientôt
une place digne de ses qualités iuContestables.
découverte médicale
Nous avons lu, avec beaucoup d'intérêt, tin mémoire pré-
senté à l'Institut de France par le Docteur A. Bertrand
sur la phthisie pulmonaire et les maladies de l'appareil res-
piratoire réputées incurables jusqu'à ce jour.
Le Docteur Bertrand supprime les remèdes, H soumet
ses malades à un traitement physique qu'il applique dans
son cabinet, 20, rue des Martyrs, à Paris.
Un tel progrès est un service rendu à l'humanité toute
entière.
--♦-
La Jeune mère, journal illustré de l'enfance. — Sommaire
du 10° numéro. — l« août 1874.
Causerie du docteur {les enfants aux bains de mer).— L'éduca-
tion du nouveau-né (l'alimentation infanticide). — L'ou-
vr.ère mère de famille. — Les nourrices mercenaires. —
De la courbure de la jambe gauche chez les enfants. --
Lorsque je veux être jolie (enfantine). — Les noms de
baptême. — Bureaiîx de nourrices de Lyon. — Mortalité
des nouveaux-nés'à Lyon, pendant le mois de mai.—
Correspondance. — Bibliographie.
Gravures. — Lfs Enfants aux bains de mer. — L'ouvrière
mère de famille. — Bureau de nourrices, de M. Boissa.
Abonnement : 6 fr. par an. — Un numéro : 60 cent.
On s'abonnne : A Paris, chez M. Ghio, 41, quai des
Grands-Augustins ; à Lyon, chez M. Josserand, administra-
teur, 3, place Bellecour.
L'éditeur Alphonse Lemerre continue dans sa charmante
Bibliothèque littéraire, imprimée en caractères eîzéviriens,
avec fleurons et eu is-de-îampe, la publication des poésies
complètes de Théodore de Banville, qui formeront
sept volumes. Après le* trois premiers, qui contiennent les
Idylles prussiennes, les Stalactites, Odelettes, Améthystes, et les
Odes funambulesques, le quatrième volume vient de paraître.
H renferme, outre la réimpression des Trente-Six Ballades
joyeuses, dont la première édition a été si rapidement écou-
lée, le recueil intitulé : Le Sang de la Coupe, dans lequel on
remarque ces beaux poèmes : la Malédiction de Cypris, les
Souffrances de l'Artiste, la Toison d'or, la Prophétie de Calchas,
la tiloire de Molière.
Nous ne nous étions pas trompés en prédisant un succès
à la publication de la Nouvelle Héloïse de J.-3. Rousseau, il-
lustrée par Tony-Johannot. La huitième livraison vient de
paraître à la librairie Garnier frères.
A.-S. Morin vient de mettre en vente chez Le Chevalier
un nouveau volume, l'Esprit de l'Eglise, 2 fr. Fidèle aux
théories qu'il a déjà exposées plusieurs fois avec mérite, l'au-
teur prouve dans ce dernier ouvrage que tout catholique
que le fanatisme n'aveugle pas sera épouvanté en voyant
mis à nu ce qu'on lui ordonne de croire.
A louer, pour le terme d'octobre, entrée ;en jouissance
immédiate :
Un appartement au 1er étage, pouvant être augmenté de
deux grandes pièces, composé de :
2 chambres à coucher, salie à manger, cuisine avec eau
sur l'évier, etc., etc.
S'adresser rue Quincampoix, 35.
CARROSSERIE. — MO.USSARD Alnô
7, avenue des Champs-Elysées (Rond-Point).
Grand choix de voitures neuves et d'occasion;
Insensibilisateur Duchesne. — Guorison, extraction et
pose de dents sans douleur, 4b, rue Lafayette.
-:--,-
important EAU DES FÉES impovrtant
r.ecoloration des cheveux et de la barbe
Diplôme de mérite à l'Exposition universelle de Vienne 1873
10 années de succès
mmb sarah félix prévient sa nombreuse clientèle que
prochainement la couleur bleue de ses flacons : Eau des
fées sera changée en couleur ambrée.
La récompense unique qu'elle a obtenue à Vienne est un
puissant argument contre la concurrence, et pour éviter les
contrefaçons déloyales et nuisibles, Mm8 Sarah Félix
a cru devoir changer la couleur bleue de ses flacons, et les
nouveaux, qui seront de couleur ambrée, porteront sa si-
gnature incrustée sur les deux côtés.
Pommade des Fées recommandée
Paris, 43, rue Richer, et toutes les parfumeries de l'univers.
Le Gérant : lb révérend.
F«na- — Impriuioxin F. DKBQNS et C", 16, rue du Croissant.
DEMANDEZ PARTOUT LE 18 SEPTEMBRE 10 CENTIMES LA LIVRAISON, 50 CENTIMES LA SÉRIE
LA REINE MARGOT
Par Alexajncix'e DTJJMLA.S
Nouvelle édition illustrée, >^x frontispice de gerlier
L'Ouvrage sera complet en 50 livraisons à W cent, et en 10 séries à J50 cenU
La Reine Margot, l'un des chefs-d'œuvre de l'auteur des Trois Mousquetaires,
at,ra le. format et l'aspect typographique de ce dernier ouvrage, actuellement en cours de
Publication.
GAZETTE..... EN PASSANT
la reprise du Pardon de Ploërmel
II n'y a que les œuvres d'une honnête médiocrité qui, à
leur apparition, ne soulèvent point de tempêtes et sont ac-
cueillies par le public et par la critique avec une fa\ eur una-
nime.
Comme koberUle-Diable, comme les Huguenots, comme le
Prophète et comme l'Étoile du Nord, le Pardon de Ploermd, —
que l'on vient de reprendre à l'Opéra-Comique, — avant de
s'imposer à l'admiration de nos contemporains, s'est vu
l'objet des enthousiasmes les plus vioients et des attaques
les plus passionnées. La pluie des épigrammes ne lui a pas
plus manqué que le tonnerre des brilvos.'Rossini, qui ne
laissait jamais échapper l'occasion de faire des mots sur ses
confrères, disait, le soir de l'apparition de cet avant-dernier
ouvrage du compositeur allemand :
— C'est un succès étourdissant.
xx
Rossini, du reste, étàit coutumier du fait.
C'était encore un de ses mots qu'on répétait, dans les
Petits journaux satiriques, le lendemain de la première re-
présentation des Huguenots.
Cette première eut lieu le '29 février 183G. Pendant un
entr'acte, Castil Blaze se promenait avec Rossini au foyer
et lui demandait son avis :
— Cetie musique?... 11 faut l'entendre cent fois !
Eloge outré qui est une acerbe critique quand on se re-
porte à l'efl'et que les Huguenots, entendus la première fois,
produisaient sur le public : pas de transports, pas d'enthou-
siasme, un froid glacial jusqu'au quatrième acte qui, seul,
dérida un peu les auditeurs.
■ ■ ■ ;:' " xx ■ SjUj ] ; ! & •
Constatons en passant que, jusqu'à la quatorzième repré •
sentation des Hugnenots, Meyerbeer, dit-on, dut remplir la
salle pour f ire croire au succès ; c'est pendant une de ces
quatorze représentations que se passa une petite scène, ra-
contée souvent par les amis de Rossini.
Les deux compositeurs se premenaient dans le foyer de
l'Opéra.
Meyerbeer, quêtant, espérant un mot gracieux,.demanda
à son ami :
— Quand nous donnerez-vôus encore un chef-d'œuvre ?
Vous savez, maître, que nous le désirons vivement.
— A quoi bon ? Vous le voyez, ils n'entendent plus rien
à la musique !
Et le malin Rossini montrait le public applaudissant
Raoul et Valentine.
L'interprétation actuelle
Êlle ne vaut pas, comme ensemble, celle de 1859. Malgré
^eUr jeunesse et leur zè'e, M. Bouhy et MIlc Dalti sont loin
de rappeler Faure et M""". Cabeî. M. Lhérie, en revanche, a
plus de voix que Sainte-Foy, mais il se montre moins natu-
rel et moins comique dans'la peau du sonoeur de biniou
Coreniin. On n'a presque plus fait attention à la chèvre
blanche Dinorah. C'est mademoiselle Lina-Bell qui a hérité
du succès de cette bête intelligente. 0a lui a fait bisser son
"ir du deuxième acte, — à mademoiselle Bell, s'entend, —
qu'elle a, du reste, bêlé avec infiniment de méthode, de lé-
gèreté et de goût.
On me raconte cette particularité de l'ancienne interpré-
tation. Comme on était en train de répéter généralement,
Meyerbeer arrêta tout à coup l'exécution en disant :
— Pardon, c'est très-bien, c'est superbe, c'est admirable ;
niais il me semble qu'une des basses — la grippe règne
beaucoup en ce moment — monsieur Chose, là-bas, seriez-
yous indisposé? — il me semble qu'une des basses a laissé
Passer une petite note douteuse, dont moi et monsieur le di-
re,:teur venons de nous apercevoir...
Tous les artistes se mirent à rire.
Et M. Perrin devint cramoisi en entendant cet appel à ses
c°nnaifsances musicales.
Meyerbeeriana
jî ^Uisque nous tenons l'auteur du Pardon de Ploèrmcl, ne le
Allons pas comme cela.
Aussi bien, notre spirituel et excellent confrère Dupeuty
î^us doane sur ce grand et méticuleux musicien les détails
^8 plus curieux, les plus intéressants et les plus inédits.
Où Meyerbeer était spleudide, par exemple, citait aux
^Pétitions ; rien ne lui échappait, pas plus le silence d'une
cQoriste que la note douteuse d'un instrumentiste; mais
avec quelles précautions polies et chattes il présentait ses
observations ! qu'il savait trouver d'adorables prétextes pour
'aire recommencer vingt fois un morceau jusqu'à ce qu'il mar-
chât convenablement ! comme il excellait à envelopper dans
^u. miel même ses reproches i
Une seule chose paraissait, insupportable à tout le monde,
c'était son parti pris de faire l'étranger ignorant et de lan-
cer exprès des fautes grossières de français qui lui faisaient
dire par Girard, le regretté chef d'orchestre de l'Opéra.
— Mais vous savez bien, Meyerbeer, qu'il n'y a plus que
vous en France qui disiez les ^'Huguenots.
XX
Ce qu'il ne pouvait tolérer, c'était que l'on émît le moin-
dre doute sur la paternité d'un de ses ouvrages.
Il a été malade de la plaisanterie d'Henri Reine qui attri-
bua Robert le Diable à un employé des postes nommé
Gouin.
— Messieurs les z'hàutbois, itisinua-t-il un jour après
l'exécution d'un morceau du Prophète, est-ce qu'il n'y a
pas, sur la partition, un ut dièze ? je ne sajS si je me trompe,
je dois me tromper, mais il rhe semble avoir entendu un
ut...
— C'est que vous aurez écrit un utt riposta Girard qui
prenait toujours la défense de son orchestre devant le monde,
sauf à dire, en particulier, sa façon de penser.
— Oh ! pour ça, non, reprend Meyerbeer; jô dois bieii le
savoir, moi le père de l'ouvrage.
— Hum ! hum 1 le père ! fait Girard qui était là taquine-
rie même.
— Que voulez-vous dire, Girard, avee vos hum ! hum '!
— Dame ! et votre Forçat de Berlin !
A ces mots, Meyerbeer leva immédiatement la répétiaon,
et courant après Girard :
— Oui, je le sais, lui dit il, il y a une feuille de Berlin
qui a imprimé que je tenais un malheureux enfermé dans
ma cave, avec un piano, et que je ne lui donnais à manger
que lorsqu'il avait fini sa page de musique ; mais je vous
donne ma parole d'honneur, mon cher Girard, que c'est une
indigne calomnie, et je vous en prie, n'en parlez plus ja-
mais.
— Eh! bien, je vous le promets, répondit Girard; mais
promettez-mot à votre tour de ne plus dire les z'Huguénols.
Variétés
les mormons a paris
M. Louis Leroy étant de moitié dans les Mormons à Paris,
j'espérais une comédie d'observation et de mœurs, ingénieuse,
paradoxale, hérissée de pointes et de traits comme le dos
d'un porc-épic...
J'ai trouvé une pièce à sensations, où le poivre remplace
le sel, où le mouvement remplace l'esprit...
Mais, telle qu'elle, elle m'a amusé, Le public en a ri aussi.
Nous voilà tous deux désarmés...
Vous narrerai-je les infortunes de Savarin, qui, après
avoir épousé cinq femmes avec les cinq doigts de la main
gauche sur les rives du lac Saté, voit justement deux de ces
Marmonnes lui tomber sur les bras, à Paris, le soir du jour
où il a convolé en sixième et légitime mariage?...
Qu'il vous suffise de savoir que Savarin, — représenté
par le nez de Grenier, — a pour oncle Baron, pour belle-
mère Aline Duval, pour protagoniste Léonce et pour sui-
vantes — et poursuivantes — madame Priston et mademoi-
selle Berthe Legrand... .
Et je suis certain que vous répéterez avec moi, — en fai-
sant une variante au vers de don César de Bazan, dans Ruy-
Blas :
Je me contenterais fort bien des poursuivantes...
Ce que j'ai entendu dans l'entracte.
Entre gilets en cœur :
— Mon cher, je viens de faire une heureuse...
— Comment ?...
— On voulait me marier avec une jeune fille charmante,
bien élevée et sage comme une image.,.
— Eh bien?
— Eh ! bien, j'ai refusé.
Entre Bourgeois :
— C'est drôle. Je lis sur le programme des spectacles : les
Deux Orphelines, par Dennery, tout court, —■ et sur l'affiche
il y a : d'Ennery, avec la particule et l'apostrophe... Pour-
quoi cette différence d'orthographe ?
— Ce n'est sans doute pas le même.
— Vous avez raison : probablement que c'est un autre.
— Oui, c'est peut-être son frère.
Entre farceurs :
— Quelle différence y a-t-il entre une feuille de vigne et le
Septennat?
— ???
— C'est que tous les deux servent à couvrir les partis.
STAR.
CHASSE
Vê'ement Complet
avec carnier.
Maison du Pont-Neuf. Paris.
15
F
Depuis quelques années, l'usage de diverses teintures pour
les cheveux a pris une grande extension.
La nouvelle Société d'hygiène française, \, boulevard
Bonne-Nouvelle, a obtenu, avec l'aide de savants praticiens,
la perfectiou en ce genre. L'Eau Figaro, qu'elle présente au
public, est une teinture d'un parfum exquis et d'une effica-
cité certaine.
Il n'y avait qu'un nom à lui donner, celui du spirituel
barbier de Séville, Figaro, qui, fout en maniant le rasoir,
pratiquait assez habilement la médecine.
Nous avons l'assurance qiiel\Eaw Figaro occupera bientôt
une place digne de ses qualités iuContestables.
découverte médicale
Nous avons lu, avec beaucoup d'intérêt, tin mémoire pré-
senté à l'Institut de France par le Docteur A. Bertrand
sur la phthisie pulmonaire et les maladies de l'appareil res-
piratoire réputées incurables jusqu'à ce jour.
Le Docteur Bertrand supprime les remèdes, H soumet
ses malades à un traitement physique qu'il applique dans
son cabinet, 20, rue des Martyrs, à Paris.
Un tel progrès est un service rendu à l'humanité toute
entière.
--♦-
La Jeune mère, journal illustré de l'enfance. — Sommaire
du 10° numéro. — l« août 1874.
Causerie du docteur {les enfants aux bains de mer).— L'éduca-
tion du nouveau-né (l'alimentation infanticide). — L'ou-
vr.ère mère de famille. — Les nourrices mercenaires. —
De la courbure de la jambe gauche chez les enfants. --
Lorsque je veux être jolie (enfantine). — Les noms de
baptême. — Bureaiîx de nourrices de Lyon. — Mortalité
des nouveaux-nés'à Lyon, pendant le mois de mai.—
Correspondance. — Bibliographie.
Gravures. — Lfs Enfants aux bains de mer. — L'ouvrière
mère de famille. — Bureau de nourrices, de M. Boissa.
Abonnement : 6 fr. par an. — Un numéro : 60 cent.
On s'abonnne : A Paris, chez M. Ghio, 41, quai des
Grands-Augustins ; à Lyon, chez M. Josserand, administra-
teur, 3, place Bellecour.
L'éditeur Alphonse Lemerre continue dans sa charmante
Bibliothèque littéraire, imprimée en caractères eîzéviriens,
avec fleurons et eu is-de-îampe, la publication des poésies
complètes de Théodore de Banville, qui formeront
sept volumes. Après le* trois premiers, qui contiennent les
Idylles prussiennes, les Stalactites, Odelettes, Améthystes, et les
Odes funambulesques, le quatrième volume vient de paraître.
H renferme, outre la réimpression des Trente-Six Ballades
joyeuses, dont la première édition a été si rapidement écou-
lée, le recueil intitulé : Le Sang de la Coupe, dans lequel on
remarque ces beaux poèmes : la Malédiction de Cypris, les
Souffrances de l'Artiste, la Toison d'or, la Prophétie de Calchas,
la tiloire de Molière.
Nous ne nous étions pas trompés en prédisant un succès
à la publication de la Nouvelle Héloïse de J.-3. Rousseau, il-
lustrée par Tony-Johannot. La huitième livraison vient de
paraître à la librairie Garnier frères.
A.-S. Morin vient de mettre en vente chez Le Chevalier
un nouveau volume, l'Esprit de l'Eglise, 2 fr. Fidèle aux
théories qu'il a déjà exposées plusieurs fois avec mérite, l'au-
teur prouve dans ce dernier ouvrage que tout catholique
que le fanatisme n'aveugle pas sera épouvanté en voyant
mis à nu ce qu'on lui ordonne de croire.
A louer, pour le terme d'octobre, entrée ;en jouissance
immédiate :
Un appartement au 1er étage, pouvant être augmenté de
deux grandes pièces, composé de :
2 chambres à coucher, salie à manger, cuisine avec eau
sur l'évier, etc., etc.
S'adresser rue Quincampoix, 35.
CARROSSERIE. — MO.USSARD Alnô
7, avenue des Champs-Elysées (Rond-Point).
Grand choix de voitures neuves et d'occasion;
Insensibilisateur Duchesne. — Guorison, extraction et
pose de dents sans douleur, 4b, rue Lafayette.
-:--,-
important EAU DES FÉES impovrtant
r.ecoloration des cheveux et de la barbe
Diplôme de mérite à l'Exposition universelle de Vienne 1873
10 années de succès
mmb sarah félix prévient sa nombreuse clientèle que
prochainement la couleur bleue de ses flacons : Eau des
fées sera changée en couleur ambrée.
La récompense unique qu'elle a obtenue à Vienne est un
puissant argument contre la concurrence, et pour éviter les
contrefaçons déloyales et nuisibles, Mm8 Sarah Félix
a cru devoir changer la couleur bleue de ses flacons, et les
nouveaux, qui seront de couleur ambrée, porteront sa si-
gnature incrustée sur les deux côtés.
Pommade des Fées recommandée
Paris, 43, rue Richer, et toutes les parfumeries de l'univers.
Le Gérant : lb révérend.
F«na- — Impriuioxin F. DKBQNS et C", 16, rue du Croissant.
DEMANDEZ PARTOUT LE 18 SEPTEMBRE 10 CENTIMES LA LIVRAISON, 50 CENTIMES LA SÉRIE
LA REINE MARGOT
Par Alexajncix'e DTJJMLA.S
Nouvelle édition illustrée, >^x frontispice de gerlier
L'Ouvrage sera complet en 50 livraisons à W cent, et en 10 séries à J50 cenU
La Reine Margot, l'un des chefs-d'œuvre de l'auteur des Trois Mousquetaires,
at,ra le. format et l'aspect typographique de ce dernier ouvrage, actuellement en cours de
Publication.