Henri. — Pourquoi pas ? J'ai justement en face de mes
fenêtres une petite robe écrite...
Alfred. — Et moi une petite robe bleue...
ernest. — Je suis une jolie fillette qui vient souvent
rendre visite à sa cousine, précisément vis-à-vis de chez moi.
Henri. — Ali! fripon !
Alfred. — Ali! coquin !
Ernêst. — Chenapan !
ensemble.— H suffit!
II
Mêmes jeunes gens
Même table. — Mêmes consommations.
alfre d. — Eh ! bien, et la robe écriiè ?
uenri, à Ernest. — Et ta jolie fillette ?
Ernest, à Henri. — Et ta robe bleue?
Henri. — Succès complet!
Ernest. — Tiens ! moi aussi.
Alfred. — Et moi aussi.
ernest. — Elle a répondu à tes signaux par d'autres si-
gnaux ?
alfred. —Mieux que ça.
Henri. — Ah bah !
Alfred. — Elle m'a écrit.
Henri. — Eh ! bien, à moi également.
ernest. — Et à votre serviteur aussi.
Alfred. — Ah ! m.'iis, moi, j'ai une chance spéciale.
Imaginez qu'elle m'appelle... Non, vous no devineriez p: s...
Henri.';— « Mon beau bébé 1 »
alfred. —Gomment! tu le sais?
henri. — Parbleu ! je suis aussi un beau bébé.
ernest. — Ah ! c'est particulier ! Moi aussi...
. alfred. — Tu as la lettre sur toi ?
ernest. — Non, mais je la sais par cœur.
Henri. — Moi, je peux réciter la mienne.
alfred. — Moi aussi.
ensemble. — « Beau bébé aimé... Quel malheur que la
rue soit si large, je voudrais profiler... {Ils s'arrêtent stupé-
faits.) Tiens, comment ça se fait-il ?
alfred, se frottant le front. — Ah! j'y suis î Elles ont lu
le procès tontes les trois... Eh ! bien, mes enfants, la justice
en fait de belles !
PAUL PARFAIT.
il/1
On célébrait, dans un château du Médoc, l'ouverture de
la chasse. La journée avait été bonne, et de nombreux dis-
ciples de Saint Hubert, devisaient, après boire, de joyeux
propos do chasse et d'amour.
L'un d'eux, surtout, ne tarissait pas du récit do ses
exploits, et, quoi qu'il fût déjà du mauvais côté de la qua-
rantaine, il vantait le nombre do ses bonnes fortunes.
—■ Vous êtes bien heureux, mon ami, lui dit sa femme,
d'avoir trompé tant de maris; moi, je n'en ai jamais pu
tromper qu'un seul.
Un de nos amis aune petife fille charmante de quatre ans
et un chien magnifique.
Un jour, que la petite fille n'avait point été sage; son
père la gronda. L'enfant fit une moue adorable, se tourna
vers le chien et lui dit :
— Viens, Modor, tu ne me grondes pas, toi;' si tu veux,
tu seras mon papa.
Entre ouvriers :
■* Qué qu'tas, Polytc? t'as l'air tout chose...
~j «l'ai... que j'ai la migraine.
— la demi? c'est rien... pourvu que t'attrapes pas la
grande !
— La grande ?
— Oui, j'ai un camarade à l'atelier qu'en est mort.
— De quoi ?
— De la grand?graine!
, : . -
Un joli mot de ce pauvre Auber, dont, si j'en crois
M. Mendcl, le corps, depuis trois ans, est resté dans un
caveau provisoire de je ne sais quel cimetière en attendant
une sépulture définitive et honorable. Voici tantôt six ou
sept ans, le célèbre musicien se trouvait dans un salon, où
l'on causait des nouvelles voies que l'on venait dé percer
autour de l'Opéra. On louait l'idée généreuse du préfet de la
Seine qui a donné aux rues les plus voisines demolre future
académie musicale, les noms des derniers auteurs et compo-
siteurs décédôs.
— Tiens, dit l'un des assistants, mais, monsieur Auber,
vous avez déjà votre rue, et, Dieu merci! vous êtes pourtant
bien vivant.
— Oh! lit en souriant le charmantvieRard, M. Hauss-
mann m'a fait crédit.
'.Va ,aou aaïLAg tj a .-.s.mte=-» • -' I
Un grand poète, le plus grand peut-être de notre temps,
venait de mourir, ardemment et fidèlement aimé de tous
ceux qui l'avaient vraiment connu.
M>« X... l'avait connu, elle aussi, mais si peu, si peu, que
. ce n'était pas la peine d'en parler et d'essayer de se bâtir un
piédestal avec les souvenirs flétris de cette connaissance.
■ Bref, quelque temps après le décès, elle se présenta au do-
micile du mort avec un grand voile do veuve et, un mou-
choir à la main, elle vient réclamer une relique du cœur
donnée jadis, un portrait d'elle, inutile désdrmais, et qu'il
lui semble pénible d'abandonner à de3 indifférents.
On se dispose à satisfaire à sa demande; on cherche, on
fouille, on recherche : point de portrait. On ouvre les tiroirs
les plus cachas, les coins les plus intimes, — inutile, — le
médaillon s'est évaporé.
L'amazone prend alors son parti; elle redescend, et, comme
elle passait, pour sortir, devant la we entr'ouverte, elle
aperçoit son fameux ovale narquoisernent pendu sur la che-
minée du concierge.
— Malheureux ! vocifèrc-t-ellc en se précipitant, qu'avez-
vous profané ? D'où vous vient ce portrait-là ?
— Madame, c'est monsieur qui mc j'a donné. Il y a beau
temps de ça. — Tu laisses toujours monter cotte dame mal-
gré ma défense, m'avait-il dit. Tu ne la reconnais pas, c'est
bien. Voici son portrait, regarde-le souvent, et si cette dame
se représente ici, tu m'entends...
Le portier agita frénétiquement son plumeau.
L'héroïne n'en demanda pas davantage. En trois bonds
elle fut dans la rue, et je vous prie de croire qu'elle ne se
retourna pas.
Quant au portrait, on l'a mis depuis quelque temps au
mus.'e dos antiques.
Feu Porcher, l'entrepreneur de succès dramatiques, por-
tait un paletot à cinq poches, et dans chacune de celles-ci il
enfermait une provision de cigares do diverses qualités et
de différents prix ; son habitude étant d'offrir un cigare à
chaqueauteur qu'il rencontrait, il faisait eh sorte de pro-
portionner le havane offert au degré d'estime qu'il uccord .it
au talent du destinataire.
Première catégorie. — Cigares à 23 centimes.
Deuxième » — » à 20 »
Troisième » — » à iii »
Quatrième » — » à 10 »
Cinquième » — » à 05 »
Dumas, d'Ennery, Barrière, Âugirr étaient cotés au lon-
drôs ; Anicet Bourgeois n'a jamais pu dépasser la deuxième
catégorie, dite des 20 centimes ; Ctairville était condamné
d'avance et à perpétuité aux la centimes.
Les Delaporte, les Gabriel, les Labruussc ne connurent ja-
mais que les 10 centimes.
Quant aux modestes soutcUas, il les distribuait négligem-
ment aux prolétaires de la littérature dramatique.
Mais un dos grands embarras de Porcher était la ren-
contre d'un vaudevilliste de londios donnant le bras à un
autour à un sou, par exemple Lambert-Thiboust au bras d'Al-
phonse Lcmonnicr.
L'autre jour, daos un salon, deux jeunes gens causaient à
demi-voix, dms un coin écarté, d'une dame présente. C'é-
tait une de ces beautés hâves, au front sévère, aux joues
pâles, qui ne sortent jamais du nuage de leur froideur :
— Quelle glace, disait l'un, que madame do L... !
— Oui, répondit l'autre, une glace sans teint.
La scène se passe dans une école des frèr s.
un frère, à un élève. — Dans quelle famille d'animaux
p'acez-vous l'homme?
"l'élève.— Dans les ruminants.
— Pourquoi ?
— Parce qu'il est sujet aux rhumes.
tôt-, ïrfé .'«;..;.?:! . 'J-O'i-i'.. ~ , T* 'A '1 £i '1
Deux amies, appartenant à la haute bicherie parisienne,
sont venues dîner, au retour des courses, dans les nouveaux
cabinets du café Riche, où leurs cavaliers avaient fait pré-
parer des aliments exquis.
^gL'une de ces demoiselles, — je ne sais plus laquelle, —
raffole des radis ro.es et des pickles anglais. ' ■
— Vous mangez trop de crudités, ma chère, vous allez
vous faire mal, lui dit avec douceur son bon ami du moment.
La belle accueillit par un gros mot l'observation du petit
comte. ; - -,.
— Là!.qu'est-ce que je vous disais ! s'écria le gentilhomme,
voilà l'indigestion qui commence !
STAR.
Vê'ement Complet
avec carnier.
Maison du Pont-Neuf. Paris.
151
En voile partout : 10 cent, le numéro. —Le numéro 118
de la Lanterne do Boquillon consacré au ius de la
treille.
THÉÂTRE delà PORTE ST-MARTIN
prochainement
PIÈCE SCIENTIFIQUE EN 15 TABLEAU)!-ET A GRAND SPECTACLE
PUBLICATION DE LA LIBRAIRIE POLO
EN VENTE CHEZ TOUS LES LIBRAIMS DE PARIS & DES DÉPARTEMENTS
I
—
&5'' centimes
La livraison hebdomadaire
La première livraison
sera consacrée à M. Tliiors
et paraîtra le 16 octobre
CONTE
franc
La série de 4 livraisons
Par Jules CLÂRETIE
ILLUSTRÉS BE- GRAVURES SUR BOIS ET DE PAC-SIBltLE D>Atf*dG*APKES.
Personnages politiques, littérateurs, peintres, savants, tout ce qui vit, s'agite, entre en Scene, appartiendra
à la. galerie des Portraits contemporains.
la société anonyme de la raffinerie de ron-
fleur émet, en ce moment, les 4.000 actions de 500 fr.
qui doivent, en exécution de la décision prise par l'assem-
blée générale du 28 août dernier, élever son capital à la
somme de trois millions de francs.
La marche suivie jusqu'à ce jour pour cette affaire a été
aussi simple que sûre et mérite d'être retracée.
La raffinerie de Honflenr — l'un des plus grands établis-
sements industriels du Cavaldos — appartenait, en 1873, à
la Société en commandite J. de Boursetty et C".
Cette société, constituée en 1871, n'àvàit, pour ainsi dire,
d'autre commanditaire et garant que le Crédit foncier suisse,
— son principal actionnaire et débiteur, —aussi ne put-elle
pas résistera la déconfiture, de cette institution de crédit,
et dut-elle, peu de temps après la constatation de la catas-
trophe financière du mois de juin 1873, suspendre elle-même
ses paiements.
En décembre elle fut, en conséquence, déclarée en faillite,
et la vente, par autorité de justice, de la Raffinerie de Hon-
neur fut fixée premièrement au 23 mars, et, postérieure-
ment, au 23 mai 1874.
Quelques jours avant la date assignée à cette vente, —et
en vue de cette vente, — une Société s'était constituée, à
Paris, au capital provisoire de 200,000 fr., et sous le titre de
Société anonyme pour l'achat et l'exploitation ou la rétrocession
de la Raffinerie de Ilonfleur.
Aux termes de ses statuts, cette Société s'était interdit do
pousser les enchères au-^elà de la somme de 600,000 fr.
Le 2b mal, la Raffinerie lui était adjugée pour le prix de -
550.000 fr.
Aussitôt après avoir ivmpli les formalités relatives à cet
achat, la Société prenait le titra de Société anonyme de là Raf-
finerie de Ilonfleur.— Elle se constituait au capital de un mil-
lion do francs, par la transformation des 2,000 actions de
100 lr., primitivement souscrites en actions de 300 fr., et,
— dans une assemblée générale qui a eu lieu le 28 août :
dernier, elle décidait l'émission tft s 4,000 actions nouvelles
qui font l'objet de 'a présente émission.
En appelant de nouveaux associés, les actionnaires fonda-
tours ne se sont réservé, en représentation de l'apport effec-
tif qu'ils ont fait à la Société, que 4 top dans les bénéfices
sociaux. Ces 4 0/o sont représentés par 2,000 titres, dits parts
de fondation. — Par conséquent, la répartition des bénéfi-
ces se fera dans ces conditions :
90 0;o aux actionnaires et
4 0?0 aux parts de fondation.
La souscription aux 4,000 actions complémentaires, qui
sont émises aujourd'hui, — et oui a pour objet la création
du capital dïxploitatio.i de la Société, — ne peut manquer
d'être couver'e, car, arithméliqncment parlant, aucune af-
faire ne saurait offrir plus de garanties récl'.es et effectives.
La Raffinerie de HonfPuir est, commi nous l'avons dit
plus haut, un établissement industriel do premier ordre, qui
a dû coûter, — et qui Coûterait encore aujourd'hui, s'il fal-
lait la construire et l'outiller, dans les- excellentes conditions
de service où elle se trouve, — de 3,no0,000à 3,500,000 fr.
Lé,fonds déroulement nécessaire pour sori exploitation
commerciale, ne pouvant être moindre que 2,000,000 de
francs, il en résulte que si la Société, au lieu d'acheter
l'usine dans les conditions exceptionnelles dont elle a pro-
fité, avait dû l'établir, son compte de frais de premier éta-
blissement et de capital d'exploitation se ferait préalable-
ment élevé à la somme do 5 millions 500,000 fr. (ce qui
n'aurait rien d'exorbitant, relativement à l'importance de
l'établissement), mais telle n'est pas sa situation actuelle.
So i prix d'achat n'étant que de 530,000 fr., cetto cir-
constance la constitue, d'ères et déjà, en bénéfice d'une plus
value immobilière — constatée par devis et états do dépen-
ses — de 2,500,000 fr,, ce qui, lnd épendamment de celle qui
doit résulter de l'exploitation elle-même, donne dès à pré-
sent, à l'action émise en ce moment à 500 fr., une valeur
intrinsèque etj incontestable de 916 francs 66 centimes.
Chacun peut, comme nous, faire ce calcul, et se rendre
un compte exact des conditions exceptionnelles daos les-
quelles se présente cette affaire, dont les débuts ont été si
singulièrement favorisé-', tt dont l'avenir industriel est as-
suré à si peu de frais.
Tout le monde sait aujourd'hui que la grande industrie
dos sucres, — par un privilège dont elle est presque seule à
bénéficier, — échappe totalement à l'aléa, et, ne donne lieu,
pour ainsi d'ire, qu'a l'ouverture d'uncompte d'entrées et de
sorties, toujours régulièrement alimenté.
"La Société, qui va donner à l'exploitation, de la Raffinerie
de Honneur tout le développement qu'elle comporte, n'a rien
à redout r des éventualités qui, à un moment donné, peu-
vent atteindre et paralyser l'action d'une industrie qu el-
conque.
La Raffinerie de Ronfleur est assurée à l'avance, par sa
position géographique, des débouchés les plus étendus, et
elle pourrait tripler sa production annuelle de 1,500,000
pains, qu'elle n'aurait pas même à se préooeuper d'en cher-
cher le placement.
Mous ne croyons donc pas que la Société ait exagéré en
rien, le chitiie de ses bénéfices probables en les portant, en
moyenne, à 12.50 O/0, et en affirmant qu'ils pourront s'élever
à 20 et US 0/0.
On nous a souvent demandé de nous prononcer à l'égard
du placement des capitaux de l'épargne ; nous n'avons ja-
mais hésité à dire que les meilleurs étaient ceux qui se por-
taient de préférence sur la grande industrie française ; nous
n'hésiterons pas davantage à affirmer que l'un des meil-
leurs, entre tous, est celui qui s'associe à l'industrie privi-
légiée, qui a pour objet la fabrication de l'un de nos plus
Indispensables produits.
Oasait, du reste, ce que la raffinerie du sucre indigène a
créé de fortunes en France;
société ASOSYJtE de la raffinerie de honflëur
La souscription aux 4,000 actions nouvelles de 500 fr.,
dont l'émission a été décidée par l'assemblée générale du
28 août 1874, sf£a ouverte les 15, 10 et 17 octobre : à Paris,
au siège social, 16, rue. du 4 Septembre; dans les départe-
ments, chez MM. les agents de change, banquiers et chan-
geurs. . I - ^
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pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette.
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Diplôme de mérite à l'Exposition universelle de Vienne 1873
10 années de succès
l^|mo sarah félix prévient sa nombreuse clientèle que
prochainement la couleur bleue de ses flacons : Eau des
fées sera changée en couleur ambrée.
La récompense unique qu'elle a obtenue à Vienne est un
puissant argument contre la concurrence, et pour éviter les
contrefaçons déloyales et nuisibles, Mmo Sarah Félix
a cru devoir changer la couleur bleue de ses flacons, et les
nouveaux, qui seront de couleur ambrée, porteront sa si-
gnature incrustée sur les deux côtés.
Pommade des Fées recommandée
Paris, 43, rue Richer, et toutes les parfumeries de l'univers.
La Gérant : lh révérend.
Farts. — Imprimer!» F. djebons «t c10, 19, n» <*H GrvbMSi.
fenêtres une petite robe écrite...
Alfred. — Et moi une petite robe bleue...
ernest. — Je suis une jolie fillette qui vient souvent
rendre visite à sa cousine, précisément vis-à-vis de chez moi.
Henri. — Ali! fripon !
Alfred. — Ali! coquin !
Ernêst. — Chenapan !
ensemble.— H suffit!
II
Mêmes jeunes gens
Même table. — Mêmes consommations.
alfre d. — Eh ! bien, et la robe écriiè ?
uenri, à Ernest. — Et ta jolie fillette ?
Ernest, à Henri. — Et ta robe bleue?
Henri. — Succès complet!
Ernest. — Tiens ! moi aussi.
Alfred. — Et moi aussi.
ernest. — Elle a répondu à tes signaux par d'autres si-
gnaux ?
alfred. —Mieux que ça.
Henri. — Ah bah !
Alfred. — Elle m'a écrit.
Henri. — Eh ! bien, à moi également.
ernest. — Et à votre serviteur aussi.
Alfred. — Ah ! m.'iis, moi, j'ai une chance spéciale.
Imaginez qu'elle m'appelle... Non, vous no devineriez p: s...
Henri.';— « Mon beau bébé 1 »
alfred. —Gomment! tu le sais?
henri. — Parbleu ! je suis aussi un beau bébé.
ernest. — Ah ! c'est particulier ! Moi aussi...
. alfred. — Tu as la lettre sur toi ?
ernest. — Non, mais je la sais par cœur.
Henri. — Moi, je peux réciter la mienne.
alfred. — Moi aussi.
ensemble. — « Beau bébé aimé... Quel malheur que la
rue soit si large, je voudrais profiler... {Ils s'arrêtent stupé-
faits.) Tiens, comment ça se fait-il ?
alfred, se frottant le front. — Ah! j'y suis î Elles ont lu
le procès tontes les trois... Eh ! bien, mes enfants, la justice
en fait de belles !
PAUL PARFAIT.
il/1
On célébrait, dans un château du Médoc, l'ouverture de
la chasse. La journée avait été bonne, et de nombreux dis-
ciples de Saint Hubert, devisaient, après boire, de joyeux
propos do chasse et d'amour.
L'un d'eux, surtout, ne tarissait pas du récit do ses
exploits, et, quoi qu'il fût déjà du mauvais côté de la qua-
rantaine, il vantait le nombre do ses bonnes fortunes.
—■ Vous êtes bien heureux, mon ami, lui dit sa femme,
d'avoir trompé tant de maris; moi, je n'en ai jamais pu
tromper qu'un seul.
Un de nos amis aune petife fille charmante de quatre ans
et un chien magnifique.
Un jour, que la petite fille n'avait point été sage; son
père la gronda. L'enfant fit une moue adorable, se tourna
vers le chien et lui dit :
— Viens, Modor, tu ne me grondes pas, toi;' si tu veux,
tu seras mon papa.
Entre ouvriers :
■* Qué qu'tas, Polytc? t'as l'air tout chose...
~j «l'ai... que j'ai la migraine.
— la demi? c'est rien... pourvu que t'attrapes pas la
grande !
— La grande ?
— Oui, j'ai un camarade à l'atelier qu'en est mort.
— De quoi ?
— De la grand?graine!
, : . -
Un joli mot de ce pauvre Auber, dont, si j'en crois
M. Mendcl, le corps, depuis trois ans, est resté dans un
caveau provisoire de je ne sais quel cimetière en attendant
une sépulture définitive et honorable. Voici tantôt six ou
sept ans, le célèbre musicien se trouvait dans un salon, où
l'on causait des nouvelles voies que l'on venait dé percer
autour de l'Opéra. On louait l'idée généreuse du préfet de la
Seine qui a donné aux rues les plus voisines demolre future
académie musicale, les noms des derniers auteurs et compo-
siteurs décédôs.
— Tiens, dit l'un des assistants, mais, monsieur Auber,
vous avez déjà votre rue, et, Dieu merci! vous êtes pourtant
bien vivant.
— Oh! lit en souriant le charmantvieRard, M. Hauss-
mann m'a fait crédit.
'.Va ,aou aaïLAg tj a .-.s.mte=-» • -' I
Un grand poète, le plus grand peut-être de notre temps,
venait de mourir, ardemment et fidèlement aimé de tous
ceux qui l'avaient vraiment connu.
M>« X... l'avait connu, elle aussi, mais si peu, si peu, que
. ce n'était pas la peine d'en parler et d'essayer de se bâtir un
piédestal avec les souvenirs flétris de cette connaissance.
■ Bref, quelque temps après le décès, elle se présenta au do-
micile du mort avec un grand voile do veuve et, un mou-
choir à la main, elle vient réclamer une relique du cœur
donnée jadis, un portrait d'elle, inutile désdrmais, et qu'il
lui semble pénible d'abandonner à de3 indifférents.
On se dispose à satisfaire à sa demande; on cherche, on
fouille, on recherche : point de portrait. On ouvre les tiroirs
les plus cachas, les coins les plus intimes, — inutile, — le
médaillon s'est évaporé.
L'amazone prend alors son parti; elle redescend, et, comme
elle passait, pour sortir, devant la we entr'ouverte, elle
aperçoit son fameux ovale narquoisernent pendu sur la che-
minée du concierge.
— Malheureux ! vocifèrc-t-ellc en se précipitant, qu'avez-
vous profané ? D'où vous vient ce portrait-là ?
— Madame, c'est monsieur qui mc j'a donné. Il y a beau
temps de ça. — Tu laisses toujours monter cotte dame mal-
gré ma défense, m'avait-il dit. Tu ne la reconnais pas, c'est
bien. Voici son portrait, regarde-le souvent, et si cette dame
se représente ici, tu m'entends...
Le portier agita frénétiquement son plumeau.
L'héroïne n'en demanda pas davantage. En trois bonds
elle fut dans la rue, et je vous prie de croire qu'elle ne se
retourna pas.
Quant au portrait, on l'a mis depuis quelque temps au
mus.'e dos antiques.
Feu Porcher, l'entrepreneur de succès dramatiques, por-
tait un paletot à cinq poches, et dans chacune de celles-ci il
enfermait une provision de cigares do diverses qualités et
de différents prix ; son habitude étant d'offrir un cigare à
chaqueauteur qu'il rencontrait, il faisait eh sorte de pro-
portionner le havane offert au degré d'estime qu'il uccord .it
au talent du destinataire.
Première catégorie. — Cigares à 23 centimes.
Deuxième » — » à 20 »
Troisième » — » à iii »
Quatrième » — » à 10 »
Cinquième » — » à 05 »
Dumas, d'Ennery, Barrière, Âugirr étaient cotés au lon-
drôs ; Anicet Bourgeois n'a jamais pu dépasser la deuxième
catégorie, dite des 20 centimes ; Ctairville était condamné
d'avance et à perpétuité aux la centimes.
Les Delaporte, les Gabriel, les Labruussc ne connurent ja-
mais que les 10 centimes.
Quant aux modestes soutcUas, il les distribuait négligem-
ment aux prolétaires de la littérature dramatique.
Mais un dos grands embarras de Porcher était la ren-
contre d'un vaudevilliste de londios donnant le bras à un
autour à un sou, par exemple Lambert-Thiboust au bras d'Al-
phonse Lcmonnicr.
L'autre jour, daos un salon, deux jeunes gens causaient à
demi-voix, dms un coin écarté, d'une dame présente. C'é-
tait une de ces beautés hâves, au front sévère, aux joues
pâles, qui ne sortent jamais du nuage de leur froideur :
— Quelle glace, disait l'un, que madame do L... !
— Oui, répondit l'autre, une glace sans teint.
La scène se passe dans une école des frèr s.
un frère, à un élève. — Dans quelle famille d'animaux
p'acez-vous l'homme?
"l'élève.— Dans les ruminants.
— Pourquoi ?
— Parce qu'il est sujet aux rhumes.
tôt-, ïrfé .'«;..;.?:! . 'J-O'i-i'.. ~ , T* 'A '1 £i '1
Deux amies, appartenant à la haute bicherie parisienne,
sont venues dîner, au retour des courses, dans les nouveaux
cabinets du café Riche, où leurs cavaliers avaient fait pré-
parer des aliments exquis.
^gL'une de ces demoiselles, — je ne sais plus laquelle, —
raffole des radis ro.es et des pickles anglais. ' ■
— Vous mangez trop de crudités, ma chère, vous allez
vous faire mal, lui dit avec douceur son bon ami du moment.
La belle accueillit par un gros mot l'observation du petit
comte. ; - -,.
— Là!.qu'est-ce que je vous disais ! s'écria le gentilhomme,
voilà l'indigestion qui commence !
STAR.
Vê'ement Complet
avec carnier.
Maison du Pont-Neuf. Paris.
151
En voile partout : 10 cent, le numéro. —Le numéro 118
de la Lanterne do Boquillon consacré au ius de la
treille.
THÉÂTRE delà PORTE ST-MARTIN
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Personnages politiques, littérateurs, peintres, savants, tout ce qui vit, s'agite, entre en Scene, appartiendra
à la. galerie des Portraits contemporains.
la société anonyme de la raffinerie de ron-
fleur émet, en ce moment, les 4.000 actions de 500 fr.
qui doivent, en exécution de la décision prise par l'assem-
blée générale du 28 août dernier, élever son capital à la
somme de trois millions de francs.
La marche suivie jusqu'à ce jour pour cette affaire a été
aussi simple que sûre et mérite d'être retracée.
La raffinerie de Honflenr — l'un des plus grands établis-
sements industriels du Cavaldos — appartenait, en 1873, à
la Société en commandite J. de Boursetty et C".
Cette société, constituée en 1871, n'àvàit, pour ainsi dire,
d'autre commanditaire et garant que le Crédit foncier suisse,
— son principal actionnaire et débiteur, —aussi ne put-elle
pas résistera la déconfiture, de cette institution de crédit,
et dut-elle, peu de temps après la constatation de la catas-
trophe financière du mois de juin 1873, suspendre elle-même
ses paiements.
En décembre elle fut, en conséquence, déclarée en faillite,
et la vente, par autorité de justice, de la Raffinerie de Hon-
neur fut fixée premièrement au 23 mars, et, postérieure-
ment, au 23 mai 1874.
Quelques jours avant la date assignée à cette vente, —et
en vue de cette vente, — une Société s'était constituée, à
Paris, au capital provisoire de 200,000 fr., et sous le titre de
Société anonyme pour l'achat et l'exploitation ou la rétrocession
de la Raffinerie de Ilonfleur.
Aux termes de ses statuts, cette Société s'était interdit do
pousser les enchères au-^elà de la somme de 600,000 fr.
Le 2b mal, la Raffinerie lui était adjugée pour le prix de -
550.000 fr.
Aussitôt après avoir ivmpli les formalités relatives à cet
achat, la Société prenait le titra de Société anonyme de là Raf-
finerie de Ilonfleur.— Elle se constituait au capital de un mil-
lion do francs, par la transformation des 2,000 actions de
100 lr., primitivement souscrites en actions de 300 fr., et,
— dans une assemblée générale qui a eu lieu le 28 août :
dernier, elle décidait l'émission tft s 4,000 actions nouvelles
qui font l'objet de 'a présente émission.
En appelant de nouveaux associés, les actionnaires fonda-
tours ne se sont réservé, en représentation de l'apport effec-
tif qu'ils ont fait à la Société, que 4 top dans les bénéfices
sociaux. Ces 4 0/o sont représentés par 2,000 titres, dits parts
de fondation. — Par conséquent, la répartition des bénéfi-
ces se fera dans ces conditions :
90 0;o aux actionnaires et
4 0?0 aux parts de fondation.
La souscription aux 4,000 actions complémentaires, qui
sont émises aujourd'hui, — et oui a pour objet la création
du capital dïxploitatio.i de la Société, — ne peut manquer
d'être couver'e, car, arithméliqncment parlant, aucune af-
faire ne saurait offrir plus de garanties récl'.es et effectives.
La Raffinerie de HonfPuir est, commi nous l'avons dit
plus haut, un établissement industriel do premier ordre, qui
a dû coûter, — et qui Coûterait encore aujourd'hui, s'il fal-
lait la construire et l'outiller, dans les- excellentes conditions
de service où elle se trouve, — de 3,no0,000à 3,500,000 fr.
Lé,fonds déroulement nécessaire pour sori exploitation
commerciale, ne pouvant être moindre que 2,000,000 de
francs, il en résulte que si la Société, au lieu d'acheter
l'usine dans les conditions exceptionnelles dont elle a pro-
fité, avait dû l'établir, son compte de frais de premier éta-
blissement et de capital d'exploitation se ferait préalable-
ment élevé à la somme do 5 millions 500,000 fr. (ce qui
n'aurait rien d'exorbitant, relativement à l'importance de
l'établissement), mais telle n'est pas sa situation actuelle.
So i prix d'achat n'étant que de 530,000 fr., cetto cir-
constance la constitue, d'ères et déjà, en bénéfice d'une plus
value immobilière — constatée par devis et états do dépen-
ses — de 2,500,000 fr,, ce qui, lnd épendamment de celle qui
doit résulter de l'exploitation elle-même, donne dès à pré-
sent, à l'action émise en ce moment à 500 fr., une valeur
intrinsèque etj incontestable de 916 francs 66 centimes.
Chacun peut, comme nous, faire ce calcul, et se rendre
un compte exact des conditions exceptionnelles daos les-
quelles se présente cette affaire, dont les débuts ont été si
singulièrement favorisé-', tt dont l'avenir industriel est as-
suré à si peu de frais.
Tout le monde sait aujourd'hui que la grande industrie
dos sucres, — par un privilège dont elle est presque seule à
bénéficier, — échappe totalement à l'aléa, et, ne donne lieu,
pour ainsi d'ire, qu'a l'ouverture d'uncompte d'entrées et de
sorties, toujours régulièrement alimenté.
"La Société, qui va donner à l'exploitation, de la Raffinerie
de Honneur tout le développement qu'elle comporte, n'a rien
à redout r des éventualités qui, à un moment donné, peu-
vent atteindre et paralyser l'action d'une industrie qu el-
conque.
La Raffinerie de Ronfleur est assurée à l'avance, par sa
position géographique, des débouchés les plus étendus, et
elle pourrait tripler sa production annuelle de 1,500,000
pains, qu'elle n'aurait pas même à se préooeuper d'en cher-
cher le placement.
Mous ne croyons donc pas que la Société ait exagéré en
rien, le chitiie de ses bénéfices probables en les portant, en
moyenne, à 12.50 O/0, et en affirmant qu'ils pourront s'élever
à 20 et US 0/0.
On nous a souvent demandé de nous prononcer à l'égard
du placement des capitaux de l'épargne ; nous n'avons ja-
mais hésité à dire que les meilleurs étaient ceux qui se por-
taient de préférence sur la grande industrie française ; nous
n'hésiterons pas davantage à affirmer que l'un des meil-
leurs, entre tous, est celui qui s'associe à l'industrie privi-
légiée, qui a pour objet la fabrication de l'un de nos plus
Indispensables produits.
Oasait, du reste, ce que la raffinerie du sucre indigène a
créé de fortunes en France;
société ASOSYJtE de la raffinerie de honflëur
La souscription aux 4,000 actions nouvelles de 500 fr.,
dont l'émission a été décidée par l'assemblée générale du
28 août 1874, sf£a ouverte les 15, 10 et 17 octobre : à Paris,
au siège social, 16, rue. du 4 Septembre; dans les départe-
ments, chez MM. les agents de change, banquiers et chan-
geurs. . I - ^
Insensibilisateur Duchesne. — Guêrison, extraction et
pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette.
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recoloration des cheveux et de la barbe
Diplôme de mérite à l'Exposition universelle de Vienne 1873
10 années de succès
l^|mo sarah félix prévient sa nombreuse clientèle que
prochainement la couleur bleue de ses flacons : Eau des
fées sera changée en couleur ambrée.
La récompense unique qu'elle a obtenue à Vienne est un
puissant argument contre la concurrence, et pour éviter les
contrefaçons déloyales et nuisibles, Mmo Sarah Félix
a cru devoir changer la couleur bleue de ses flacons, et les
nouveaux, qui seront de couleur ambrée, porteront sa si-
gnature incrustée sur les deux côtés.
Pommade des Fées recommandée
Paris, 43, rue Richer, et toutes les parfumeries de l'univers.
La Gérant : lh révérend.
Farts. — Imprimer!» F. djebons «t c10, 19, n» <*H GrvbMSi.