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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 8.1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.6768#0127
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k'. r%i| U L g fl &

dans le bois. On aurait dit que quelqu'un suivait, à distance,
l'aventureuse jeune femme.

Diane ne songeait pas précisément à Acléon. Elle savait
les bois infestés de braconniers. Et la peur glissait parfois
sa main froide entre ses deux blanches épaules! Diane avait
armé son fusil bravement, — en tremblant.

Et puis, elle voulait tirer au moins un coup de fusil...
sur quelque chose.

Car la pauvre petite commençait à s'ennuyer de la belle
façon. Elle avait froid. La pluie tombait déplus belle, et les
allées s'allongeaient à perte de vue devant ses jolis yeux.
Et son... costume 1e gênait, oh! mais la gênait, ici et là
comme j'ai eu l'honneur de vous le dire.... enfin, vous me
comprent z.

Le< bruits inquiétants de branches cassées sous un pied
inconnu se rapprochaient.

Diane, pour secouer le découragement qui s'emparait d'elle
et pour échapper à l'énervement qui rendait ses yeux hu-
miies par instants, marchait avec la vélocité d'un facteur
en retard, dans les terres humides et grasses. Ses souliers
de fillette étaient ornés de lourds échantillons du sol de la
patrie.

Tout à coup, à cinq pas, au bout d'un sentier perdu, —
Diane s'en allait au hasard maintenant , — un lapin passa
gravement. Ajuster, tirer, le tout avec précipitation, fut
pour madame... Diane l'affaire de sept secondes.

Pyn | — pan ! Diane l&cha ses deux coups. Le lapin, 00 18
hasard a de ces mystères, — rôlila trois fols sur lui-même,
complètement haché. On aurait pu en faire des saucisse* !

Diane, triomphante, quoique l'épaule lui fit un mal hor-
rible, courut en avant, sauta sur Soft lapin, qui avait l'air,
de sortir d'un accident de chemin de fer, et, le cœur très-
ému, s'assit sut un tronc d'arbre.

Jille prit le pauvre petit Hiiimal, sa première victime, dstis
ses m«ios, et le regarda. Il tressaillait encore, chaud et
doux ; son petit ventre blanc, criblé de gouttes sanglantes,
t'agitait. >

Madame... Diane, en le contemplant, sentit son cœur lui
monter à la gorge, et, énervée, éclata en bruyants sanglots.
Le froid, !a pluie, l'inqi.iôtude, le lever matinal, la faim,
l'agacement, la fàtigiie, son épittle meurtrie, son... costume
trop juste, l'odeur de la poudre,la vue du sang, tout enfin se
réunit pour déterminer une légère CWss de nerfs chez la
bioride chasseresse.

Elle pleura donc, abondamment, tenant soi! lapin assas-
siné sur son sein, comme pour le rappeler à la Vie.

Personne ne pouvait la Voir dans cet état, heureusement,
ni Ces dames, ni ces messieurs. Ou aurait joliment rii

Soudain, une grosse voix, derrière Diane, articula ces
paroles terribles :

« "Votre permis? »

Diane, en pleurs, à moitié morte d'effroi, se re'ourna.
Un vilain homme, en blouse, se tenait, lo fusil en ban-
doulière, sur le nord du sentier.
« Mon permis «...

— Oui. Vous chassez sans permis, n'est-ce pas?

— Je suis madame de...

— Ça m'est égal. Vos papiers ? Votre fusil d'abord 1 je le
confisque.

— Mais ?..,

— Pas de mais ! »

Le vilain homme prit le fusil, en grimaçant, pendant que
Diane, fébiilemeut, cherchait son permis dai.s toutes ses
poches (le costume en avait huit I). — Diane avait oublié
son permis 1

« U est bon, on la connaît, fit remarquer le vilain homme.-
Votre affaire est dans le sac. A bientôt, madame... Ah ! le
lapin !... »

Et le vilain homme, qui n'était autre qu'un braconnier
habile à lancer les blagues, rentra dans l'épaisseur des fo-
rêts, empor antle fusil et le lapin ue Diane suif'jquée.

La tête perdue, la pauvie enfant, hio.,illée jusqu'aux OS,
écoiehée ici et là, s'enfuit au pas de course, à l'aventure.

Vers le soir, les habitants du ehâteau de..., situé à...
(contrée fort giboyeuse), virent arriver, par la pelouse, sous
une pluie b ataute, un être étrange, couvert cte boue èt de
feuilles, et qui pleurait à chaudes larmes.

C'était Diane.

-On respecta sa douleur.., jusqu'au lendemain.

La oi,ere entant se mti au tu avec ia fièvre. Mais rassurez-
vous, âmes seniihies, 14**$ dè... en fut quitiepour la peur, et
de grandes lasses de tisane... irès-sueree.

El maintenant que j'ai dit, tu peux te frotter les mains,
Acteoh. Diaue chasseresse a eu aussi son quart d'heure d'em-
bètemeut bien carre. Tu es venge, mon bon !

ERNEST D'HERVILLY.

Gazette à la main

Ce qui se voit tous les jours

Un monsieur devient amoureux d'une jeune fille Isolée et
sans défense*
H tente de la séduire.
Celle ci résiste a outrance.

Le Monsieur, enflammé de pins en plus par les obstacles,
se dit :

— Elle est honnête, puisqu'elle m'a résisté... je l'aime
éperoûment.l. Après tout, je ne vois pas pourquoi je ne
l'épouterais pa<...-

Et ia-dessus, il va faire afficher tes bans.

XX

Cette formalité est cause que la jeune fille se tient moins
sur ses gardes.
Elle accepte à dîner de son prétendu.
Dans ces cas-là, le vin est généralement bon, et, ma foi...

xx : 1 ' '

Le lendemain matin, le monsieur se dit :

— Je suis bien bète d'épouser cette petite. Je suis trop
honnête homme pour l'a. andonner; mais il me semble
qu'avtc cinq cents fran** p&i toois" aile a'sata aucun repro-
che à me fa.re.

Et, la-dessus, il va faire supprimer les bans.

Corrigeons-nous les uns les autres

Un de nos confrères a cité, l'autre jour, le mot suivant de
l'auteur de Corinne :

« M. de Norvins, se promenant sur le lac de Genève, entre
Madame de Staël et Madame Réeamier, s'écria en folâtrant :

— « Me voilà entre l'esprit et la beauté.

— « Sans avoir ni l'un ni l'autre, répliqua madame de
Stae'l. »

XX

Le mot n'a pas été dit ainsi : Madame de Staël n'aurait
dit là qu'une impertinence. Elle voulut faire sentir poli-
ment à M. rie Norvins combieiiétait impoli son complimentà
deux tranchants, et, avec une finesse un peu alambiquée
peut-être, lorsque le maladroit eut dit :

— Me voilà entre l'esprit tt la beauté !
Elle répliqua :

— C'est la première fois qu'on fait l'éloge de ma figure.

Harpagoniana

Un millionnaire, qui porte un nom illustre dans les let-
tres, arrive, il y a quelques jours, chez un autre million-
naire.

— Vous faites bien d'arriver, lui dit ce dernier, je vous
écrivais à l'instant.

— Vraiment?

— Voyez plutôt, voici la lettre.

Notre poëtj la prend, la tourne, la retourne, et sentant le
titabre-poste encore humide, il le décolle, le frotte sur son
pantalon pour le sécher et le met dans sa poche.

Nos domestiques.

un député «*- je ne spécifierai pas de quelle fraction
de l'Assemblée, —- rentre plus tôt que d'habitude. Il trouve
son valet de chambre en train de se pervertir par la lecture
de l'Eclipsé, et, en proie à une colère blanche :

— Si vous voulez vous régaler de ces petits journaux" sa-
tiriques, il vous faut quitter mon service. Vous aurez plus
de temps à Vous.

L'autre riposte froidement :

— Monsieur est bien bon de prendre les devants. J'allais
justement lui donner congé. Je ne demande pas mieux que
de quitter une maison où l'on reste sans manger pendant
vingt-quatre heures.

le maître, plus calme. — Je n'ai pas dit que je vous
renvoyais.

le domestique, aigri. — C'est égal, je me renvoie moi-
mê 1 e. Tenez, voilà mes clefs et mon tablier.

le m ait re i — Pardon; mais j'exige que vous fassiez
encore huit jours.

î,e domestique. — Non, monsieur, je ne les ferai
point.

le maître. — Alors, je ne vous paierai pas.

le domestique. — Comme monsieur voudra.

le maître. — Et vous n'aurez pas votre livret... ça fait
que vous ne pourrez pas vous replacer.

lb domestique, qui a puisé dans la lecture des <* petits
journaux » un profond mépris pour son maitre. •— Q de mon-
sieur garde mon livret. 11 a plus besoin de certificats que
moi.

Nos pauvres.

X... est un peintre, et comme dame Renommée n'a pas
encore échangé avec lui l'anneau des fianç illes, il se voit
souvent forcé de conjtigueravec sa belle-sœur, dame Misère,
quelques quarts d'heure désagréables. L'autre jour, X...
passait rue Bonaparte, traînant à son br. s son ennuyeuse
compagnonne, dont te menton fleurit et dont le nez trognonne,
lorsqu'un quidam de bonne mine, décemment vêlu, l'accoste
d'une voix sombre et lui parle en ces termes :

— Monsieur, ayez pitié d'un pauvre ouvrier sans travail,
père de famille, et dont les enfants n'ont rien mangé depuis
deux jours.

— An! mon brave ami, répond X..., je suis à cette heure
plus malheureux que vous. J'ai i'estomac et les poches
vides.

L'autre le regarde.

— Pas de monnaie ! s'4crie-t-il. rjis donc.mon bonhomme,
si tu es si malheureux que ça, je puis te preter cent g0US-

NO* marchands

Un de nos amis faisait que ques emplettes chez un mar-
chand de bric-à-brac.

— Monsieur, dit l'industriel, aurait-il besoin d'une belle
pipe en r cume de mer, montée eu argent, pas chère..1 c'est
pour rien...

— Mais, pardon, cette garniture n'est pas en argent...

— Oh ! monsieur, c'est tout comme...

— Mais, permettez, ce n'est pas même uae pipe.

— Oh ! pour ça, non, monsieur ; c'est un objet d'orne-
ment.

Nos gommeuses.

La scène se passe ch>-z Pierre Petit ; une jeune ingénue
des Polies-Marigny se présente :

— Monsieur le photographe? Je voudrais avoir mon petit
portrait.....

— En ce cas, veuillez vous donner la peine de monter au
salon de pose.

— Comment! il faut que je pose ?

— Certainement !

— Tiens, je croyais que vous alliez me montrer des por-
traits, et que je choisirais celui qui m'irait le mieux '

Enfin, à force de raisonnements, on décide la jeune per-
sonne à se placer devant l'objectif.

— Ne bougez plus ! ça va commencer ! Mais chaque fois
que l'operateur criait : Ne bouges plus t mademoiselle X
faisait un soubresaut, jet lit un cri et se cachait la tête dans
ses mains.

— Est-ce que vous plaisantez? hurlait Pierre Petit, écu-
mant de rage ; je vous dis de ne plus remuer, vous allez me
faire p«rdre mon c.ich ».

— Ecoutez-donc! ce canon braqué sur moi, çi me fait
peur. Au moins vous me préviendrez quand 'le coup sers
pour partir.

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PETITE GAZETTE

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Rien de plus intéressant ni de plus varié que les deux
dernières livraisons de l'Illustration nouvelle, publiées par la
maison veuve A. Cadart. Rien qui montre mieux les iné-
puisables ressources de l'eau-forte, son étonnante facilité
d'adaption aux reproductions les plus diverses. Voici un
paysage de Jongkind traité par de grandes masses et larges
effets ; une Marine de Berthélemy, d'une horreur grandiose;
un Polders près d'Amsterdam, de Grav. sande, où l'on re-
trouve les riches campagnes et les horizons de la Hollande,
à côté d'une vigoureuse étude de buffles, de Ta. Aman ; la
Promenade à Asnières, traitée; dans le sentiment te' Manet.
Puis la rue Kullin, de Taiée ; le Bassin dé-lit» ^ilte.te, de
Pozier, et la rue de l'Eure, à Hmfleur, etc. — Ce le nou-
velle série n'a rien qui le eèjè aux précédentes, Sans es rap-
peler de trop près. Cùanger, en faisant mieux varier les
genres et les effets, c'est aujourd'hui la loi de toutes les pu-
blications hrtist ques.

Veuve A. Caaart, éditeur, !J6, boulevard Haussmann. !

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