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L égyptologie: journal mensuel — 1.1874

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Heft 2 (Février 1874)
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https://doi.org/10.11588/diglit.9429#0019
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LES MAXIMES DU SCRIBE A NI.

11

confrère, d'un homme venant de la Thébaïde, cité comme type du, mendiant ambulant, ce qui
démontrerait que le manuscrit date d'une époque où la Thébaïde était déjà dans un état de misère
générale, alors que la basse Egypte llorissait encore '.

M. Brugsch donne du passage en question une transcription en hiéroglyphes ' dont voici les
derniers groupes :

Le savant allemand les traduit : Le pauvre homme qui. vient à toi de la Thébaïde. Mais, en recourant
au texte hiératique , on s'aperçoit aisément que le dernier groupe n'est pas ^ ^ , mais bien lisible-

mont I©^^^^6! ' vai*ian*e capricieuse du mot bien connu jt^,, H^^-' H^^S^j *îm
signifie ht ruine. Or, comme le groupe n'a jamais eu le sens de pauvre, mais celui

d'inconnu, ignoré (le contraire de © ), le passage en question doit être traduit: L'homme inconnu
qui rient à toi pour lu ruine, ce qui est du reste le sens exigé par le contexte, ainsi que nous le
verrons dans l'analyse clu précepte.

La Thébaïde disparaît donc de la phrase, et conséquemment la considération sur laquelle
M. Brugsch s'est basé pour apprécier l'âge du papyrus demeure complètement étrangère à la
question.

Nous traiterons plus loin des cas d'orthographe capricieuse. Ces sortes de caprices graphiques
ne constituaient ni des erreurs, ni de véritables violences contre les règles; on en trouve des
exemples dans le style de toutes les époques. On conçoit que des manières exceptionnelles de
représenter certains mois puissent avoir tenu à des usages locaux ou à des préoccupations du
moment. Pour bien me faire comprendre, je prendrai pour exemple le mot \^ " , cm, en

copte ce rn, co rn , eligere, qui est souvent exprimé en hiéroglyphes par le signe J>—., représentant
une espèce d'herminette égyptienne ( r—.) dont le fer est engagé dans l'entaille qu'elle a faite sur un
bloc de bois. Un des plus beaux papyrus du Musée britannique nous donne de l'orthographe pleine
I;| variante , dans la phrase fort claire et fort simple: Voua choisirez

quatre pièces de bois \ Si l'on voulait lire tous les signes, on aurait le mot hybride sotepenrapou,
qui contiendrait explicitement la formule: Choisi par le Soleil, terminée par la finale pou. Cet
arrangement bizarre est très facile à comprendre si l'on supprime les deux syllabes en ra, par le
Soleil, car alors il ne nous reste plus que l'expression correcte sotepou. Le caprice du scribe a
consisté à employer, au lieu du signe simple j>—-, un groupe jfN--, qui était alors d'un usage
fréquent, puisqu'il est entré avec sa valeur entière choisi par le Soleil dans le prénom delà
plupart des pharaons de la race des Ramsès. Nous le retrouvons même dans le prénom dePenetem II,
dans celui de Sheslionk I, d'Osorkon I, de Tiklat I, d'OsorkonlI, de Tiklat II et de SheshonklII.
Sheshonk II et Pemaï sont dits sotcp en Ammon, choisi par Ammon. 11 en est de même
d'Osorkon III. La formule cesse d'être employée depuis le règne de Bekenranf jusqu'à la fin de la
première occupation par les Perses, c'est-à-dire de la XXIVe à la XXYIII0 dynastie. Cette
circonstance servirait à dater le papyrus Anastasi n°IV, s'il n'existait pas d'ailleurs pour ce
document d'autres indices qui forcent à l'attribuer à la XV dynastie.

1 Journal egyptol. de Berlin , 1872, p. 52. 3 Pap. Anastasi TV, 10, 4. — Voyez : Ordre de réparer

2 [bid., p. 54, note t. une barque (Mél. egyptol., IIIe série , tome II, p. 95).
 
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