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L'ÉGYPTOLOGIE.
où ce conquérant s'irrite contre la mauvaise tenue des chevaux dans le palais de Nimrod :
Est-ce que tu ne sais pas que l'ombre divine est sur moi? ^^^ra^i ^ g osâ ' non faHM
mon dessein. Ah! qu'un autre m'ait fait cela, je ne l'ai pas su, si je ne l'ai pas châtié1 pour cela.
La suite du texte nous ramène des locutions que nous avons déjà analysées , par exemple :
caot tôt ipi-k (voir ci-devant, p. 98), et cbzot (p. 52). Ce dernier mot signifie prière,
déprécation. Nous lirons par conséquent sans la moindre difficulté : Garde-toi de faire pour toi
des déprécations, c'est-à-dire de suivre ces inspirations fallacieuses dans les demandes que tu
auras à adresser à Dieu. Evite que ces pensées présomptueuses n'interviennent dans tes prières.
On lit ensuite: c-t kaota^ot u zut, elles se biaisent (éclatent) dans le cœur. Par cette
phraséologie l'Égyptien entend un effet mauvais sur le cœur de l'homme. û"^^'jf]'^^C3n^ I ^
kaot3 , se retrouve en copie sous les formes ka^ , Kto^y, Ktotu^e, rompre, briser, diviser. On
connaît les locutions un aviron brisé, un morceau de bois rompu. Au figuré, kaota."* se dit
de la douleur qui brise, qui rompt. Dans une formule magique, Isis dit d'elle-même : Je suis
Isis , la veuve brisée (kaota^).
En parlant de certains végétaux, il est dit qu'ils sont a^00!)!)!' déchirants, aigus,
lacérants.
Le scribe Ani blâme l'impatience intolérante de son fils ; il lui recommande de s'en garder
surtout quand il élève son âme à Dieu dans la prière. La sagesse égyptienne définit la docilité
comme étant la vertu la plus agréable à la divinité. Les pensées de la jeunesse sont une outre-
cuidance blâmable; elles brisent , elles entament le cœur. L'expression kaota^ u 2ht appartient
à une classe très nombreuse de mots combinés avec ?ht , dont le copte a gardé seulement un
petit nombre, par exemple celles de manger le cœur, remplir le cœur, cœur deux ou double
(incertitude, doute), etc. L'idée de cœur rompu, divisé, est le contraire de cœur ferme, décidé,
résolu (ueu), de cœur calme, satisfait (zep\), et, en copte, de oujthzht , confiance. La pré-
somption est un écueil pour la foi simple et sincère.
La phrase suivante 2! ^l) ^ ^fj^^ J nous offre un exemple de la particule"^
traitée comme un participe avec la finale @ c. Le sens ne paraît pas être modifié par cette addition ;
c'est comme s'il y avait simplement ^^^^j, sur eux, sur elles, et l'on doit lire je t'ai
apprécié, jugé, concernant eux (ces défauts). Au Papyrus d'Orbiney on rencontre la locution
@ ' 2, parler d'une seule bouche, où l'addition de n'ajoute non plus rien au sens.
Les instructions du scribe Ani avaient plus d'une fois eu à porter sur la présomption dont son
fils donne des preuves dans ses objections, et c'était-là un des sujets de ] ^j) <Ilie Khons-
hotep n'avait pas mis en pratique aussi régulièrement qu'il le prétend dans sa première réponse.
Deux points embarrassants nous gêneront dans la traduction de la dernière phrase transcrite ;
d'abord, le groupe incomplet |||\\^ Le négatif n'est pas orthographié
i jj^* , tc, déterminé par l'oiseau du on Ht que le serviteur (coupable) est purifié par son
mal, est d'occurrence assez rare. Le radical a deux Tec (châtiment, punition).
acceptions fort différentes., monter, élever, et être 2 P. 9, lig. 8. Cette voix unique est attribuée aux
couché, étendu, supinum jacere. (Stern. : Gloss. du Sept Hathors.
Pap. mèd. Ebers.) Dans la même inscription, lig. 137,
L'ÉGYPTOLOGIE.
où ce conquérant s'irrite contre la mauvaise tenue des chevaux dans le palais de Nimrod :
Est-ce que tu ne sais pas que l'ombre divine est sur moi? ^^^ra^i ^ g osâ ' non faHM
mon dessein. Ah! qu'un autre m'ait fait cela, je ne l'ai pas su, si je ne l'ai pas châtié1 pour cela.
La suite du texte nous ramène des locutions que nous avons déjà analysées , par exemple :
caot tôt ipi-k (voir ci-devant, p. 98), et cbzot (p. 52). Ce dernier mot signifie prière,
déprécation. Nous lirons par conséquent sans la moindre difficulté : Garde-toi de faire pour toi
des déprécations, c'est-à-dire de suivre ces inspirations fallacieuses dans les demandes que tu
auras à adresser à Dieu. Evite que ces pensées présomptueuses n'interviennent dans tes prières.
On lit ensuite: c-t kaota^ot u zut, elles se biaisent (éclatent) dans le cœur. Par cette
phraséologie l'Égyptien entend un effet mauvais sur le cœur de l'homme. û"^^'jf]'^^C3n^ I ^
kaot3 , se retrouve en copie sous les formes ka^ , Kto^y, Ktotu^e, rompre, briser, diviser. On
connaît les locutions un aviron brisé, un morceau de bois rompu. Au figuré, kaota."* se dit
de la douleur qui brise, qui rompt. Dans une formule magique, Isis dit d'elle-même : Je suis
Isis , la veuve brisée (kaota^).
En parlant de certains végétaux, il est dit qu'ils sont a^00!)!)!' déchirants, aigus,
lacérants.
Le scribe Ani blâme l'impatience intolérante de son fils ; il lui recommande de s'en garder
surtout quand il élève son âme à Dieu dans la prière. La sagesse égyptienne définit la docilité
comme étant la vertu la plus agréable à la divinité. Les pensées de la jeunesse sont une outre-
cuidance blâmable; elles brisent , elles entament le cœur. L'expression kaota^ u 2ht appartient
à une classe très nombreuse de mots combinés avec ?ht , dont le copte a gardé seulement un
petit nombre, par exemple celles de manger le cœur, remplir le cœur, cœur deux ou double
(incertitude, doute), etc. L'idée de cœur rompu, divisé, est le contraire de cœur ferme, décidé,
résolu (ueu), de cœur calme, satisfait (zep\), et, en copte, de oujthzht , confiance. La pré-
somption est un écueil pour la foi simple et sincère.
La phrase suivante 2! ^l) ^ ^fj^^ J nous offre un exemple de la particule"^
traitée comme un participe avec la finale @ c. Le sens ne paraît pas être modifié par cette addition ;
c'est comme s'il y avait simplement ^^^^j, sur eux, sur elles, et l'on doit lire je t'ai
apprécié, jugé, concernant eux (ces défauts). Au Papyrus d'Orbiney on rencontre la locution
@ ' 2, parler d'une seule bouche, où l'addition de n'ajoute non plus rien au sens.
Les instructions du scribe Ani avaient plus d'une fois eu à porter sur la présomption dont son
fils donne des preuves dans ses objections, et c'était-là un des sujets de ] ^j) <Ilie Khons-
hotep n'avait pas mis en pratique aussi régulièrement qu'il le prétend dans sa première réponse.
Deux points embarrassants nous gêneront dans la traduction de la dernière phrase transcrite ;
d'abord, le groupe incomplet |||\\^ Le négatif n'est pas orthographié
i jj^* , tc, déterminé par l'oiseau du on Ht que le serviteur (coupable) est purifié par son
mal, est d'occurrence assez rare. Le radical a deux Tec (châtiment, punition).
acceptions fort différentes., monter, élever, et être 2 P. 9, lig. 8. Cette voix unique est attribuée aux
couché, étendu, supinum jacere. (Stern. : Gloss. du Sept Hathors.
Pap. mèd. Ebers.) Dans la même inscription, lig. 137,