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LE TRUQUAGE
Il est l’auteur de la Chanteuse florentine, charmante
jeune fille représentée debout, les hanches emprison-
nées dans une robe de damas broché, portant des
traces de dorure et de peinture. Elle chante à pleine
voix,en élevant entre ses mains un papier à musique.
Cette délicieuse statuette, longtemps la propriété
de M. Édouard André, a été proclamée, par des
hommes de goût, le chef-d’œuvre d’un homme de
génie. On lui a fait les honneurs de la gravure dans
un livre dont j’apprécie très sérieusement la valeur.
M. Paul Dubois, notre éminent statuaire, direc-
teur actuel de notre école des Beaux-Arts, a déclaré
qu’il ne s’expliquait pas comment un artiste du dix-
neuvième siècle pouvait se pénétrer à ce point du
style merveilleux de sentiment du quinzième siècle.
*
* *
A noter encore, toujours du meme auteur, le buste
de Jérôme Savonarole, exécuté d’après une ancienne
médaille. Acheté 640 lires par un marchand nommé
Vincenzo Capponi, il fut revendu 10,000 lires à deux
artistes, Banti et Costa, qui l’exposèrent en 1864 au
palais Rieeardi, au profit des pauvres, comme une
œuvre de la Renaissance italienne.
Les artistes les plus clairvoyants s’y laissèrent
prendre, excepté le docteur Foresi, de qui nous te-
nons ces faits, détaillés par lui dans sa brochure, où
il déclare posséder un agent chimique de nature à dé-
couvrir la sueur de Bastianini sur n'importe quelle
matière il pourra la laisser tomber (sic).
En 1868, le buste de Savonarole passa dans une
LE TRUQUAGE
Il est l’auteur de la Chanteuse florentine, charmante
jeune fille représentée debout, les hanches emprison-
nées dans une robe de damas broché, portant des
traces de dorure et de peinture. Elle chante à pleine
voix,en élevant entre ses mains un papier à musique.
Cette délicieuse statuette, longtemps la propriété
de M. Édouard André, a été proclamée, par des
hommes de goût, le chef-d’œuvre d’un homme de
génie. On lui a fait les honneurs de la gravure dans
un livre dont j’apprécie très sérieusement la valeur.
M. Paul Dubois, notre éminent statuaire, direc-
teur actuel de notre école des Beaux-Arts, a déclaré
qu’il ne s’expliquait pas comment un artiste du dix-
neuvième siècle pouvait se pénétrer à ce point du
style merveilleux de sentiment du quinzième siècle.
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A noter encore, toujours du meme auteur, le buste
de Jérôme Savonarole, exécuté d’après une ancienne
médaille. Acheté 640 lires par un marchand nommé
Vincenzo Capponi, il fut revendu 10,000 lires à deux
artistes, Banti et Costa, qui l’exposèrent en 1864 au
palais Rieeardi, au profit des pauvres, comme une
œuvre de la Renaissance italienne.
Les artistes les plus clairvoyants s’y laissèrent
prendre, excepté le docteur Foresi, de qui nous te-
nons ces faits, détaillés par lui dans sa brochure, où
il déclare posséder un agent chimique de nature à dé-
couvrir la sueur de Bastianini sur n'importe quelle
matière il pourra la laisser tomber (sic).
En 1868, le buste de Savonarole passa dans une