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Dreux du Radier, Jean François; Nyon, Jean Luc [Bearb.]; Odieuvre, Michel [Bearb.]
L' Europe Illustre: Contenant L'Histoire Abrégée Des Souverains, des Princes, des Prélats, des Ministres, des grands Capitaines, des Magistrats, des Savans, des Artistes, & des Dames célèbres en Europe. Dans le XVe. Siècle compris, jusqu'a présent (Tome Troisième) — A Paris: Chez Nyon l'aîné, Libraire, 1777

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https://doi.org/10.11588/diglit.53589#0100
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on doit imputer toute Fignominie au Cardinal Duperron J
Prélat sussi suspeft que d’Osfat étoit zélé. Un seul trait
ssiffira pour prouver son zèle noble& desintéresfé, la fidélité
& la grandeur dame de ce vraiment grand homme. Hen-
ri IV. qui l’aimoit, & qui ne trouvoit point de récompem
sè supérieure à son mérite , s’expliqua sur le desfem qu’il
avoir de lui faire avoir la dignité de Cardinal. D’Osfat pé-
nétré de reconnoissance des bontés du Roi, fut assez géné-
reux pour lui écrire dans une Lettre du 10 Février 1603 >
qu’z/ ne penfoit pas que Sa Majeflé dût lui procurer J a promo-
tion au Cardinalat, parce que disoit-il^arce moyen étant
rendu homme du PAP E , on pourrait douter qu à l’ave-
nir ? peut- être 9 il ne lui ferait pas p affilie de fervir à Rome Sa
Majeflé fi fidellement qu’il avait fait par le paffé. Que deno-
blesse dans cette objection & dans ce scrupule ! Henri n’y
eut point d’égard, & d’Ossat fut promu en 1598. Les
Bénéfices qu’il avoit possédés ; l’amitié du Cardinal d’Est ,
dont il avoit joui long-tems ; les asfaires dont il fut char-
gé j tous ces moyens d’acquérir de grandes richesses , ne
le tentèrent jamais. Le Jésuite Tarquin Galluci , qui a fait
son Eloge funebre , remarque que le Cardinal d’Est lui
ayant légué quatre mille écus , & ayant voulu l’obliger
d’accepter un diamant de vingt mille pour l’alsurer du paye-
ment, il ne voulut jamais y consentir , quoiqu’il fût alors
dans une fortune au-desfous de la médiocre. Il mourut à
Rome le 13 Mars 1604 , âgé d’environ soixante-sept ans
six mois vingt jours , suivant son Epitaphe , après un sé-
jour de vingt-cinq ans à Rome. Ses Lettres ont toûjours
servi de modèle aux Négociateurs. Le style en est noble,
net & précis ; point de ces complimens inutiles dans les
affaires ; point de ces ssateries qui ne décelent qu’une ame
basse, un sujet peu digne de la confiance de son Prince. La
probité , la bonne-foi, les grandes vûes brillent par-tout:
enfin si jamais Roi fut digne d’un tel Négociateur, ce fut
Henri IV. & si jamais Ministre mérita un tel Maître, ce
fut d’Osfat.
Voye^ ses Lettres de l’cd. de 1698. saye ; son Elogefunebre, par Galluci j
avec la Vie ? par Ameloc de la Hous- Bayle, verbo Os sAT, &c.
 
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