Fort. Il en fit depuis le confident, 6c Imstrument de tous
scs projets. En 1698, le Czar Pierre ayant quitté les
Etats , passa en Hollande déguisé sous un nom vulgaire,
6c se ht inserire dans le rôle des Charpentiers de l’A-
mirauté d’Amsterdam ; il travailloit dans le chantier ,
comme les autres Charpentiers , tandis que le Fort son
Ministre , à la suite duquel il avoir fait le voyage , rem-
plisibit les fonctions d’Ambajjadeur Extraordinaire auprès
des Etats Généraux. En sorte qu’on peut dire que si le
Czar Pierre a mérité le nom de l’un des plus grands
Hommes de notre siécle, le Fort est celui qui a le pre-
mier , 6c le plus puissamment contribué par ses diicours,
par l’émulation qu’ils lui donnèrent, les Ipeétacles qu’il lui
fit voir, à développer ses grands talens , pour parler avec
son Historien, a être homme à commander à des hommes,
G à créer une Nation nouvelle. Sans le Czar Pierre , son
favori eût toujours été un homme extraordinaire ; mais
sans le Fort, peut-être Pierre n’eût-il pas atteint cette
snprême grandeur où il est parvenu. Aux talens mili-
taires, civils 6c politiques, François le Fort joignoit un
génie vif 6c très-propre aux sciences , 6c particulière-
ment aux Langues vivantes qu’il apprenoit avec une
facilité surprenante ; il apprit la Langue Rusie en six
semaines,6c posiedoit parfaitement le François, l’Ita-
lien , l’Allemand , le Danois, dont il se servoit comme
de sa Langue naturelle. Il mourut à Moscow , le 22.
Mars 1699. Son fils étoit Ambasiadeur de Rusiïe en
Suède en 1719,6c en 1744. M. le Fort étoit Ministre
du Roi Auguste de Pologne , à Vienne.
Voye^ PH stoire de Charles XII.
par M. de Voltaire, 1. r. p. xi &
suiv. & les Notes critiques de la
Mottraye, à la suite de cette hissoire
de l’édition de Balle de 1756, p.118.
& suiv.
scs projets. En 1698, le Czar Pierre ayant quitté les
Etats , passa en Hollande déguisé sous un nom vulgaire,
6c se ht inserire dans le rôle des Charpentiers de l’A-
mirauté d’Amsterdam ; il travailloit dans le chantier ,
comme les autres Charpentiers , tandis que le Fort son
Ministre , à la suite duquel il avoir fait le voyage , rem-
plisibit les fonctions d’Ambajjadeur Extraordinaire auprès
des Etats Généraux. En sorte qu’on peut dire que si le
Czar Pierre a mérité le nom de l’un des plus grands
Hommes de notre siécle, le Fort est celui qui a le pre-
mier , 6c le plus puissamment contribué par ses diicours,
par l’émulation qu’ils lui donnèrent, les Ipeétacles qu’il lui
fit voir, à développer ses grands talens , pour parler avec
son Historien, a être homme à commander à des hommes,
G à créer une Nation nouvelle. Sans le Czar Pierre , son
favori eût toujours été un homme extraordinaire ; mais
sans le Fort, peut-être Pierre n’eût-il pas atteint cette
snprême grandeur où il est parvenu. Aux talens mili-
taires, civils 6c politiques, François le Fort joignoit un
génie vif 6c très-propre aux sciences , 6c particulière-
ment aux Langues vivantes qu’il apprenoit avec une
facilité surprenante ; il apprit la Langue Rusie en six
semaines,6c posiedoit parfaitement le François, l’Ita-
lien , l’Allemand , le Danois, dont il se servoit comme
de sa Langue naturelle. Il mourut à Moscow , le 22.
Mars 1699. Son fils étoit Ambasiadeur de Rusiïe en
Suède en 1719,6c en 1744. M. le Fort étoit Ministre
du Roi Auguste de Pologne , à Vienne.
Voye^ PH stoire de Charles XII.
par M. de Voltaire, 1. r. p. xi &
suiv. & les Notes critiques de la
Mottraye, à la suite de cette hissoire
de l’édition de Balle de 1756, p.118.
& suiv.