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MO LIVRE D'OR DE L'EXPOSITION

Une autre hranche de l'art décoratif est représentée par
la gravure sur gtace. On a exposé de grands panneaux de
verre, sur lesquels sont reproduits des tableaux célèbres.
Le mieux réussi de ces panneaux représente la chasse de
Diane, de Hans Mackart. G est là encore de la décoration
discrète, qui demande des connaisseurs pour en apprécier
tout le mérite.
L'art du iivre est très largement représenté. Il s'épanouit
en Hollande depuis la découverte de l'imprimerie ; il y a des
siècles que les imprimeries de la Haye et de Harlem font
parler d'elles dans le monde entier. Laty^gHg
n'est pas seulement une expression littéraire. G'est en
Hollande que prit naissance le petit journalisme, et aussi
la librairie licencieuse, qui a émigré ets'est faite belge dans
les temps modernes.
Mais la typographie hollandaise n'a pas produit que des
libelles et des pamphlets imprimés « aux dépens de la
Compagnie 9 Elle a également fourni des chefs-d'œuvre,
et le développement de l'art typographique a amené un
développement parallèle des art accessoires.
Ainsi, la fonderie des caractères a été longtemps, dans
I les pays néerlandais bien au-dessus du niveau qu'elle
atteignait dans le reste de l'Europe. Ily a à Harlem la
j célèbre fonderie Euschédé, qui remonte aux origines du
caractère mobile. La fonderie Euschédé occupe tout une
vitrine, tant par ses caractères actuels que par une petite
} exposition rétrospective, qui nous montre à côté des poin-
j çons et des matrices de l'époque la plus reculée, les outils
du célèbre graveur Fleischman et les catalogues de ca-
ractères, dont la maison possédait au commencement du
xvnO siècle, une belle variété.
Il y a un corps qui est formé de types à peine plus gros
que des aiguilles et malgré cela, Je caractère qui rappelle
un peu le genre Didot, est d'une netteté irréprochable.
Les relieurs nous montrent leurs productions actuelles,
qui n'ont rien de supérieur à la reliure française et qui ne
marquent aucun progrès, bien au contraire, sur les
belles reliures hollandaises du xvin" siècle.
Enfin, et c'est assez naturel le papier de hollande. Ce
beau et indestructible papier de hollande que l'on peut
imiter mais non remplacer. Le voici en feuilles, en mains,
en rames, et aussi mis en œuvre. 11 est sans rival pour le
tirage des estampes, seulementiui aussi esten décroissance.
Depuis quelques années pour répondre aux besoins
d'une soi-disant papeterie de luxe, il a fallu faire du
hollande de pacotille, de formats ridiculement exigus,
teintés de nuances baroques, et qui ne rappelle en rien les
majestueux papiers vergés des grands tirages classiques.
Les imprimeurs hollandais ont tenu à montrer qu'ils ne
travaillaient pas que pour leur pays, etilsexposent entre au-
tres ouvrages français, une superbe édition de la correspon-
dance de Iluygens, plus une quantité d'ouvrages anglais.
On ne se doute pas que la plus grande partie des livres
enfantins avec chromotypies, ou chromolithographies
qui ont fait la réputation des éditeurs anglais, sont tout
simplement imprimés en Hollande.
Citons les cartons, très variés, et nous aurons fini avec
celles des productions hollandaises qui tranchent nettement

avec les produits ds nos manufactures. Il faut cependant
mentionner particulièrement les caractères et les meubles
laqués.
Il y a une manufacture royale de carrosserie, qui a ex-
posé à côté de diverses voitures, une importante collec-
tion de dessins et d'épures, qui dénotent une industrie
arrivée à un haut point de perfection.
11 y a également une manufacture royale de meubles
laqués, qui s'est fait une spécialité de panneaux laqués
au feu, copies du Japon, et qui débite ces panneaux à l'ébé-
nisterie. C'est très agréable à l'œil.
Dans un coin de l'exposition est installée une petite
maison hollandaise du siècle dernier, dans laquelle sont
exposées les médailles d'un fabricant de cacao : le con-
tenu est modérément intéressant, mais le contenant est une
charmante reconstitution.
Du côté des jardins, l'extrémité du grand vestibule la
Bourdonnais forme un salon carré, à angle droit avec
l'exposition que nous venons devoir et qui est occupé par
les colonies néerlandaises. Ce salon, si élevé de plafond
qu'il forme une sorte de coupole, a été séparé du vestibule
par une immense draperie en éventail et de non moins
immenses portières. Toutes ces tentures sont originalement
composées c'esl-à-dire les étoffes imprimées
de couleurs brutales dont les colonies font une si grande
consommation. De même pour les tentures de l'intérieur.
Les colonies hollandaises représentent, comme on le
sait, beaucoup plus d'importance que la métropole. H est
à croire que si les sujets extrême orientaux des Pays-Bas,
étaient bien fixés sur l'importance de leur métropole, ils
auraient vite fait de secouer le joug. Ils le supportent
cependant fort paisiblement, au grand bonheur et au
grand profit des Hollandais, qui ont ainsi sous la main
une inépuisable source de richesses.
Ces richesses sont presque toutes végétales. On les a
rassemblées dans un curieux trophée, tout simplement
formé de caisses, de sacs, de barils, de coulïes, de balles,
de couffins, de tout ce qui peut se rassembler sur le quai
d'un port, quand débarquent ces grands transports qui
reviennent des îles. Tout en haut du trophée s'épanouit
un palmier. Autour de ce trophée s'étalent les productions
coloniales. H y a de la gomme copal, des fourrures, des
épices, clous de girofle, noix muscade, poivre, etc. H y a
des variétés nombreuses de thé, du tabac de diverses pro-
venances, du une sorte de soie végétale qui vient
de Java.
II y a une remarquable collection de quinquina ou de
succédanés, également fébrifuges.
On est arrivé à donner à d'autres arbustes la même
richesse en quinine, qu'au véritable quinquina, cela par
des greffes et des sélections intelligemment pratiquées,
cette industrie est aujourd'hui Tune des sources de la
richesse de Java.
Au quatre coins du salon, de légers dais, aux aspects
 
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