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LIVRE D'OR DE L'EXPOSITION 747

produits qu'elle annonçait comme nouveaux, mais dont
deux au moins ne le sont guère.
Ces deux premiers produits, qui ne sont en somme que
des procédés de fabrication, sont ia porcelaine nouveiledc
Sèvres et la pâte tendre nouvelle.
On voit tout de suite qu'il ne s'agit que de résurrections :
de la porcelaine chinoise d'une part, et des délicieuses por-
celaines tendres du xvme siècle de l'autre, et l'on comprend
que ces résurrections appartiennent à l'ancienne direction,
celle de M. Lauth, et non à celie de M. Deck, céramiste de
grand mérite, mais faïencier sacré par le succès et point
du tout porcelainier.
Aussi est-ce à lui que l'on doit la troisième invention,
la grosse porcelaine, qui est à peu pi cs de la faïence puis-
qu'elle résout ce pro-
blème que se posait
depuis longtem] s
M. Deck : <( arriver à
donner à la faïence la
translucidité de la por-
celaine, ce qui permet-
trait de la décorer avec
les couleurs de la por-
celaine vitrifiées, soit à
grand feu, soit à la
moufle, selon les sujets
et les couleurs.
Gela est fort bien,
d'autant que ce système
a donné des résultats
fort appréciables. Mais
cela explique difficile-
ment comment à la
Manufacture on a pu
avoir l'idée contraire,
encore moins comment
on l'a mise en pratique
en décorant des porce-
laines avec les couleurs
et les dessins réservés
jusqu'alors à la faïence.
Pour la première fois,
on peut voir des assiet-
tes en porcelaine, déco-
rées exactement comme
les horribles terres de fer anglaises, dont on peut avoir un
service complet pour 28 francs, et de grands vases, à fonds
ombrés comme les poteries de Vallauris et de Sarregue-
mines.
Espéron^quece sera la dernière, car si ce système devait
être adopté, dans dix ans la Manufacture de Sèvres n'aurait
plus de raison d'être.
Cette réserve faite, je m'empresse de constater que l'Expo-
sition actuelle offre nombre de choses magnifiques, tant
dans les deux grandes vitrines fermées où sont les pièces
élégantes, et pour la plupart très précieuses, que les nova-
teurs appellent le & Vieux Jeu )),que parmi les pièces de
nouvelle fabrication, auxquelles je ne refuse point mon
admiration quand elles la méritent.
De ces dernières quatre sont reproduites ici; deux de

porcelaine nouvelle : un vase dit de de 40 centimètres
de hauteur, dont ia décoration en relief de pâte et gravure
représente une chevauchée guerrière, composée et exécu-
tée par M. T. Doat, et le vase dit de ^ Egnfâmpg, dont la
décoration, exécutée et composée par feue M"^ Escallier,
comporte des chrysanthèmes et des rinceaux en pâte*
d'application colorée, sur un fond blanc décoré de gravu-
res; d'un caractère artistique, moindre que l'autre, cette
pièce, qui a 50 centimètres de hauteur, est néanmoins très
remarquable.
Les deux autres sont des vases de jardin, engrosse por-
celaine.
Le premier, qui dans l'original a 4^,15 de hauteur sur
une largeur de 95 centimètres, est décoré en relief de
pâte et ornements en
gravure par M. Gobert,
qui est aussi l'auteur de
la composition, assez
académique, représen-
tant la cueillette des
pommes et autres su-
jets concernant la fabri-
cation du cidre.
L'autre, à fond blanc
teinté, est d'un genre de
décoration différent, et
d'une forme plus mo-
derne, et infiniment
plus séduisante; le mo-
tif ornemental, com-
posé et exécuté (pour le
modèle du moins) par
M. Dalou, comprend
une grosse guirlande de
fleurs, portée par des
enfants tout nus, qui se
jouent au milieu d'elles
et prennentlespositions
les plus gracieuses.
Il n'y a que cela, mais
c'est charmant et ce
serait un bas-relief dé-
licieux, partout ailleurs
que sur un vase. Je ne
veux pas dire qu'il soit
mal placé où il est, mais simplement rendre hommage à
la valeur intrinsèque de cette guirlande d'enfants, qui est
certainement plus que décorative.
C'est une véritable œuvre de sculpture, et il y en a
d'autres dans l'Exposition de Sèvres, où les biscuits ne
sont point rares, puisqu'on en voit déjà quatre groupes
sur la table que reproduit notre photogravure, sans
compter celui qu'on aperçoit au fond, et qui est peut-être
la pièce maîtresse de toute l'exposition.
Ce groupe est composé d'un paon de grandeur naturelle,
modelé par Caïn et posé debout sur le rebord d'une vasque,
au pied de laquelle sa femelle accroupie, couve en le regar-
dant languissamment.
Il n'a peut-être pas eu tout le succès qu'it mérite, parce
qu'il est tout blanc et que le commun des visiteurs aime


Vase de jardin, composition de M. Dalou.
 
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