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L’EXPOSITION DE PARIS

parmi lesquels nous citerons : les Tra-
vaux publics en Belgique et les Chemins
de fer en France (1839) ; De la politique
des chemins de fer ; Étude d'un chemin de
fer de Paris à Toulouse et à Bordeaux
(1842); Statistique des voies de communi-
cation en France (1845); Études sur les
voies de communication perfectionnées et.
sur les lois économiques de la production
des transports (1847, 2 vol.); De la per-
ception des■ tarifs sur les chemins de fer
(1856), etc.

M. BERGER

Directeur des Sections étrangères.

M. Georges Berger est ingénieur des
mines. Il est né en 1836. Après être resté
quelque temps attaché au chemin de fer
du Nord comme ingénieur, il abandonna
cette carrière pour se tourner vers les
beaux-arts. — De peintre, Fulton se fit in-
génieur; d’ingénieur, M. Berger devint cri-
tique d’art et esthéticien.

, Après plusieurs voyages en Europe et
en Orient, employés à l’étude des merveil-
les de l’art, M. Georges Berger fut nommé
sous-directeur des sections étrangères à
l’Exposition universelle del867. En 1869,
il était accrédité en qualité de commissaire
français à l’Exposition d’Amsterdam, et
deux ans plus tard il était chargé d’orga-
niser l’exposition artistique au profit des
Alsaciens-Lorrains. Enfin on lui doit la
création du nouveau musée des arts déco-
ratifs.

Devenu critique d’art au Journal des
Débats, M. Berger a été nommé professeur
d’histoire de l’art et d’esthétique à l’École
des beaux-arts. — Il est chevalier de la
Légion d’honneur.

M. BUYAL

Ingénieur en chef, directeur des travaux
de l’Exposition.

M. l’ingénieur en chef E. Duval, di-
recteur des travaux de l’Exposition uni-
verselle de 1878, est né en 1824. Reçu
ingénieur en 1846, il fut attaché notam-
ment aux travaux de construction du che-
min de fer Grand-Central auxquels il prit
une part très-importante, de même qu’à
ceux de l’Exposition universelle de 1867-
Il dirigea ensuite la construction des che-
mins de fer de la Vendée, qui lui fit beau-
coup d’honneur; puis il fut appelé au ser-
vice de la navigation de la Seine, dont
M. Krantz venait d’être nommé directeur,
et collabora avec celui-ci aux grands tra-
vaux de barrage exécutés sur le fleuve,
puis aux travaux de défense de Paris as-

siégé. L’Exposition universelle de 1878
résolue, M. Krantz, devenu commissaire
général, s’empressa de confier à son émi-
nent et fidèle collaborateur la direction
des constructions à élever au Champ-de-
Mars et sur les hauteurs du Trocadéro : il
faut, convenir qu’un meilleur choix eût été
difficile.

M. E. Duval est officier de la Légion
d’honneur.

LÉ PALAIS DU TROCADÉRO

L’architecture contemporaine a trouvé
son Parthénon. C’est un fait acquis main-
tenant : le xix” siècle a une architecture.
On a pu croire longtemps que cette gloire
nous manquerait. Mieux que l’Opéra dont
l’emplacement est défectueux, l’économie
trop hétéroclite et la ligne monumentale
entièrement sacrifiée à l’ornementation,
mieux que l’Opéra, dis-je, le palais du
Trocadéro marquera la huitième transfor-
mation caractérisée de notre architecture
nationale. Car ce n’est pas seulement dans
son ensemble que cette construction est
originale, elle l’est aussi dans ses détails,
dont quelques-uns accusent un style déjà
très-ferme. Le chapiteau, ce critérium ar-
chitectonique, où les tâtonnements des
époques transitoires se font si vivement
sentir, paraît avoir réalisé dans le nouveau
monument son caractère définitif. J’en ai
remarqué de deux sortes : l’un à masca-
rous, sans trop de saillie, faisant comme
une gaine à l’extrémité d’une colonne car-
rée; l’autre à feuillages courbes, d’un effet
moins majestueux que le célèbre vase de
Corinthe, mais aussi élégant.

Du reste, rien qui rappelle la tradition
fossile ou les vieux errements de l’Acadé-
mie; à peine quelques détails poncifs,
qui s’évanouissent dans l’énormité de la
masse. Les colonnades ont une allure flo-
rentine que l’arrière-ban de l’Institut dés-
avouera secrètement. Les dômes ne sont
pas conformes à la formule, et l’atti-
que triangulaire n’a pas été jugée obli-
gatoire.

Le plan général est une merveille. Sa
réalisation dépasse l’idée qu’on avait pu *
en concevoir d’après les dessins. Il forme
une demi-lune, ou plutôt le segment d’un
cercle qui, achevé, engloberait le Troca-
déro, les quais, le fleuve et une partie
du Champ-de-Mars. Mais dans un édifice
il faut moins admirer les proportions que
l’ordonnance et, sous ce dernier rapport, le
palais du Trocadéro me semble supérieur à
toutes les constructions de plan similaire qui
appartiennent aux époques précédentes, je
veux dire le collège des Quatre-Nations,
les châteaux du xvne siècle qui sont si
beaux dans le nord de la France, certains

monuments allemands de la fin du siè-
cle dernier et le palais du Parlement à
Washington.

Le pavillon du centre figure, avec ses
deux ailes, une sorte d’oiseau colossal au
vol ployé en arc, comme celui des éper-
viers ou des faucons et des plus gracieux
laboureurs de l’éther. Certes, ce n’est pas
du palais du Trocadéro que Frédéric II
eût fait cette critique si méritée par celui
de Versailles : « Un corps de pigeon avec
des ailes d’aigle. »

Le premier étage se compose d’une log-
gia demi-circulaire, haute, étroite et de
grand air, avec de nombreuses baies dont
les arcatures, formées par des sections de
volutes évasées, décrivent une rangée
d’ogives élégantes et robustes. Le mur ex-
térieur est plaqué de pilastres carrés qui,
par leur forte saillie, remplacent, avec
plus de solidité et non moins de grâce, la
colonnade classique. Ces pilastres sont
démesurés, et leurs stylobates s’appuient
sur le frontispice de la pièce d’eau qui sert
de base à la partie centrale du monu-
ment.

Le deuxième étage, par opposition,
forme un promenoir bas et large, pavé
avec une mosaïque très-sobre de couleur
et de dessin, à colonnes carrées, dont les
fûts, engagés dans la dalle à la manière
de certains piliers de l’époque romane,
combattent d’une façon heureuse l’écra-
sement du plafond.

Une terrasse qui offre sur Paris un point
de vue sans égal constitue le troisième
étage. De là s’élance le dôme, flanqué de
ses deux tours et surmonté de la Renom-
mée de M. Mercié. Autour de la terrasse
règne une balustrade interrompue de pié-
destaux supportant des statues.

Les ailes du palais se rattachent har-
monieusement au corps central et déve-
loppent avec une ampleur magnifique
leurs galeries à colonnades. Chacun des
pavillons de tête porte à la base de son
paratonnerre un épi en plomb d’un des-
sin très-élégant.

Tout cet ensemble est aéré, lumineux,
grandiose, simple, sans sévérité, comme
il convenait à un temple de l’Art.

Par la position qu’elle occupe, la pièce
d’eau fait partie intégrante de l’édifice.
Elle paraît inspirée de celle de Saint-
Cloud (on ne pouvait choisir un plus beau
modèle). Elle est ornée de statues dues au
ciseau de nos premiers sculpteurs : Fal-
guière. Millet, Hiolle, Schœnewerk. La
maçonnerie des bassins est faite avec ce
marbre au ton crème qu’on appelle pierre
d’Auteuil, et qu’on a tort, ce me semble,
d’employer à des ouvrages extérieurs, car
son grain friable s’effrite à l’air et la pluie
a bientôt fait de lui faire perdre son
lustre.
 
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